La pensée parasite

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il y a 2 ans

Nous devions présenter tout cela à l'adjoint direct du grand chef ; mais en cette période de congés d'été, j'y allais seul, chargé de mon lourd dossier. L'ascenseur, la secrétaire, la porte ouverte, il est à son bureau ; j'entre.

Il ferme la porte, on s'assoie à la petite table ronde, et je déballe le dossier qu'il me laisse rapidement présenter, puis il commence à lire ; plus jeune que moi, la trentaine, il lit vite et comprend rapidement, il ira loin, ce mec... Alors qu’il boulonne, ma pensée s'évade quelques secondes, je le regarde en pensant à ce qui se dit, les rumeurs qu'il aurait un penchant homo... Pourtant il présente bien, costume cravate, assez petit mais svelte et soigné, cheveux courts... C'est là qu'il l'a remarqué, j'étais parti dans mes pensées, et il m'avait posé une question, mais laquelle ?

Alors j'avoue, j'ai eu une pensée parasite et n'ai pas entendu sa question ; il me regarde d'un drôle d'air. Quelle genre de pensée ? Franc-jeu je réponds, celle qu'on n'a pas dans des relations professionnelles. Je pense clore l'incident, c’est la définition même d’une pensée parasite, en forme de tautologie...

Maintenant c'est lui qui réfléchit, je pense que c'est à propos du dossier, qu'il a trouvé sa réponse (mon dossier est bien fait, complet, tout est déjà vérifié et Ok...) Il me sourit, c'est plutôt engageant, j'esquisse un sourire aussi, et là il entre dans les confidences, vous savez, on a tous des pensées parasites, j'en ai moi aussi, parfois, mais j'évite que ça se voit...

Zut, il insiste, je n'y croyais pas ! C'est parti pour mettre les points sur les i... J'attaque, franco et lui dis direct ce qu’il se dit, qu'il aurait été entendu en train de murmurer qu'un cul à pénétrer ça c’était bon, et que le bruit circulait qu'il était gay ! Large sourire, maintenant, de sa part, il a l'air content d'avoir éclairci ce point ! Je tâche d'afficher une paisible neutralité, il enchaîne maintenant « et vous en pensez quoi ? »

Pris à mon propre piège, je ne sais que dire... La réunion de travail semble loin, tout d'un coup, j'ai glissé tellement vite de la réunion professionnelle à la relation interpersonnelle... Mon cœur bat trop vite, sûrement il s'en aperçoit, ne serait-ce qu'à ma respiration, sans doute aussi à d'autres signaux émis par mon corps, la pupille de mes yeux, peut-être, il me dévisage, je ne bouge pas, pétrifié... Je regarde ma montre, lui aussi, il reste du temps, encore... Que veut-il ? J'attends... Maintenant, il me prend la main, je le laisse faire, je le regarde à nouveau...

Il devine mon trouble, c'est vrai, je sens que je vais bander, putain, c'est con ! je m'enfonce dans un scénario foireux avec un mec gay, je plonge, je cours sans regarder et sans réfléchir, il n'a plus qu'à me cueillir comme un fruit mûr ! m e r d e , c'est quand même un supérieur hiérarchique, il doit pas faire ça, et je crois que c'est moi qui le pousse, en fait !

En effet, je lui avoue que je ne me sens pas très bien, un verre d'eau me ferait du bien... Sûrement je suis rouge, j'ai chaud, il me tend une petite bouteille d'eau, me précisant qu'il a déjà bu dedans, tant pis, je bois, et je réponds que ça donne pas le sida... Et voilà, j'ai encore dit une connerie, je lui ouvre la route pour parler des précautions nécessaires à tout rapport sexuel bien accompli... Il me regarde, il ne me lâche pas, sa main tient mon avant-bras, dans ma tête passe des images de levrette, les bras tenus serrés dans le dos, cette pensée à nouveau me donne la trique... Et je ne sais comment m’en sortir...

Alors, à tout hasard, je sors une dernière cartouche, et demande s'il a une boite de préservatifs ; s'il en a pas, je pourrais maintenant m’en tirer à moindres frais... Il a l'air plutôt satisfait, il se lève, ouvre un tiroir, la boite est dans sa main... Alors j'abandonne, je m'abandonne à lui, je me lève aussi et lui demande comment il veut procéder ; je propose de m'allonger sur la table, c’est que du sexe, et qu'il fasse comme il a envie, parce que j'ai envie aussi... C’est dit !

Maintenant, il se tient derrière moi, debout tous les deux, je le sens tout prêt, son souffle sur mon épaule, c’est vrai qu’il est un peu petit, mais il m'attr a p e les hanches, c’est la première fois pour moi et je le laisse faire, sa main glisse sur ma ceinture et la déboucle, il déboutonne mon pantalon et l’abaisse avec le caleçon, je suis maintenant cul nu, mes mains sur la table, ses mains flattent mes fesses, je crois qu’il apprécie, il voit mon érection, la tâte, me décalotte, explore mon intimité, passe sur l'anus que je contracte, sans y penser, il revient, je lui dis caresse-moi encore, prend mes fesses dans tes mains, je remonte ma chemise sur mon dos, je voudrais être nu, il mouille un doigt et revient sur le cul, je me penche les bras à plat sur la table, je cambre les reins pour l'aider...

Ses mains tiennent mes hanches, droit derrière moi, il me guide, me pousse et me cambre à sa hauteur, je sens son sexe sur moi, à l'entrée, sur les fesses, dans la raie, je sens que ça reste fermé, je l'appelle par son petit nom, « Jacques... » et je chuchote, « viens... » Il pousse, je me décontracte, autant que je peux, il pousse, il me tient, j'allonge mes bras à plat sur la table, jusqu’aux épaules, j’écarte mes fesses autant que je peux, c’est la première fois, pour moi, il doit s’en rendre compte.

Il m’explore à nouveau avec les doigts et revient, me fouille, me dilate, son sexe raide pousse aussi à l’entrée, et enfin il rentre d’un coup, il m’enfonce sa bite bien profond, en tout cas, je le crois, je ne sais plus où je suis, il met sa main sur ma bouche et me tient, je le sens collé à mon dos, une main qui tient mon cou et qui serre, l’autre qui me pince le ventre et les tétons, je suis un mec, il me prend comme une bête, un chien, j’ai le cul rempli de sa queue, et je sens des contractions qui viennent, c’est sa bite qui se contracte en moi, il va jouir...

Il a joui en moi, j’ai eu la pleine conscience de mon corps pénétré et connu la jouissance d’un mec qui éjacule en soi, et il est resté un peu encore après dans mon anus, bien bandé et pour que je sente bien sa queue, c’est moi qui lui ai dit d’attendre, cette queue qui vivait en mon ventre, il me tenait enlacé dans ses bras...

Enfin il s’est retiré, la capote encore en place sur la bite moins raide, et quand je me suis redressé, il m’a serré dans ses bras et embrassé, un baiser profond que je n’avais pas anticipé ; sa langue dans ma bouche, un doigt à nouveau dans mon cul, j’ai senti que je recommençais à bander, alors là je lui ai dit d’arrêter, que j’avais bien voulu être enculé, mais je n’acceptais pas qu’il me roule une pelle ! Je pense qu’il a compris...

J’ai rajusté mon pantalon et l’ai suivi vers la porte, mon dossier sous les bras, je n’avais pas encore bien repris mes esprits, mon pied a buté sur le pied d’une chaise, j’ai juste un peu trébuché et tout lâché, mais il m’a rattrapé, j’étais à nouveau dans ses bras, classeurs et dossiers répandus à terre... J’étais dans ses bras, je l’ai agrippé et regardé dans les yeux, et mes lèvres se sont posées sur ses lèvres, bouche fermée...

Mais pourquoi j’ai encore fait ça ?

celuiderouen

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