Histoire de cordes, Shibari ou Kinbaku

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Le mot "[b:29kxga1z]Shibari[/b:29kxga1z]" signifiant "attaché, lié" est utilisé au Japon pour décrire l'art de ficeler les colis et est utilisé par les occidentaux, de nos jours pour désigner le bondage japonais.
Le mot "[b:29kxga1z]Kinbaku[/b:29kxga1z]", plus en adéquation avec nos pratiques BDSM, désigne l'art d'attacher à des fins érotiques.
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L'art d'attacher nous viendraient au moins du XVème siècle. Il était utilisé, à l'époque, par les militaires.
La corde était un moyen d'entraver les prisonniers, mais il pouvait devenir aussi un châtiment corporel.
Chaque prisonnier devait être lié selon des codes bien établis correspondants à leur rang afin de ne pas porter atteinte à leur honneur, en visant une perfection esthétique. Le détenu ne devait pas pouvoir se détacher. Ses liens ne devaient pas entraîner des dommages physiques ou mentaux. Les nœuds étaient proscrits.
Cette technique s'appelait [b:29kxga1z]hojōjutsu[/b:29kxga1z] et les attacheurs, eux, s'appelaient[b:29kxga1z] nawashi[/b:29kxga1z].

Au XVIIème siècle, plus de 150 écoles différentes (les [b:29kxga1z]ryu[/b:29kxga1z]) développaient leurs propres techniques que les [b:29kxga1z]nawashi [/b:29kxga1z]transmettaient à leurs meilleurs élèves dans le plus grand secret. La corde était considérée comme une arme et faisait partie de l'équipement du [b:29kxga1z]samouraï[/b:29kxga1z]. Une des écoles devint célèbre car son grand prêtre autorisait les Seigneurs à abuser de femmes en attachant ces femmes dans des positions humiliantes pour leurs divertissements sexuels puis ils les dessinaient ainsi bondagées nues. Ce seraient les plus anciennes pratiques attestées de bondage érotique. Ces réunions s'appelaient les [b:29kxga1z]Komon Sarashi Shibari[/b:29kxga1z].

A l’époque Edo (XVIIème jusqu'au XIXème) , les autorités utilisent la [b:29kxga1z]nawa[/b:29kxga1z] (la corde) comme un instrument de torture pour punir les coupables et leur extraire des aveux. Certaines de ces tortures allaient jusqu'à la mort. La technique était appelée [b:29kxga1z]Zainin Shibari[/b:29kxga1z] (le shibari des coupables). La corde devint un symbole de la loi. Si un Samuraï était shibarisé par erreur, il pouvait alors porter plainte et obtenir réparation... après quoi il se faisait [b:29kxga1z]seppuku[/b:29kxga1z] pour laver son honneur et celui de son Maître.
Par respect pour les détenus, le [b:29kxga1z]hojōjutsu[/b:29kxga1z] était fait par un [b:29kxga1z]torimono[/b:29kxga1z] (un serviteur de Samuraï).
Quatre types de torture officielles avaient cours à l'apogée de l'époque Edo :

- [u:29kxga1z][size=140:29kxga1z]la flagellation[/size:29kxga1z] ([b:29kxga1z]mutchiuchi[/b:29kxga1z])[/u:29kxga1z], un des supplices le moins violent
[img:29kxga1z]http://www.estampes-japonaises.org/wp-content/uploads/2007/06/mutchiuchi.jpg[/img:29kxga1z]

- [u:29kxga1z][size=140:29kxga1z]pression par les pierres[/size:29kxga1z] ([b:29kxga1z]ishidaki[/b:29kxga1z])[/u:29kxga1z], technique qui consiste à mettre la personne à genoux sur une surface rugueuse, puis lui mettre une grosse pierre bien lourde sur les jambes pour lui éclater les genoux

- [u:29kxga1z][size=140:29kxga1z]ligotage par cordes[/size:29kxga1z] ([b:29kxga1z]ebireme[/b:29kxga1z])[/u:29kxga1z], le torturé est attaché dans la position dite « de la crevette », avec les mains liées dans le dos et les jambes croisées. Au bout de quelques heures, le prisonnier devient rouge, violet, puis finalement bleu. Ce supplice était pratiqué autant de fois qu’il le fallait.
[img:29kxga1z]http://www.estampes-japonaises.org/wp-content/uploads/2007/06/ebizeme.jpg[/img:29kxga1z]

- [u:29kxga1z][size=140:29kxga1z]suspension par des cordes[/size:29kxga1z] ([b:29kxga1z]izur zeme[/b:29kxga1z])[/u:29kxga1z], suspension avec les mains attachées dans le dos, des poids étaient bien entendu ajoutés pour augmenter la douleur..
[img:29kxga1z]http://www.estampes-japonaises.org/wp-content/uploads/2007/06/tsurizeme.jpg[/img:29kxga1z]

Ces quatre tortures sont d'ailleurs toujours considérées comme les principales techniques de torture du SM d’aujourd’hui. On pourrait penser que les fondements de l’art SM d’aujourd’hui furent jetés à cette période-là.

Après la seconde guerre mondiale, les occupants américains friands des plaisirs de l'orient ont permis le retour des cordes à des fins érotiques. Ils permirent aussi une certaine notoriété à l'échelle mondiale, la développant et l'exportant jusque chez nous.
il y a 8 ans

Merci Madame pour ces histoires de cordes, vraiment très intéressant et instructif ... :D
il y a 8 ans

Merci pour ce joli article ! On note que enfin le terme seppuku rentre dans les mœurs et remplace harra kiri, pour prendre enfin sa place ! Et ça fait du bien.
La question que je me pose en tout cas, c'est peut on apprendre le combat à la corde et si oui ou?
Tout maitre Sm devrait être capable de défendre sa soumise via cet art martial. :lol:
il y a 8 ans

Comme quoi les mœurs sont cycliques, on trouve désormais des écoles de Kinbaku à Paris et visiblement ils ont pas mal d'adeptes.

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il y a 7 ans

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