Novices : profiter du sentier

[color=#8000FF:2th8ba5e]Bonjour à tous,

Je ne sais pas si la vague "50 nuances" y est pour quelque chose mais nous croisons de plus en plus de novices en mode "consommation".
(j'exagère pour donner une idée mais en gros ça serait : j'ai découvert le BDSM y a une semaine, j'ai un Maitre depuis 6 jours et j'ai déjà tout testé : aiguilles, branding, suspensions, fouet etc...)

Alors bien sur il y a ceux qui vont très vite repartir parce qu'ils se seront brûlé les ailes.

Mais pour les autres, j'ai une question : où est le plaisir?
Le plaisir de découvrir petit à petit ce monde,
le plaisir de se découvrir soir même , ses réactions
le plaisir de découvrir son partenaire, au plus profond de lui
le plaisir de tisser une relation aussi forte, fil après fil
le plaisir de communiquer sur tout et de toutes les façons
le plaisir de voir les barrières tomber une par une, les limites s'éloigner après de longs et rudes combats sur soi même, ou simplement avec le temps et la confiance.

Les pratiques, quelles qu'elles soient soient, c'est une chose, mais pouvoir les découvrir main dans la main avec ce lien si profond que permet le D/s enrichit tellement plus... (et je ne parle pas de couple ou d'amour, mais de partenaires D/s mono ou poly , avec qui il y a échange, discussion, communication, connaissance..., bref de belles relations humaines)

Ce sentier de découverte est tellement beau, si on le saute dès le départ pour arriver "à destination" ... que reste-t-il ensuite ?
Je suis réellement perplexe en fait.[/color:2th8ba5e]
il y a 11 ans

Compte anonymisé
Bonjour Léa,

Très belle question, je ne sais pas pour la vague "50 nuances" ni trop pour la différence entre ce qu'il se passe récemment et se qu'il se passait avant, puisque je ne pratique que depuis 5 ans le bdsm.

Cependant, on voit effectivement des personnes en mode consommation comme vous dites. Ce peut être la consommation de pratiques : "faisons un maximum de pratiques en un temps minimal" , on alors le mode consommation "je veux du bdsm super hard mais je veux pas avoir de douleur, ni de marques, ni me triturer les neurones, ni attendre".

Il y a la médiatisation en général du bdsm, que ce soit "50 nuances de grey", ou des sites comme fessestivités, ou les menottes à duvet rose qu'on peut acheter dans n'importe quel bric à brac sans même parler de sexe shop ... que sais-je encore?

Il y a aussi le fait que lorsqu'on commence à avoir des envies bdsm, ces fantasmes peuvent être très forts, très prenants, et donner au novice une sensation d'appétit sans limites.

Quoi qu'il en soit c'est une certitude pour moi que faire son chemin dans cet univers est plutôt une démarche lente que rapide. De toute façon, je crois que quand on débute il y a aussi le fait que tout est impressionnant et nouveau, qui peut faire contre-balancier avec cette sensation d'appétit et avec la facilité d'accès aux médias.

A l'inverse, l'accès facile aux médias permet d'accéder aux écrits de personnes plus expérimentées et de se rendre compte rapidement qu'il n'est pas bon d'aller trop vite. Je ressens dans le monde bdsm une certaine nostalgie du temps d'avant où il n'était pas facile de trouver des moyens de rencontre et d'échange bdsm. Je n'ai pas connu ce temps là, mais j'ai l'impression que certains le présentent comme un temps où le simple fait d'entrer dans un cercle de pratiquants bdsm était une cérémonie, un rituel, que c'était vraiment génial et que ça permettait que tout le monde pratique sérieusement et tout et tout. Mais je me pose quelques questions :
1) Combien de personnes BDSM par nature ne parvenaient pas à accéder à un tel cercle et restaient frustrés toute leur vie ?
2) Combien de personnes BDSM par nature, ayant enfin trouvé une personne avec qui en parler et le pratiquer, tombaient sur quelqu'un de pas assez "formé" ou pas assez "honnête", ou pas assez "sérieux" ... et n'avaient presque aucune porte de sortie et personne vers qui se tourner ?
3) Combien de personnes BDSM payaient des fortunes pour avoir une seule petite séance dans leur vie ?
4) Combien de personnes BDSM allaient à toute allure une fois l'âme soeur trouvée parce qu'ils avaient été trop frustrés avant, et/ou par peur de ne pas avoir d'autre occasion ?

J'exagère dans un but rhétorique, mais cette façon de parler du "temps d'avant" ne me convainc guère. Pour moi c'est un conflit de génération comme il en existe dans tous les secteurs.

Je dérive de plus en plus du sujet, donc j'en reviens à nos moutons : où est le plaisir ?
Je crois qu'il y a des personnes qui sauront extraire tout le nectar d'une vie bdsm menée à un rythme raisonnable et avec réflexion, et d'autres qui ne sauront pas. Ce phénomène est il récent ? Ça m'étonnerait. Ce phénomène est il spécifique au BDSM ? Non je ne pense pas. La médiatisation du BDSM a-t-elle changé le BDSM ? Oui mais seulement en surface à mon avis.

Agnès
il y a 11 ans

[color=#8000FF:31a4wuc0]Merci de votre réponse MAgnes.[/color:31a4wuc0]

[color=#8000FF:31a4wuc0]
Ah par pitié! Je vous en supplie :mrgreen: ne revenons pas sur ce sujet du BDSM d'antan et d'aujourd'hui, le sujet existe déjà et est bien rempli.

Je suis comme vous dans ce milieu depuis peu (6 ans). Et, comme vous je crois, je ne le fréquente que depuis 2 ans et demi , étant restée seulement en couple au départ.
Les consommateurs dont je parle qui consomme tout en quelques semaines , ceux avec qui j'ai discuté, avaient découvert ce milieu par 50 nuances... et là en quelques semaines j'en ai croisé 2 fois plus que les 2 années précédentes. D'où ma question , car ce qu'on ne comprend pas une fois , on y fait pas forcément attention , mais quand on le voit une dizaine de fois , ça interpelle.

Je suis la première à me réjouir de l'accès facilité au BDSM , j'en ai bénéficié et j'en suis très heureuse. Mais ça ne m'a pourtant pas placé dans une logique de consommation, d'où mon incapacité à comprendre l'intérêt de cette démarche.[/color:31a4wuc0]
il y a 11 ans

Compte anonymisé
Bonsoir,

Je trouve ce sujet très intéressant d'autant que nous sommes concernés mon Maître et moi même, à savoir que nous nous sommes rencontrés il y a 10 ans, dans un cadre de "recherche" mutuelle axé sur des pratiques bdsm, nous avions 30 et 37 ans et avions déjà une vie chacun "derrière" nous très ... classique. La vie de famille que nous avons reconstruit ensemble nous a contraint à mettre en sommeil nos envies et recherches de plaisirs communs. Les enfants grandissant et arrivés en âge d'être plus autonomes, nous avons repris il y a peu (6 mois à peine) grâce, je dois dire à des sites de rencontres (et surtout fessestivités). Donc en effet, nous sommes en quelque sorte pressés de retrouver ces plaisirs et avançons plutôt vite depuis 6 mois, mais par les rencontres et échanges réalisés nous avons intégré un cercle d'adeptes sérieux et avec qui nous partageons beaucoup. Nous rencontrons aussi beaucoup de "jeunes" mais c'est parcequ'à l'heure actuelle, je pense qu'il est plus facile d'accéder aux informations et mettre des mots sur des envies ancrées, j'entends ou lis souvent que l'on "ressent" des envies bdsm depuis l'âge de 12, 13 ou 14 ans... et que c'est plus tard que cela s'est révélé, mais l'attirance est déjà là.

Nous concernant, cela nous rapproche énormément et apporte les plaisirs nécessaires à notre épanouissement mutuel. Ensuite, il ne faut pas voir cela comme une escalade, on peut se contenter des pratiques réalisées et qui ont plu, pendant de nombreuses années..

Par rapport à cet effet de mode, il y a peut être dans le lot des personnes comme nous qui vont peut être vite au départ et qui approfondirons ensuite et resterons dans le milieu...

saphyr (qui se demande si elle n'a pas un dévié du sujet..)
il y a 11 ans

Compte anonymisé
Bonjour

Je ne vais pas revenir sur cette notion de pseudo guerre des générations, comme disait Brassens ….,
Tout comme Léa je crois en effet que l’esprit de consommation à outrance devient omniprésent ici comme ailleurs. Tout le monde veut tout et tout de suite. On fait une soirée ou un week end et la plupart des personnes présentes veulent tout faire, tout tester, sans dialogue, sans connivence profonde, sans ancrage, le BDSM kleenex comme disent certains.
Vous pouvez le voir à chacune des rencontres sm, cette espèce de boulimie émétique, une vie stressante liée à cet abreuvage perpétuel du besoin de consommer vite et bien. Ce phénomène se retrouve dans tous les pans de la vie vanille et devient bien sur exacerbé dans nos rencontres SM.

Les soumis et soumises veulent plus et plus vite, les maitres deviennent expert en trois séances, sans prendre aucunement le soin d’approfondir et de réfléchir à leurs pratiques.
J’ai un peu suivi votre parcours, Léa et votre Maitre, je sais que vous avez pris le temps d’apprendre auprès de d’autres Maitres, mais combien se dise « shihariste » dés qu’ils connaissent deux nœuds plats ? Combien de grand Maitre es fouet au bout de deux séances ? Et j’en passe des poseurs d’aiguilles, des soumis insatiables, qui préfèrent devenir maso plutôt que de travailler sur une recherche plus fine du plaisir, il est vrai moins accessible.

Tout est jetable, des gobelets à l’amitié, selon les besoins et envies immédiates de chacun. Un maelstrom sans fin de quête du plaisir immédiat, comme pour se souler d’un manque, en fait ici nulle place pour l’autre, juste quelque fois un show fugace de sa propre mise en abyme.
il y a 11 ans

Tout d'abord, j'ai lu les trois tomes de "50 nuances" et je connais plusieurs personnes qui l'ont lu.

C'est vrai qu'actuellement, il y a une recrudescence de lecture "sexe soft" et peut être donc une envie de tester.

Donc connaissant plusieurs personnes ayant lu les trois fameux tomes, leurs avis sont plutôt partagés, certains seraient intéressés pour essayer, avec le mini coffret "50 nuances" des menottes rose, un masque pour les yeux et un martinet, qui ne ferais même pas de mal à un bébé, et qui aller plus loin, d'autre au contraire, ont du sauter beaucoup de passage trop hard pour eux.

Donc, je pense qu'il faut déjà avoir ces envies, cachées tout au fond de soi, pour tenter d'essayer de le vivre.

Personnellement, j'ai mis du temps a comprendre, puis a l'accepter avant de vraiment me lancer, je suis demandeur, mais pas boulimique, j'essaye d'aller à mon rythme, il y a plein de choses qui pourraient être susceptible de m'intéresser, mais je prends mon temps.

Je dirais donc pour terminer, la morale d'une fable connu "Rien ne sert de courir, il faut partir à point"
il y a 11 ans

Je n'ai pas lu cette fameuse trilogie et pourtant je suis inscrit sur ce site et novice en matière de soumission.
Tout vient à point à qui sait attendre dit le dicton. Ma recherche repose davantage sur une relation fusionnelle avec celle qui deviendra la maitresse que je vénèrerai. Elle choisira pour moi les ustensiles et les activités sm adaptées à mon cas. Elle déterminera mon degré d'évolution et je m'abandonnerai en toute confiance à sa cravage et son désir de me soumettre à son gré.
Le plaisir vient de cette complicité qui ne peut s'établir qu'au fil du temps. Une confiance absolue en l'autre, un degré d'intimité exceptionnel, une amitié voire un amour sans faille.
Peut-être la rencontrerai-je bientôt...peut-être jamais...je fais confiance à la vie pour ça.
Dans mon cas, ce n'est ni un phénomène de mode, ni un fantasme passager, juste l'aboutissement d'une longue quête, les premiers pas sur une terre étrangère qui semble pourtant si familière déjà.
il y a 11 ans

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