Catégories : Femmes fessées
il y a 2 ans
Elles étaient en train de déjeuner, toutes les deux, mère et fille, en face à face.
- Tu vas rester un peu, j’espère !
- Quelques jours, oui ! Au moins jusqu’à mardi.
Elle s’est levée. Est allée déposer son bol dans l’évier.
- Il est toujours là, lui !
Le martinet. Suspendu bien en vue, à gauche de la gazinière.
- Il y est toujours, oui.
Elle s’en est approchée, en a fait couler les lanières entre ses doigts.
- Ce que j’ai pu y avoir droit…
- Plus souvent qu’à ton tour, oui, mais tu le méritais, avoue !
- Comment j’étais menteuse !
- Ah, ça, c’est sûr ! Et tu faisais battre des montagnes. La dernière fois…
- Je me souviens, oui. J’avais seize ans.
- Tu étais allée raconter partout que madame Lompart faisait son mari cocu avec le fils Thibaud. Tu prétendais les avoir vus, de tes yeux vus, en train de s’envoyer en l’air dans une grange du côté de Mériel. Tu avais semé une de ces pagailles !
- Le pire, c’est que je croyais dur comme fer aux histoires que j’inventais. Plus je les répétais et plus j’étais convaincue que ce que je racontais avait vraiment eu lieu.
- Mais pourquoi eux ? Pourquoi madame Lompart ? Pourquoi le fils Thibaud ?
Elle a haussé les épaules.
- Il y avait pas vraiment de raison. J’aurais pu choisir n’importe qui d’autre. C’était comme ça. Au hasard. Pour me rendre intéressante.
- Tu étais désespérante. Je te punissais, je te punissais, mais tu recommençais. À croire que tu t’en fichais royalement…
- Oh, non ! Non ! J’appréhendais. Tu peux pas savoir comment j’appréhendais. D’abord parce que ça fait un mal de chien, le martinet. Ça mord. Ça brûle. Et ça dure. Tu le sens encore longtemps après. Et puis, ma grande terreur, c’était qu’on s’en aperçoive. Surtout en avançant en âge. Mes copines. À la piscine. Ou dans les vestiaires, en gym. Il pouvait aussi y avoir une circonstance, un imprévu, qui fasse qu’on découvre le pot-aux-roses. Comment je serais morte de honte !
- Ça ne te calmait pas pour autant !
- Oh, si ! Si ! Un peu. Quelques jours. Parfois une semaine ou deux. Mais il arrivait toujours un moment où il fallait que je recommence. J’avais trop envie, j’avais trop besoin de me sentir le centre de l’attention générale.
- Et maintenant ?
Elle s’est troublée.
- Maintenant ?
- Ben, oui ! T’as vingt-trois ans. Ça t’est passé maintenant, ce besoin de manipuler tout le monde, j’imagine…
- Oui.
- Tu n’as pas l’air vraiment sûre.
- Oh, si ! Si !
L’après-midi, elles ont écumé les magasins, très complices.
- On a fait des folies. Mais bon, c’est pas tous les jours non plus…
Le soir, après dîner, elles se sont longuement attardées sur la terrasse, dans la douceur du soir d’été. Elles ont laissé la nuit tomber. Et puis…
- Bon, tu me dis ?
- Je te dis quoi ?
- Ce que tu ne m’as pas dit ce matin…
Elle a soupiré. Et souri.
- Tu me perces toujours aussi bien à jour, hein !
- Forcément, tu es ma fille… Allez, vas-y ! Je t’écoute.
- C’est pas facile.
- Essaie quand même…
- Je vis chez Martial. On est en couple tous les deux.
- Ça, je sais, oui.
- Mais j’entretiens, parallèlement, une relation avec Antoine, un type que j’ai rencontré à la danse.
- Ah…
- Et… Et je ne le vois pas n’importe où, Antoine. Non. C’est chez Martial. C’est dans son lit qu’on fait l’amour.
- Tant qu’à faire…
- C’est moche, je sais.
- Ça, c’est le moins qu’on puisse dire… Bon, mais résumons. Si je comprends bien, ce qu’il y a surtout, c’est que tu prends un pied pas possible à faire l’amour avec Martial là où deux heures avant tu t’envoyais en l’air avec Antoine. Ça t’excite de te dire qu’il est à cent mille lieues de se douter de quoi que ce soit. Que tu le roules dans la farine comme tu veux. Ça te donne un sentiment de toute-puissance dont tu t’enivres. Non ? Je me trompe ?
- Non. Tu ne te trompes pas.
- Seulement ce qui va se passer, c’est qu’un jour ou l’autre, il va finir par découvrir la vérité, Martial. D’une façon ou d’une autre. Forcément. Parce que tu te couperas. Ou qu’il rentrera à l’improviste. Ou autre chose. Il peut y en avoir des dizaines, des raisons. Et ce jour-là…
- Il me plaquera, je sais. Ça ne fait pas l’ombre d’un doute.
- C’est ce que tu veux ?
- Oh, non ! Non. Bien sûr que non ! Je tiens à lui.
- Mais tu prends quand même le risque.
- Je peux pas m’empêcher. C’est plus fort que moi.
- On peut toujours quand on veut.
- Oui, ben pas moi ! J’y arrive pas.
- Alors ce qu’il faudrait, dans ton intérêt, c’est qu’ON t’en empêche.
- Peut-être, oui.
- Pas peut-être. Sûrement. Et la solution…
- Je sais. Je sais ce que tu vas dire… J’y ai aussi pensé.
- Ça aurait en tout cas l’avantage d’être efficace. Parce que j’imagine que tu ne tiendrais pas spécialement à ce que Martial découvre dans quel état on t’a mis le derrière et à ce qu’il veuille savoir qui et pourquoi.
- Ah, ça !
- Si bien que tu n’aurais guère d’autre solution à terme que de rompre avec Antoine. Parce que, bien sûr, tu pourras toujours user d’un certain nombre de subterfuges avec Martial. Avoir la migraine. Ou des règles qui se prolongent. Mais sur la durée, ce n’est pas tenable. Et tu peux compter sur moi pour t’administrer autant de piqûres de rappel que nécessaire. Jusqu’à ce que tu aies enfin pris les mesures qui s’imposent. Tu en penses quoi ?
- Que tu as sûrement raison.
- Dans ces conditions… D’autant que c’est amplement mérité, avoue…
- Je sais, oui…
- Eh, bien alors ! Allez, va vite chercher le martinet…
Elle l’a rapporté. Elle le lui a tendu, mais elle ne s’en est pas emparée tout de suite. Elle a d’abord passé ses mains sous la robe, saisi, des deux côtés, l’élastique de la culotte qu’elle a descendue jusqu’en bas. Jusque sur les chevilles. Comme avant. Exactement les mêmes gestes qu’avant.
- À genoux ! Relève ta robe ! Et tu la tiens bien en l’air…
Les mêmes mots.
- Sinon… Sinon ce sont tes cuisses qui vont prendre…
Exactement les mêmes mots.
Elle l’a fait. Elle l’a relevée haut. Très haut. Le plus haut possible. Parce que pas les cuisses. Ça fait bien trop mal, les cuisses. Beaucoup plus mal que sur les fesses. Et c’est beaucoup plus compliqué pour les dissimuler, les marques après.
C’est tombé d’un coup. Aussi fort qu’avant. Plus fort qu’avant. Ça a brûlé. Ça a mordu. Ça faisait mal. Oh, que ça faisait mal ! Elle a pleuré. Elle a crié. Sans la moindre retenue. Mais ça a duré. Longtemps ! Si longtemps.
- Là ! Et maintenant tu files dans ta chambre !
Le lendemain matin, elles ont déjeuné ensemble. Face à face. Elles ont programmé leur journée. Sans faire, ni l’une ni l’autre la moindre allusion à ce qui s’était passé la veille au soir.
- Ce qu’on pourrait peut-être… Encore un peu de shopping, non ?
- Si tu veux, oui ! Et puis aussi il y a des endroits que j’aimerais bien revoir. Mon ancienne école. L’église où j’ai fait ma première communion. La maison de grand-mère.
- Oh, c’est pas bien difficile, tout ça. Allez, va vite te préparer. Qu’on ait le temps d’en faire le plus possible.
- J’y vais, oui.
Elle s’est retournée sur le pas de la porte.
- Maman ?
- Oui, ma chérie…
- Tu me laisses pas tomber, hein surtout ! Je compte sur toi.
- Je ne te laisserai pas tomber, non. Bien sûr que non !
- Merci.
Dans la salle de bains, elle a longuement contemplé son derrière tout zébré dans la glace et elle a éprouvé, pour sa mère, une longue et intense bouffée de gratitude.
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