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Ce récit est la suite de : Grands moments de solitude (3)
il y a 2 ans
Quand je me suis réveillée, il faisait grand jour. Et il y avait plus personne dans la chambre. Pauline était dehors, au soleil, sur le sable.
- Ils sont où, les autres ?
- Chloé dans la salle de bains. Et Julien, porté disparu. Sans doute retourné nous chercher des croissants. Sûrement. Il nous doit bien ça. Après la nuit qu’il nous a fait passer !
Je me suis étendue à ses côtés.
- Ah, ça, faut reconnaître que pour donner, ça a donné.
- Et que ça aurait pu donner davantage encore…
- Comment ça ?
Elle s’est appuyée sur un coude, a approché son visage tout près du mien.
- J’ai pas osé. Te caresser… J’ai pas osé. Mais comment j’en avais envie !
Elle m’a souri, m’a pris la main, me l’a serrée. Je ne me suis pas dérobée. Je la lui ai laissée. J’ai pressé la sienne. On est restées un long moment comme ça. C’était doux. Très. C’était apaisant. Et apaisé.
- Océane…
- Oui ?
- Je peux te demander quelque chose ? Ta cabine d’essayage, là, t’y repenses des fois ?
- Ça m’arrive.
- Et t’y repenses comment ?
Je n’ai pas eu le temps de lui répondre. Chloé nous a rejointes.
-
Bon, les filles, je sais pas vous, mais moi, ça le fait pas, hein ! Parce que se gratouiller toute seule, c’est bien beau, mais quand on a, à portée de main, une queue bien consistante, opérationnelle en diable, qui demande qu’à rendre service, c’est vraiment du gâchis que de pas en profiter. On était bien d’accord, Pauline et moi. Et même plus que d’accord.
-
On monte à l’abordage alors ?
-
Allez !
-
Qui commence ?
Pauline a proposé que ce soit elle, Chloé. J’avais rien contre, moi. Absolument rien. À condition qu’elle se garde pas l’exclusivité. Qu’elle en laisse aussi profiter les copines.
- Chacune son tour…
- Évidemment ! Ça coule de source.
2-
C’est arrivé d’un coup. Une grosse pluie d’orage. Et on s’est rapatriés à l’intérieur en catastrophe.
- Ça va pas durer.
Oui, mais on allait faire quoi, alors, en attendant ? Pauline a fait remarquer qu’il était le seul à avoir rien raconté, Julien.
- C’est vrai, ça ! Il se défile.
Il a protesté avec véhémence.
- Hein ? Ah, mais non ! Pas du tout !
- À moins que ça lui soit jamais arrivé, à lui, un grand moment de solitude.
- Si ! Bien sûr que si !
- Ben alors, on t’écoute…
- C’était l’an dernier. Je l’avais rencontrée en boîte, la fille. Une petite brune, pas mal du tout.
Chloé l’a interrompu.
- Attends ! Attends ! Vous savez ce que je propose, les filles ? C’est qu’il nous la raconte tout nu, Julien, son histoire. Pour le punir de nous faire passer des nuits blanches.
J’ai aussitôt approuvé.
- Je vote pour, moi !
Pauline aussi.
- D’autant que, comme ça, s’il l’émoustille son souvenir, on pourra suivre sur pièces le déroulé des opérations.
- Oh, ben ça, c’est couru. Il saute sur le premier prétexte venu pour relever la tête, son machin.
- Vous êtes dures avec moi, les nanas.
- Mais non ! Allez, mets-toi à l’aise.
Il s’est désapé. De bonne grâce. Assis au bord du lit.
- Donc, on s’était bien plu, cette fille et moi. On a dansé. On a bu un verre. Deux verres. Elle était en fac, elle aussi. Médecine. Deuxième année. On a parlé. Et puis, le scénario classique : on est allés garer ma voiture dans un petit chemin creux. On a baissé les sièges, et hardi, petit ! Elle était ardente. Elle prenait, sans complexes, toutes sortes d’initiatives. On a passé un bon moment tous les deux. Et on a eu envie de se revoir. Elle a proposé que ce soit chez elle. « Samedi, si tu veux. Ils vont à un mariage, mes parents. On aura la maison pour nous tout seuls »
- Et là, panne sèche.
- Attends ! Laisse-le raconter, Océane !
- Chez elle c’était un grand appartement, très clair, avec d’immenses baies vitrées et une terrasse qui en longeait toute la façade arrière en bordure d’un grand parc sans vis-à-vis. Elle a mis de la musique. Fort. Très fort. « Ça t’ennuie pas ? J’adore ça, le faire en musique. » Ça m’ennuyait pas, non. Pas du tout. Et on s’est laissé choir sur le lit. Pour un long marathon d’amour. Elle était insatiable. Littéralement insatiable. J’ai fini par demander grâce. Grâce ? Elle a jamais voulu en entendre parler. « Tant que je te tiens ! Non. Une pause, à l’extrême rigueur. Va fumer une clope, si tu veux. » Une, puis deux, puis trois. Sur la terrasse que j’ai arpentée, à poil, de long en large. En me grattant les fesses. En me soupesant les coucougnettes. Mais, surtout, en me stimulant allègrement. Parce qu’il allait falloir assurer. Alors je te la sollicitais tant et plus, l’autre, en bas, pour la remettre en état de marche.
Chloé a posé sa tête en travers de ses cuisses.
- Comme ça ?
Elle a pris sa queue. Qui a fait un bond. On a éclaté de rire. Elle la lui a fait coulisser. Elle s’est fièrement redressée de toute sa hauteur. Il a fermé les yeux. S’est tu. A respiré plus vite. On a protesté, Pauline et moi.
- Eh, mais l’histoire ! L’histoire !
- Oui. D’abord l’histoire.
Elle l’a lâché.
- Mais tu perds rien pour attendre.
- Où j’en étais, moi ? Ah, oui, sur la terrasse. En train de me remettre en condition. De bon cœur j’y allais. Et c’est là que, d’un seul coup, je les ai aperçues. Trois têtes. Trois têtes de filles hilares derrière la baie vitrée de la salle de séjour. J’ai précipitamment battu en retraite. Regagné la chambre. « Il y a quelqu’un à côté, dans le séjour ! Il y a quelqu’un ! » « Quelqu’un ? Qui ça ? » « Je sais pas, moi. Des filles. » Elle est allée voir. Il y a eu de grands rires. De grandes exclamations. Elle est revenue.« C’est ma sœur. Avec des copines. Tu les as bien fait marrer. Bon, mais on s’en fout. C’est pas la première fois qu’elle m’entend m’envoyer en l’air avec un mec, ma sœur. Et ce sera pas la dernière. Allez, on remet ça ! » J’ai rien remis du tout. C’était pas mauvaise volonté de ma part, mais j’étais vraiment au bout du rouleau. Et puis les entendre rire aux éclats, malgré la musique, à côté…
- Ça te faisait perdre tous tes moyens.
- Et donc, on s’en est tenus là. On s’est promis de s’appeler, de se faire signe. On l’a jamais fait.
- Et quand t’es parti ? Tu l’as traversée, la salle de séjour ? Elles étaient encore là, les filles ?
- Évidemment qu’elles étaient là…
- Et elles ont été vilaines. Elles se sont encore fichues de toi. Mon pauvre chéri ! T’as bien mérité que je m’occupe de toi, va !
Elle l’a repris en main, décalotté, lui a donné des tas de petits coups de langue tout au bout, l’a un peu agacé entre ses dents, lui a longuement malaxé les boules. Et puis elle l’a mis dans sa bouche. Ses joues se sont creusées. Julien a fermé les yeux, lui a doucement pétri la nuque. Il est venu vite. Presque tout de suite. Il est sorti. Elle a posé sa joue contre sa queue. Il lui a caressé le cou du bout des doigts. Ils sont restés un long moment comme ça. Et puis Julien s’est dégagé, lui a lâché un petit baiser, a filé vers la salle de bains.
- Mais ça compte pas, ça, hein, les filles ! Parce que c’était pas vraiment coucher.
Hummmmm belle histoire,une suite peut être ? | |
Merci. Une suite, en effet. Dans les tout prochains jours. |
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