Jugement : la sentence est tombée
Compte anonymisé
Suite à la discussion au sujet des bisounours, et quelques autres discussions, j'ouvre ce nouveau sujet pour parler du fait de juger les autres dans le cadre de nos pratiques bdsm.
A mon sens, il faut différencier 2 choses :
1) Le jugement arbitraire : j'entends par là une personne qui jugerait en se positionnant comme détenteur d'une vérité absolue. Exemple : dans un tribunal, le juge vous juge coupable, c'est lui qui a raison, vous êtes coupable et clamer votre innoncence n'y changera rien. C'est une personne extérieure qui est en droit de décider si vous êtes coupable ou non.
2) Le jugement esprit critique : j'entends par là une personne qui a sa propre opinion sur les autres, et qui exprime son opinion sans en faire une vérité absolue. Exemple : quand j'étais petite, mes parents me disaient "on ne dit pas 'c'est pas bon', on dit 'je n'aime pas'".
Pour moi dans le cadre bdsm le type numéro 2 de jugement est plus que bienvenu, tandis que je rejette d'emblée le numéro 1.
Cela m'insupporte lorsque j'entends "ce n'est pas un vrai soumis", "ils ne font pas du vrai bdsm", "il n'a rien compris à la domination", car je l'associe facilement au type numéro 1.
Par contre, je trouve très bien d'avoir chacun son opinion et de pouvoir en discuter.
Lorsqu'on en discute avec la personne concernée c'est le plus simple. On dit ce qu'on pense en y mettant du respect, la personne en fera ce qu'elle veut ensuite.
Lorsqu'on en discute avec quelqu'un d'autre "dans le dos" de la personne concernée, c'est un autre problème. Cela a tendance à être très mal vu, ce qui se comprend. Cependant on est libre d'exprimer notre opinion à qui on veut. Alors là où est le "bien", où est le "mal", il y a certainement une frontière assez subtile. Cela dépend surtout à qui on le dit et de quelle façon.
Exemple : je peux confier à un ami proche mon opinion sur ce que je vois du couple A, sans me sentir suffisamment proche du couple A pour me permettre de leur dire à eux. Est-ce bien ou mal ? Une question bien délicate.
Exemple : si je dis à tous ceux que je croise ce que je pense (de mal) du couple A alors qu'à eux je leur dis "je vous trouve vraiment super géniaux". Là je crois qu'on sera tous d'accord pour dire que c'est mal.
Ce qui m'agace quelquefois dans les différents lieux bdsm, que ce soit sur le net ou en réel, c'est la façon que peut avoir le groupe de décider qui est un "vrai Maître", qui est un "vrai soumis".
Je pense que c'est à chacun de se définir selon ses propres désirs (le BDSM est avant tout une pratique amoureuse et érotique, donc le statut de dominant ou de soumis n'est pas soumis à un ensemble de compétences ou de qualités décidées arbitrairement (d'ailleurs qui serait légitime pour décider de cet ensemble de compétences et qualités?) ).
A ce sujet je dévie un peu car la question a été plusieurs fois mise sur le tapis : au sujet des dénominations Maître vs Dominant. Plusieurs fois j'ai lu que si on a pas de soumis on est un Dominant et si on en a un on est un Maître, tandis que ce distinguo de vocabulaire n'existe pas pour les soumis. Cela veut dire qu'à leurs yeux si je perds mon soumis je n'aurai plus le droit d'avoir le statut de Maîtresse jusqu'à ce que j'en ai trouvé un autre ? Je ne suis pas d'accord avec cette idée, qui est pour moi une façon de juger (au sens 1) qui a droit ou non à ce statut, alors qu'à mon sens le statut de Maître ou de soumis est un choix personnel. En tout cas si par malheur la vie me séparait de mon soumis, je continuerais de signer Maîtresse Agnès, n'en déplaise à qui me lira.
Il faut aussi distinguer le jugement qu'on fait des autres sans que ça porte à conséquence, du jugement qu'on a par rapport à un potentiel partenaire. Là il me semble évident que chacun est en droit de juger arbitrairement si une personne lui convient ou non.
Agnès
Juge et partie ;)
il y a 11 ans
Compte anonymisé
Deborah sur les starting-block mais qui se freine.
il y a 11 ans
Compte anonymisé
JUGER
- En parlant d'un tribunal, d'un juge, prononcer une sentence à propos de quelqu'un, d'une affaire.
- Prendre, en qualité d'arbitre, une décision au sujet d'un litige : Être appelé à juger un différend.
- Évaluer la valeur de quelqu'un, de quelque chose selon certains critères afin de les classer, de décider à leur sujet : Jury qui juge les candidats à un concours.
- Porter sur quelqu'un, quelque chose un jugement de valeur : On juge les hommes d'après leurs actes. On l'a jugé incompétent.
- Penser, estimer, avoir tel avis sur quelque chose ; trouver : Tous jugeaient cette solution impossible.
- Se déterminer, prendre position sur quelque chose : À vous de juger s'il vaut mieux partir ou rester.
JUGEOTE viens de juger … Jugement, bon sens
JUGEMENT
- Action de juger quelqu'un, une affaire, dans le respect des lois et règlements en vigueur.
- Décision rendue par une juridiction du premier degré (exemple un tribunal d'instance, de grande instance, de commerce ou un conseil de prud'hommes).
- Activité de l'esprit permettant de juger, d'apprécier les êtres, les choses, les situations de la vie pratique et de déterminer sa conduite : Une éducation qui vise à former le jugement.
- Aptitude à bien juger, à former des appréciations lucides, justes : Un homme dépourvu de jugement.
- Action de se faire une opinion sur quelqu'un ou sur quelque chose ; manière de juger : Je m'en remets à votre jugement.
- Appréciation, favorable ou défavorable, portée sur quelqu'un ou sur quelque chose : Formuler un jugement sur un ouvrage.
- Activité de la pensée qui affirme ou nie une proposition, pour faire apparaître le vrai.
CRITIQUER
- Porter sur quelqu'un, quelque chose un jugement défavorable en en faisant ressortir les défauts, les erreurs, etc. ; blâmer, désapprouver, censurer, condamner : Se faire critiquer pour sa négligence.
- Porter sur une œuvre littéraire ou artistique un jugement, l'examiner en détail, en faire la critique.
CRITIQUE
- Art de juger les œuvres littéraires ou artistiques : Critique théâtrale.
- Jugement porté sur une œuvre littéraire ou artistique : Sa critique est partiale.
- Examen détaillé visant à établir la vérité, l'authenticité de quelque chose : Critique historique.
- Action de critiquer quelqu'un, quelque chose ; jugement hostile, défavorable : La critique est facile.
- Philosophie
1. Selon Kant, science du pouvoir de la connaissance rationnelle et de ses limites.
2. Selon Marx, élément de la pensée révolutionnaire, qui doit permettre, par la dialectique, de transformer le monde.
Dés lors que l’on prend quelques minutes à lire ces définitions il devient beaucoup plus facile pour nous de les utiliser à bon escient et sans sous-entendu.
J’ai lu ici énormément de post ou toutes les deux phrases on pouvait voir « Qui sommes-nous pour juger ? » « De quel droit critiquer ? » etc. etc. … La réponse est aisée : Nous sommes des Humains et nous avons une conscience de ce qui est bien ou ce qui est mal. Bien entendu qu’il n’est pas question ici de dire « cette pratique c’est pas bien » Dame Agnès l’a bien expliqué. Mais il ne faut pas sous couvert de cette peur de la critique fermer les yeux sur tout et ne rien dire !
Prenons un cas précis, on dit à ma Maitresse d’une personne que c’est fouetteur hors pair, quelle peut prêter sa soumise sans souci et bien Maitresse va juger (Évaluer la valeur de quelqu'un, de quelque chose selon certains critères afin de les classer, de décider à leur sujet / Porter sur quelqu'un, quelque chose un jugement de valeur : On juge les hommes d'après leurs actes. On l'a jugé incompétent), elle va donc d’après sa propre analyse faire une critique (Examen détaillé visant à établir la vérité, l'authenticité de quelque chose) de ce fameux as du fouet et en son âme et conscience, après analyse critique elle va ou non prêter sa soumise.
On peut faire varier ce cas à l’infini et ces définitions seront toujours valables.
Maintenant il est vrai qu’on peut ce dire « je ne suis rien pour juger les autres ou émettre une critique quand à sa façon de faire » et je trouve pour ma part cette démarche un peu facile et somme toute très dangereuse car si on suit ce raisonnement il vous conduit par exemple à ignorer le danger imminent que subi un soumis et à vous défausser de votre responsabilité humaine et pénale. Non assistance à personne en danger ca existe …. Nous ne sommes pas des autruches !
Le jour ou un maitre pend sa soumise et met ses pieds sur deux blocs de glace pour voir si elle tient bien l’équilibre puis vous dit « je m’en vais 2 minutes me chercher un verre d’eau » qu’allez vous faire ?
1 – Juger dangereux ce jeu, faire une critique rapide de la situation et dire au maitre « mais c’est hyper dangereux !!! ca ne va pas ? Et détacher cette soumise en virant ce soit disant Maitre et en faisant état de ses jeux dangereux à tous vos amis SM.
2 – continuer à vous faire fesser le cul en souriant (ou continuer à donner du martinet à voter soumise) en vous disant … « qui sommes nous pour juger ? Pour émettre un avis critique ? »
Pensez à ce que vous feriez dans ce cas de figures et n'hesitez pas à juger en votre âme et conscience, à faire des analyses critiques de vos jeux et des jeux des autres, c'est d'aprés moi le seul moyen de progresser ou de ne pas s'enfoncer dans la médiocrité.
Déborah juste (comme le prénom)
il y a 11 ans
Compte anonymisé
Je suis assez d'accord en règle générale avec la notion d'assistance à personne en danger. Elle reste cependant très subtile.
Imaginons en reprenant le même exemple, que la soumise en question lorsque vous venez la secourir se met à se débattre et vous engueule car elle ne veut pas être détachée. La situation devient alors bien plus délicate à gérer, surtout dans des cas plus ambigus où il n'y a pas un évident risque de mort imminente pour la soumise.
Je prends un autre exemple : Vous êtes en soirée et un couple de convives vraisemblablement très éméchés s'apprête à repartir en voiture avec leurs 2 enfants à l'arrière du véhicule. Vous tentez de les avertir du danger, de leur faire prendre conscience de leur état. Mais ils ne veulent rien entendre, et à force d'argumenter des 2 côtés, vous allez comme ça jusqu'à l'engueulade. Les personnes tout en continuant de s'engueuler avec vous prennent leur manteau, réveillent leurs enfants, les prennent par la main et sortent de la maison.
Vous avez donc 4 personnes fragiles et en danger (sans compter les conducteurs et passagers d'autres véhicules qu'ils pourraient croiser), 2 adultes pas vraiment en possession de tous leurs moyens d'analyse, et 2 jeunes enfants qui ne sauraient être garants de leur propre sécurité envers et contre leurs parents.
Ma question est : jusqu'où devons-nous/pouvons-nous les empêcher ? Là je ne vois pas d'autres moyens que leur voler leurs clés de force, ou alors leur resservir une dizaine de verres et voir si ils finissent par tomber ....
Cet exemple peut paraître hors sujet mais nous rencontrons parfois ce type de situation en BDSM, avec la personne en danger qui revendique son droit à juger elle même du danger qu'elle court et à assumer ce danger.
Agnès
il y a 11 ans
Compte anonymisé
Pour le cas des deux ivrognes inconscients il n'y a pas non plus a hésiter a mon sens, peu importe si après ils refusent de vous revoir ! Au moins ça peut éviter 4 morts sur la route.
Biensur une personne peut dire pouvoir juger elle même de la dangerosité d'une situation (et je doute quelle puisse réellement juger de la situation ..Quand on a la tête dans le guidon on a rarement l'esprit d'analyse et de synthèse) et dire aux autres "cela ne vous regarde pas , qui êtes-vous pour juger ?" Et c'est bien ça le fond du sujet : on peut y répondre "Qui sommes nous ? Des Hommes tout simplement, avec leur conscience"
Deborah consciencieuse
il y a 11 ans
Oui je savais que la situation était dangereuse. J'avais 2 possibilités : expliquer à un dom persuadé d'avoir raison qu'il courrait au désastre, ou le laisser prendre conscience par lui même de ses erreurs.
Dans le premier cas, il aurait continué à m'expliquer qu'il savait très bien ce qu'il faisait et que j'étais parano.
Dans le second, il a reçu un choc, parce qu'il a pu constater de ses propres yeux , la chute de sa modèle au sol (qui va bien heureusement).
Dans le premier cas , je n'aurais pu que faire des hypothèses sur ce qui allait mal se passer car , avec toutes les règles de sécurité non respectées, ça pouvait mal tourner de nombreuses différentes façons.
Dans le second cas, ce n'était plus des hypothèses mais la réalité, qu'il ne pouvait que reconnaitre.
Il ne pouvait pas me répondre "mais tout s'est toujours bien passé, je suis sur que cette fois ci aurait été pareille".
J'espère que ce choc a été salutaire , pour l'attacheur qui a remis en question toute sa (non -) gestion de la sécurité. Et pour la modèle qui dorénavant se renseignera également sur la sécurité.
Le jeune public, qui rêvait de voir une suspension a également réalisé qu'on pouvait essayer de faire des super suspensions bien au dessus de sa technique et traumatiser son modèle et son public . Ou bien faire simplement quelque chose au sol, avec 2 cordes, créer un environnement magique par la fusion avec son partenaire et offrir un vrai moment d'émotion (ce qu'a fait un de nos amis après coup).
Et je pense que beaucoup ce soir là ont découvert qu'on peut/doit être informé de la sécurité quand on est modèle (même si je déteste le mot de "modèle").
Parfois laisser faire une erreur en public, et pouvoir en discuter permet d'éviter des drames en privé.
Plus que juger, je dirais laisser faire aux gens leurs propres expériences et leur proposer de leur laisser les cartes en main (on a ensuite passé la soirée à parler prévention). Toutes les cartes...car bien souvent ils ne les ont pas toutes.
Je ne dis pas qu'il ne faut pas intervenir ou qu'il faut intervenir. Chaque cas est différent et demande de s'adapter.
Pour en revenir au jugement. "Vrai soumise, vrai Maitre" .
Et bien... le jour où un prédateur a appelé une de mes amies pour lui dire que mon Maitre était un faux maitre, sous le coup de la déception... parce que nous avions protégé cette amie de ses griffes.... j'en ai déduis que j'étais très heureuse que mon Maitre ne fasse pas partie de ce noyau de prédateurs se considérant comme de vrais Maitres. Et depuis je suis officiellement "fausse Soumise à mon faux Maitre" :).
Je dis ça sur le ton de la rigolade mais je mets dedans tout mon refus des étiquettes , mon désintérêt pour les jugements d'autrui et ma liberté en général.
Le seul qui bride cette liberté c'est Lui. Pas le monde BDSM. Je ne suis pas arrivée là pour me mettre des barrières et me laisser enfermer dans des préjugés. Les seuls carcans que j'aime sont les Siens.
Comme MAgnes, je pense que la seule personne qui puisse définir si elles se sent soumise / dominante / switch etc...est la personne en elle même.
Et ce n'est pas parce que je refuse de rentrer dans ces jugements de valeur sur des personnes que je n'ai pas d'opinion propre.
J'ai mes propres règles de sécurité et par exemple , je me laisse rarement attacher , même en public, car je trouve rarement des attacheurs avec les mêmes niveaux de sécurité.
De même que si je vois quelqu'un "détruire" les gens autour de soi , les traiter mal etc... je n'en voudrais pas dans mon entourage. Pour moi c'est de la protection, pas du jugement.[/color:kyib7efo]
il y a 11 ans
Compte anonymisé
Pour le jugement , il ne faut pas avoir peur des mots ! Rien de si terrible dans ce mot :)
Quand vous dites "si je vois quelqu'un détruire ... Faire mal etc" vous portez a ce moment là un jugement de valeur et c'est à la fois normal, humain et sain.
il y a 11 ans
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