Reprise de mon éducation de soumise
Sur le trajet qui me mène vers mon Maître, deux sentiments se mêlent en moi : l’appréhension et l’impatience.
D’une part, cela fait plusieurs semaines que j’attends cette reprise.
D'autre part j'ai tellement peur de perdre notre complicité qui est pour, pour moi, indispensable dans un couple quel qu’il soit.
Je me rassure en me disant qu’une certaine complicité fait aussi partie d'un couple DS.
Cette étape est vraiment importante pour la suite de notre relation.
Me reviennent en tête toutes les images des mois qui viennent de s’écouler…
Les bons comme les mauvais moments et me dis que nous pouvons être fiers du chemin parcouru.
Tant de choses nous séparent et paradoxalement tellement de choses nous rassemblent.
Mais le lien le plus fort que nous ayons créé est celui de l'amour. Cet amour que nous éprouvons l'un pour l'autre et qui nous a permis de profiter de merveilleux moments et de surmonter les plus difficiles.
Celui là même qui nous permettra de nous épanouir d'avantage dans notre relation Maître/soumise (Du moins je l'espère...).
Celui la même aussi qui me permettra de me laisser aller dans mon rôle de soumise, à lâcher prise et lui donner total contrôle. Car, pour moi, point de soumission possible sans amour véritable….
En bref 20 minutes de trajet qui me semblent filer comme l’éclair tant mes pensées qui se bousculent envahissent mon esprit.
À 16 h 20 je me gare devant chez lui...
Nous y sommes.... Ce fameux 10 octobre 2015.
Je sonne et j’attends, impatiente et anxieuse, qu'il m'ouvre.
J'ouvre la porte du portail et le vois dans l’embrasure de la porte, son beau sourire aux lèvres...
Je sais qu'il attendait aussi ce moment…
Il me fait entrer me débarrasse et nous nous installons au salon.
Avant toute chose il veut que nous parlions de ma vie, ma situation qui m’inquiète et des éléments à mettre en place pour que tout aille pour le mieux. Le but étant l’épanouissement dans tous les domaines.
Ensuite le moment tant redouté et attendu arrive....
J'ai 30 secondes pour me déshabiller. J'ôte donc ma robe et mes chaussures…
Je suis à son entière disposition pour la suite des opérations.
Il commence par me poser mon collier. Depuis mes premiers pas dans en tant que soumise, le collier a toujours été, pour moi, en dehors des actes, un symbole assez fort, très important, à vrai dire, indispensable….
Il me met ensuite des bracelets de cuir munis de mousquetons aux poignets et aux chevilles.
Il a installé son banc de musculation qu'il met en position assise.
Il me demande de m'y installer et m'y attache au niveau du collier, des mains et des chevilles. Ainsi je ne pourrai pas m'échapper.
Nous commençons par un rappel des anciennes règles ainsi que des nouvelles à intégrer par rapport à l'évolution de son approche concernant mon éducation de soumise.
Les anciennes règles sont encore, pour la plupart, ancrées dans mon esprit.
Quant aux nouvelles....
Dans la première partie de son "exposé", la seule nouveauté est la partie "service".
C'est un élément qui ne me perturbe pas trop mais sur lequel je n'ai aucune pratique. Ce qui demandera donc un certain travail...
J’ai besoin, ici, de m’exprimer sur les parties qui, sur le moment, m’ont demandées un effort certain pour ne pas intervenir ou me laisser emporter par mes émotions....
Premier point qui m’interpelle :
Il pense que se soumettre par amour, c'est à dire par crainte de perdre l'autre, n'est pas la bonne approche.
Théorie que je partage, dans l'absolu. Sauf que ce n'est pas mon cas. Je ne me soumets pas par amour mais bien parce que j'aime cela mais aussi et surtout car j'en ai besoin...
Ensuite, il est évident que par amour pour mon Maître et par la pleine confiance que je lui accorde, je tenterai de dépasser mes limites et accepterai des choses que je n'aurais jamais acceptées ou même envisagé d'accepter auparavant.
Je ne pense pas que ce soit un mal mais au contraire un moteur.
Dans ce lien merveilleux et puissant qui unit un Maître et sa soumise, l'amour et la confiance sont, pour moi, deux des maillons les plus importants.
Quoiqu'il en soit, pour mon Maître, la seule voie pour parvenir à me faire avancer et évoluer dans mon éducation de soumise est l'humiliation.
Cette fameuse humiliation que je crains tant...
La douleur est un élément que je gère et qui me convient bien...
L'humiliation a toujours été difficile à gérer dans la vie de tous les jours...
Comment pourrais-je réussir à surpasser cela?
Je pense qu'il me faudra tout naturellement intégrer cela dans ma nouvelle vie de soumise et faire confiance à mon Maître. S'il pense que c'est la meilleure voie à emprunter avec moi afin de me replacer dans mon rôle et ma condition de soumise, je n'ai d'autre choix que d'accepter, de faire abstraction de mes appréhensions en accédant à ses demandes du mieux possible. Mon objectif étant de lui plaire, bien sûr, mais aussi de m’épanouir et de me sentir bien dans ma vie de soumise. Richard est mon 3ème Maître et celui qui me connait le mieux… Le premier Maître, aussi, qui nourrit de réels sentiments pour moi. Il pense que c’est une faiblesse ou que ça risque de le desservir dans son rôle. De mon côté, je pense qu’il ne faut pas tout confondre. Nous avons beaucoup de chance d’être amoureux et d’avoir tous les deux ce désir d’une relation BDSM. Le tout est de trouvé le juste équilibre. Il est certain qu’après avoir privilégié la construction de notre relation vanille, il faut maintenant privilégier notre relation DS afin de mettre toutes les chances de réussites de notre côté. On ne peut pas être Maître/soumise un jour et Roméo et Juliette le lendemain. Il faut rester réaliste… Je pense que mon Maître pourra gérer cela… Notre relation D/S, nos séances et nos moments un peu plus intimes, tendres et câlins.
Pour moi, tout est une question de temps, d’investissement, de patience, d’écoute de l’autre…
Second et troisième point qui m’interpellent :
2° Je n’ai plus l’autorisation de lui parler sans demander l’autorisation.
Sur le long terme, cela me fait peur… J’ai peur de me renfermer sur moi-même et que cela détruise cette communication que nous avons installée depuis le départ et qui nous a permis d’en arriver là où nous en sommes. Je suis tellement spontanée que le fait de devoir demander l’autorisation pour m’exprimer me coupe l’envie de le faire. Peut-être pense t’il que je parle trop…
3° Je ne suis plus autorisée à le regarder dans les yeux (pendant 2 semaines).
Dans l’absolu, ce n’est pas la fin du monde, j’en suis bien consciente. Mais cette nouvelle règle qui est susceptible d’être prolongée est pour moi la plus difficile à supporter.
Je lui en ai fait part dès le départ…. Pour moi, les yeux expriment souvent bien plus de choses que les mots, c’est un mode de communication que j’utilise beaucoup, même malgré moi… D’un autre côté je puise dans le regard de l’autre énormément de réconfort…
Je pense que c’est une règle qu’il a intégrée expressément pour marquer le coup…
Il sait que ce sera pour moi une épreuve et bizarrement certainement une des plus difficiles à gérer émotionnellement.
Par ailleurs, suis-je vraiment consciente de ce qui m’attends les semaines et mois à venir ???
Venons-en à la séance proprement dite…
Il commence par me demander si j’ai confiance en lui… Non mais franchement, serais-je assise là nue, attachée et complètement à sa merci si ce n’était pas le cas ???
Ma réponse est évidente… Il me dit alors qu’il est évident que le Maître a tout pouvoir sur sa soumise même celui de vie ou de m o r t … Je sais qu’il tente de me faire peur et j’avoue m’interroger sur la suite des évènements.
Il s’approche avec un gros rouleau de ruban adhésif et m’en colle plusieurs bandes sur la bouche.
Jusque là rien d’extraordinaire mis à part le fait qu’il n’en ait jamais utilisé avec moi auparavant.
Je comprends lorsque je vois un pince-nez dans sa main… Le fait d’être privée d’oxygène me fait vraiment peur et bien que je sache qu’il s’arrêtera à temps, du moins je l’espère, je ne peux m’empêcher de paniquer mais n’en fais pas étalage. Je tente de remplir mes poumons un maximum, de me calmer. Je ferme les yeux et me concentre afin de gérer au mieux la situation. Il me demande d’ouvrir les yeux et me fait sortir de ma coquille, je me rends compte que je ne pourrai pas tenir beaucoup plus longtemps et la panique remonte, s’il ne retire pas le pince-nez à temps… J’agite ma tête afin qu’il comprenne que je suis arrivée au bout… Il attendra encore 1 ou 2 secondes avant de le retirer… Le soulagement mais il recommencera à plusieurs reprises avant de m’ôter le ruban.
Il s’approche ensuite avec le martinet et m’assène les premiers coups sur les jambes, les seins… Histoire de chauffer un peu ma peau. A cet instant, je me dis « Yes », nous sommes repartis…
Il continue plus fort et passe ensuite au paddle, à la cravache toujours sur mes seins, mes jambes mais aussi mon entre-jambes qui est un endroit très sensible à la douleur et j’avoue que même si la douleur est bien présente, elle me procure un sentiment de soulagement, de bien être… J’aime offrir ma douleur et dépasser certaines limites dans ce domaine…
Et malgré que je n’ai pas l’impression que ça me procure du plaisir, je suis contrainte de me rendre à l’évidence que lorsqu’il contrôle mon état d’excitation, il est bien présent.
Après quelques coups bien placés, il s’arrête, s’éloigne quelque peu et au moment où je le vois revenir, une nouvelle vague de panique m’envahit… Les aiguilles, je déteste les aiguilles… Avant de poser la première il me demande quel est le Safeword… Et là, trou noir, notre dernière séance date d’il y a quelques semaines déjà et avant cela je ne l’ai jamais utilisé… De plus, je suis tellement focalisée sur les aiguilles, que mon cerveau s’embrume… Je suis incapable de lui répondre… A ce moment, je ne peux m’empêcher de le regarder, je m’en veux de ne pouvoir lui donner ce mot qui est la clef de sécurité dans nos « jeux »… Je vois dans son regard un étonnement, un agacement… Il doit très certainement se dire « Elle se moque de moi.. » Comment peut-on oublier le safeword ?
Il me gifle une première fois, une seconde, il m’en donne la première lettre mais toujours rien…
Il finira par me le rappeler au bout de la quatrième.
Une pince en main et une aiguille dans l’autre, il s’approche à nouveau….
Il pince mon téton et insère la première aiguille, la douleur me transperce et j’ai du mal à contenir le cri qui sors instantanément. Punaise ces aiguilles, m’y ferais-je un jour ?
Il passe à l’autre sein et arrive à me contenir, j’ai pu appréhender la douleur différemment…
Une fois les aiguilles en place, la douleur s’estompe rapidement et ne laisse qu’un léger tiraillement…
Il recommence les coups de paddle et de martinet, des marques commencent à apparaître sur mes jambes, ces marques qui lorsqu’elles perdurent plusieurs jours, me font repenser à notre séance à chaque fois que je les vois et j’avoue aimer cela aussi.
Il se sert en suite d’une roulette dentelée et parcoure une bonne partie de mon corps, les parties les plus douloureuses, lorsque c’est bien appuyé, sont mes tétons et mon sexe, je n’ai pas vraiment d’avis positif ou négatif par rapport à cela… Je n’en redemanderais pas mais voilà…
Il pose la roulette et me retire les aiguilles, je suis soulagée que cette étape soit finie.
Il me détache et me demande de me positionner à quatre pattes sur le banc, les avant-bras posés à plat.
Il m’attache à nouveau les poignets et les chevilles. Je ne peux identifier ce qu’il utilise entre le paddle et la cravache mais il m’assène une série de coups bien appuyés sur la plante des pieds, l’intérieur des cuisses et le bas des fesses… Ces endroits tellement sensibles qui me donnent l’impression que la f o r c e des coups est décuplée… Je me mords le bras pour ne pas crier et me concentre sur ma respiration pour endosser les coups…
Il me demande à plusieurs reprises quel est mon numéro par rapport à la douleur, je reste entre 6 et 7 même si à certains moments j’aurais pu dire 8 ou 9… D’un côté, la douleur est forte mais j’aime tenter de dépasser mon seuil de tolérance en séance et je ne veux pas que ça se calme ou que ça s’arrête, pas encore…
Après quelques minutes, il s’arrête, se place face à moi et me présente son sexe.
J’entrouvre les lèvres pour l’accueillir…
Il commence par faire quelques va et vient avant de me demander de le faire moi-même.
J’aime m’occuper de lui de cette manière.
La fellation est un contact que j’apprécie beaucoup et j’aime pouvoir lui procurer du plaisir de cette manière. Enfin, du plaisir…. A vrai dire, je n’ai aucune idée par rapport au fait que ça lui plaise ou non… En fait, même de manière générale et rétrospective je ne sais pas si je lui ai déjà procuré du plaisir un jour. C’est une question que je me suis posée à plusieurs reprises en me disant que si c’était le cas, j’aurais dû le savoir.
Bref, il se retire et se positionne derrière moi et me pénètre doucement.
J’éprouve énormément de plaisir à le sentir enfin en moi… Au fur et à mesure qu’il augmente la cadence, mon plaisir monte, s’intensifie, s’intensifie et puis d’un coup, plus rien. Je n’entends plus que cette musique et ma frustration…
Il finit par jouir en moi et me détache… La séance est terminée pour aujourd’hui…
Mon esprit est embrumé… D’un côté je suis soulagée et comblée que nous ayons repris tout cela et d’un autre côté, je suis angoissée par les nouvelles règles…
Je sais que tout ce qu'il m’a citée peut faire partie intégrante de la soumission.
Maintenant dans ma vision du BDSM chacun doit le vivre à sa manière. Même si certaines règles doivent rester communes, un peu comme une ligne directrice, chaque couple est différent et a ses propres attentes par rapport à sa relation DS. Comme dit plus haut mes attentes n'étaient pas du tout axées sur l'humiliation mais si mon maître pense que c'est la voie à emprunter.... Que dire de plus mis à part que je suis toujours pleine d'appréhension mais aussi d'excitation par rapport à la suite de notre histoire... D'appréhension car je crains de ne pas être à la hauteur de ses attentes ou encore de ne pas supporter, moralement, les humiliations qu'il m'infligera. Peur de détruire, par mon manque de spontanéité, toute cette complicité et notre excellente capacité à communiquer librement.
D’un autre côté je sais qu’en tant que Soumise, je dois avoir toute confiance en mon Maître et m'en remettre intégralement à lui et en son jugement.
Je dois accepter sans rechigner ni tergiverser de me prêter aux exigences de celui-ci. Puisque j’ai confiance en Lui et que ce qu'il entreprend n’est sensé être que pour mon bien et mon évolution en tant que soumise.
En montant pour prendre ma douche, je suis prise de v i o l ents vertiges, le stress, la pression d’après séance qui baisse d’un coup… Je ne sais pas… Je reste sous la douche au moins 10 minutes en espérant ne pas m’effondrer… Mais je reprends mes esprits doucement et en sortant de ma douche, même si je suis encore un peu groggy, je me sens mieux…
Avant d’aller dîner, il veut que nous fassions un débrief de la séance mais je suis incapable de m’exprimer de manière cohérente. Il me faut prendre quelques heures de recule… Mon Maître m’a appris à réfléchir avant de m’exprimer et là tout cela est encore à chaud et j’ai besoin que la pression redescende un peu…
Cette nuit là fut très agitée, j’ai besoin de réconfort…
J'ai juste envie de lui, de le toucher, qu'il me touche ou simplement qu'il soit près de moi, le sentir… Et je n'ose pas bouger… Je ne sais plus ce qu'il m'est autorisé de faire ou pas…
Souhaits d’amélioration
Le seul souhait d’amélioration que j’ai pour l’instant c’est d’avoir des règles de conduite claires.
Savoir exactement ce qu’il m’est autorisé de faire ou pas…
Car je me sens un peu perdue par rapport à ses attentes.
Mes rêves (actuellement)
D’avoir mon Maître pour moi seule (enfin dans son cœur car pour le reste, je ne me fais plus d’illusion) et qu’il m’aime pour ce que je suis même si je suis consciente que j’ai pas mal de points à améliorer.
D’être sûre que je lui plaise réellement tant d’un point de vue moral, intellectuel que physique.
J’aimerais tellement ôter mes dernières barrières de sécurité et pouvoir me laisser aller à 100%...
J’en ai besoin, réellement, pour être sereine et pleinement heureuse…
il y a 8 ans
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