Tout en douceur

Je rentrais du travail, ce matin là. Enfin, fin de matinée, il était passé onze heures. A l’époque, je travaillais en horaires décalés. Je travaillais 24h d’affilée et j’avais deux jours de repos après. La nuit était divisée en deux parties, de 20h à 02h et de 02h à 08h. Ce jour-là, j’étais réveillée depuis une heure du matin et un peu dans le jazz. Je suis rentrée à l’appartement et j’ai trouvé mon chéri à la cuisine. Ce genre de chose n’arrivait pas souvent, dieu sait qu’il n’était pas mauvais, quand il se donnait la peine.

- Bonjour! Tu vas bien? lui ai-je demandé?
- Bonjour ! a-t-il répondu un peu vivement, l'air légèrement contrarié.  Mieux maintenant que tu es rentrée et toi ?
- Fatiguée, mais ça va. Pourquoi mieux ?
- Tu as vu l’heure ? gronda-t-il. Tu quittes bien le travail à 09h15, non ?
- Oui, mais je travaille avec Marine en ce moment, me justifiai-je. Tu es au courant pourtant.
- Cela n’empêche pas de me prévenir, cela m’arrive d’oublier !
- J’ai besoin d’une bonne douche, rétorquai-je, exaspérée.

Je me dirigeais vers la salle de bain, tout en réfléchissant. Mais pourquoi cette soudaine prise de tête ? Ce n’était pas son genre de s’inquiéter comme ça. Tout en pensant, j’étais arrivée sous la douche, qui diffusait une eau merveilleusement chaude. J’oubliai tout ça le temps de ma douche. J’en ressortis plus calme, mais surtout plus endormie. J’avais le choix entre finir étalée comme une limace sur un lit ultra-confortable ou aller manger le repas préparé par mon chéri. Grand dilemme me direz-vous. Pour moi, pas vraiment. Quand on travaille de manière décalée, c’est tout le rythme de vie qui l’est, donc pour moi, déjeuner ou pas, cela ne changeait pas grand-chose.
   J’ai donc fini, allongée sur notre lit, en débardeur et shorty. Au bout d’une dizaine de minutes, j’étais sur le point de m’endormir quand j’entendis sa voix me demander si c’était le cas. Avait-il la moindre idée de l’effet qu’avait sa voix ? J’en doute sincèrement. Je ne répondis pas. Je sentis un mouvement à ma gauche et le lit se plier sous son poids. Sa main vint voyager sur mon dos, comme une douce caresse. Je ne sais pas, comment vous faire ressentir ce moment-là, comme je l’ai moi-même vécu. Il parlait, doucement, sa voix encore plus douce que d’habitude. Il savait que je dormirais bien, mais il ne fallait pas, sinon comment garder un rythme de vie à peu près normal ?

  Seulement, s’il comptait me convaincre ainsi, il n’avait pas gagné. Ses gestes étaient si doux, qu’il m’entraînait inexorablement vers le sommeil. Cela ne dura pas, il avait beau m’adorer et me passer quasiment tous mes caprices, ce genre de chose, non.
  Je fus néanmoins, très surprise voir choquée, de sentir sa main, heurter sèchement mes fesses.
Cela par contre, c’était nouveau. Jamais, il n’avait agi ainsi, rien dans son comportement, ou dans ses paroles, n’aurait pu laisser prévoir ce genre de chose.
 Sa main, continua à s’abattre sur mes fesses pendant cinq minutes. Ses claques n’étaient pas fortes.    Elles n’avaient pas pour but réel de me faire mal, mais plus de me faire comprendre son désaccord.
Ses claques, finirent par redevenir caresses, volant tout au long de mon dos. Il se pencha vers moi, suffisamment pour que je sente son souffle frôler mon oreille.

- Dois-je continuer ? Ou cela est-il suffisant pour vous mademoiselle ? A t-il demandé en redescendant ses mains et les reposant sur mes fesses

   Son ton était doux, en rien une menace. Cependant, il était sérieux. Si je vous réponds que j’ai hésité à lui répondre, me croirez-vous ? Je venais de découvrir le monde de la fessée (cela ne faisait pas longtemps, que j’avais reçu ma première d’adulte), mais voulais-je vraiment de cela avec lui ? Je n’eus pas à réfléchir longtemps, la réponse m’était évidente. Cela n’avait jamais été un manque à notre couple, donc non, je ne voulais pas. Sa main vint heurter une nouvelle fois mes fesses, plus fortement que les précédentes.

- Ton silence veut-il dire que je dois continuer ? Mais si je continue, ça va faire plus mal, tu es prévenue ma puce. Ajouta t-il tout en jouant avec l'élastique de mon shorty

   Je me suis redressée et retournée vers lui. J’ai croisé son regard et j’y ai lu tout l’amour qu’il me portait. Je me suis penchée et l’ai embrassé. Je me suis mise dans ses bras et je les ai senti se refermer.

- Non, je ne veux pas que tu continues. J’ai compris, on va aller manger. Ai-je répondu tout doucement
- C’est dommage, cela aurait pu devenir intéressant je pense ! Chuchota t-il à mon oreille

   Je sentis le sourire dans sa voix. J’éclatai de rire, cachai mon visage dans son cou et laissai échapper un « peut-être » à peine aussi audible qu’un bruissement d’aile de papillon. Il se releva et m’entraîna dans son mouvement. Il posa sa main dans mon dos, sous mon débardeur. Je sentis de la chaleur s’en dégager. Je ne pus m’empêcher de sourire. Il nous conduisit vers la cuisine,

- J’espère que le repas est encore chaud.
- Si le repas est aussi chaud que ta main, ça devrait être mangeable. Dis - je avec un sourire dans la voix

Il s’arrêta, me tourna vers lui, se pencha vers moi et me dit

- Ma chérie, ce n’est pas ma main qui est chaude, mais tes fesses.

Je ne pus m’empêcher d’éclater de rire et de me poser dans ses bras.
Et le repas était délicieux et chaud finalement.
il y a 10 ans

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Sympathique et tendre :)
il y a 10 ans

Très beau texte, merci
il y a 10 ans

Merci pour ce joli récit
il y a 9 ans

Un récit tout en douceur et en tendresse qui fait du bien à lire de temps en temps, merci pour le partage de ce moment privé.
il y a 1 an

Merci pour ces compliments
il y a 1 an

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