Occasions manquées

Catégories : Libertins Femmes soumises sexuelles
il y a 4 ans

La vie est trop courte et la santé si instable que j’ai toujours voulu profiter des occasions de satisfaire mes instincts sexuels. Je me souviens pourtant de trois occasions, ou du moins ce qui m’a semblé en être, où la conscience du devoir fut prioritaire.

La première fois, roulant un jour de juillet sur la RN 10 en direction du sud, j’ai vu à l’intérieur la voiture qui me précédait, un couple de mon âge, alors environ 35 ans ; l’homme conduisant, la femme lui lisant le « livre à couverture bleue » auquel Françoise Giroud avait, quelques mois auparavant, consacré, sous ce titre un éditorial de L’Express.

Pour ceux qui, par extraordinaire aujourd’hui, ne connaîtraient pas ce livre, il raconte l’histoire d’Emmanuelle, 19 ans, qui, récemment mariée à un bourgeois expatrié, s'offre à des amants et amantes dans la moiteur de Bangkok sous la coupe de Mario, son « professeur de jouissance ». Ses aventures, d'abord publiées dans la clandestinité, en avaient fait le symbole de la jeune femme libérée. Les moins de 40 ans ne peuvent pas comprendre ce qu’a représenté ce livre à une époque où n’existaient ni pilules ni sida.

J’ai tout de suite imaginé la situation : le couple partait en vacances au bord de la mer pour y donner libre cours à des délires sexuels. Roulant un moment à leur hauteur, j’ai attiré leur attention ; au regard inquisiteur de madame, j’ai répondu en montrant le livre du doigt : elle a appliqué la couverture sur la vitre en souriant d’un air engageant et en faisant un signe qui, pour moi, invitait à nous arrêter ensemble à la première occasion, et plus si affinité. Je ne saurais jamais si j’ai ou non fantasmé car, partant vers une réunion de famille dont j’étais l’organisateur, je n’avais pas une minute à perdre, je suis parti vers le devoir.

Une autre fois, en Savoie, j’ai pris en stop une jeune femme allant prendre le train à Chambéry, ville où je devais passer. Cette fois ce fut très clair : son train ne partant que le lendemain matin, elle me proposa de passer la soirée et la nuit avec elle. J’avais, moi, rendez-vous, trois heures plus tard, à Clermont-Ferrand où je devais faire une conférence à une vingtaine d’ingénieurs prescripteurs rassemblés spécialement pour m’entendre. La mort dans l’âme, je suis de nouveau parti vers le devoir.

La troisième fois, un après-midi d’été, rue de la Gaieté, par une chaleur accablante, je vois se diriger vers moi une femme en manteau de fourrure sous lequel elle était manifestement nue.

Les yeux baissés, suivie à deux pas par un homme qui la couvait du regard, elle eut tout aussi bien pu crier : « Je suis soumise » tant c’était évident. L’homme vint vers moi et me demanda si j’étais intéressé. Je l’étais, diable oui, mais j’avais, moins d’une demi-heure plus tard, rendez-vous avec mon président quelques rues plus loin ; le devoir fut le plus fort.

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