Ecrire pour exister fait vivre

Un témoignage de Maître mûr 13 et OPEX

Par OPEX

J’ai 53 ans, quelques kilos en trop. OPEX est mon pseudo, en langage militaire, cela signifie Opération Extérieur. Mon ex mari était militaire, il s’amusait bien lors des OPEX et moi, j’attendais sagement à la maison, je lui faisais confiance. Et puis un jour j’ai su, il a mis enceinte une jeune femme à l’étranger. Cela a été la cause de notre divorce. Après cette longue procédure, il m’a fallu faire une sorte de deuil, me remettre de cette trahison.

Quand on a goûté au BDSM, il y a comme une addiction. Plus par curiosité qu’autre chose, je suis remontée sur votre site fessestivites. J’ai lu des histoires, des sujets sur les forums, cela me travaillait si vous voyez ce que je veux dire. Le webmaster que je remercie au passage a accepté de changer le pseudo. Et puis cela a été la page blanche. Impossible d’écrire une annonce. Pour dire quoi ? Pour dire que j’avais été cocue, trahie ? Et puis il y a aussi toutes les questions que se posent les femmes. Ai-je encore l’âge de ? Je ne suis plus une belle femme, qui voudra de moi ? Et oui, les années changent le corps, le remodèle, on a les seins qui tombent, le ventre qui s’arrondit, des rides, des ....

Quand je montais sur le site, de suite des mecs me contactaient. Beaucoup me croyaient ou m’imaginaient domina ou nounou. Et puis je me suis dit « merde » fonce, bouge-toi les fesses, ce n’est pas en te lamentant que ta vie recommencera. Alors à 51 ans, je me suis lancée, j’ai écrit une annonce. Et là j’ai commencé à regarder les profils masculins avec les rubriques BDSM et fessée, j’aime bien aussi. Plein de pseudos parlant, et des profils vides, Maître Truc, Maître machin qui n’ont même pas le courage d’écrire une annonce. Cela m’a gonflée, j’ai craqué et décidé de les bousculer. Mon pseudo OPEX a du être requalifié en « la chieuse ». je leur disais : « pfff encore un profil sans annonce » ou « un Maître sans annonce, c’est pas un Maître » ou ......

Par Maître mûr 13

Je suis un homme âgé de 63 ans. Ma femme, ma perle, ma soumise est décédée d’une longue maladie, ce fut terrible de la voir partir petit à petit. Les femmes ne m’intéressaient plus, j’avais trop peur d’en perdre une seconde. Le sport est devenu ma seule raison de vivre. Même si je suis un dominant de nature, je crois que mon côté masochiste c’est exprimé dans le sport. Je suis allé courir même sous la pluie pour tuer le temps. Un matin, j’ai reçu un email me disant que j’avais un message sur Fessestivites. C’était OPEX.

OPEX me disait « un Maître sans annonce, ce n’est pas un Maître, s’il n’a pas le courage d’écrire, comment lui faire confiance ». J’ai vu rouge. Rouge que l’on remette en cause ce que j’ai été pendant des années. J’ai bien failli quitter le site sans lui répondre qu’elle était une grosse conne. Avant de répondre, je suis allé voir sa fiche. Dans son annonce on peut lire que la vie ne l’a pas épargnée. Contrairement à moi, elle osait rebondir et poursuivre sa vie. Cette femme soumise me donnait une grande claque psychologique. Alors au lieu de répondre, je suis allé courir. Courir laisse le temps de réfléchir. Courir n’empêche pas de pleurer, pleurer sur son sort, putain de vie.

En revenant, après une bonne douche, j’ai répondu à OPEX en lui disant qu’elle se plantait et qu’elle m’avait fait pleurer. Et pour me venger, lui faire mal à mon tour, je lui ai expliqué pourquoi je n’avais plus d’annonce ni de photo. Des photos on en a fait plein, je les avais toutes retirées à la suite de son décès.

Par OPEX

La réponse de Maître mûr m’a profondément affectée. Je me suis platement excusée. Mon côté mère poule m’a poussée à lui donner mon numéro de téléphone, en lui disant que s’il voulait en parler qu’il n’hésite pas à m’appeler. Il ne l’a pas fait et s’est mis à m’écrire, à vider son sac, son coeur malade. Nos échanges par la messagerie sont devenus aimables et très sympathiques. On s’est un peu racontés nos vies de merde.

Par Maître mûr 13

Se remettre en cause n’est pas une faiblesse à mes yeux, mais une qualité. J’ai donc décidé d’arrêter de m’apitoyer sur mon sort et, sans trop y croire, d’essayer de poursuivre ma vie d’homme. Alors j’ai écrit une annonce. J’ai ensuite demandé à OPEX ce qu’elle en pensait.

Par OPEX

Cela m’a touchée. Je venais d’aider quelqu’un. Je l’ai félicité en lui disant que j’aimais sa transparence, son honnêteté. Il m’a proposée que l’on se rencontre. Je me suis retrouvée aux pieds du mur de mes bêtises et incapable de répondre. Le miroir de ma salle de bain m’interdisait de poursuivre le chemin de ma reconstruction mentale. Je n’osais même plus me connecter sur le site. Maître mûr ne m’a pas lâchée. Chaque jour, il m’envoyait un message très courtois et avec à chaque fois la même conclusion : « si je vous ennuie dites-le moi, si vous avez un souci de santé, croyez bien que je suis désolé de vous harceler de messages, mais je m’inquiète pour vous ».

Alors à mon tour, j’ai vidé ma poubelle. Je lui ai parlé de mon physique, de mes kilos en trop en lui disant que j’avais honte de moi. La réponse n’a pas tardée. Il m’a téléphonée.

Par Maître mûr 13

A mon tour, je ne pouvais laisser cette femme souffrir sans rien faire. Elle m’avait aidé à revivre, ou du moins, à décider d’essayer de revivre. Il était hors de question que je l’abandonne avec ses doutes puis cette image dégradante qu’elle avait d’elle. La plus belle des beauté est intérieure, l’enveloppe n’est que de la poudre pour les yeux. Ma secrétaire était jeune et belle, presque un mannequin. C’était une vraie conne, elle n’a pas du évoluer. Aussi belle soit-elle, je n’en aurai pas voulue. Alors après lui avoir donné mon avis sur l’enveloppe charnelle et cet exemple, je l’ai à mon tour malmenée psychologiquement et presque obligée à accepter mon invitation au restaurant.

Par OPEX

Coiffeur, manucure, esthéticienne et robe neuve obligatoire ma belle, tu as joué, il faut assumer. C’est ce que je me suis dit. Le vendredi soir, quand je suis arrivée sur le parking du resto, j’étais comme une élève allant à un rendez-vous chez le directeur ou comme une jeune fille qui va à son premier entretien d’embauche. Son sourire et sa poignet de main franche et ferme m’ont fait chaud au coeur. Il m’a demandée comment je trouvais « le vieux Maître décrépis ».

Je le trouvais très à mon goût mais je ne lui ai pas dit de suite. En guise de réponse, je lui ai demandé comment il trouvait la vieille. Il m’a répondu « très consommable » en soulevant l’assiette pour protéger son visage comme si j’allais lui lancer quelque chose.

Voilà comment a débuté notre relation qui, nous l’espérons tous les deux sera longue. Nous avons décidé hier soir d’écrire se témoignage à deux, pour vous dire que si la vie ne vous épargne pas, elle continue et peut devenir merveilleuse, si vous voulez, au moins essayer.

Maître mûr 13 et OPEX
il y a 4 ans

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