La bourgeoise recadrée et dominée par la bonne

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il y a 2 ans

Marie Ange ressentait toujours une honte extrême après s’être masturbée. Aussitôt après avoir joui, au lieu de s’en trouver apaisée, un sentiment de culpabilité la rongeait. Elle se sentait sale, avilie. Le gode glissa hors de son vagin, libérant un flot de mouille très liquide qui souilla le drap entre ses cuisses. Elle essuya honteusement avec sa culotte les doigts qu’elle s’était enfilés dans l’anus et dont les ongles étaient tachés de marques brunes. Tout à coup, elle éprouvait un dégoût insurmontable, elle se détestait. Est-ce que les autres femmes se laissaient aller ainsi, quand elles étaient seules ? Bien sûr, aucune d’elles ne l’avouerait jamais…

Les trois personnages masqués de son fantasme avaient disparu, la laissant seule avec ses remords et cette insatisfaction au fond du ventre. Elle se leva, encore tout engourdie. En rentrant dans la salle de bains, elle évita de se regarder dans le miroir. Cependant la douche lui fit du bien ; elle se frotta longuement au gant de crin, faisant rougir sa peau, se purifiant. Un peu plus tard, alors qu’elle s’habillait, elle se surprit à fredonner. Soudain le carillon de la porte d’entrée la fit sursauter.

« Mon dieu ! La femme de ménage ! Et dire que j’allais l’oublier ! » Elle se vaporisa d’eau de toilette, flaira suspicieusement ses doigts, vérifia son maquillage, grimaça en voyant ses yeux cernés et alla ouvrir sans se presser. En présence de l’arrivante, elle retrouva toute sa superbe de grande bourgeoise habituée à traiter de haut ses domestiques. Au premier abord, la fille lui avait déplu.

« Je viens de la part de l’agence ! » lui déclara-t-elle en bâillant.

Pas même : Bonjour Madame ! Ce serait pourtant la moindre des choses ! Mais que leur apprend-on à l’école ?

« Je sais ! On m’a téléphoné hier soir ! »

La fille eut une moue maussade, un sac de marin était posé à terre, à ses pieds et plus loin, en bas des marches, il y avait une valise cabossée. Marie Ange se retint pour lui déclarer qu’elle avait changé d’avis. Elle pensa à tout le foutoir qu’avait laissé la bonne précédente. Il serait toujours temps de renvoyer celle-ci dès qu’elle aurait remis un peu d’ordre. La brune la toisait d’un air insolent, attendant qu’elle se décide à la laisser entrer. Décidément cette fille lui déplaisait de plus en plus. Quel air effronté, et ce maquillage ! Marie Ange lui trouvait vraiment mauvais genre.

Il faut dire qu’elle s’était toujours montrée difficile sur le choix de son personnel de maison et cela lui posait souvent des problèmes. La villa avait vu défiler bon nombre de femmes de ménage dont certaines, écœurées par ses exigences maniaques, n’étaient pas restées plus d’un jour. Celle-ci ne devait guère avoir plus de vingt ans ; un brune au visage étroit, coiffée à la Louise Brooks. Marie Ange lorgna avec dégoût ses ongles démesurément longs, recouverts d’un vernis presque noir. Nullement impressionnée, la fille lui adressa un sourire impertinent.

« A propos, j’ai oublié de me présenter. Je m’appelle Ingrid. »

Et sans attendre qu’on l’y invite, elle alla ramasser sa valise. Marie Ange s’effaça à contrecœur pour la laisser entrer. La fille portait un blouson de cuir et une jupe en jean si courte qu’elle dévoilait presque entièrement ses longues cuisses étrangement pâles malgré la saison estivale. Sans doute était-elle descendue ici par le train dans l’espoir de profiter un peu de la plage.

Chaque été, on voyait débarquer des filles des villes de l’intérieur, à l’affût, comme celle-ci, probablement, d’un job quelconque. C’étaient des oiseaux de passage, mais en été, on ne pouvait pas se montrer trop exigeant, la plupart des filles préféraient aller faire des saisons dans les restaurants de plage où elles se faisaient de gros pourboires.

Sitôt entrée dans le salon, celle-ci émit un sifflement admiratif : « Dites donc, c’est drôlement chouette, chez vous. Oh la vache, vous avez même une piscine ! »

Excédée par le sans gêne de la fille, Marie Ange la remit vertement à sa place : « L’usage de la piscine est interdit au personnel. Si vous voulez vous baigner, vous avez la plage, à deux pas d’ici, juste au bout du parc. Vous pourrez y aller votre jour de congé. »

Ingrid ne parut pas l’avoir entendue, sans quitter son sourire effronté elle s’affala dans un des vastes fauteuils de cuir et allongea ses longues jambes devant elle. Marie Ange sentit la moutarde lui monter au nez. Elle était toujours d’une humeur détestable quand elle s’était trop masturbée.

« Ecoutez, Mademoiselle, je vais être franche avec vous. Je crains que vous ne fassiez pas l’affaire. A vrai dire, je vous trouve trop… »

Elle chercha ses mots.

« Trop jeune peut-être ? » suggéra insolemment la fille.

Son sourire l’avait quittée. A présent son regard était dur, presque menaçant. Ses yeux verts avaient quelque chose de fascinant. Troublée, Marie Ange battit des paupières. Elle alluma une cigarette pour se donner une contenance.

« Vous comprenez, crut-elle devoir expliquer, la villa est vraiment très grande… Je préfère engager des femmes d’un certain âge, plus expérimentées… Elles ont l’habitude. Je suis terriblement exigeante sur le chapitre de la propreté et du rangement. En outre, il m’arrive souvent de donner des dîners. IL faut non seulement savoir cuisiner, mais encore servir à table. Je doute que vous possédiez assez d’expérience pour cela. Et je n’ai guère le loisir, ni l’envie, de faire votre éducation ! »

Nullement impressionnée, la fille eut un rire de gorge, un peu rauque. Elle observait attentivement Marie Ange entre ses cils et quelque chose semblait l’amuser.

« Le boulot ne me fait pas peur. Et j’ai déjà servi chez des rombières qui vous valaient bien, des grandes bourgeoises, elles n’ont jamais eu à se plaindre de moi ! »

Nerveusement, Marie Ange écrasa sa cigarette dans le cendrier.

« C’est bien, accorda-t-elle avec hauteur, je veux bien faire un essai, puisque vous insistez. Mais je vous averti charitablement, si ce n’est pas concluant, je téléphonerai à l’agence dès ce soir pour qu’on m’envoie quelqu’un d’autre. »

Elle avait durci sa voix ; pour une raison qu’elle s’expliquait mal, elle avait envie de blesser cette fille. Mais celle-ci semblait armée d’un flegme à toute épreuve. Il ne faisait aucun doute que la place lui plaisait, et qu’elle avait décidé d’y rester. Marie Ange l’invita sèchement à la suivre : « Je vais vous montrer votre chambre et vous donner les premières directives pour le travail à faire ce matin. Vous n’aurez pas à sortir dans le jardin : nous avons un jardinier, Barthélemy, un garçon… un peu frustre. Je préfère ne pas vous voir traîner de son côté. Suis-je claire ? »

« Très claire, Madame. Ne craignez rien, les puceaux attardés, c’est pas mon genre ! » Elle se leva en soupirant, jeta son sac de marin sur son épaule, saisit sa valise, et monta l’escalier derrière Marie Ange en sifflotant entre ses dents.


« Vous avez l’air bien pensive, ce matin, Madame de Witt. Quelque chose ne va pas ? »

La bonne humeur méridionale de Luciano, son coiffeur, avait du mal ce matin à dérider Marie Ange. Luciano tortilla sa fine moustache à la Salvador Dali, une excentricité qui l’avait rendu célèbre à St Tropez, et lui adressa son sourire le plus enjôleur. Oh, en tout bien tout honneur, il ne se serait jamais risqué à manquer de respect à l’une de ses riches clientes. D’habitude, Marie Ange le trouvait plutôt amusant, dans le genre latin lover un peu décati, masquant sa calvitie naissante en ramenant ses rares cheveux gominés sur son crâne brillant.

Mais ce matin, elle n’était pas d’humeur à subir ses fades galanteries napolitaines.

« Ce n’est rien, Luciano, je vous assure. Un début de migraine… »

Elle se replongea dans sa rêverie, les yeux perdus dans le vague. Elle ne pouvait s’empêcher de penser à cette fille. Quelle insolence !… Et comme elle s’était rebiffée ! Elle devait pouvoir être très méchante, cela se sentait. Elle frissonna, sans raison précise, et sentit un pincement tiède dans son ventre. Dans ses fantasmes, quand elle se masturbait, il lui arrivait parfois d’imaginer que c’étaient des filles qui a b u s a i e n t d’elle.

Des filles très vulgaires, très méchantes, tout à fait le genre de celle-ci. Ces filles la rouaient de coups et l’obligeaient à subir les pires ignominies. Parfois, quand elle y pensait, Marie Ange se demandait où elle allait chercher cela. Elle était pourtant bien certaine de ne pas être lesbienne.

Par la grande baie du salon de coiffure on pouvait admirer l’alignement des somptueux yachts venus mouiller aux pieds de la statue Bailly de Suffren. La foule bariolée des estivants se pressait aux terrasses des cafés. Mais l’esprit de Marie Ange était ailleurs.

Cette fille ne va pas rester bien longtemps, décida-t-elle, je déteste son allure vulgaire. Si Jean avait été là, il n’aurait pas hésité, lui. Il ne se serait pas laissé attendrir. (Au fond d’elle-même, elle n’était pas dupe. Elle savait très bien que la fille lui faisait peur.) Il aurait su trouver les mots pour lui faire comprendre qu’elle ne faisait pas l’affaire.

Une fois de plus, sa maudite timidité lui avait joué un tour. Avec une certaine satisfaction, Marie Ange pensa à tout ce qu’il y avait à faire : l’évier rempli de vaisselle sale, la salle de bains à nettoyer, l’aspirateur à passer dans toutes les pièces, le lit à faire, le repas à préparer…

Il n’était pas impossible que la petite pimbêche, reculant soudain devant cette montagne de corvées, décide d’aller chercher ailleurs un job moins fatiguant. Marie Ange se demanda comment elle allait se débrouiller pour conserver ses ongles si longs.

« Je vous fais les mains, Madame de Witt, pendant que votre brushing sèche ? » proposa Luciano.

Il ajouta, l’air contrit : « Graziella n’est pas là ce matin ! La petite garce m’a plaqué pour aller se faire bronzer à l’Escalet ! Je ne sais pas me faire obéir de mon personnel… Il est vrai qu’en cette saison, cela devient de plus en plus difficile… Au moindre reproche que je lui fais, Mademoiselle monte sur ses grands chevaux et me menace d’aller faire une saison à Port-Grimaud, dans un de ces nouveaux hôtels pour touristes ! Impossible de garder son personnel dès que l’été arrive ! »

Marie Ange ne fut pas dupe de la feinte colère du coiffeur, il était de notoriété publique qu’il couchait avec sa manucure, et que celle-ci le menait par le bout du nez. (Façon de parler !)

Pour son compte personnel, elle n’avait pas une grande sympathie pour cette petite garce, et elle fut plutôt contente que ce soit Luciano qui s’occupe de ses mains. Elle veillait toujours en effet à ce que ses ongles soient très soignés. Aussi tendit-elle d’assez bonne grâce, en dépit de sa préoccupation, ses mains à Luciano. Cependant, bizarrement, le fait qu’il eut parlé de Graziella lui refit penser à Ingrid. C’étaient bien le même genre de filles vulgaires et sans scrupules…

Soudain, elle se sentit pâlir, le sang refluait vers son cœur. Luciano s’inquiéta sur le champ ! « Quelque chose ne va pas, Madame de Witt ? Le séchoir est trop chaud ? Votre migraine ? » Marie Ange était devenue livide. Son cœur battait comme un tambour. Elle était sur le point de se trouver mal. Elle fit un geste de dénégation et parvint à articuler : « Non, non, Luciano, ce n’est rien… »

Plus morte que vive, elle venait tout à coup de se souvenir qu’elle avait oublié le godemiché sur le lit !

Elle se serait giflée. Elle s’entendait encore donner ses ordres à la bonne, d’un ton pétant, avant son départ : « Et surtout, veillez à bien aérer les draps… Je veux que mon lit soit fait chaque matin au carré. Je suis très exigeante sur ce chapitre ! »

Recroquevillée dans son fauteuil, pétrifiée par la honte, elle n’imaginait que trop bien les pensées de la petite garce découvrant, bien en évidence sur les draps défaits, le vibromasseur englué de mouille et la culotte roulée en boule dans laquelle elle s’était essuyée. Mon dieu ! Mais comment oserais-je la regarder en face ? Cette petite salope se fera un plaisir d’aller colporter ça partout… à l’agence ou ailleurs… Que va-t-on penser de moi ! C’est trop grotesque ! Ses tempes bourdonnaient.

Elle arracha ses mains de celles de Luciano et exigea qu’il lui retire immédiatement le casque et la coiffe sans plus tarder.

« Je dois absolument partir ! J’ai oublié un rendez-vous urgent… »

Exsangue, elle quitta précipitamment le salon, devant les employés médusés. Luciano en perdait son latin. Il la raccompagna jusqu’à la porte, craignant que quelque chose ne l’ait vexée, se confondant inutilement en excuses. Et par dessus le marché, c’était l’heure ou tous les vacanciers se rendaient à la plage. Il lui fallut plus d’une demi heure pour atteindre la route de Pampelonne. Le trajet lui parut interminable. Pourvu que cette petite garce n’ait pas encore eu le temps de monter dans la chambre.

L’humiliation

En grimpant Quatre à quatre les marches du perron elle entendit le ronron de l’aspirateur. Elle pria pour que la bonne n’ait pas encore eu le temps de monter faire la chambre. Ingrid se retourna en l’entendant entrer dans le salon. Elle avait noué un torchon autour de sa tête, mais portait toujours la même jupe en toile de jean et un tricot de coton rose.

« Vous n’avez pas été longue, Madame. Je ne vous attendais pas de si tôt. »

« Oh, j’ai changé d’avis. Il y avait trop de monde ! » Rien sur le visage de la jeune fille n’indiquait qu’elle pouvait avoir fait une découverte incongrue. « Je vais me changer, crut devoir expliquer Marie Ange. Il fait si chaud… Je suis toute moite ! Et il y avait un monde, sur cette route… »

Dès qu’elle ouvrit la porte de sa chambre elle sentit son sang se glacer. Tout était dans un ordre impeccable, le lit parfaitement fait. Prise de vertige, elle chercha l’objet litigieux des yeux, ne le trouva nulle part. Machinalement, elle ouvrit le tiroir de la table de nuit. Le vibromasseur était là, méticuleusement nettoyé, ainsi que le tube de vaseline. Marie Ange se laissa choir sur le lit, l’esprit en déroute.

Elle tremblait de rage et d’humiliation. La sale petite pécore, comme elle avait du ricaner ! Au bout d’un moment, elle se rendit dans la salle de bain et se passa de l’eau fraîche sur le visage. Puis elle retoucha soigneusement son maquillage. Elle avait beau réfléchir, elle ne trouvait aucune solution. Il allait falloir affronter cette garce. Je vais la mettre à la porte, je n’ai pas le choix. Oui, c’est ça, je vais lui rendre la vie tellement impossible qu’elle craquera. Si elle s’est fait des idées, elle va vite déchanter. Je vais lui montrer très vite que c’est moi la patronne !

Elle descendit au salon, tout animée par une rage froide, bien décidée à en découdre. Ingrid sifflait entre ses dents en astiquant les grands candélabres d’argent de la cheminée. Marie Ange s’installa dans un des fauteuils et la surveilla. Impossible de la prendre en défaut. La fille faisait son travail, et elle le faisait correctement. Elle avait l’air de très bien connaître son affaire.

A aucun moment Marie Ange ne parvint à croiser son regard. A croire que l’autre avait deviné son état d’esprit et faisait en sorte de se tenir à carreau. A midi, pas le moindre reproche à lui faire pour ce qui concernait la cuisine ; Ingrid lui servit une délicieuse salade niçoise et un loup au fenouil ; elle cuisinait à merveille et servait à la perfection. Pas un mot. Elle se déplaçait en silence, comme un automate, agissant exactement comme si Marie Ange n’existait pas, comme si elle servait un fantôme.

Quand la bonne lui servit son café, Marie Ange daigna enfin lui adresser la parole :

« Je dois convenir que votre travail est plutôt correct, dans l’ensemble. Mais il y a quelque chose qui me déplait souverainement en vous, Ingrid. C’est votre tenue. A l’avenir, vous me ferez le plaisir de vous habiller autrement ! Ce n’est pas une tenue pour une bonne ! »

Perdant tout son flegme, Ingrid pinça les lèvres et ne put réfréner un haussement d’épaules. Tournant le dos, elle se dirigea vers la cuisine. Marie Ange la rappela aussitôt :

« Venez ici immédiatement ! Sachez que je ne tolérerai pas longtemps votre attitude ! »

« Je fais mon travail, le reste est mon affaire. »

« Votre affaire ? Vous plaisantez, je crois ? Je ne peux tolérer d’avoir sans cesse une souillon sous les yeux. Vous êtes attifée comme une fille des rues ! Regardez moi cette jupe ! »

« Qu’est-ce qu’elle a ma jupe ? Ce n’est pas en gagnant ce que je gagne que je pourrais me payer des toilettes de chez Dior ! »

« Ne jouez pas à l’idiote, vous avez parfaitement compris. Et en outre, tout est à l’avenant. Non seulement je suis votre patronne, mais j’ai l’âge d’être votre mère ; deux raisons pour vous montrer un peu moins insolente avec moi ! »

« C’est vous qui me poussez à bout, à croire que ma gueule vous plaît pas. Depuis que je suis arrivée, vous n’arrêtez pas de me chercher ! Qu’est-ce qu’il vous faut ? Je nettoie vos saletés, ça ne vous suffit pas ? Faudrait peut-être en plus que je baise la trace de vos pas ? »

Ingrid avait parlé avec un froide violence et ses yeux verts scintillaient de rage. Marie Ange sentit qu’elle était allée trop loin, mais il était trop tard pour faire marche arrière.

« Dès demain, vous irez vous acheter une tenue de femme de chambre correcte. Il y a un magasin spécialisé dans les tenues des gens de maison, je vous donnerai l’adresse. » Ingrid écarquilla les yeux.

« Une tenue de femme de chambre ? Vous voulez rire ! On n’est pas au théâtre ! »

« Je ne vois pas ce qui vous surprend. Toutes celles qui vous ont précédée en portaient une. »

« Alors là, minute papillon. Ne comptez pas sur moi pour que je me déguise ! Remettez votre montre à l’heure ! Et puis quoi encore ? Un petit tablier en dentelles, aussi, et une coiffe ? Faut pas rêver ! »

« C’est à prendre ou à laisser. C’est ça ou la porte ! »

Marie Ange était toute surprise par sa propre audace. Elle déchanta vite. Menaçante, la jeune fille qui était devenue livide se dressa devant elle, les poings sur les hanches.

« Non mais ça ne va pas, la tête ? Où vous vous croyez ? Dans un château ? Pour qui vous vous prenez ? Je suis femme de ménage, pas boniche, faut pas confondre. Si vous avez envie de jouer les baronnes, cherchez vous une autre guenon ! Mon look ne regarde que moi ! » La colère faisait trembler ses lèvres. « Jamais, vous m’entendez, jamais je ne me déguiserai ! Le reste, je m’en fiche, je suis habituée à vivre à la dure, j’ai beaucoup roulé, ça m’est égal. Je veux bien cirer vos pompes, faire la vaisselle, passer l’aspirateur, astiquer vos bibelots de merde, vous préparer la bouffe… n’importe quoi… laver vos chiottes, votre bidet… et même votre gode ! »

Sous la violence de la gifle, la jeune fille tituba. Un moment, elle parut foudroyée par la surprise. Elle porta une main à sa joue et la tâta, incrédule. La marque des cinq doigts de cette sale conne de bourgeoise était bien imprimée sur sa chair. Elle ne rêvait pas. Elle l’avait bien giflée, elle, comme une gosse ! sa réaction ne se fit pas attendre. Elle bondit sur Marie Ange, et la prit par les cheveux.

« Saloperie ! Tu as osé lever la main sur moi ! Attends, salope, on va bien rire, maintenant. Tu me cherchais, tu m’as trouvée ! »

Elle était d’une f o r c e surprenante ; en un instant, elle mit Marie Ange sur pied et l’attira à elle.

« Arrêtez, vous êtes folle ; lâchez-moi immédiatement ! Et filez, vous m’entendez ! Prenez la porte ! Je ne veux plus vous voir ! »

« Oh ne crains rien, connasse, je vais prendre la porte, et plutôt deux fois qu’une, mais avant, tu vas recevoir ce que tu cherches ! Je les connais les poufiasses dans ton genre, je sais où ça les démange ! »

Elle lui tordit sauvagement le cou, la tenant toujours par les cheveux, et, opérant une brusque traction, elle obligea Marie Ange à tomber à genoux devant elle. Un rictus de plaisir amincissait ses lèvres, ses yeux lançaient des flammes.

« Connasse, tu vas payer pour toutes les autres ! Attrape-ça, pour commencer ! » Elle la gifla à deux reprises avec une violence terrible. Les larmes brûlèrent les paupières de Marie Ange.

« Au secours… cette fille est folle… ne croyez pas vous en tirer comme ça, j’appellerai la police ! »

« C’est ça, ma belle ! Appelle-la ! En attendant, déguste ! » A nouveau, elle la gifla, en lui tirant les cheveux vers l’arrière. Marie Ange se mit à sangloter, affolée. Elle ne comprenait plus ce qui se passait en elle ; l’autre la frappait sans arrêt, lui crachant des injures au visage, et elle ne cherchait même pas à se défendre.

Au bout d’un moment, Ingrid parut se calmer. Elle cessa de la gifler et repris son souffle. Elle la tenait toujours par les cheveux et leurs corps se touchaient presque.

« Tu fais moins ta fière, maintenant, hein, baronne de mes deux ! Tu peux me virer, j’en ai rien à cirer. Tu ne peux pas savoir comme ça m’a fait jouir de foutre une trempe à une de ces connes de bourgeoises qui se prennent pour des princesses parce qu’elles filent le SMIG à une pauvre fille dans la dèche ! Ma parole, j’en ai mouillé mon slip, ma chérie… »

« Lâchez-moi, maintenant, dit Marie Ange, d’une voix presque inaudible. Vous m’avez rendu ma gifle, nous sommes quittes… je reconnais que j’ai eu tort de m’emporter… lâchez-moi ! » Ingrid parut hésiter. Une lueur étrange brillait au fond de ses yeux verts. Elle jeta un coup d’œil vers la grande baie illuminée par le soleil. Le parc semblait vide, aucune trace du jardinier. Elle tira doucement, mais d’une façon irrésistible sur les cheveux de Marie Ange pour l’obliger à se renverser en arrière.

« Je vais te lâcher… ne crains rien… mais d’abord, je vais m’amuser un peu avec toi ! Tu ne me déplais pas, dans le genre pouffiasse de la haute ! » Un frisson d’horreur parcourut Marie Ange. L’autre l’obligeait à se cambrer davantage, et collait son corps contre le sien. Leurs visages se rapprochèrent ; ils se touchaient presque. « Si tu pouvais voir comme tu es moche avec ton rimmel qui fout le camp… tiens je vais te cracher à la gueule ! » Elle le fit. Marie Ange eut une grimace dégoût en sentant la salive tiède asperger sa joue.

« Si tu bouges, je t’arrache les yeux ! » gronda Ingrid.

Les larmes jaillirent des yeux de Marie Ange. Elle pleurait de honte à se sentir si impuissante. A travers ses larmes, elle vit Ingrid se pencher encore plus. La tenant par la nuque, la jeune fille posa ses lèvres sur les siennes. Ce fut un baiser lent et visqueux, obscène, destiné à l’humilier encore plus, à l’avilir. Ingrid lui enfila la langue dans la bouche, longuement. Entre ses bras, le corps tout d’abord raidi par la révolte de la bourgeoise s’était soudain amolli. La jeune fille se recula avec un rire mauvais. Elle avait les lèvres toutes gonflées et barbouillées de salive et de leurs rouges mélangés.

« Tu vois, salope, je t’aime bien quand même, à ma façon. Et toi aussi ça te plaît ! Je t’ai percée à jour dès le premier coup d’œil ! Tu es gouine jusqu’à la moelle, malgré tes airs de Sainte Nitouche ! D’ailleurs, les grognasses qui préfèrent se ramoner la chatte avec des trucs en caoutchouc plutôt que de se faire sauter par de vrais mecs, c’est connu, ce sont presque toujours des gousses ! »

« C’est faux ! gémit Marie Ange. Je ne suis pas comme ça… lâchez-moi, vous me faites horreur ! »

« Je te fais horreur, tu parles ! Je parie que ta culotte est trempée ! D’ailleurs, c’est facile à voir… »

« Non ! » hurla Marie Ange, affolée.

« Ta gueule ! » Ingrid lui remonta sa robe en haut des cuisses ; dans un sursaut de pudeur, Marie Ange serra nerveusement ses jambes l’une contre l’autre.

« Je vous donnerai de l’argent, supplia-t-elle… tout ce que vous voudrez… mais pas ça. » Ingrid acheva de la trousser et lui fourra la main entre les cuisses.

« Merde… une culotte en soie… Madame ne se refuse rien ! »

Elle enfonça sa main dans la tiédeur moite des cuisses charnues et empoigna le sexe à travers le slip ; elle se mit à la palper. Horriblement humiliée, Marie Ange voulut la repousser. L’autre lui tira si fort sur les cheveux qu’elle eut l’impression que sa nuque craquait.

Saisissant le slip de soie par l’élastique, Ingrid le fit descendre aux genoux, puis à l’aide de son pied, elle le repoussa jusqu’aux pieds de Marie Ange et l’en débarrassa. Affolée en sentant l’air caresser son entrecuisse, Marie Ange cria de honte. Mais déjà l’autre avait pris son sexe dans la main et ses doigts fouillaient entre les lèvres humides.

« Qu’est-ce que je t’avais dit, ma belle salope. Un vrai marécage… Mais je parie que tu peux faire beaucoup mieux, pas vrai ? On va s’occuper de tes grosses mamelles, je suis sûre que c’est surtout de là que tu es sensible… »

D’un geste brutal, la jeune fille lui arracha son corsage. Dessous, Marie Ange ne portait qu’un soutien-gorge de soie couleur pêche, assorti à son slip. A travers la dentelle transparente se dessinaient les grosses taches foncées des aréoles. « Des vrais nichons de nourrice ! se moqua Ingrid.

D’un geste sec, elle déchira les bonnets en deux. Par les fentes, elle glissa ses mains dedans et empoigna la chair des seins nus. Elle tira dessus, les déformant, pour les faire sortir par les déchirures des bonnets. Les fentes étaient trop étroites et elle dut forcer ; elle se recula un peu pour juger du tableau : étranglés à leur base par les bonnets ouverts, les seins déformés pendaient au dehors, gonflés comme deux baudruches. « De vraies mamelles de négresses… avec les bouts qui rebiquent… » Du plat de la main, elle effleura les pointes brunes qui ne tardèrent pas à se durcir et à gonfler.

La jeune fille se mit à rire.

« Je le savais bien que ça te plairait… regarde comme ils bandent ces deux sagouins ! » Ses caresses étaient devenues étrangement douces. L’humiliation de Marie Ange était à son comble. Comment aurait-elle pu cacher la sournoise jouissance qui naissait en elle sous les attouchements vicieux de cette fille. C’était encore pire que dans ses plus délirants fantasmes !

Terrifiée par la f o r c e et la v i o l e n c e d’Ingrid, elle n’osait pas se rebeller. Et dans cette impuissance même qui la paralysait, elle puisait une abjecte langueur. Elle s’abandonnait, les yeux mi-clos. Les grosses tétines de chèvre dont elle avait si honte, à la plage, s’allongeaient de plus en plus entre les doigts de la jeune fille. Une fièvre délicieuse lui enflammait le ventre, elle pouvait sentir s’enfler les lèvres de son con. Mais voilà qu’Ingrid passait à d’autres amusements.

Ses doits se faisaient cruels et pinçaient, tortillaient méchamment les extrémités sensibles des mamelons hypertrophiés. Elle tirait dessus comme sur des morceaux de caoutchouc. A travers ses larmes, Marie Ange, abaissant honteusement les yeux, pouvait voir que ses tétines s’étaient monstrueusement allongées. Et pourtant, elle n’avait pas vraiment mal, c’était bien pire que ça : sa chair répondait, un trouble mélange de honte et de plaisir la faisait frémir.

« Si tu bouges, je te les arrache, compris ? »

Marie Ange battit des paupières pour acquiescer. Ingrid cracha dans ses doigts et pendant un long moment elle s’amusa à lui titiller doucement les pointes des seins. Les mamelons boursouflés avaient doublé de volume et ressemblaient à des fraises violacées.

« Si tu fais tout ce que je te dis, murmura Ingrid, je ne te battrai plus… sinon, tu y auras droit, compris ? » A nouveau, Marie Ange acquiesça des paupières. « Ecarte les pattes… écarte bien… comme une pute qui présente sa marchandise ! »

« Oh non ! Oh… pas ça, je vous en prie… »

« Fais ce que je te dis, ou c’est la rouste. Tu aimes les coups ou quoi ? »

« Non, non… je le fais… Oh mon dieu ! » Elle entrouvrit les genoux, ses cuisses tremblaient.

Les ongles d’Ingrid se plantèrent dans son sein. Ce fut si soudain qu’elle cria de surprise.

« Ouvre les pattes, je te dis… sinon je t’arrache ton nichon ! » Marie Ange ouvrit largement les cuisses. L’autre se pencha pour regarder son sexe, la tenant toujours par un seins. Elle avait lâché ses cheveux et Marie Ange aurait peut-être pu se libérer, mais elle n’en avait plus l’énergie. Ni, peut-être, l’envie.

Les lèvres du con se décollèrent avec un bruit humide. Elle sentit la mouille couler entre ses fesses. Avec un petit rire acide, Ingrid avança le cou pour bien profiter du spectacle. Les bords de la vulve étaient anormalement enflés et les poils qui les entouraient tout poisseux de mouille claire. La languette rouge d’une petite lèvre dépassait de l’entaille. Du bout de l’index, Ingrid la taquina.

« On dirait que ça te fait de l’effet, ma salope, de te faire triturer les nichons… regarde comme ça coule ! »

« Je vous en prie, laissez-moi… arrêtons maintenant… je vous en supplie… »

« Tu veux rire ? C’est maintenant que ça devient vraiment marrant… tu sais ce que tu vas faire ? Tu vas relever tes jambes en l’air et tu vas attraper tes genoux dans tes mains… tu vas bien ouvrir le cul pour montrer à maman ! » Marie Ange la regarda d’un air incrédule. Comment pouvait-elle lui demander une chose pareille.

« Je préfère mourir ! »

« Comme tu veux, ma belle… » Sans comprendre, Maire Ange vit l’autre se relever sur un genou et prendre quelque chose sur la table.

Elle cria de terreur quand elle vit de quoi il s’agissait : une lourde fourchette à deux dents du service à poisson. Ingrid la tenait comme un poignard, les deux pointes acérées dirigées vers le bas au dessus du sexe de Marie Ange.

« Je compte jusqu’à trois… si tu n’as pas fait ce que je te demande, je te jure que je te plante ça dans la chatte ! crois moi, ce sera autre chose que ton putain de gode ! »

« Vous êtes folle ! »

« Un… »

« Arrêtez, c’est impossible… »

« Deux ! »

« Je vais le faire ! Je le fais ! »

« Trois ! » D’un geste affolé, Marie Ange attrapa ses mollets et tira ses jambes vers sa poitrine, si fort que ses genoux écrasèrent ses seins nus.

« Ecarte mieux les cuisse que ça, salope… je veux que ça bâille ! » Avec un sanglot de honte et de terreur, Marie Ange tira ses genoux sur les côtés, et elle ferma les yeux. « C’est ça… donne bien ta grosse moule baveuse à maman… écrase bien tes grosses mamelles avec tes cuisses de pute… »

Ingrid se releva à demi, brandissant toujours sa fourchette, pour mieux jouir du tableau. La posture qu’elle avait obligé sa patronne à prendre était d’une obscénité extrême. Ouvrant ainsi le cul, elle ressemblait à un gros bébé qu’on s’apprête à langer. Entre les cuisses écartées on voyait la moule largement béante dont les petites lèvres saillaient comme deux énormes pétales rouges, séparés par un liseré glaireux.

Tout en haut de la fente, le dard du clitoris pointait, comme un gros pistil mauve. Et tout en bas de la déchirure de chair, frémissait par spasmes rapides, l’œil brun de l’anus que la posture faisait ressortir comme un gros bouton boursouflé. Marie Ange sanglotait de honte, jamais, même chez son gynéco, on ne l’avait f o r c é e à s’exhiber d’une façon aussi mortifiante. Elle imaginait le regard vicieux de la bonne en train de violer son intimité. Elle fermait les yeux de toutes ses forces pour ne pas la voir. Elle l’entendit se lever et marcher autour d’elle, à pas feutrés, mais elle garda la pose. Elle avait deviné que l’autre s’était mise debout pour mieux de délecter du spectacle.

Le silence lui parut interminable. Une vive contraction au fond de son vagin dilaté par la posture expulsa une coulée tiède hors de sa vulve. Cela coula jusqu’à son anus. Ingrid s’accroupit en face d’elle et des deux mains, elle se mit à lui tripoter le sexe. Elle s’efforçait de saisir les petites lèvres pour les allonger, mais la mouille les rendait gluantes, et elle dut y planter les ongles. Marie Ange sursauta.

« Qu’est-ce que tu mouilles, ma salope ! »

Ingrid s’amusait à lui tirer les nymphes comme elle l’avait fait tout à l’heure avec les bouts de ses seins. Elle rabattit les lamelles de chair sur les poils pour bien dégager l’orée du vagin.

« Qu’est-ce que tu es ouverte, dis-donc… un vrai garage à bites ! » Elle enfourna trois doigts dans l’orifice rouge ; avec une sorte de pet, l’air ressortit du trou, expulsant une coulée baveuse.

Elle f o r ç a, enfonçant les doigts tout au fond, et se mit à touiller dans la chair humide et chaude. La respiration de Marie Ange s’accélérait, ses ongles se plantaient dans ses mollets. Tout en lui fouillant profondément le vagin, Ingrid lui tripotait savamment les petites lèvres et le clitoris, les lui tortillant doucement. Au comble de l’humiliation, Marie Ange était plongée dans un état de torpeur perverse. Elle sentait son clitoris s’ériger et jaillir d’elle comme un bourgeon sur le point d’éclore. C’est sur lui qu’Ingrid concentrait ses efforts, le taquinant de l’ongle, le pinçant, le comprimant, l’exaspérant.

Marie Ange gardait docilement la pose et se laisser fouiller le sexe sans plus même chercher à dissimuler le plaisir honteux qu’elle y prenait. Comment l’aurait-elle pu d’ailleurs, avec toute cette mouille qui la trahissait, et dans laquelle les doigts glissaient comme dans de l’huile ?

« Tu ne pourras pas dire que tu n’aimes pas ça, grosse salope. Tu sens comme ça coule ? » la raillait Ingrid. Amusée, elle avait remarqué que l’autre, mine de rien, poussait son con en avant pour accentuer le contact.

Délaissant le clitoris, elle fit descendre sa main et deux doigts f o r c è r e n t l’entrée du vagin avec une impressionnante facilité. En un instant elle atteignit le fond du fourreau fiévreux. Un troisième doigt rejoignit les deux autres. Marie Ange se mordait les lèvres jusqu’au sang. Les doigts la fouillaient profondément, délicieusement.

« Qu’est-ce que t’es large, dis-donc. On pourrait y enfiler son pied, je parie, comme dans une pantoufle ! Ton mari doit drôlement bien être monté, ma salope, pour t’avoir ouverte comme ça ! Un vrai vagin de vache ! Pas étonnant que tu utilises des godes grand modèle ! »

Atrocement humiliée, et d’autant plus qu’elle ne pouvait plus cacher qu’elle aimait ça, Marie Ange fondit en larmes.

« Et elle chiale, en plus ! se marra Ingrid. Elle mouille de tous les côtés, en somme ! » Elle agita violemment sa main, distendant les parois élastiques du vagin. Sentant l’orgasme monter du fond de la chair de sa victime, elle retira vivement sa main. Marie Ange cria de frustration, et sanglota de plus belle. Le vagin restait béant comme une bouche.

A cette vue, une fièvre sadique irradia Ingrid. Elle comprenait maintenant qu’elle pourrait aller aussi loin qu’elle le voudrait, l’autre accepterait tout. Sa docilité l’écœurait et l’excitait, elle se réjouissait de l’entendre pleurer et gémir, de voir à quel point c’était facile de lui faire perdre la tête, elle eut envie de lui faire encore plus mal, de l’avilir. Elle agrippa toute la motte et la tira vers le haut, comme si elle essayait d’arracher une touffe d’herbe. Entre les lèvres déformées du con, elle vit saillir la tête rose du clitoris : le plaisir l’avait fait gonfler et rendu tout luisant de secrétions.

Elle lâcha les poils et pinça la petite crête de chair de toutes ses forces, arrachant un hurlement à Marie Ange. Le visage enlaidi par un rictus cruel, Ingrid murmura :

« Tu préfèrerais que je te branle, hein ? C’est pour ça que tu me le tends ton gros clito. Tu peux toujours courir, ma vieille, ce n’est pas moi qui vais te le faire prendre, ton pied. Je ne suis plus ta bonne à tout faire ! Tu vas t’astiquer toute seule, ma chérie, comme la salope que tu es. »

L’expression scandalisée de Marie Ange la fit rire aux éclats.

« Allez, fais pas cette tête, branle-toi ! Branle-toi, t’entends ? Ou je te mets une rouste ! » Elle montra son poing fermé d’un air menaçant. Marie Ange n’était pas de taille à lutter avec elle, elle le savait. Mais était-ce la seule raison ? Quoiqu’il en soit, sa main descendit entre ses cuisses. Ses yeux, plongés dans ceux d’Ingrid, s’étaient fait implorants.

« Allez, fais-le… chuchota l’autre. Fais-le, je te dis. Je veux voir la tête que tu fais quand tu t’astiques. J’ai jamais vu un bourgeoise le faire… » Le doigt replié de Marie Ange hésitait à l’orée des poils.

« Je vous en prie… arrêtez, maintenant… ne me demandez pas ça. »

« Allez, fais-le, quoi, t’en meurs d’envie ! » Dit Ingrid, en prenant une voix câline.

« C’est pas vrai ! sanglota Marie Ange. Je… je ne pourrais jamais… trop honte… devant vous… » Ses sanglots l’empêchaient d’articuler. Mais son doigt venait d’entrer dans la fente et frôlait la perle durcie du clitoris. « Je ne pourrais jamais… jamais… sanglota Marie Ange. Je préfère mourir… » Son doigt appuyait sur le clito, se raidissant par brèves saccades imperceptibles. La salope se branlait sournoisement en prétendant le contraire.

Avec une expression machiavélique, Ingrid fit semblant de ne pas le remarquer.

« Vous ne pouvez pas… me demander une chose pareille… je ne suis pas une bête… » gémissait Marie Ange.

« T’as raison ! » fit Ingrid.

Elle eut le plaisir de voir la stupéfaction faire s’écarquiller les yeux de sa victime.

« Je plaisantais, tu penses bien ! » dit-elle, en se levant.

Elle considéra de haut Marie Ange, toujours vautrée impudiquement, la chatte ouverte et les doigts dans la fente. Elle fit semblant de ne pas remarquer l’expression affolée et implorante de sa victime, ni que ses doigts bougeaient maintenant d’une façon très visible.

« Allez, c’est fini, quoi ! dit-elle. Levez-vous… je ne vous embêterai plus. Je ne sais pas ce qui m’a pris, faut pas m’en vouloir. Vous avez eu votre rouste, on est donc quittes maintenant. Vous pensez bien que je ne vais pas vous obliger à vous masturber devant moi… pudique comme vous l’êtes. »

Mortifiée par la raillerie qui filtrait dans son ton, Marie Ange poussa un cri outragé et se releva d’un bond.

« Vous… vous êtes une méchante fille… une… une… une détraquée sexuelle… oh, je me plaindrai, vous savez… je me plaindrai à la police… vous allez avoir de mes nouvelles, ne croyez surtout pas que vous allez vous en tirer comme ça ! (Marie Ange écumait de rage, elle en bégayait) J’ai le bras long, vous savez… Mon mari est quelqu’un de très haut placé… c’était … un attentat à la pudeur caractérisé, et c’est puni de prison… Ne croyez pas que je vais laisser passer ça, dès que vous serez sortie d’ici, j’irai au commissariat déposer une plainte en bonne et due forme… on a vos coordonnées à l’agence… »

« C’est ça, cause toujours ! dit narquoisement Ingrid en se dirigeant vers la porte. En tous cas, si t’as envie que je te branle, faudra le demander plus gentiment ! »

Eclatant de rire devant l’air indigné de Marie Ange, elle sortit.

Sophie Villalonga

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