Passer de soumis à dominant

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Bonjour à toutes et tous,

Je retransmets ici une question posée sur le tchat par rphdom. (merci à vous rphdom d'avoir posé la question, et de me signaler si je l'ai mal retranscrite).

Certains pensent qu'une personne qui a déjà été soumise sera une meilleure personne dominante car elle sait de quoi elle parle. Cependant, on peut également la soupçonner de vivre en fait sa soumission par procuration, et donc de régler sa domination sur ses propres besoins de personne soumise, plutôt que sur ceux de la personne soumise qu'ils ont en charge.
La qualité de la domination exercée par un Maître ou une Maîtresse ne dépend elle pas plus de ses aspirations et sa personnalité que d'une expérience de soumission?

J'ajouterai quelques points d'interrogation en mon propre nom :
La qualité de la domination exercée par un Maître ou une Maîtresse ne dépend elle pas plus de ses aspirations et sa personnalité que de son expérience en règle générale (expérience de domination comprise) ?
Du point de vue de la personne soumise, avoir un dominant ayant déjà été soumis peut être rassurant, car on se dit que la personne a conscience de ce qu'elle nous inflige, mais cela peut également entacher l'image du dominant que peut se faire la personne soumise -> lequel de ces deux extrèmes est le plus proche de la réalité selon vous?

Agnès
Scribe temporaire de rphdom
il y a 11 ans

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Je me réponds de suite en dessous, afin de différencier la question qui n'est pas de moi, et la réponse qui exprime mon propre point de vue et ma propre expérience. (j'ai l'impression d'être un peu schizophrène en faisant une conversation question/réponse toute seule, mais je suis sûre qu'ici on ne me jugera pas, au pire j'irai faire une petite cure à l'asile de Vauvert)


J'ai démarré dans le bdsm il y a 4 ans de ça en tant que soumise. Cela a duré 6 mois puis je suis passée dominante et le suis restée jusqu'à aujourd'hui. Pour ma part, je ne crois pas vivre ma soumission par procuration lorsque je domine. En revanche, je pense que lorsque j'étais soumise j'ai vécu ma domination par procuration.

Je crois que j'ai toujours été dominante dans l'âme, mais que j'ai un petit côté maso purement physique, qui m'a induite en erreur lorsque j'ai débuté, et que ma place est bel et bien celle d'une domina.

En effet, lorsque j'ai commencé à m'inscrire sur des sites de rencontre bdsm (c'était environ 1 semaine après avoir commencé à ressentir des fantasmes de soumission), j'ai dialogué d'abord en virtuel avec 2 dominants l'un après l'autre, et déjà à ce moment là j'avais le fantasme, lors d'une rencontre réelle, de retourner la situation avec ces 2 hommes, un fantasme que je ne leur ai pas avoué.

Lors de mon vécu en réel, qui a suivi peu de temps après avec le second dominant, j'ai éprouvé un réel plaisir physique, mais mes fantasmes cérébraux continuaient de tourner autour d'un renversement de situation, puis s'est ajoutée l'idée de dominer d'autres personnes en collaboration avec lui. Durant les 6 mois que nous avons passé en tant que Maître et soumise, j'ai toujours pris du plaisir physique, mais moins à la fin car mes désirs maso étaient saturés, par contre tout ce qui relevait du cérébral me décevait, et c'est, en plus de mes fantasmes, ce qui m'a fait comprendre que j'étais bien faite pour le bdsm, mais plutôt du côté dominant.

Ma première séance de domination, je l'ai faite alors que j'étais encore soumise, seule mais avec la permission de mon Maître, et j'y ai pris un intense plaisir qui m'a confortée dans cette idée. Puis nous avons continué dans cette voie avec une soumise que nous dominions tous les deux.

Là où j'ai commis des erreurs lorsque j'ai commencé à dominer, c'est que j'ai trop "imité" la façon de dominer de mon Maître, alors que cette façon de faire ne correspondait pas forcément à ma personnalité, ni aux besoins de la personne soumise que j'avais en face.

De plus, j'ai commis l'erreur de me fier aux ressentis que j'avais pu avoir en tant que soumise pour évaluer le ressenti des personnes soumises que j'ai dominé, alors que le ressenti vis à vis d'une pratique donnée peut être très différent d'une personne à l'autre.

Je m'explique : ce n'est pas parce que pour moi le martinet est pire que la bougie en terme de douleur, que ce n'est pas complètement l'inverse pour un autre. Et, me fiant à mes propres ressentis, j'avais tendance à penser que celui qui acceptait très bien le martinet devait en conséquence accepter encore mieux la bougie. (c'est un exemple un peu nunuche car purement physique, mais c'était vrai surtout dans les situations plus subtiles)

Donc oui, je pense que le fait d'avoir une expérience de soumission a enlevé de la qualité à ma domination, du moins durant le temps qu'il m'a fallu pour prendre conscience de ce problème et apprendre à me détacher complètement de cette expérience passée.


Donc pour les questions de rphdom, je réponds "non je ne vis pas ma soumission par procuration", et "oui cette expérience de soumission a plutôt été un handicap dans mes premiers pas de dominante" et "non je ne pense pas du tout que cette expérience fasse de moi une meilleure domina, par contre je ne crois pas aujourd'hui être moins bonne domina du fait de cette expérience sur laquelle j'ai depuis longtemps tourné la page".

Quelqu'un d'autre (je ne sais plus qui désolée) a parlé de l'éventuelle crainte que la personne dominante change à nouveau pour redevenir soumise. Ma réponse vous l'aurez compris est "non je ne changerai pas de côté car j'ai trouvé ma voie", ce qui ne m'empêche pas de "passer commande" auprès d'une personne de confiance lorsque je veux assouvir un de mes plaisirs masos ponctuels (je le dis comme ça pour bien montrer qu'il ne s'agit en aucun cas de soumission mais de masochisme physique pur). Ces plaisirs sont de toute façon bien trop ponctuels et précis, et bien trop vite saturés, pour les intégrer dans une relation suivie, donc aucun risque pour les soumis de me voir changer de bord.

A mon avis la qualité de la domination d'une personne dépend avant tout de ses aspirations, son application, et sa personnalité. Le fait d'avoir eu une expérience de soumission ne préjuge pas de la qualité de la domination, mais peut avoir une influence néfaste si la différence n'est pas faite clairement entre cette expérience et les expériences de domination.

Pour la question que j'avais rajoutée de l'expérience en général, je dirais oui et non. L'expérience nous permet de nous améliorer sur le plan purement technique. C'est certain que le soumis est plus "bluffé" si j'arrive à lui donner ou retirer son orgasme en quelques gestes, où si j'arrive à doser mon fouet à la perfection, que si je tâtonne pendant une heure à trouver sa prostate. Cependant le plan physique n'est pas le plus important à mon avis.
Sur le plan psychologique, ce qu'on fait de l'expérience qu'on acquiert, et notre capacité à comprendre les besoins et le fonctionnement de notre soumis, dépend à mon avis avant tout de notre personnalité et notre application. Donc là encore je suis partagée : Oui, l'expérience nous améliore en général, mais ça n'empêche pas qu'on peut dominer avec de grandes qualités dès le début, ou qu'à l'inverse 'on peut rester mauvais toute sa vie. En fait, c'est exactement comme dans le boulot : l'expérience nous forme, mais il n'en reste pas moins vrai qu'on peut être bon du début à la fin, ou mauvais du début à la fin.

Agnès
Maîtresse et ex-souminatrice, plus expérimentée que certains et moins que d'autres, tout est relatif.
il y a 11 ans

Dame Agnès,

C'est ce que j'ai longtemps pensé, mais avec l’expérience et l'âge, j'ai révisé mon jugement.

Je pense que cela est caché au fond de nous.

J'avoue avoir quelques fois pensé me mettre de l'autre coté du fouet, mais je suis un soumis qui se cherche encore, vu que je n'ai toujours pas trouvé, la personne qui sera capable de me guider sur ce chemin, mais je sais que je ne peux être un dominant.

Je crois en être incapable, j'ai peur de trop appuyer mes coups et surtout prendre goût à faire mal et non a donner du plaisir, de peut être reporter mes envies et de ne pas être assez à l'écoute de l'autre.

Je suis un mouton, (pas de Panurge) avec une âme et un cœur
il y a 11 ans

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Je pense que l'on né dominant ou Soumis/e, c'est dans les gènes. Malgré mon caractère fort et dominant dans ma vie, je suis passé par la Soumission.A mes débuts dans le BDSM Je me posais beaucoup de questions sur la Domination et la Soumission.
Je ne connaissais rien ou peu de ce monde, je voulais savoir et comprendre ce que peu ressentir un Soumis et je ne me sentais pas du tout capable de débuter du coté Dominant.
Je suis aussi tout à fait d'accord avec cette phrase" [color=#BF0000:1n2fm3qj]Du point de vue de la personne soumise, avoir un dominant ayant déjà été soumis peut être rassurant, car on se dit que la personne a conscience de ce qu'elle nous inflige[/color:1n2fm3qj]" Beaucoup de Dominants et Maîtres dignes de ce nom que j'ai rencontré, m'ont dit être passés par la Soumission. est-ce un pur hasard ?
Aujourd'hui je suis devenu Dominant,c'est en Dominant que je trouve mon équilibre, je prends grand plaisir à partager mon expérience, celle que j'ai acquise en tant que Soumis. Ainsi je sais ce que j'apporte car je l'ai vécu.
Pour autant je n'ai aucune envie à revenir à la Soumission, grâce à elle et aux personnes (que je remercie humblement au passage) qui m'ont montré les chemins du BDSM, j'ai trouvé ma voie. Mistral.
il y a 11 ans

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Bonjour ou bonsoir,

J’ai lu les différentes interventions, je pense qu’il faut faire une différence entre se chercher, et donc aller vers un moment de soumission pendant le cheminement et être soumis pendant des années. L’un cherche à se comprendre, l’autre vit sa soumission.

Nous nous sommes tous cherchés au début avant de prendre une direction, je dirais que c’est normal. Pour ma part j’ai essayé la soumission, à mes débuts, avec une domina. Cela n’a pas duré, à la première rencontre, cela a vite tourné au fou rire, j’ai donc vite su que ce n’était pas pour moi. C’est plus ou moins tranché est clair suivant les personnes, mais une fois cette connaissance de soi faite, pourquoi se mentir à soi-même en allant dans une direction n’étant pas la sienne.

Qu’un dominant depuis plusieurs années voir décennies bascule vers la soumission ou l’inverse, de mon point de vue cela veut dire qu’il vivait son désir par procuration ou qu’il le fait après ce basculement.

Le fait d’avoir été vraiment soumis n’est pas une garantie de sécurité pour les partenaires soumis. Au niveau technique, je dirais que cela dépend tout simplement de la volonté de bien faire et cela n’a pas de lien avec l’ancienne soumission. Un soumis maladroit fera un dominant tout aussi efficace, sourire. Citation : la valeur d’un homme n’attend point le nombre des années.

Pour finir, je pense qu’il y a un coté ou l’on ce sent mieux, qu’il faut faire un choix et s’y tenir, si non la cérébralité n’a plus de valeur, si pour diverses raisons on bascule d’un coté ou de l’autre, à la moindre difficulté ou contrariété.

Citation : à vaincre sans péril on triomphe sans gloire

Je ferai un parallèle, à prendre du plaisir sans difficulté, on jouit sans cérébralité.

rph

Dominant, maître de lui-même avant d’être Maître de soumise.
il y a 11 ans

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Bonjour à toutes et tous,

J'aime beaucoup vos citations rphdom, j'avoue qu'elles me parlent assez bien.

rphdom doit on comprendre lorsque vous dites "je pense qu’il y a un coté ou l’on ce sent mieux, qu’il faut faire un choix et s’y tenir" que pour vous le fait d'être "switch" n'existe pas réellement? J'ai tendance à penser comme cela car pour moi être soumis ou être Maîtresse, c'est un état continu, cela fait pour ainsi dire partie de l'identité d'une personne. Cependant je ne veux pas leur nier ce droit, ce n'est pas parce que je n'arrive pas à le concevoir que ça n'existe pas.

Pour le côté technique, j'ajouterai que la technique pour recevoir le fouet n'est pas la même que pour le donner (simple exemple, ça vaut aussi pour toute pratique), donc à mon sens une expérience de soumission n'apporte pas de réelles connaissances techniques en tant que dominant, en tout cas pas plus qu'une expérience de domination.

On parle d'expérience et de connaissance, mais je crois qu'il faut mettre également en avant le plaisir. Nos relations bdsm nous les avons quand même dans une recherche de plaisir, donc un dominant qui est passé par le côté soumis a bel et bien eu des plaisirs en tant que soumis.
Un dominant de qualité pourrait tout à fait n'avoir à aucun moment de sa vie le plaisir de la soumission. Je crois qu'on ne peut pas justifier le fait d'avoir été soumis par une question de connaissance, si on a été soumis c'est qu'on a eu du désir pour ce statut et que cela nous faisait plaisir.
Je comprends donc que ce passé puisse inquiéter une personne soumise, qui pourrait craindre que ce plaisir qu'on a éprouvé nous manque à un moment donné.

D'autre part du point de vue du plaisir de la personne soumise, l'image du Maître ou de la Maîtresse est important. Beaucoup de soumis ont besoin de vénérer leur dominant, de le mettre en quelque sorte sur un pied d'estale (en quelque sorte bien sûr, car on peut fantasmer tout en restant réaliste) et le fait d'avoir eu une position de soumis par le passé peut nuire aux fantasmes de notre soumis envers la représentation qu'ils ont de notre personne. Et aussi pour la représentation qu'on a soi même de sa propre personne dans son rôle de dominant.
Pour ma part, je pense que j'aurai du mal à me sentir Maîtresse du jeu tout en m'imaginant subir moi même ce que je fais subir à un soumis. Et inversement, je pense qu'un soumis pourra avoir du mal à se mettre en condition si il m'imagine dans la même posture que lui à ce moment là.
En fait là en gros, ce que j'essaye de dire, c'est que je suis assez d'accord avec la phrase "si non la cérébralité n’a plus de valeur" de rpĥdom.

Maîtresse Agnès
Du haut de son pied d'estale.
il y a 11 ans

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Bonjour,

j'avoue avoir du mal avec se terme "switch". Quand je l'ai entendu pour la première fois, je me suis demandé pourquoi quelqu'un se définirait comme interrupteur (électricité). je n'ai jamais pris de plaisir dans la soumission non plus, si ce n'est un bon gros fou rire. Je conçois que le questionnement des premiers pas dans notre "monde" puissent amener à essayer, mais de là à le vivre pleinement et y prendre du plaisir cérébral j'ai un gros doute. Pour moi basculer d'un coté de l'autre dans la majorité des cas c'est un manque de constance et une solution de facilité. Que ce soit la soumission ou la domination, elles demandent une volonté forte, et c'est justement dans les moments ou ce n'est pas facile que l'on trouve le plus de plaisir cérébral. Par contre, je pense qu'il y a aussi des exceptions, mais de là à se laisser porter par le vent et basculer régulièrement d'un coté de l'autre il y a une marge.
Je crois que nous nous éloignons du sujet principal, qui était qu'avoir été soumis été un plus pour être un bon dominant.
Je pense que cela n'a rien à voir, comme vous le disiez MAgnes, c'est une question de motivations, d'écoute, de soins dans ce que l'on fait.
Sacherm l'a assez bien décrit, être dominant c'est prendre en compte la personne soumise et prendre du plaisir à lui en donner. Quand je parle de plaisir c'est à la soumission que je pense et donc au dépassement, à l'acceptation de l'abandon, etc...
Etre Dominant et prendre du plaisir à dominer, c'est prendre en compte la personne soumise, la guider, la pousser à se dépasser, l'amener à l'abandon, le tout dans la confiance et le respect.
Etre soumis, c'est se donner, s'abandonner, se laisser guider, offrir son plaisir physique et cérébral à la personne dominante.
Dans les deux cas il faut de la volonté, au passage je pense qu'il faut plus de volonté pour accepter la soumission. Une autre précision, une personne soumise n'est pas une personne faible, il faut du caractère (pas du mauvais, sourire).
En conclusion, comment prendre du plaisir à diriger si l'on prend du plaisir à s'abandonner. Ce sont deux plaisirs opposés, même si ils sont liés l'un à l'autre. Je pense donc qu'un bon dominant peut avoir essayé la soumission afin de se comprendre et de savoir si il y prenait plaisir, de même qu'un soumis peut avoir testé la domination.
Contrairement à ce que dit Mistral, aucun des grands Dominants que je connais ou ai connu n'ont été soumis et certains n'ont même jamais testé tellement c'était évident pour eux.
L'important est de bien se connaitre soi-même et de ne pas se mentir ni se voiler la face. Comment pouvoir comprendre l'autre si l'on ne se comprend pas soi-même, comment amener la réelle confiance si l'on se ment soi-même.
Pour ce qui est du domaine purement technique, n'importe qui avec le temps peut apprendre à utiliser du matériel (avec plus ou moins de réussite il est vrai), par contre la domination ou la soumission ne s'apprennent pas, elles se vivent et se ressentent au fond de soi.

rph
il y a 11 ans

Compte anonymisé
Bonjour,

Tout à fait d'accord avec Monsieur Rph et Dame Agnès.
Qu'une personne se "cherche" est tout à fait normal et même plutôt sain.
Mais une fois ce cap franchi c'est à elle à développer son propre schéma de domination faisant table rase de ce quelle a été . Nous vivons là des relations à deux ou plus et chacun de ces binômes est unique . Inutile donc de vouloir reproduire un ancien modèle.

Pour ce qui est de l'expérience je préfère grandement voir Maîtresse tester la chaleur de la cire sur son avant bras avant de me l'appliquer, ou savoir quelle le fait systématiquement si je ne vois rien plutôt que de savoir qu'elle a vécu l'expérience de la bougie il y a 3 ans quand elle se cherchait.

Pour la Switch attitude c'est un sujet très intéressant , passionnant donc entraînant des positions passionnées ;) qu'il serait intéressant de développer dans un autre post.

Deborah - ex/présente/future soumise
il y a 11 ans

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