La première fois

La première fois

Un très joli texte d’Amandine

Elle vivait dans le nord de l’Allemagne où elle avait été envoyée par son entreprise. Après de nombreux mois passés aux Etats-Unis puis en Russie, cette nouvelle mission ne l’avait pas vraiment emballée. La France lui manquait terriblement, sa famille, ses amis… Et puis elle avait été accueillie très chaleureusement dans cette nouvelle entreprise. Le service où elle avait été affectée ne comprenait qu'une vingtaine d’employés. La plupart d’entre eux étaient jeunes et formaient une joyeuse bande de copains à l’extérieur du travail. Ils l’avaient immédiatement incluse dans leur petit groupe si bien qu'elle ne se sentait jamais seule. Parmi eux se trouvait un grand brun un peu plus réservé que les autres. Il semblait toujours en observation, un peu en retrait. Chose absolument inattendue, il parlait couramment français (elle apprit plus tard que ses parents possédaient une résidence secondaire en France, dans laquelle il passait toujours ses vacances). Pour elle qui peinait tant à faire ressurgir de sa mémoire les quelques notions d’allemand qu'elle avait difficilement acquises à l’école, il lui était vite devenu indispensable. Elle passait le plus clair de son temps avec lui. Il était séduisant et elle le trouvait très sûr de lui. Etait-ce ses 31 ans (elle en avait 7 de moins) ou tout simplement parce qu'elle se sentait perdue sans lui ? Les sentiments qu'elle nourrissait à son égard étant partagés, ils ne tardèrent pas à devenir amants et ne se quittaient plus que rarement.

Le soir ils avaient l’habitude de retrouver toute la bande dans l’un des Biergartens de la ville, seul endroit ouvert le soir dans cette petite ville. Même si elle n’aimait pas la bière, elle prenait beaucoup de plaisir à ces soirées, à rire et à taquiner ses amis. Parfois elle ne comprenait pas tout ce qu'ils disaient, surtout si la conversation s’animait trop, mais il y avait toujours quelqu'un pour lui expliquer en anglais.

Ce soir-là cependant elle était fatiguée et n’était venue au Biergarten qu'à contre-cœur. Et là, malchance, l’ex petite amie de son copain était également venue (il est vrai qu'elle venait assez souvent ; elle accompagnait sa meilleure amie qui n’était autre que la petite copine d’un autre membre de la bande). Elle était contrariée de voir cette fille se pavaner et rigoler en racontant des choses dont elle ne comprenait pas un traître mot (mais quelle langue parle-t-elle donc?) ; elle se mura donc dans le silence et ne décrocha pas un mot de la soirée. Ce n’était pas son habitude. Attentif, il se rendit vite compte que quelque chose ne tournait pas rond et lui proposa d’abréger la soirée, de renter à la maison.

Une fois dans la voiture, il lui demanda ce qui n’allait pas. Toutes les frustrations accumulées en elle rejaillir soudainement. Elle lui criait tout de go qu'elle en avait marre de vivre aussi loin de sa famille, de ses amis, qu'elle en avait marre d’aussi mal comprendre l’allemand, qu'elle en avait marre de ces T-Shirt bleu blanc rouge marqué «Fuck Chirac » qui fleurissaient dans toute les vitrines des magasins (c’était à l’époque où la France avait repris ses essais nucléaires, ce qui bien évidemment avait provoqué un tollé en Allemagne). Elle était survoltée et il préféra arrêter là tout questionnement. Arrivés à l’appartement, il se dirigea dans la chambre tandis qu'elle trouvait refuge dans l’un des fauteuils du salon, un peu honteuse de l’esclandre provoquée dans la voiture.

- « Viens ici, s’il te plait » lui dit-il.
- « Pourquoi ? »
- « Viens» lui dit-elle d’un ton sans appel.
Elle le rejoignit à contre-cœur dans la chambre. Il était assis au bord du lit et la regardait ; un regard impénétrable qui la mit mal à l’aise.
- « Je vais te donner une fessée » lui dit-il calmement.
- « Quoi ? »
- « Tu en as besoin, ça ira mieux après ».

Elle était interloquée mais pas vraiment surprise. Il en avait déjà fait mention à plusieurs reprises mais elle ne savait pas alors s’il plaisantait ou s’il était réellement sérieux. Elle n’avait pas cherché à le savoir. Maintenant elle savait. Son estomac se contractait, elle n’osait plus le regarder. Il lui fit signe d’approcher et l’allongea sur ses genoux. Tête en bas, il ne lui semblait encore plus grand, plus fort. Elle se sentait vulnérable. Curieusement elle n’avait pas peur. Elle avait confiance en lui quoi qu'il puisse arriver… un peu nerveuse peut-être. Il se saisit de sa jupe, la releva sur son dos. Elle commençait à frissonner quand elle sentit sa culotte descendre à mi-cuisse. Honteuse, il lui tardait qu'il commence et que tout cela se termine. Mais il semblait vouloir prendre son temps. Elle tourna légèrement la tête pour tenter de croiser son regard lorsque le crépitement des claques commença.

La chaleur montait progressivement jusqu'à devenir brûlure. N’y tenant plus, elle tenta d’interposer une main, sans succès. Son cœur battait la chamade, elle avait perdu le fil de ce qui se passait. Son esprit s’envolait mais la douleur commençait à se faire trop vive dans son derrière meurtri. C’est alors que la fessée cessa. Elle ne le réalisa pas immédiatement. C’est quand elle sentit sa main caresser doucement ses fesses qu'elle comprit que tout était terminé. Il la releva, l’assit sur ses genoux ; elle posa la tête contre son torse. C’est alors qu'elle sentit les larmes, qu'elle avait obstinément retenues pendant la fessée, monter en elle. Un torrent de larme qu'aucun barrage ne pouvait plus retenir.

Petit à petit, le torrent se fit ruisseau, puis s’assécha. Elle leva timidement la tête. « J’ai envie de toi, profondément en moi, s’il te plait … » implora-t-elle. Il la regardait en souriant.
il y a 7 ans

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