La voiture rouge

Catégories : Femmes fessées
il y a 1 an

Cette voiture, son père y tenait comme à la prunelle de ses yeux. Une voiture italienne, rouge, rutilante, qui lui avait coûté les yeux de la tête et qu’il passait le plus clair de son temps libre à bichonner amoureusement.

Elle venait d’avoir 19 ans. Et, dans la foulée, son permis. Il l’avait tout aussitôt péremptoirement mise en garde.

  • Tu ne touches en aucun cas à cette voiture, Clémence. En aucun cas. C’est bien compris ?

C’était compris, oui. Ce qui ne l’empêchait nullement d’en avoir follement envie. Elle se rendait en cachette au garage. Elle en faisait le tour, en caressait la carrosserie du bout des doigts, restait des heures et des heures à la contempler. Et finissait presque toujours par s’installer au volant et par s’imaginer parcourant fièrement les routes des alentours au volant. Comment elles en auraient crevé de jalousie, ses copines ! Quant aux copains…

En mai, son père et sa mère sont montés à Paris, pour le mariage de la cousine Brigitte. En train.

  • Parce que ça craint, le quartier là-bas. J’ai pas envie qu’on me pique ma voiture. Ou qu’on me la massacre.

Sa sœur Cynthia, 15 ans, et son frère Cédric, 12 ans, faisaient aussi partie du voyage.

  • Quant à toi, Clémence, tu as des examens importants. Reste à réviser. On leur expliquera. Ils comprendront.

Et elle a eu, tout un week-end durant, la maison pour elle toute seule. La maison… et la voiture. La prendre ? Aller faire un tour ? Elle a longuement hésité. Il le lui avait interdit. Et s’il l’apprenait… Il ne l’apprendrait pas. Il y avait pas de raison. C’était tentant. Comment c’était tentant ! Vraiment trop tentant. Et elle a fini par sauter le pas, le cœur battant. Elle l’a sortie du garage. Elle est restée plus d’une demi-heure à la regarder là, dehors, à hésiter, à danser d’un pied sur l’autre. Avant de se décider d’un coup. Elle allait juste rouler trois-quatre kilomètres, comme ça, vite fait, et elle la remettrait en place. Ni vu ni connu.

Elle s’est installée au volant. Elle a franchi le portail. Elle a roulé. Doucement. Prudemment. Ça se passait bien. Très bien. Elle s’est enhardie. Elle a accéléré. Et si elle prenait la Nationale ? Oui, allez, la Nationale. Elle a accéléré encore. Encore… Encore… Elle s’est grisée de vitesse. C’était bien. Comment elle était bien. Elle riait toute seule comme une petite folle. Elle chantonnait… « C’est génial… C’est génial… C’est génial… »

C’est parti d’un coup. Dans un virage. Elle a désespérément tenté de redresser. Ça a fait pire. Elle a complètement perdu le contrôle. La voiture a traversé la route et est allée s’encastrer, de l’autre côté, dans la façade d’un bâtiment désaffecté. La catastrophe. L’horreur absolue. Elle est restée prostrée au volant, anéantie. Quelqu’un a ouvert la portière. Un homme.

  • Ça va, Mademoiselle ? Vous n’êtes pas blessée ?

Non. Elle, ça allait. Mais la voiture ?

  • Ah, elle, ça, elle a du bobo. Et pas qu’un peu…

Elle est descendue voir. Et elle a éclaté en sanglots. La belle voiture de son père… Elle était dans un état ! Elle a appelé, toute tremblante, le garagiste qui la lui avait vendue. Il est venu. Elle l’a supplié.

  • Remettez-la en état, je vous en supplie ! Avant qu’il rentre. Qu’il ne s’aperçoive de rien.

Il a haussé les épaules.

  • Mais c’est impossible, ça, ma pauvre petite ! Vous vous rendez pas compte du travail qu’il y a là-dessus.

Les appeler ? Elle n’en a pas eu le courage. Elle a attendu qu’ils reviennent. Dans un état d’angoisse indescriptible. Elle comptait les heures, les minutes qui la séparaient du moment fatal où il allait découvrir dans quel état elle avait mis sa voiture.

Ils sont rentrés tout joyeux, ravis de leur week-end.

  • C’était bien. Vraiment très bien.

  • Non, et puis t’aurais vu la robe de la mariée…

Que Cynthia a commencé à lui décrire en long et en large. Leur mère l’a interrompue.

  • Qu’est-ce qu’il y a, Clémence ? T’en fais une tête !

Elle a fondu en larmes.

  • C’est la voiture…
  • La voiture ?

Son père a dévalé quatre à quatre l’escalier. Et il a hurlé d’en bas.

  • Mais elle est où, putain, ma bagnole ? Elle est où ?
  • Chez le garagiste.

Dans un souffle. C’est ma mère qui le lui a crié.

  • Elle dit qu’elle est chez Duclos.
  • J’y fonce.

La porte a claqué. Et sa mère a voulu savoir.

  • Il s’est passé quoi ?

Elle l’a écoutée sans l’interrompre. Jusqu’au bout. Et elle a levé les yeux au ciel.

  • Ma pauvre fille ! T’en louperas pas une, hein ! Dès qu’il y a une connerie à faire, faut que tu la fasses. Mais t’as quoi dans la tête, hein ? T’as quoi ? À dix-neuf ans ! Si c’est pas malheureux ! Tu grandiras donc jamais ?

Cynthia n’a pas manqué d’en rajouter une couche.

  • C’est comme la fois où elle a failli foutre le feu à la baraque.
  • En tout cas, je peux te dire que ton père va apprécier, ça !

Quand il est rentré, pas loin d’une heure plus tard, il a fondu droit sur elle. Sans un mot. Le visage dur, fermé. Il l’a attrapée fermement par le bras, entraînée vers le canapé. Où il s’est assis. Où il a voulu la courber en travers de ses genoux. Elle a supplié.

  • Oh, non, papa ! Non ! S’il te plaît, pas ça !

  • Un conseil, Clémence : n’aggrave pas ton cas ! C’est vraiment pas le moment.

Sur un tel ton qu’elle a aussitôt abdiqué. Qu’elle s’est docilement laissée pencher en avant, installer sur ses genoux. Il l’y a calée. Elle portait un petit short éponge en mousse orange. Il en a saisi le rebord. Il a sèchement tiré. Il a baissé. Le short et la culotte. En même temps.

  • Soulève-toi !

Elle a encore obéi. Il a fait glisser. Jusqu’aux genoux. Elle s’est crispée dans l’attente du premier coup. Qui est aussitôt tombé Suivi d’une quantité d’autres. En pluie. En grêle. Une tempête de claques plus sèches et plus brûlantes les unes que les autres. Elle n’a pas pu s’empêcher. De gigoter. De bondir du derrière. De crier. De pleurer. De rage. De honte. De désespoir. De douleur. Ça s’est arrêté d’un coup.

  • File dans ta chambre !

Ce qu’elle a fait. Ce qu’elle s’est empressée de faire, la démarche entravée par la culotte et le short qu’elle s’est efforcée tant bien que mal de remonter au plus vite.

Là-haut, elle s’est jetée à plat ventre sur son lit, les fesses en feu. Et elle a sangloté. Plus d’un quart d’heure durant. Une fessée ! Comme une gamine. La dernière fois qu’elle en avait eu une, dix ans elle avait. Et là ! Une fessée ! À dix-neuf ans ! Et devant son frère ! Devant sa sœur ! Jamais elle lui pardonnerait ! Jamais ! Ni à sa mère. Qui n’avait rien dit. Qui n’avait pas pris sa défense. Qui avait laissé faire.

  • Je le déteste ! Je la déteste ! Je les déteste ! Tous ! Oh, comme je les déteste !

Et elle se détestait, elle. De n’avoir pas su se maîtriser. D’avoir crié. D’avoir pleuré. D’avoir battu des jambes dans tous les sens. Non, mais quel spectacle elle leur avait offert ! Elle était submergée par la honte. Oui, elle se détestait. Comment elle se détestait ! De s’être mise dans cette situation. D’avoir eu l’idée saugrenue de monter dans cette putain de voiture. De ne les avoir pas accompagnés au mariage.

  • Tu fais toujours tout de travers n’importe comment. Tout !

Elle a mis un temps fou à s’endormir. Parce que ses fesses la brûlaient, oui ! C’était un véritable brasier là-dedans, mais surtout parce qu’elle ne pouvait pas s’empêcher de se faire revivre encore et encore la scène. De se faire indéfiniment honte. De se faire indéfiniment mal d’avoir honte.

Quand elle s’est réveillée, il faisait grand jour et elle se sentait incroyablement soulagée. Apaisée. Presque sereine. L’insupportable culpabilité qu’elle avait éprouvée, en attendant le retour de ses parents, à avoir cassé la belle voiture de son père, s’était estompée. Avait presque complètement disparu. Tout se passait en fait maintenant comme si la fessée qu’elle avait reçue l’avait effacée. Gommée. L’avait remise en paix avec elle-même. Oui, c’était ça. C’était bien ça. Elle est restée un long moment à savourer ce bien-être intérieur retrouvé. Et puis elle s’est levée. Elle s’est habillée. Elle est descendue. Et est allée frapper tout droit à la porte du bureau de son père.

  • Oui ?
  • Je… Je voulais te demander pardon.
  • Ah, tu peux…

Elle a baissé la tête.

‒ Si je t’avais interdit de toucher à cette voiture, c’est que j’avais mes raisons. On ne sait pas vraiment conduire quand on vient d’avoir le permis. Surtout des voitures comme ça. Tu m’as désobéi. T’as vu le résultat.

  • Je suis désolée.
  • Avoue que tu l’avais méritée, cette fessée…

Elle a levé les yeux sur lui.

  • Oui.

  • J’espère que ça t’aura servi de leçon. Que ça t’aura fait passer, une bonne fois pour toutes, l’envie de désobéir.

  • Oh, oui !

  • Ce n’est pas sans raison qu’on te pose des interdits, Clémence. Il y a toujours des raisons, même si tu ne les comprends pas forcément. Et c’est, de toute façon, toujours pour ton bien. Bon, mais allez, file ! L’incident est clos. On n’en parle plus.

Et elle s’est enfuie, toute légère.

Nous nous imaginons bien la scène, la gamine vitre ouverte cheveux au vent, l'accident et la tête du père..... Merci pour cette histoire très vivante.
Bonsoir. Merci pour cette fessée "à l'ancienne" c-a-d pour les enfants pas sages...
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