Valérie momifiée en selfbondage

Catégories : Rencontres BDSM Selfbondage auto bondage
il y a 8 ans

Valérie Mariette, trente-deux ans, est une rousse élancée aux yeux noirs, aux taches de rousseur, au nez retroussé et aux pommettes saillantes. Sa chevelure bouclée fleurit ses épaules. C'est une femme simple, naturellement féminine, qui se maquille peu et un beau vêtement lui va immédiatement.

Elle porte une robe blanche à petites fleurs rouges et bleues qui descend jusqu'aux genoux, manches courtes, boutonnée à l'avant; une fine ceinture blanche, un collier de billes rouges et des mocassins beiges à petits talons. Un petit tablier rose lui ceint la taille.

Elle est douce, un peu susceptible, mais sa principale qualité est son intelligence. On lui reproche quelque fois sa froideur.

Elle est assistante médicale dans un cabinet dentaire et habite la banlieue de Montréal. Elle est la fille d'un pharmacien francophone et d'une institutrice américaine. Son père est m o r t d'une crise cardiaque à cinquante ans. Elle n'a jamais pu totalement accepter le nouveau compagnon de sa mère, un américain. Elle a adopté la culture française : André Malraux, Nathalie Sarraute, les impressionnistes. C'est peut-être pour cette raison qu'elle a épousé Pierre Mansion, un Québécois avec lequel elle est restée douze ans. Elle a eu deux e n f a n t s avec lui : Julie et Martin, sept et dix ans.

La rousse recule de l'évier et dénoue son tablier rose. Elle vient de faire la vaisselle. Elle aime la faire à la main. Elle jette un oeil sur une horloge, à sa droite, un cercle et des aiguilles rouges. Il est 14h46.

La cuisine est carrelée de blanc et tapissée d'un papier gaufré couleur sable. L'évier est à l'opposé d'une fenêtre qui donne sur une pelouse au bord de la route.

Les e n f a n t s déboulent de l'escalier. Les marches rejoignent un couloir qui mène à la porte d'entrée. La cuisine est sur leur gauche. Ils ont joué un moment avant d'aller embrasser leur mère et d'aller prendre un bus qui les emmènera chez leur père.

– Ça y est ! On est prêt, disent les e n f a n t s en cœur.

– Très bien… OH que vous êtes beaux !

– Papa nous emmènera au zoo dimanche ?

– Il m'a dit qu'oui, répond Valérie avec un grand sourire et des yeux gourmands.

– Chouette !

– Chouuuette… Bon, allez. Vous serez sage chez papa, hein ! Promis ?

– Promis, un bisou !

– Bisou

Julie, petite boule rousse, va ouvrir la porte d'entrée et Martin, brun et frêle, se précipite derrière elle.

Valérie tire une chaise de la table de cuisine - ils mangent là - et s'assoit. Les meubles sont en pin de teinte claire. Elle regarde par la fenêtre les e n f a n t s se chamailler en courant vers l'arrêt du bus, en face. Elle leur avait bien dit de regarder avant de traverser.

Les aiguilles rouges indiquent 14h52, tic tac.

Elle a son bras droit par-dessus le dossier de la chaise, légèrement tournée vers ce côté. Elle se dresse pour mieux voir, pianote la table de l'autre main, les jambes croisées, fuselées, magnifiques.

Le bus arrive, s'arrête et, comme un tour de passe-passe, fait disparaître les e n f a n t s derrière lui. Comme si cela était un signal, la rousse se lève et se précipite vers un buffet, du même style que la table, à côté de l'accès à la cuisine, et ouvre un tiroir. Elle en sort le courrier du matin : des factures, des publicités - ça ira à la poubelle - et une enveloppe qui la fait sourire, les lèvres épaisses et chaudes, automnales; et écarquiller ses yeux malicieux, amandes noires et brillantes.

Valérie referme le tiroir d'un coup de reins en déchirant le sommet du rectangle de papier. Sans aucune formule de politesse, la missive est écrite comme une liste : « Des menottes de style « police », des menottes en cuir, un rouleau de film cellophane alimentaire, etc. » L'auteur de cette lettre indique qu'il téléphonera à 15h50.

– Bon, je vais y aller.

Arrivée à la porte d'entré, la rousse décroche un manteau suspendu au-dessus du guéridon, sur lequel elle ramasse des clefs. Elle glisse la lettre dans sa poche. Elle ouvre la porte basculante du garage, monte dans sa Mercedes A, redescend pour fermer le bâtiment et s'engage avec son véhicule sur la route.

Un trait rouge rejoint un point noir : Il est 15 heures 5 minutes. Tic Tac…

Le commerçant du drugstore fait une drôle de tête quand il voit Valérie déposer sur le comptoir : un rouleaux de cellophane, du ruban adhésif de déménagement et un lot de balles en caoutchouc. Il croit que c'est pour les e n f a n t s.

– Comment vont-ils ?

– Bien, ils sont chez leur père.

– J'ai vu la petite cette semaine, qu'est-ce quelle a grandi !

– Trop vite, à mon goût.

– On aimerait toujours les avoir dans les bras.

Valérie, sur le trottoir, le sac à la main, regarde sa montre. Il est 15h18. Tic tac…

La boutique spécialisée du centre-ville : c'est différent. La vendeuse, une brune latine, n'est pas surprise de voir passer les menottes, les chaînes, les cadenas et les bas en latex.

– Il y a du monde dans la cave en ce moment…

– Non, merci Roberta. J'ai quelque chose de prévu…

– On fait des mystères ?

– Je ne sais pas. Mon maître m'a préparé une surprise. Je te promets de t'en faire profiter un de ces jours…

– J'espère bien ! Tiens, je t'ai trouvé des gants de soirée.

– Merci.

Valérie Mariette se dépêche de rentrer. Le téléphone sonne, sur le guéridon, derrière la porte d'entrée, près de celle de la cuisine, et le répondeur se met en branle. Il est 15h52. Tic Tac…

– Valérie, prends la clef des cadenas, les deux si tu en as une en double, et jette-les dans la bouteille en plastique vide…

Elle cherche les menottes et les cadenas dans le carton qu'elle a descendu de sa voiture. Elle recueille les deux clefs qu'elle introduit dans une bouteille. Elle s'est souvenue qu'elle en avait jeté une dans la poubelle.

– Remplis la bouteille avec de l'eau jusqu'en haut et rebouche-la. Mets-là au congélateur en veillant à ce que les clefs restent au fond. Il faut cinq ou six heures…

La rousse remplit la bouteille qui résonne du métal qui traîne au fond. Après avoir posé le tout debout dans le congélateur, elle raccroche son manteau à la potence dominant le répondeur.

Un chiffre noir est barré d'un trait rouge : Il est 15h56. Tic Tac…

– Perce un trou de part en part de la balle en caoutchouc, de manière à faire passer la chaînette…

Dans le carton, elle trouve le lot de deux balles en caoutchouc et la chaînette. Elle en prend une et dépose l'autre dans le tiroir qui contient le courrier du matin ainsi qu'un tournevis, qu'elle prend, et ferme le buffet du coup de reins habituel.

Valérie cherche la chaînette dans la caisse pour se donner une idée de la grosseur des trous à percer.

– Dans la dernière heure avant le bondage, j'exige que tu boives deux bouteilles d'eau minérale, soit trois litres… Laisse-le à proximité du congélateur… Je te rappellerai dans cinq heures. Tu n'auras pas toujours la possibilité de manipuler le répondeur…

Effectivement, puisqu'il faudra sortir la bouteille du congélateur une fois momifiée, elle laisse tout le nécessaire dans la cuisine.

Il est 16h02 minutes. Tic Tac…

La rousse s'impatiente : elle attend cette dernière heure avec fébrilité. Elle ouvre de temps en temps le congélateur pour voir si l'eau se change en glace.

Les aiguilles désignent glorieusement le moment tant attendu : il est 19h51. Tic Tac…

Elle va uriner -ce n'est pas interdit dans le scénario- en espérant que cela l'aidera à tenir. Cela va être difficile : elle doit boire deux bouteilles d'eau en une heure. Elle prend un repas au cours duquel elle devra ingurgiter progressivement, en se f o r ç a nt un peu, une bouteille complète d'un litre et demi. Elle se verse un premier verre. Ce n'est que le début.

Elle s'installe devant la télévision avec la deuxième bouteille. Il est inutile de dire qu'elle n'a plus soif. L'image se trouble au fond de son verre quand elle le porte à sa bouche.

Après avoir lutté pour se f o r c e r à boire de nombreuses gorgées, pour en finir, elle fait l'effort de boire les trente derniers centilitres d'un trait.

Le téléphone résonne, le répondeur décroche, la voix du maître surgit.

Les tiges rouges s'agitent : Il est 20h56 minutes. Tic Tac…

– Mets ton Bâillon…

La rousse, en plein milieu de sa cuisine, porte à la bouche le bâillon qu'elle a fabriqué tout à l'heure avec la balle et la chaînette. Elle le ferme au cran le plus reculé. Cruelle consigne car il lui donnera des crampes à la mâchoire au bout de dix ou quinze minutes, avant même de commencer le scénario. Heureusement, ces douleurs se feront oublier par la suite.

Elle place la bassine de l'évier devant le congélateur.

– Tu restes à proximité de ton congélateur car tu sortiras la bouteille au tout dernier moment… Tu te déshabilles intégralement…

Le cercle rouge : Il est 21h00. Tic Tac…

De haut en bas, Valérie déboutonne sa robe fleurie, déboucle sa ceinture, continue à ouvrir sa robe, l'enlève. Elle passe ses mains derrière, toujours bâillonnée, dégrafe son soutien-gorge blanc, descend son slip ourlé de dentelle. Elle dépose le tout, avec son collier rouge, sur le dossier de la chaise.

– Mets tes bas en latex, ton serre-taille, une ceinture que tu serreras bien et un collant. Je te donne une demi-heure et je te rappelle…

Nue, la rousse s'approche du carton et tire un bas, puis l'autre, et un serre-taille à jarretelles, le tout en latex. Elle monte dans sa chambre pour s'en vêtir. Enfiler des bas en latex lui demande beaucoup d'efforts, de contorsions, et lui prend environ une vingtaine de minutes. Le bâillon ne facilite pas la respiration au cours de ces efforts. C'est avec une respiration accélérée et la bouche pleine de salive qu'elle y est parvenue. Valérie met ensuite son serre-taille en latex et accroche les jarretelles aux bas en essayant de ne pas les déchirer. Elle enfile finalement un collant clair, par-dessus le tout, pour ne pas dissimuler le latex noir.

La trotteuse : Il est 21h28. Tic Tac Tic Tac…

De retour à la cuisine, la rousse remet, serrée, sa ceinture autour de sa taille, accentuant encore la pression du serre-taille sur son ventre gonflé par toute cette eau avalée trop vite. La ceinture maintient fermement le collant en place.

Comme à chaque séance de self-bondage, le simple fait de porter cet attirail, d'être bâillonnée, la met dans un état d'excitation, non pas sexuelle, mais sensible tout de même.

Une angoisse inhabituelle accompagne ce scénario. D'habitude, elle plaçait des glaçons au fond d'un bas, en hauteur. Dans ces conditions, elle avait une idée de la durée nécessaire à la fonte des glaçons. Ce soir, elle ne sait pas combien de temps exigerait le dispositif imaginé par le Maître, ce qui ajoute à son excitation.

Sa mâchoire est à présent très douloureuse.

Il est 21h32 : Tic Tac Tic Tac…

Valérie pose le reste des accessoires à coté du congélateur.

Le maître appelle : « mets les menottes en cuir à tes chevilles… »

Elle referme les menottes de cuir, séparées, sur ses chevilles, et l'espèce de mousqueton qui les relie, le double d'un cadenas par lequel elle passe une chaîne. Elle se penche superbement, jambes fines, fesses fières.

– Ferme le cadenas et fais passer la chaîne dedans…

Sa chaîne mesurait deux mètres, elle le quadruple pour obtenir les cinquante centimètres exigés, ce qui donne un aspect très « dur » au bondage. A l'autre extrémité de sa chaîne, elle fixe sa paire de menottes métallique, style « police », à l'aide d'un autre cadenas qui passent au travers de la chaîne. Les clés de ce cadenas seront inaccessibles dès qu'elle refermera les menottes sur ses poignets.

Elle va chercher sous l'évier des petites éponges, les chaînes crissent sur le carrelage, et les glisse entre ses chevilles et ses genoux pour éviter des douleurs.

Il est 21h39. Tic Tac Tic TAC…

– Tu t'emballes méticuleusement tes jambes avec le film transparent…

Assise par terre, dos au mur, elle commence à envelopper ses pieds et chevilles dans la cellophane en laissant dépasser la chaîne et la paire de menottes. Elle se redresse et continue de remonter le long de ses jambes. Ensuite, c'est plus délicat car, pour passer autour de son ventre, puis de son torse, il lui faut ne plus s'appuyer au mur. Or, en ayant les pieds liés aussi étroitement, l'équilibre est difficile à trouver. Une fois la cellophane sous ses aisselles, le cou, elle effectue le parcours inverse, en tirant fortement dessus, jusqu'aux pieds. La rousse déchire la cellophane qui reste en place et comprime son corps.

– Tu prends le ruban adhésif. Tu entoures tes chevilles, tes genoux, au-dessous et au-dessus, le haut des cuisses, de la poitrine puis autour de la taille.

Posée sur le carrelage, elle place une large bande d'adhésif aluminium au-dessous et au-dessus de la chaîne qui traverse la cellophane, à la taille, une pression supplémentaire, sous et au-dessus des seins, littéralement écrasés.

Les bas en latex donnaient déjà chaud mais la cellophane et les efforts déployés l'ont mise en nage. Elle commence presque à oublier la douleur du bâillon, par moments, en se concentrant sur sa tâche.

Ses jambes ne font qu'une. Son ventre est comprimé par le serre-taille, la ceinture, la cellophane et l'adhésif.

Valérie, la bouche obstruée, transpire; une forte envie de pisser. Il est 21h52. Tic Tac TIC TAC.

– Maintenant, tu vas voir si la glace est prise…

Il lui faut encore faire un effort : se redresser, sautiller en s'accrochant de son mieux pour sortir la bouteille congelée contenant la clé des cadenas du congélateur. Elle doit se reposer au sol, ouvrir le bouchon, scotcher la bouteille, le col en bas, contre le rebord de la bassine.

Cela demande beaucoup plus d'efforts qu'on ne l'imagine pour se relever et tenir debout, quand les jambes et les pieds sont ainsi « soudés ».

Une fois fait, avec un peu plus de sueur et le souffle encore plus rapide, il lui reste à décider si elle s'autorise une dernière liberté.

Elle prend en effet ses longs gants de soirée qu'elle a trouvés à la boutique SM du centre-ville. Elle a envie de les porter car ils lui permettent de ne pas sentir le froid du carrelage contre les bras mais, surtout, ils protègent les poignets de la blessure des menottes en métal. Par contre, même s'ils sont fins, ils enlèvent un peu de sensibilité au moment de se libérer avec la clé.

Après quelques hésitations, elle décide de les mettre puisque, par le passé, elle avait réussi à se libérer avec une autre paire, brûlée depuis.

Il est 22h00. Tic TAC TIC TAC.

– Tu seras immobilisée une bonne heure, voir plus, soumise au bon vouloir de la fonte de la glace. Tu récupèreras, tant bien que mal, les clefs de tes menottes dans l'eau froide de la bassine. D'ici là, auras-tu réussi à te retenir ou te seras-tu vidée dans ton cocon de cellophane ? … Ferme tes menottes.

Elle s'étend sur le coté, plie ses genoux, ce qui est devenu difficile avec la cellophane et l'adhésif, attr a p e la chaîne, glisse jusqu'aux menottes, verrouille un poignet, puis l'autre.

Instantanément, le dernier clic lui procure cette sensation qu'elle adore : passer à un autre niveau, à un autre degré de danger, d'excitation.

Instinctivement, elle tire un peu sur ses liens et réfléchi aux moyens de se sortir de ce bondage sans attendre la fonte de la glace. Avec ses poignets maintenus à cinquante centimètres de ses chevilles, impossible de se redresser, d'attr a p e r ou effectuer quoi que ce soit.

Ce constat, prévisible, l'excite.

Elle regarde la bouteille dans la bassine - cela faisait longtemps qu'elle n'était pas attachée sans avoir les yeux bandés - pas une goutte n'avait encore coulée. Contrairement à celles qu'elle avait bues, celle-ci ne contenait qu'un litre.

Plus inquiétant encore : elle avait envie d'uriner alors que cela commençait seulement.

Elle est restée allongée sur le côté un moment en imaginant tout un tas de choses. La cellophane lui tient vraiment chaud mais cette chaleur commence à se transformer en une sensation de tiédeur enveloppante, confortable. Le même phénomène se produit avec les bas en latex. La pression qui s'exerce sur elle, des pieds jusqu'à sa poitrine, est agréable et excitante.

Elle aurait aimé s'allonger plus mais la chaîne la tient pliée.

Elle reste ainsi une quinzaine de minutes, se laissant aller à ses idées : ce n'était plus elle qui s'était mise dans cette situation, on lui y avait laissée, il n'y avait pas de clé; ne s'interrompant que pour f o r c e r sur sa mâchoire endolorie ou se plier un peu à cause de l'envie d'uriner.

Il est 22h15. TIC TAC TIC TAC.

Elle se déplace pour regarder la bouteille d'eau : elle n'avait pas bougée, tout juste si elle avait un peu suinté sous le goulot.

Elle réalise que sa libération sera beaucoup plus tardive qu'elle ne l'avait imaginée. Sûrement plus qu'avec un tas de glaçons occupant le volume comparable à celui de la bouteille, et cette pensée la fait frissonner. Elle a subitement l'impression d'être dans une situation encore plus réelle, puisqu'elle ne maîtrise pas du tout la durée de la scène.

Elle est trempée et sa position, bien que n'étant pas extrême, n'est pas non plus très confortable. La chaîne entre ses chevilles et ses poignets lui laissent très peu de liberté de mouvements.

Son envie d'uriner se faisait pressante et elle gigote un peu dans son cocon.

Pour une fois, elle a une pendule sous les yeux et elle peut contrôler précisément la durée des opérations. Elle a commencé à se préparer à 21h. Le temps de s'habiller, de se momifier, ses menottes ont été verrouillées sur ses poignets à 22 h.

Elle décide de ne plus regarder la bouteille avant qu'une heure pleine ne se soit écoulée depuis le début. Elle se concentre sur cette chaleur qui l'enveloppe et son envie pressante.

À 22h45, elle se tourne de nouveau. Cela ne faisait donc pas une heure qu'elle était immobilisée, une heure trois quarts qu'elle portait le bâillon et deux heures trois quarts qu'elle n'avait pas uriné, avec trois litres d'eau dans son ventre.

Déception : l'aspect de la bouteille n'avait quasiment pas changé. Il est toujours un gros glaçon. Seuls changements : les flancs sont humides, une grosse bulle apparaît dans le fond de la bouteille.

Elle a, pour la deuxième, foi réalisé que ce sera encore plus long que prévu. En se tournant vers la bassine, elle a senti un long filet de salive glisser de sa bouche, le long de sa joue, à cause du bâillon. D'où un curieux sentiment de honte.

Elle l'impression que la cellophane, encore plus que le serre-taille ou la ceinture, lui comprime le ventre, et l'envie de libérer sa vessie se faisait très pressante.

Il est 22h55. TIC TAC TIC TAC TIC TAC…

Elle a, une fois de plus, cherché des moyens d'interrompre la séance mais que faire ? Inutile de tirer sur les menottes, que ce soit celles des poignets ou chevilles. Même si elle avait réussi à arracher un bout de cellophane avec ses ongles, dans son dos, elle n'aurait sûrement pas réussi à enlever ce cocon.

Sa seule liberté, au prix de mouvements douloureux pour ses hanches et ses bras : passer de la position sur le côté à la position allongée sur le dos, ses bras écrasés dessous.

Elle alterne, pour lutter contre son envie d'uriner, des moments ou elle gigote et des moments ou, au contraire, elle se raidit, en essayant de ne plus bouger du tout.

Ce besoin prend priorité sur tout le reste et lui fait oublier le bâillon, ses bras tirés en arrière, ses jambes totalement soudées l'une à l'autre, la chaleur, la sueur dans le latex et la cellophane, sa position inconfortable…

Le moins que l'on puisse dire est qu'il apporte beaucoup au scénario.

Un sentiment de frustration, d'impuissance, se mêle à son excitation.

À 23h15, soit une heure et demie depuis l'immobilisation, elle a fait l'effort de regarder la bouteille. On ne distingue plus l'espèce de bulle. Il y a tellement de givre sur les parois qu'il est difficile de dire quel est l'état intérieur de la bouteille. Toutefois, il semble y avoir encore de la glace partout et que les clefs, de couleur argent, peu visible, soient encore en haut. Il est clair que la sortie des clefs n'est pas pour tout de suite.

Elle comprend qu'elle ne tiendra pas. Elle ressent comme un frisson car, depuis le début, elle a pensé qu'elle se libèrerait avant l'irréparable. Elle a accepté ce scénario en pensant jouer de cette pression supplémentaire mais sans envisager qu'elle se retrouve dans la situation présente.

Elle était certaine de se libérer et là, elle se retrouve coincée, en proie à une envie d'uriner effroyable. Elle ignore si c'est cette peur qui a accentué son besoin ou le temps, mais sa vessie est devenue très douloureuse. Elle se tord, change de place chaque dix secondes, se crispe et transpire encore plus.

Elle lutte ainsi pendant un bon quart d'heure. Elle se sent vraiment prisonnière de la situation, c'est extraordinaire et effrayant à la fois.

Il est 23h32. TIC TAC TIC TAC TIC TAC…

Alors qu'elle est à bout, qu'elle se bat contre son cocon de cellophane, elle se dit que, finalement, le temps passant, même si elle est à la limite, elle tient.

À 23h45, soit deux heures de momification, elle peut voir que, s'il y a encore de la glace sur toute la hauteur de la bouteille, elle est complètement creuse. Il y a des cavités partout. La clef s'est effondrée et se situe dans la partie inférieure. Toutefois, la glace s'accumule dans le goulot et il reste encore beaucoup de temps, lui semble t-il.

Elle ne sait pas si c'est à cause d'une contraction plus forte que les autres ou si, inconsciemment, elle ne veut plus lutter. Un premier jet d'urine lui échappe et elle n'essaye plus alors de se retenir.

C'est, évidemment, un énorme soulagement mais, en même temps, une horrible sensation de gêne, de honte, d'humiliation. Elle était tellement sûre que cela n'arriverait pas.

Elle sent son collant trempé contre elle, entre ses cuisses, jusque derrière ses fesses mais, par contre, ses jambes sont sèches, ses bas en latex la protégeant. Apparemment, rien ne sort de son cocon de cellophane. Les bas en latex étanches, et la cellophane plaquée contre son corps, qui empêchent toute propagation, diminuent la sensation d'humidité qu'elle aurait ressentie si elle était vêtue normalement.

Elle est enfin apaisée. La sensation de chaleur est plus présente que jamais. L'humiliation qu'elle ressent donne à cette soirée de « self-bondage » un côté réel qu'elle n'avait jamais connu dans ce genre de scénario solitaire.

Elle ne bouge plus pour ne pas provoquer d'éventuelles fuites. Elle a trop honte pour faire quoi que ce soit. C'est la première fois qu'elle se trouve dans cette situation et elle est toujours prisonnière.

Elle est restée ainsi une demi-heure, à se reposer de tous ces efforts, immobile.

À 0h15, elle regarde la bouteille. Il y a une carapace de glace le long des parois mais l'intérieur semblait totalement creux, à l'exception d'un bouchon de glace au goulot. Elle aurait sans doute pu attr a p e r la bouteille, briser un peu la glace, accélérer la sortie, mais elle n'en a plus la f o r c e ni l'envie.

Elle se consacre à son plaisir et à sa honte, passive.

Déjà deux heures et demie de bondage. Elle se met à rêver de momification totale, de combinaisons en latex intégrales, de la tête aux pieds. Les clefs sont en travers. Piégée à jamais, pour l'éternité. Il faudrait un tremblement de terre pour faire tomber le métal. Non. Trop tard. Ce serait interrompre son plaisir et elle ne craint plus la vieillesse, la m o r t . « C'est pour cela que je suis… Comme ça ? »

Vers une heure du matin, elle voit que tout était quasiment fondu. Elle secoue la bassine du bout des doigts et la minuscule clef de ses cadenas tombe.

Attr a p e r la clef des bouts des doigts dans l'eau qui mouille ses gants n'a finalement pas été trop compliqué. Cela demande des efforts pour se maintenir dans la bonne position mais elle réussit, au dernier moment, à ne pas renverser la bassine.

Déverrouiller les menottes dans le dos a demandé quelques minutes d'essais, mais pas de problème majeur non plus. Elle doit avoir de l'entraînement.

Elle a, tout de suite, ôté le bâillon, accompagné d'un filet de salive. Sa bouche est engourdie.

Elle se redresse, en s'agrippant comme elle le pouvait, et prend les clés des deux cadenas qui l'attendaient sur le meuble. Elle sautille, pieds joints, gardant son équilibre à l'aide de ses mains contre les murs, jusqu'à la baignoire. Les menottes traînent par terre, derrière elle. Elle a mal aux bras et aux reins.

Une fois dedans, elle ôte ses longs gants trempés et commence la partie peu attirante du scénario. Elle commence par défaire les bandes adhésives, puis déroule la cellophane entièrement trempée par la sueur, dans sa partie haute, et par l'urine, dans sa partie basse. L'odeur qui se dégage la dégoûte.

Une fois tout la cellophane retirée et roulée en boule, elle enlève la ceinture autour de sa taille, puis le collant intégralement mouillé, même aux pieds, il est d'ailleurs parti à la poubelle avec la cellophane et les éponges. Le serre-taille en latex et les bas tremperont et sècheront soigneusement.

Un bon bain tardif lui permet de se relaxer, de se sentir propre et de penser à cette soirée de bondage. Une soirée au cours de laquelle la honte ressentie est moins forte, au bout du compte, que le plaisir qu'elle a eu. Durant plus de trois heures de bondage.

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