Fessée londonienne

Catégories : Femmes fessées
il y a 1 an
  • Autant vous dire franchement les choses : tant que vous n’aurez pas sensiblement amélioré votre anglais, vous aurez du mal – beaucoup de mal – à trouver un poste qui soit en rapport avec vos compétences. En ce qui nous concerne en tout cas c’est non.

Encore ! À chaque fois. Mon anglais. C’était là que le bât blessait, je le savais. Il me fallait prendre le taureau par les cornes une bonne fois pour toutes. Et donc, direction Londres. Pour quelques mois. Londres où une famille – les Johnson – consentait à m’héberger en échange de menus travaux domestiques. Et anglais. Anglais intensif.

Anglais ? Pas avec Mr Johnson en tout cas qui avalait ses repas en lisant son journal sans jamais adresser la parole à qui que ce soit. Ni avec Édouard, le fils de dix-huit ans, absorbé dans la contemplation permanente de quelque chose à l’intérieur de lui-même. Avec Mrs Johnson non plus : elle se contentait de s’assurer que je comprenais les ordres qu’elle me donnait sur un ton bizarrement tout à la fois doucereux et cassant.

Elizabeth, la fille, elle, par contre – elle avait mon âge : 22 ans – avait manifestement décidé de m’utiliser comme réceptacle à confidences. Elle me pourchassait dans toute la maison et, tandis que j’époussetais les meubles ou briquais la cuisinière, me contait par le menu ses déboires sentimentaux.

2-

  • Celle d’avant toi elle lui flanquait la fessée, ma mère !
  • Quoi ?

J’ai rattrapé de justesse le grand vase en porcelaine de Chine auquel, sous l’effet de la surprise, je venais de donner malencontreusement un grand coup de coude…

  • Heureusement que tu l’as pas cassé. T’y aurais eu droit, toi aussi, ça, c’est sûr.
  • La fessée ?
  • Ben oui, la fessée. Qu’est-ce ça a de si étonnant ? Tu l’as jamais reçue, toi ?
  • Mais pourquoi ? Qu’est-ce qu’elle faisait, celle d’avant ?
  • Qu’est-ce qu’elle faisait pas plutôt ! C’était souvent que ça laissait à désirer, son travail. Alors elle lui mettait. Devant nous trois des fois. Mon père, mon frère et moi. J’adorais…

Celle d’avant moi. Pamela. Sa photo trônait sur la commode dans la chambre d’Elizabeth… Étendue en sa compagnie sur une grande serviette blanche, appuyée sur un coude, la tête dans sa main, elle y arborait un petit sourire triste. La fessée. Est-ce qu’elle tentait de résister ? Est-ce qu’elle protestait ? Se rebellait ? Ou est-ce qu’au contraire elle acceptait docilement une punition qu’elle reconnaissait, en son for intérieur, avoir méritée ? Est-ce qu’elle criait ? Est-ce qu’elle pleurait ? Est-ce qu’elle battait des jambes ? Des images m’obsédaient. Je les chassais. Elles revenaient. Elles me hantaient. Elles ne me quittaient plus.

3-

  • Qu’est-ce tu regardes ? Encore !
  • C’est souvent qu’elle l’avait ?
  • Encore assez, oui ! Oh, mais t’inquiète pas ! Toi aussi, tu l’auras.
  • Oui, ben alors là ! Sûrement pas ! Faut pas qu’elle y compte !
  • Ça, c’est ce qu’on verra.

J’imaginais Mrs Johnson à l’œuvre. Je ne pouvais pas m’empêcher de l’imaginer. Son visage se faisait dur, son ton plus cassant encore qu’à l’ordinaire. Elle imposait. Elle ordonnait. De façon si péremptoire, si impérieuse qu’il était impossible de ne pas en passer par où elle l’exigeait. De ne pas céder.

Ça a été un samedi. Tout le monde était sorti. Avant d’entreprendre le ménage dans leur chambre, je me suis allongée sur leur lit. J’y ai convoqué, rêveuse, mes images. Pamela. Mrs Johnson. Je suis restée tout l’après-midi avec elles. Je ne me suis pas relevée. J’ai attendu. Je savais quoi. Ce que je ne voulais surtout pas. Que je voulais quand même. Encore plus fort.

La porte d’entrée. Qui a claqué. Je n’ai pas esquissé le moindre mouvement. Celle de la chambre.

  • Non, mais faut pas se gêner !

J’ai poussé un cri. Me suis levée d’un bond.

  • Qu’est-ce tu faisais ?

  • Rien. Rien, je…

  • Rien. C’est le mot, oui. Rien. Tu n’as rien fait. Absolument rien. Elle s’est emparée du battoir à tapis que j’avais abandonné, sans l’avoir utilisé, sur une chaise.

  • Baisse-moi tout ça !

D’un ton qui n’admettait pas la moindre réplique.

J’ai baissé la tête. Le reste aussi. Tout le reste.

4-

Aussitôt après Elizabeth s’est précipitée, surexcitée, dans ma chambre.

  • Alors ça y est ! Ça y est ! Tu l’as eue. Et carabinée en plus. On a tout entendu d’à côté. Absolument tout. Dommage qu’on n’ait pas vu. Oh, mais on verra. Et sans tarder. Parce que je sais comment faire pour t’en faire avoir une autre. Et qu’elle te la donne devant nous. Qu’elle te la donne forcément devant nous.
💖💖💖
Publicité en cours de chargement