Le fugueur

Catégories : Hommes fessés
il y a 3 ans

Mon nom est Yannick Le Contic. Je suis breton. Sujet du roi de France, mais breton.

Né à Saint-Pol-de-Léon le 2 mars 1718 ; on était sous le règne de Louis XV ou plutôt sous la régence de son oncle Orléans, car le roi n'avait alors que 8 ans.

Hé oui, je viens d'un passé lointain... Si je viens vers toi, c'est parce que tu connais bien au moins un de mes descendants. J'en ai une foultitude, alors je ne m'intéresse qu'aux plus amusants d'entre eux, qui ne sont pas obligatoirement les plus fréquentables...Celui que tu connais, c'est ce petit crétin qui se plaît à raconter ses lamentables histoires à qui veut bien les lire. Tu connais aussi son frère, moins pittoresque, celui-ci, certes, mais pas moins crétin...

Il ne sait pas que j'ai existé, celui qui écrit n'importe quoi à n'importe qui, (pardonne moi de le dire ! ) mais moi, je le connais bien, lui ! C'est toute ma f o r c e . Mais peu importe ce bougre, ce libertin, ce foutriquet ; ici, c'est moi qui parle et j'ai des choses à dire.

J'avais 18 ans lorsque ma vie a basculé.

J'étais au collège des jésuites, à Rennes. J'y fréquentais les garçons issus de l'élite sociale. Je faisais partie, il est vrai, des plus modestes parmi mes condisciples. Mais mon père était notaire et il avait de l'argent. Comme tous les notaires !

Et puis, j'étais l'aîné de ses trois fils, donc son héritier. C'est pourquoi, j'apprenais le latin et je lisais Horace et Tacite dans le texte... Ah ! Qui lit encore ces auteurs de nos jours ?

Mais, en 1734, j'étais mal au collège.

Mes ennuis ont commencé avec la venue du révérend père de M. ( par égard pour la famille, je tairai le nom ) qui était le nouveau préfet, c'est-à-dire celui qui était en charge de la discipline.

J'ai eu des ennuis, parce que je lui ai plu. Enfin, tu me comprends... C'est vrai que j'étais bien de ma personne, de mine fraîche et agréable, mince, solidement bâti, l'œil bleu et une belle tignasse blonde et bouclée... De quoi plaire. Mais lui, il me plaisait pas. Il était vieux, presque trente ans au moins, gras, vérolé... Il lui manquait des dents et son haleine était fétide... Alors je lui ai résisté et comme il me pressait, j'ai joué des muscles. Évidemment, se fâcher avec le préfet n'était pas une bonne affaire et j'en ai vite payé le prix. À partir de ce jour, j'ai reçu les verges une fois par semaine.

Au collège, en ce temps, c'était normal. Les écoliers étaient fouettés...Moi, une fois de temps en temps, je pouvais comprendre, ça nous arrivait à tous... Mais toutes les semaines, tous les samedis, après la messe, cul nu, devant tous mes camarades ! C'était de la persécution... Et puis, j'avais le cul strié de rouge jusqu'au samedi suivant !... Mes condisciples se moquaient... Pis, on commençait à jaser : on disait que j'étais le giton de cet homme horrible !

C'était plus que je n'en pouvais supporter alors, après plusieurs mois, un beau matin, avant le lever du soleil, je me suis enfui.

Je suis parti, à pied, sur les routes, sur les chemins, portant sur moi toute ma fortune : mon habit et, dans les poches, les deux livres dont j'étais propriétaire, mes couverts ( car les écoliers usaient pour manger de leurs propres couverts ! ) Et quelques sous... Pas grand-chose, juste de quoi acheter du pain en chemin... Et il m'a fallu plusieurs jours pour arriver jusqu'à Saint-Pol-de-Léon, dormant la nuit où je pouvais, loin des fermes, à cause des chiens, dans des cabanes abandonnées, dans les bosquets... Heureusement, c'était l'été !

On dirait aujourd'hui que j'étais un fugueur. En ce temps, on disait que j'étais un vagabond et le vagabondage était un délit !

C'est vrai que les chemins étaient très fréquentés par des voyageurs à pied qui n'étaient pas toujours des gens très recommandables. Il fallait être prudent et, quelquefois, se cacher.

Enfin, non sans émotion, je suis arrivé un bel après-dîner devant la maison familiale. Il y avait plus de deux ans que je ne l'avais revue et, tu l'imagines, j'ai fait sensation : j'étais sale, dépenaillé, maigre, méconnaissable...

Je croyais être accueilli comme le fils prodigue mais je dus vite déchanter. D'abord, je ne bénéficiai pas de l'effet de surprise car la lettre que le préfet avait adressée à mon père était arrivée un jour avant moi. Puis, j'avais oublié que mon père... Était mon père ! Entends par là, un homme dur et autoritaire.

Devant toute la famille, devant mes deux frères et ma petite sœur ( ma sœur aînée était mariée et Maman était m o r t e depuis cinq ans ) et aussi devant les domestiques, il m'a fait passer en jugement et ça n'a pas traîné !

Dans dix jours, je repartirai pour le collège, emmené par mon oncle Louis, le négociant, qui avait régulièrement affaires à Rennes... En attendant, je serais enfermé dans la chambre du haut qui me servirait de prison. J'y prendrai, seul, mes repas. J'aurais seulement droit à une promenade d'une heure dans le jardin à midi. Le reste du temps, on me prendrait mes hardes et je resterai dans la chambre, en chemise, afin de m'ôter toute idée de m'évader de nouveau.

« Et pour votre gouvernement » dit sévèrement mon père, alors vieillard de 50 ans à la mine mauvaise et grise, comme écrasé sous sa grande perruque « je vous réserve une surprise dont, assurément, vous me direz des nouvelles... »

Le ton qu'il prit ma glaça... Je n'osai poser des questions...

Inutile. La réponse vint le soir même.

J'étais, pieds nus et en chemise, assis, mélancolique, sur le bord de mon lit lorsque j'entendis un pas lourd qui montait l'escalier. La serrure a tourné, la porte s'est ouverte en grinçant et j'ai vu apparaître le père Le Gwaz... C'était notre jardinier. Il n'était pas très vieux, pas plus de 35 ans, mais ne semblait pas avoir d'âge...

L'homme était en bas de laine : il avait laissé ses sabots crottés au pied de l'escalier. Il était très gêné, très embarrassé et a vite retiré son bonnet qu'il tenait maladroitement à la main.

C'était un colosse, un homme de haute taille, très fort, avec des mains calleuses énormes... Un homme simple qui ne parlait pas le français... Inutile de dire qu'il ne savait rien d'Horace et de Tacite !

« Bonsoir, not' jeune maître ! »

J'essaie de traduire en français ce qu'il disait en breton. Il était gêné mais il avait quand même de l'assurance. C'était un homme du peuple, mais c'était un homme fier. Disons qu'il respectait les convenances...

Il resta un moment sans rien dire. Il semblait chercher ses mots. Je le saluais poliment. Je ne comprenais pas ce qu'il venait faire.

« Notre maître » dit-il enfin d'un ton où perçait une soudaine autorité « dit toujours qu'avec mes fils, je sais y faire... Alors, il m'a donné l'ordre, jusqu'à ce que vous retourniez à Rennes, de vous donner la fessée deux fois par jour. Une fois le soir, une fois le matin. Alors, aujourd'hui, pour le matin... C'est trop tard » dit-il un peu dépité, puis, avec un bon sourire : « Mais pour le soir... »

J'ouvris la bouche pour protester mais aucun son ne sortait, tu imagines bien !

« Il m'a dit aussi » poursuivi Le Gwaz « qu'il fallait que je sois très sévère. Très sévère, qu'il a dit... Alors, vous comprenez, il ne faut pas m'en vouloir... Mon aîné, je le fesse aussi...Eh bien, je dois vous fesser deux fois plus sévèrement, qu'il dit, Monsieur votre père !.. Mais mon Jeannot » ajouta-t-il naïvement « je le corrige qu'une fois par semaine... Comme ça... Pour qu'il soit bien docile...»

L'évocation de son fils aîné recevant sa correction hebdomadaire par ce colosse de père m'excita un peu, je l'avoue... J'avais, depuis la fenêtre de ma geôle, déjà aperçu ce beau jeune gars qui travaillait avec son père..., les yeux pleins de lumière...Torse nu, lisse et dur...Mignonne frimousse, sous son grand chapeau de feutre...Une merveille ! Il fut mon petit bonheur pendant toute ma détention et maintenant que je savais comment il était discipliné...Ma parole, je bandais ferme ! J'étais pourtant pas en position de le faire...

Un grand sourire éclaira le visage buriné du Gwaz:

« Et c'est aussi bien que vous soyez en chemise, vous serez plus vite cul nu... Mais enlevez plutôt la chemise pour ne pas la déchirer... »

Il me dit tout cela avec un naturel, une autorité qui me priva de toute velléité de résistance.

Il s'assit tranquillement sur mon lit et me fit un petit encouragement de la tête... Alors moi, je me levais et enlevais ma chemise ! Mais, voyant que mon sexe présentait une monstrueuse érection, je rougis affreusement, ce qui ne troubla aucunement mon b o u r r e a u qui me dit aimablement :

« Je vois que vous êtes bien disposé... À la bon heur ! »

L'instant d'après, j'étais couché en travers de ses genoux. Il me souleva comme une plume pour ajuster ma position et me poser sur ses cuisses écartées. Comme mon sexe était coincé sur sa cuisse droite, il passa la main par en dessous, l'empoigna fermement, de sa grande main calleuse, serrant pour de bon, ce qui – à ma grande honte ! – me fit soupirer... Et voici ce membre viril positionné tout droit entre ses cuisses qu'il serrait fermement...Et de soupirer encore !

« C'est bien » commenta-t-il « vous ne pourrez bouger et je serai à mon affaire. »

Sans doute, je rougis encore une fois puissamment mais, déjà, il passait son bras gauche autour de ma taille, un bras lourd et puissant... J'étais cloué sur place, le sexe prisonnier... Un sexe qui perdait rapidement de sa superbe...

Mais voilà que... Voilà que cet homme introduisait son index dans mon anus ! Son gros index, large et rugueux... Un index chaud, caressant, s'introduisant doucement, savamment... S'insinuant, vicelard, déluré, jusqu'au fond...

De surprise, je contractai les fesses. Mais, bien vite, je me mis à râler de plaisir lorsque mes fesses, mon anus, se mirent en mouvement d'eux mêmes, comme par magie ! Et mon sexe de durcir de façon démesurée !

« Ah, ça ! » constata-t-il d'un ton patelin « Ce qu'on dit des jeunes gens au collège est donc vrai ! Ah, ça, le jeune Monsieur, il faut que vous en soyez bien châtié ! »

Son doigt se retira de suite et alors... Alors, la punition a commencé. Formidable, dure, terrible... Je m'étais juré de rester stoïque, de respecter les préceptes de ces auteurs anciens que l'on nous faisait révérer au collège... Certes, j'y avais reçu les verges mais je ne connaissais pas encore la fessée du père Le Gwaz !

Dès le premier coup, un coup terrible, aussi brutal qu'inattendu, je poussai un cri !

Et les claques de tomber sur mes fesses nues à un rythme redoublé, sans aucune pitié, sans me laisser de répit, ni même la possibilité de respirer et je fondais en larmes et je hurlais !

Bientôt, ce ne furent que des rugissements incompréhensibles, mêlés de supplications et de promesses qui, aujourd'hui encore, me font honte :

OUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUAAAAAAAAAAAH, NOOOOOOOOOOOOOON, PLUUUUUUUUUUUUS, WOUUUUUUUU

La correction durant longtemps... Très longtemps... C'était intenable ! Impuissant, en larmes, je labourai le plancher de la chambre de mes poings rageurs ! Toute la maison pouvait m'entendre, tous étaient témoins auditifs de mon châtiment ! Enfin, la fessée s'arrêta, il me libéra mais je fus incapable de me relever et je m'effondrais par terre, brisé, en larmes...

« Bon » dit-il posément en prenant congé « je vous souhaite la bonne nuit et viendrai sans faute demain matin. »

Sans faute ! Demain matin ! Roulé en boule, me tordant sur le plancher, battant des pieds et des mains, j'en hurlais de rage et de désespoir...

Bien que j'ai été épuisé par des journées de marche et de peu de sommeil, je mis bien longtemps à m'endormi couché, sur le ventre, sur mon lit, songeant à ma honte, à ma douleur... Au collège où je devrais retourner ! Finalement, je m'endormis, terrassé par un lourd sommeil... Même l'aube, même le chant du coq ne me réveillèrent pas.

C'est le père le Gwaz qui me réveilla en revenant dans ma chambre. Mon b o u r r e a u était de retour. Il me fit la grâce de me laisser aller sur mon pot avant de me corriger de nouveaux.

Lorsque, finalement, je me retrouvai couché chez ses genoux, car déjà je m'étais soumis honteusement à l'inévitable, je sentis qu'il fouillait dans sa poche et en sortait quelque chose...

« Ah ça, No't jeune Monsieur, vous êtes un impie et je vous ferai passer de bien méchantes habitudes ! »

Et alors :

WOUUUUUUUUUUUUAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH !

Une douleur épouvantable ! Il m'avait fourré quelque chose dans l'anus et ce quelque chose était une touffe d'orties fraîches ! Droit dans l'anus, jusqu'au fond !

NOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOON, PAAAS CAAAAAAAA, PAAAR PITIEEEEEEEEEEEEEEEEE, NOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOON !

« Voilà, mon jeune Monsieur » dit-il, très calmement en enfonçant bien posément de son gros doigt les herbes brûlantes, bien au fond, bien à fond, insensible à sa propre douleur pendant que j'étais tout à la mienne « comment je punis ceux qui pêchent contre la nature ! Ils sont bien punis par où c'qu'ils ont péché ! Allez, mon Jeannot en a déjà tâté ! Ma foi, ça lui reprendra pas de sitôt, à s'ébaudir dans l'péché ! »

Là-dessus il commença à me fesser très fort, la touffe d'orties fichée dans mon derrière ! Très, très fort ! Je hurlais comme un dément ! Ce fut plus terrible que la veille et je pleurais, suppliais bien davantage encore ! Et quand, enfin, ce fut fini, il m'attrapa par l'oreille et me mena jusqu'au mur de ma chambre, en me faisant agenouiller, le visage tout contre le crépi inégal, les mains sur la tête...

« Entendez-moi bien, jeune maître ! » Dit-il avec une paisible férocité « je n'entends point vous trouver au lit le matin, lorsque je viens vous corriger... J'entends vous trouver, nu comme le bon Dieu vous a fait, à genoux, ici même, par la s a n g bleu ! Et pour le soir, c'est pareil ! Ne vous avisez pas d'y déroger... Ma foi, vous le regretteriez... » Après un silence, il ajouta avec son humble courtoisie d'usage : « je vous souhaite bien la bonne journée. »

J'attendis qu'il eu redescendu l'escalier de son pas lourd pour enlever péniblement, fouiller, les doigts brûlant, jusqu'au fond de mon anus les brins de la cruelle plante qui s'y étaient égayés...certains étaient tout petits mais n'en cuisaient pas moins sournoisement... Et cela pris longtemps et je pleurais et je pleurais et je pleurais!

Lorsqu'à midi, on vint m'apporter mes habits et que j'ai pu sortir dans le jardin, mon premier mouvement fut de refuser, de rester dans la chambre, car j'avais si honte... Mais j'avais plus encore besoin d'air frais et de soleil !

Humilié, je dus subir le regard ironique des bonnes, le mépris de mon père et même les rires de mes petits frères qui, il est vrai, étaient fort jeunes et, depuis plus de deux ans que j'étais parti, ne me connaissaient plus guère. Il n'y a que ma sœur qui me témoignait de la compassion...

Une heure, c'est très vite passé. Et le soir, cela recommença !

Inutile de dire que je me conformais en tremblant aux ordres de mon correcteur...Aussi, je passais l'aube et le soir à guetter le bruit de son pas dans l'escalier, afin qu'il me trouve dans la position qu'il exigeait... Et il en fut ainsi encore le lendemain, puis le jour d'après, puis encore le jour suivant...

Un jour, alors que j'étais posté derrière ma fenêtre, regardant le beau Jeannot travailler, le garçon leva soudain les yeux et me vit. Dans un réflexe coupable, je me retirai prestement... J'avais honte de l'épier de la sorte. Pourtant, me rapprochant avec prudence de la fenêtre, je vis qu'il était resté en bas, immobile, me guettant. M'apercevant, il me fit un petit salut amical auquel je répondis... Je compris que, lui aussi, me guettait et qu'il savait ce qui m'arrivait. Il savait que j'étais corrigé par son père. Cela créait un lien entre nous et c'était une sorte de consolation.

Le soir du sixième jour, mon b o u r r e a u ( car c'est bien ainsi que je dois le nommer) me quitta en disant :

« Vous voilà servi Monsieur... A présent, je vais m'occuper de mon Jeannot. Ce soir, c'est son jour, pour la fessée... Je vous souhaite la bonne nuit. »

La pensée que Jeannot, le beau Jeannot, allait subir sa punition ne me réconforta guère... Elle aurait pourtant dû m'exciter et m'inciter à des imaginations bien agréables mais l'état piteux où j'étais ne m'en laissait pas la f o r c e ...

Comme tous les soirs, ma sœur m'apporta mon souper. Elle n'avait pas le droit de me parler c'est pourquoi elle ne disait rien, de peur d'être punie à son tour, la pauvre ! Mais, lorsqu'elle referma la porte, je remarquais qu'elle ne tournait pas la clé dans la serrure... Était-ce un oubli ? Etait-ce délibéré ? Je crois que oui.

Dès lors, ma décision fut prise : je tenterai de fuir une seconde fois cette nuit. Je serai une nouvelle fois fugueur !

Quand la nuit fut très avancée et que plus un bruit ne résonnât dans la maison, j'ouvris avec infinies précautions la porte pour éviter qu'elle ne grince et je descendis du pas le plus léger qu'il était possible l'escalier de bois, terrorisé à l'idée de faire du bruit, épouvanté à la pensée que le chien n'aboie. Mais notre bon vieux Cerberus ne m'avait pas oublié et il se contenta de venir me lécher tranquillement.

Je me doutai que mes habits étaient enfermés dans le coffre de la salle basse. Je ne trompais pas. Je savais aussi que mon père devait serrer quelque argent dans son cabinet et, je l'avoue, je pris quelques pièces, mais ce n'était pas du vol car, après tout, on me devait l'héritage de ma mère.

Je n'osais m'habiller dans la maison et je sortis, nu et en chemise, dans le jardin. Ce n'est qu'arrivé au muret de pierre qui séparait le jardin de la route que je m'habillai enfin.

Sur la route ! Vers la liberté !

Passant devant la maison du père Le Gwaz, j'eu une pensée tendre et amusée pour Jeannot qui devait dormir sur le ventre, ses fesses ravagées par un incendie, doucement refroidies par l'air de la nuit... Moi, ce soir, je n'aurai pas cette pauvre consolation, il fallait que je décampe ! Quand même, j'aurais bien aimé assister à sa punition, puis le consoler en le serrant dans mes bras, ne serait-ce qu'une fois ! Mais le destin ne voulut pas et, du reste, je ne suis jamais retourné à Saint-Pol-de-Léon.

Une semaine plus tard j'étais à Brest.

C'est là que je commis la plus grande folie de ma vie : être volontaire comme matelot, enfin matelot novice ( à 18 ans j'étais déjà trop vieux pour être mousse ) dans la marine de notre bon roi.

Normalement, des gens comme moi on ne les engageait pas. On se méfiait des inconnus, des repris de justice à bord des navires, du moins en principe... Mais la variole avait durement frappé l'équipage du « Foudroyant » qui devait appareiller le lendemain, alors ...

La décision de me recruter ou de me jeter en pâture au sergent recruteur d'un quelconque régiment ( on y était guère regardant sur la qualité des recrues ) a été prise par un officier, un homme d'âge mur. Jamais, je n'avais rencontré quelqu'un ayant un regard aussi perçant, aussi scrutateur... J'avais l'impression qu'il lisait dans mon âme...

Que je sois un fils de famille ne manquait pas d'étonner... Mais on m'accepta. Le soir même, je dormais pour la première fois dans un hamac, dans le sombre carré qui m'était alloué au fond du navire et que je partageais avec des douzaines de matelots...

Tu ne peux imaginer ce que voulait dire naviguer sur ces bateaux à voile, des centaines d'hommes entassés les uns sur les autres... La promiscuité était terrible ! J'étais sous les ordres du sous-maître Jean qui était aussi mon instructeur.

Il devait avoir environ 25 ans. Il me dit qu'il avait 21 ans, mais il semblait plus âgé. C'était un homme au corps buriné et très musclé, quoique pas plus grand que moi. Déjà, il faisait nuit et dans la cabine, au milieu de tous ces corps entassés, de ses fortes odeurs auxquels j'allais m'habituer, à la faible lueur des lanternes, il me montra comment installer mon hamac.

Et, comme je ne comprenais pas assez vite, il me donna un soufflet.

« Surtout » dit-il froidement « ne t'avises pas de me faire trop souvent répéter. »

Alors que je m'installais pour la nuit, je songeais à la folie que je commettais... Le soufflet que je venais d'encaisser m'avait ouvert les yeux. J'essayais de m'accommoder, de m'habituer à ce hamac. Il était difficile de s'endormir, pourtant, j'étais tant fatigué !

Au bout d'un un moment, on entendit, venus de nulle part, des cris perçants... Les cris d'une voix légère, une voix cristalline de jeune garçon, une voix aiguë de môme corrigé, une voix, des pleurs à émouvoir une pierre ! Pas de doute : ces cris, ses supplications, venaient de derrière la cloison, c'était un mousse qui se faisait copieusement fesser ! On entendait d'ailleurs distinctement les terribles claques qui punissaient ses fesses nues... Autour de moi, quelques rires fusèrent. Pas beaucoup. C'était un événement banal, tous étaient habitués...

Cependant, une voix ironique commenta : « Te fais pas d'illusions, novice ... » et c'était évidemment à moi qu'elle s'adressait « tu y passeras aussi et plus vite et plus souvent que tu crois ! Avec le beau cul que tu as, ça serait ma foi bien dommage et le sous-maître va pas s'en priver, par Dieu ! »

Rires lourds et odieux...

« Suffit ! » ordonna le sous-maître sans même élever la voix « je ne veux plus rien entendre ! »

Le silence craintif qui suivit en disait long sur son autorité et ... sur la discipline du bord...

Qu'avais-je fait en m'engageant ? Quelle folie ! Je commençais à penser à m'enfuir mais, bien vite, je compris que c'était trop tard : le navire était gardé, sur le pont, dans les coursives, par les fusiliers marins de service de nuit qui veillaient à la prévention des incendies, des vols, des maraudeurs et... des tentatives d'évasion par les marins !

D'autres soldats montaient la garde sur le quai.

J'étais fait comme un rat.

Et c'est comme cela que j'ai passé toute ma vie dans la royale. J'ai connu bien des affaires, des aventures, des histoires que je te raconterai si tu veux.

C'était il y a bien longtemps.

J'ai péri le 14 mai 1747 à bord du « Sérieux », pendant la bataille de Cap Finistère... Coupé en deux par un boulet, une m o r t belle et brutale, virile en diable, sinon très élégante ni très propre... Je n'avais pas encore 30 ans, l'âge où, en ce temps, on entrait dans la maturité. Rester éternellement jeune, c'est le privilège de ceux qui meurent tôt.

Alors, me diras-tu, et ta descendance ? C'est vrai qu'il n'était pas facile d'avoir une famille quand on était marin du temps de la marine à voile : on partait au moins pour deux, trois ans, au minimum ! Cela n'empêchait nullement beaucoup d'hommes d'être mariés, sauf que ce n'était pas toujours eux qui faisaient leurs e n f a n t s. Moi, je ne me suis pas marié mais j'ai rencontré l'épouse d'un autre marin à qui j'ai fait un e n f a n t . La pauvre, il y avait quatre ans qu'elle l'avait pas vu ! Il était peut-être m o r t ...La charité chrétienne en a fait de l'e n f a n t le fils du mari. Et voilà toute ma descendance !

Avoue qu'il eut été dommage qu'un homme tel que moi ne se reproduise pas !

Voilà où m'a conduit ma fugue.

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