Fête médiévale

[b:11ziyfpv][size=150:11ziyfpv]Fête Médiévale[/size:11ziyfpv][/b:11ziyfpv], par Julie du Clos

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Sommaire :

Chapitre 01 – Préparatifs
Chapitre 02 – La fête médiévale
Chapitre 03 – L'arrestation
Chapitre 04 – L'Inquisiteur
Chapitre 05 – La mise au pilori
Chapitre 06 – Le pilori
Chapitre 07 – La sentence
Chapitre 08 – La flagellation
Chapitre 09 – Le marquage
Chapitre 10 – Le carcan
Chapitre 11 – Libération ?
Chapitre 11 – Epilogue


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Chapitre 1 – Préparatifs.

Nous avons décidé de nous rendre à cette fête médiévale en étant plus ou moins déguisées. Après de nombreuses hésitations, je décide de porter la petite robe de sorcière, celle que je mets pour Halloween. Ainsi, il me semble que je serais plus ou moins dans le ton … Tout au moins au niveau extérieur car pour les dessous, j'adopte un ensemble string et soutien-gorge rembourré afin d'étoffer un peu ma poitrine. Pas très médiéval tout ça, mais bon, qui va aller regarder sous ma robe ?

Pour être sûre de rester dans le ton, j'opte pour une ceinture-gaine en métal qui souligne la finesse de ma taille, assortie d'un diadème orné des mêmes motifs sans oublier l'escarcelle en cuir noir qui va avec. Et aux pieds, je choisis de fins sabots de cuir noir avec un talon de bois d'environ 6 cm. Peut-être un peu hauts pour l'époque ces talons, mais ces sabots restent pratiques, avec un côté moyenâgeux qui reste dans le ton de ma tenue.

Je me regarde dans le miroir et je me trouve plutôt pas jolie. Peut-être un peu trop sexy et sensuelle pour une fête médiévale avec ma robe dont la forme taillée en pointe et ses fentes sur les côtés dévoilent mes jambes jusqu'en haut des cuisses, mais ne suis-je pas une sorcière censée envoûter les hommes ?

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Chapitre 2 – La fête médiévale.

Nous prenons plaisir à déambuler dans les ruelle de ce village moyenâgeux parfaitement reconstitué. Le paradoxe entre les personnages en tenue d'époque qui animent les différentes scènes et les touristes aux couleurs bariolées est saisissant et aux différents regards appuyés et admiratifs que l'on me lance, je me félicite du choix de ma tenue.

Je me sens belle et désirable et j'adopte inconsciemment une démarche plus chaloupée qui fait doucement rouler mes hanches sous ma ceinture-gaine. Je me promène tranquillement, sensible au charme et à la réalité de ce grand village reconstitué. On se croirait vraiment plongé en plein moyen-âge, avec ces guerriers imposants qui demandent « place ! » à grands renforts de cris, ces querelles devant les auberges qui semblent tellement réelles. Même les mets et les boissons que l'on y sert sont inspirés de recettes anciennes.

Assise sur un banc devant une taverne, face à un soleil généreux qui réchauffe agréablement cette journée printanière, je savoure un délicieux hydromel, regardant sans me lasser la foule bigarrée qui déambule devant moi. Et je me rends compte, que paradoxalement, ce sont les touristes qui semblent être incongrus en ce décor superbement reconstitué.

Ce que j'ignore encore, c'est que les organisateurs ont prévu de faire subir un calvaire une sorcière en place publique et qu'un ordre a été lancé à tous les soldats de capturer cette dernière.

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Chapitre 3 – L'arrestation.

C'est ainsi que je me retrouve entourée de gardes à la mine patibulaire qui se jettent sur moi pour me ligoter solidement. Au début je pense à une reconstitution et je me prête au jeu, mais lorsqu'ils lient mes poignets ainsi que mes coudes dans mon dos en serrant fortement les cordes, je prends peur et je tente de me débattre, de crier, mais une gifle m'envoie dans les bras d'un garde qui en profite pour me passer un épais bâillon fait de cordes et de chiffon qu'il noue soigneusement derrière ma nuque. Malgré mes tentatives désespérées, je comprends vite qu'aucun son ne pouvait sortir. J'ai la bouche totalement obstruée. Dans la lutte, j'ai perdu mes sabots. Une corde est alors passée autour de mon cou, et je suis amenée sans ménagement, mes pieds nus se blessant sur les pierres de la ruelle, sur la place où se tient le connétable.

– Voilà seigneur, nous avons capturé la sorcière. Nous l'avons bâillonnée selon vos ordres pour éviter qu'elle ne puisse nous jeter des sorts.
– Je vois cela et vous en félicite soldats. Vous allez la mener devant l'Inquisiteur qu'il puisse l'observer et vous reviendrez me dire ses commandements.

***

Chapitre 4 – L'inquisiteur.

D'une bourrade, les soldats me font avancer vers une grande porte puis dans une immense pièce où se tient un homme noir assis devant une table.

– Laissez-nous, dit-il aux soldats.

Les soldats sortent sans demander leur reste. Il émane de cet homme une autorité cruelle qui fait froid dans le dos. Je veux me justifier, clamer mon innocence, mais le bâillon m'empêche de parler, tandis que l'Inquisiteur d'approche lentement de moi. Et d'un geste rapide, il fait remonter ma robe par-dessus mes épaules, m'aveuglant sous le tissu. Je dois avoir l'air maligne en string et soutien-gorge noirs. Un coup de pied dans les chevilles m'oblige à écarter les jambes et sa main vient se placer entre mes cuisses.

– Je le savais, dit-il d'une voix rauque, tu es le Diable.

Il rabat ma robe sur mon corps.

– Inutile de montrer ça aux vilains, cela risquerait de leur donner des idées … A genoux ! hurle-t-il en me donnant un coup de poing dans le ventre qui me fait m'effondrer à ses pieds.

Il va au fond de la salle et revient avec plusieurs objets dont une longue et lourde poutre de bois qu'il traine avec difficulté derrière lui, poutre munie de deux encoches garnies de sangles aux extrémités.

– Ecarte les jambes, m'ordonne-t-il en passant derrière moi et en donnant des coups de pieds dans mes chevilles pour me forcer à les écarter au maximum.

Il pose le lourd madrier sur mes chevilles donnant encore quelques coups afin que celles-ci viennent se placer dans les encoches prévues à cet effet ainsi que je viens de le comprendre. La poutre pèse de tout son poids sur mes chevilles, les plaquant au sol et il les attache solidement à la planche. Il vérifie que mes poignets sont toujours fermement liés dans mon dos et attache la corde qui pend de ceux-ci à la poutre. Je me retrouve totalement immobilisée face à cet homme, les jambes largement écartées et le corps tendu vers l'arrière. Il me domine de toute sa taille et il monte sur la poutre ses pieds de part et d'autre de mon corps, écrasant cruellement mes chevilles. Son entre-jambe est pile devant ma bouche. J'ouvre de grands yeux, totalement abasourdie.

– Tu sais ce qu'il te reste à faire ?

Je tourne énergiquement la tête en signe de dénigrement. Cet homme est-il devenu fou ? Il s'agit d'une fête médiévale et non d'une véritable chasse aux sorcières dont je ne suis qu'une innocente victime. Oh que je regrette le choix de mon costume. Il se penche doucement vers moi.

– Tu sais que j'ai tout pouvoir. Y compris celui de te faire mettre à mort. Les touristes n'y verront que du feu … que du feu, ricane-t-il, ils penseront à de superbes effets spéciaux. Alors, vas-tu être gentille ou dois-je demander aux soldats d'abuser de toi ?

C'est un cauchemar ! Néanmoins, j'acquiesce doucement.

– Très bien, mais avant nous allons nous occuper de ça, dit-il en relevant de nouveau ma robe. Nous allons rendre ses tétons plus arrogants et il me désigne deux petites pinces en acier.

Il baisse mon soutien-gorge et place une première pince sur mon téton droit. La douleur me fait suffoquer. La seconde vient vite trouver sa place et il remet le soutien-gorge rembourré qui appuie désormais sur les pinces provoquant de nouvelles douleurs et il redescend ma robe sur mon corps.

– Voilà, de véritables tétines de sorcière, m'annonce-t-il en pressant ma poitrine, mais je ne peux échapper à son étreinte.
– Sais-tu ce que tu as à faire ? me demande-t-il de nouveau en se plaçant sur la poutre.

Je hoche la tête avec véhémence, espérant m'attirer ses bonnes grâces et qu'il m'ôte enfin les pinces. Passant derrière moi, il enlève mon bâillon, mais avant même que j'ai pu dire la moindre parole, il glisse entre mes dents un espèce de mécanisme qui m'oblige à avoir la bouche si grande ouverte que j'ai peur de me décrocher la mâchoire tandis qu'il manœuvre pour que j'ouvre encore plus grand la bouche.

– Tire la langue, me dit-il, en me présentant une petite pince en acier qui ressemble à une petite bille.
– Tire la langue, m'ordonne-t-il d'un ton plus sec tandis que j'essaie sans succès de reculer.

Et ses doigts agrippent ma langue et y placent rapidement la pince à son extrémité. Nouvelle douleur, mais nettement plus supportable que celle de mes tétons qui me semblent être en feu. Il relève sa robe de bure et me présente une splendide érection qu'il enfonce dans ma bouche sans que je ne puisse rien faire pour l'en empêcher. Il bute contre le fond le ma gorge et je réprime avec difficulté un haut-le-cœur.

– Allez sorcière, mets-y du cœur, me dit-il fort à propos, et utilise ta langue, je ne t'ai pas mis cette pince pour te faire plaisir mais pour que tu m'en fasses, ajoute-t-il en ricanant.

Totalement dépassée par les événements, je comprends à peine ce qu'il me dit, mais réprimant de nouvelles nausées, je fais courir ma langue le long de sa verge, ce qui lui tire un râle de plaisir. Du coup, je comprends l'utilité de la petite pince en forme de bille et je caresse son membre avec ce qui semble le satisfaire car il agrippe ma tête en me demandant de continuer d'une voix essoufflée. Je sens son sexe s'agiter de soubresauts et sa semence vient emplir ma bouche d'un seul coup. Je tente de m'échapper, mais il me tient fermement la tête, sa verge s'enfonce plus profondément, déclenchant un violent haut-le-cœur, je suffoque et me force à déglutir, à avaler sa semence.

– Avale bien tout, me dit-il, et nettoie-moi.

Je m'exécute avec une certaine application, pensant en avoir fini et retrouver ma liberté. Il se retire, réajuste sa robe de bure et passe derrière moi. Je sens le mécanisme libérer lentement ma mâchoire, mais avant de l'enlever totalement, il me remet le bâillon, le serrant encore plus fortement que la dernière fois, au point que les commissures de mes lèvres en saignent.

– Je te laisse la pince, en souvenir de moi et de ma mansuétude, m'annonce-t-il en se retournant.

Et sans un mot de plus, sans un regard, il retourne à sa table pour écrire quelques mots sur un parchemin.

– Gardes, crie-t-il lorsqu'il a fini, amenez cette sorcière au pilori et donnez cela au connétable, qu'il fasse selon mes volontés.
– Oui, messire Inquisiteur, répond le chez des gardes avec déférence, tandis que les autres m'empoignent et me font sortir pour me conduire de nouveau sur la place où attend toujours le connétable.

***

Chapitre 5 – La mise au pilori.

A peine remise de mes émotions, je tente de me débattre, de me soustraire à mes geôliers, mais avec mes bras ligotés dans le dos, je n'ai aucune chance. Un coup de pied me fait tomber à genoux et c'est ainsi que, à moitié étranglée par la corde que j'ai toujours autour du cou, je suis amenée au pied du pilori.

Lorsqu'ils délient mes coudes puis mes poignets, je tente le tout pour le tout et en jouant des coudes, des pieds, des genoux et des ongles je tente une percée. Mais la corde autour de mon cou se serre et je comprends qu'il est inutile de résister : ils ne plaisantent pas. Néanmoins je leur donne du fil à retorde et quelques uns de mes coups font mouche à entendre leurs grognements et autres cris de douleurs. La lutte est brève et je me retrouve finalement agenouillée le cou et les poignets fermement enserrés dans le carcan. Mes cheveux sont tirés en arrière en noués derrière le carcan, m'obligeant à garder la tête levée, la nuque presque brisée contre le bois. Je tente de me libérer mais mes poignets sont comme écrasés dans les encoches minuscules. De plus celles-ci sont garnies de pointes et mes mouvements ne suffisent qu'à me blesser.

– Tu fais moins la maligne maintenant sorcière, maintenant regarde ce que l'on te réserve, me dit le garde qui semble être le chef en me présentant deux longues barres triangulaires. Nous allons placer ceci sous tes tibias. Cela te donnera matière à réfléchir.

Deux gardes soulèvent mes jambes tandis que les autres placent les deux barres dans les encoches prévues à cet effet. Puis ils me laissent tomber à genoux, la douleur au niveau de mes tibias qui heurtent le sommet des prismes est presque intolérable et je veux me redresser mais les gardes agrippent mes mollets pour les plaquer sur les prismes tandis que mes chevilles largement écartées sont ligotées au moyen de courroies fixées au sol et qui maintiennent mes pieds au sol en totale extension, leur plante totalement dévoilée. Cette dernière contrainte accentue encore la pression au niveau de mes tibias. Sans le bâillon je hurlerais, mais celui-ci absorbe tous mes cris et seul un filet de bave en sort.

– Te voilà maintenant en position, dit le soldat en m'assenant une forte gifle. Tu as blessé quatre de mes hommes et tu paieras pour cela, mais pour l'heure nous allons te laisser à la vindicte populaire. Héraut, fais ton travail.

Je suis à genoux, les jambes largement écartées et obligée de me tenir les cuisses à angle droit en équilibre sur les prismes douloureux placés sous mes tibias, les bras en croix et les poignets écrasés par le pilori, la tête face au public à cause de mes cheveux liés à celui-là.

***

Chapitre 6 – Le pilori.

– Oyez, oyez, par ordre de l'Inquisiteur, cette sorcière a été mise au pilori. Elle restera ainsi jusqu'aux vêpres et je vous annoncerai alors la sentence. A vous de l'humilier encore davantage en lui lançant des fruits pourris, des œufs. La corbeille est vendue 1 écu. Vous pourrez lancer vos projectiles pendant une minute. Vous pourrez aussi la châtiez sur les seules parties visibles de son corps, et sans la mutiler 1 écu par minute. Les instruments du bourreau sont à votre disposition ! Gentes damoiselles et gentils damoiseaux, cette sorcière est à vous, mais que personne ne s'avise de toucher à son visage ni de lui enlever son bâillon : elle pourrait alors vous lancer de terribles malédictions. Et ainsi vous pourrez la tourmenter sans vous laisser attendrir par ses cris de pitié. A vos escarcelles et à vos bourses ! Que cette sorcière se souvienne que le Diable n'a pas sa place chez nous !

Je n'en crois pas mes oreilles. Moi qui pensais qu'il ne s'agissait que de scènes reconstituées. Ici la reconstitution est poussée à l'extrême et les souffrances que je ressens sont bien réelles et j'avoue avoir très peur de ce qui m'attend suite aux paroles du héraut. Je me rassure cependant en me disant que mis à part mes jambes quasiment totalement dévoilées et mes bras, les autres parties de mon corps sont protégées, mais c'était sans compter l'imagination d'une foule sadique et avide de souffrance, feinte ou réelle.

Bientôt des projectiles en tous genres viennent s'écraser sur mon visage. Heureusement la foule est maintenue à distance respectable et les lanceurs pas très bons viseurs. Pour autant j'ai rapidement le visage dégoulinant.

La première personne à se présenter pour me tourmenter est un homme d'une cinquantaine d'année fortement charpenté et qui demande au héraut s'il est possible de se procurer des sangles. Celui-ci lui désigne les instruments du bourreau. Il choisit alors de fortes sangles et entreprend de m'écarter plus encore les jambes en voulant lier mes genoux aux montants du pilori. Passant une première sangle au bas de mes cuisses, il utilise la sangle comme une ceinture pour m'écarter les jambes autant qu'il est possible. Il fixe alors les sangles au plus bas des montants pour bien maintenir mes tibias sur les prismes qui me font si cruellement souffrir. Le héraut lui demande 2 écus supplémentaires car l'opération a duré plus de temps que prévu. Celui-ci paie sans contestation et rajoute même un écu pour le spectacle que j'offre désormais. En effet, les cuises largement écartées, ma robe fendue dévoile maintenant la totalité de mes jambes. Heureusement sa longue pointe cache toujours mon intimité même si je vois certains spectateurs se pencher pour tenter d'en voir plus.

Les jets de projectiles reprennent de plus belle, tandis que ma position se fait de plus en plus inconfortable et douloureuse.

La deuxième personne à monter est une jeune touriste au visage angélique. Je tente de me détendre pensant qu'une telle personne ne me fera pas de mal, mal m'en a pris. Sous des dehors doux et innocents se cache bien souvent la pire méchanceté. La jeune femme prend une longue baguette dont elle teste la souplesse en la faisant siffler dans l'air devant mon visage.

– Pas sur le visage, mademoiselle, lui dit alors le héraut.
– Je sais, répondit-elle en passant derrière moi. Je vous donne 6 écus, mais annoncez-moi chaque minute écoulée s'il vous plait.
– Cela sera fait comme vous dites, gente damoiselle, lui répondit le héraut lui aussi intrigué par tant d'assurance.

Se plaçant à côté de moi, elle lève le bras et me regarde dans les yeux en abattant sa baguette de toutes ses forces sur ma cuisse droite. Je me crispe et me tends dans une tentative vaine pour échapper à la douleur tandis que son bras s'arme de nouveau pour venir me zébrer tout aussi fortement. Elle me fouette lentement, mais elle y met toutes ses forces et son visage s'anime d'un cruel rictus à chaque impact tandis que je cherche à me débattre, à crier malgré le bâillon qui absorbe tous mes cris de souffrance.

– Une minute s'est écoulée, gente damoiselle, dit le héraut.
– Je vous remercie, lui répond-elle en se décalant pour infliger le même cruel traitement à mon autre cuisse.

Si l'effet de surprise n'est plus là, la douleur provoquée à chaque zébrure est toujours aussi forte et je tente toujours de me débattre, meurtrissant mes poignets et mon cou, les jambes agitées de tremblements qui irradient d'une cruelle souffrance au niveau de mes tibias.

– Une autre minute

Et sous les applaudissements, elle entreprend de me cingler sévèrement le mollet droit. Elle frappe lentement, mais de toutes ses forces et malgré mes liens, je tente en vain de me soustraire à ce terrible supplice. J'agite ma tête en tirant sur mes cheveux, blesse mes poignets sur les pointes, et tente sans succès de libérer ma jambe droite, blessant encore plus cruellement mon tibia sur les arrêtes de bois. Jamais encore je n'ai ressenti une telle douleur. Ma vue se brouille et des larmes inondent mon visage tandis que je tente de hurler en vain ma souffrance.

– Une minute gente damoiselle, dit tranquillement le héraut qui semble sous le charme.

Elle change de jambe et le supplice reprend de plus belle sur mon mollet gauche. Les spectateurs se sont tus et seuls résonnent les sifflements et claquements de la baguette ainsi que les grincements du pilori à chaque fois qu'elle me frappe et que j'essaie de me soustraire à la douleur.

– Une autre minute s'est écoulée, lui rappelle le héraut qui s'est rapproché pour mieux voir la suite des évènements.

Celle-ci ne se fait pas attendre. C'est la plante de mon pied droit qui subit le même traitement. Avec mes chevilles solidement fixées au plancher, les pieds bien à plat, je n'ai aucun moyen d'échapper à ce terrible supplice. Le visage noyé de larmes je suffoque dans mon bâillon. Mais la baguette continue à me cingler cruellement la plante du pied. Alors que la douleur me submerge, je me souviens du nom de terrible supplice originaire de Turquie et plutôt réservé aux femmes : falaka.

– Dernière minute.

Mon pied gauche reçoit le même traitement. Avant de quitter l'estrade sous les applaudissements d'un public conquis par tant de cruauté, elle vient se placer devant moi pour me caresser doucement le visage et me chuchoter à l'oreille.

– Vous êtes très belle ainsi. J'aimerais être à votre place, soyez-en sûre.

Comment imaginer qu'une telle créature ait pu me faire autant souffrir. Du coin de l'œil je la suis rejoindre un groupe de jeunes femmes qui maintenant me lancent leurs projectiles.

D'autres spectateurs se présentent, mais malgré leur imagination, aucun n'arrive à me faire souffrir comme elle. Néanmoins je vis un véritable calvaire notamment lorsqu'une forte femme vient placer de lourds sac de sable sur mes jambes afin d'accentuer encore la pression sur mes tibias. D'autres se risquent aussi à me fouetter les cuisses, les bras et je tressaute dans mes liens. Puis le public se lasse, les projectiles se font moins nombreux. C'est alors que les cloches sonnent, annonçant les vêpres et le connétable arrive sur la place.

***





Chapitre 7 – La sentence.

– Oyez ! Oyez ! Cette femme est accusée de sorcellerie. L'Inquisiteur a trouvé sur elle certaines marques du Démon. Ses ongles, ses orteils sont peints de rouge, elle est fardée. Enfin, selon l'Inquisiteur, son corps possède la queue du Diable. De plus, elle a tenté de fuir et a blessé quatre des soldats venus la conduire au pilori. Néanmoins l'Inquisiteur a remarqué qu'elle avait résipiscence et qu'elle souhaite faire preuve de repentance. Pour avoir blessé quatre gardes, elle subira quarante coups de fouet et expier sa faute, elle en subira soixante de plus. Elle sera marquée au fer rouge sur l'épaule gauche des lettres D pour Démon et S pour Sorcière. Enfin, elle devra prouver sa totale reddition en portant son carcan lesté de poids dans les ruelles du village pour le quitter à tout jamais.

Une salve d'applaudissements retentit à la lecture de cette sentence et la foule se met à scander en cœur et avec un bel enthousiasme :

– Le fouet ! Le fouet ! Le fouet !

***

Chapitre 8 – La flagellation.

Je vois alors apparaître une brute épaisse qui fend la foule pourtant dense avec une étonnante facilité. Il porte un masque de cuir noir et grimpe prestement sur l'estrade sous les ovations. C'est le bourreau.

– Bourreau, fais ton devoir, dit le connétable, et toi héraut, compte bien les coups.

Le bourreau s'approche de moi, se penche.

– Je vois que tu me simplifies le travail, dit-il en tirant sur le dos de ma robe qui ne tient que grâce à quelques scratchs.

Il dégrafe mon soutien-gorge et mon dos est alors rapidement mis à nu. Passant devant moi, il me présente un fouet constitué d'un manche et de plusieurs lanières de cordes garnies de nœud.

– Tu subiras les quarante premiers coups avec celui-là, me dit-il. C'est mon préféré, le chat à neuf queues, fabriqué selon les usages de l'époque avec des cordes en chanvre.

Puis passant derrière moi, il lance la lanière en travers de mon dos. Ce premier coup me fait me raidir, le héraut a à peine le temps de compter qu'un deuxième coup, lancé à revers me fait bondir dans mes liens. Immédiatement un troisième coup claque sur mes omoplates. Le quatrième coup est identique mais envoyé à revers. Et c'est ainsi que le bourreau continue à m'infliger son supplice, lançant son bras armé de lanières sur mon dos, dans un sens puis dans l'autre.
Je perds rapidement le compte des coups et n'entends même plus la voix du héraut, ni même la foule qui compte avec lui. La douleur intolérable me fait me tordre sur le pilori au mépris des prismes sous mes jambes. Le fouet, mes mouvements ont fait que ma robe pend maintenant devant moi et les extrémités des lanières viennent désormais cingler mes flancs, mes aisselles, provoquant de nouvelles souffrances pires que les précédentes. Et mes cris, inhumains à mes oreilles, parviennent même à se frayer un chemin au travers du bâillon pour la plus grande joie des spectateurs. Je dois offrir un spectacle réjouissant à tenter de me soustraire à cette cruelle flagellation. Néanmoins, les forces me manquent, seule compte cette terrible douleur qui claque régulièrement sur mon dos, me faisant tressaillir. Puis tout s'arrête. La foule se tient muette. Puis elle explose en applaudissements et autres cris tandis que de nouveaux projectiles fusent en direction de mon visage.

– Veux-tu voir mon œuvre, me demande le bourreau en se plaçant devant moi et il me présente un miroir dans lequel je peux voir mon dos, rouge, parcouru de zébrures violettes, d'autres noires, mais pas de sang comme j'aurais pu le croire.
– Non, tu ne saignes pas, pas encore, ajoute-t-il en enlevant la gace.
– Tu vas maintenant goûter à ce jouet-là, m'annonce-t-il en me présentant un fouet à la longue et fine lanière de cuir tressé. Celui-ci est conçu pour couper et pour marquer, et son extrémité est lestée de plomb comme tu le ...
– Bourreau ! l'interrompt le héraut, es-tu prêt à remplir de nouveau ton office ?
– Oui, répond tranquillement le bourreau en se plaçant derrière moi.

Le premier coup vient claquer contre mes omoplates et j'ai l'impression d'avoir le dos déchiré d'un coup d'épée. Dans ma vaine tentative pour échapper à la douleur, je sens mes poignets labourer les encoches du pilori. J'entends à peine le héraut décompter ce premier coup que le second, envoyé à l'opposé, me fait me tendre dans mes liens à m'en faire craquer les articulations. Le troisième coup me prend plus bas et l'extrémité de la lanière vient claquer juste mon aisselle droite, déclenchant une vague de souffrance jusqu'alors méconnue. Mais ce n'est que le début, car chaque coup procure de nouvelles douleurs et je me crispe à en devenir hystérique. Le bourreau me fouette tranquillement mais fortement, lançant son bras dans un sens puis dans l'autre, sachant pertinemment où envoyer sa lanière pour provoquer de nouveaux supplices et ne fouettant jamais au même endroit afin de me zébrer en totalité.

Au vingtième coup, la foule se met à hurler lorsque quelques gouttelettes de sang s'échappant de la lanière viennent l'éclabousser. Certains applaudissent, mais j'en vois d'autres, dans un espèce de brouillard, qui joignent les mains et se cachent le visage pour échapper à la vision d'horreur que je dois représenter. Le bourreau doit s'en rendre compte car il s'arrête et le héraut prend la parole d'une voix forte.

– Oyez ! Oyez ! Cette femme que vous voyez là devant vous est une sorcière. Qui plus est, elle a agressé les soldats qui venaient l'amener devant vous. Ces soldats, guerriers de Dieu, elle a osé se rebiffer contre l'autorité divine et en a blessé quatre. Avouez que dix coups de fouet pour chaque homme, ce n'est pas cher payé !

Quelques cris fusent dans la foule qui se laisse gagner par l'hystérie générale et une immense clameur semble la soulever. Le héraut attend que l'assistance se calme avant de reprendre :
– Cette sorcière a demandé à expier ses fautes. Elle veut faire preuve de repentance et pour cela, l'Inquisiteur l'a condamnée à subir le supplice de la flagellation ainsi que le marquage au fer rouge. Il faut qu'elle subisse sa peine jusqu'à son terme pour que sa faute lui soit pardonnée. Pour le bien de son âme démoniaque, nous ne devons pas faire preuve de pitié, au contraire sa souffrance doit la ramener vers Dieu !

Il termine sa tirade sous les applaudissements et la foule réclame désormais au bourreau de me cingler sa pitié. Au premier, j'aperçois la jeune femme qui m'a cinglé les jambes sur le pilori. Elle applaudit à tout rompre, invectivant le bourreau pour qu'il remplisse son office. Celui-ci reprend son fouet et le lance contre mon dos sous les acclamations d'une foule totalement en délire.

Et la flagellation reprend de plus belle, accompagnée par une foule qui compte avec le héraut, demandant au bourreau de me fouetter plus fort. Les gouttelettes de sang volent maintenant en tous sens et les spectateurs en ont le visage et les habits constellés, mais cela semble ajouter encore à leur excitation et ils exultent à chaque nouvelle zébrure. La lanière cingle à tout va, mon dos, mes flancs, mes bras … Je suffoque dans mon bâillon, la vue brouillée par les larmes, agitée de sanglots.

Lorsque la flagellation s'arrête, la foule applaudit devant mon corps animé de spasmes et de convulsions. Je tremble, un râle rauque s'échappe du bâillon alors que la foule toujours plus nombreuse me lance des quolibets. Mon Dieu, comment peut-on être si cruel ? Mais peut-être croient-ils tout simplement avoir affaire à une simple reconstitution dont les effets spéciaux auraient atteint des sommets de perfection …

***

Chapitre 9 – Le marquage.

Agitée de soubresauts, je vois le bourreau se diriger vers un brasero et en retirer un fer rougeoyant qu'il fait passer devant mes yeux. Je vais donc être marquée comme du bétail. Tandis que le héraut reprend :

– Cette femme a expié une partie de sa faute, mais elle doit maintenant subir l'épreuve du fer rouge afin que Dieu puisse lui pardonner. Bourreau, fais ton office et que le fer lui soit appliqué pendant dix temps.

Je sens le bourreau s'approcher derrière mon dos et il applique fermement le fer sur mon épaule gauche déjà malmenée par le fouet. J'entends le fer siffler sur ma peau et ma chair grésiller tandis que la foule amassée devant moi compte lentement avec le héraut.

– Un ! Deux ! Trois ! Quatre ! Cinq ! Six ! Sept ! Huit ! Neuf ! Dix !

Je cherche à me soustraire à la douleur atroce, mais en dehors du fait que je suis fermement attachée au pilori, le bourreau m'y maintiens d'une poigne ferme et je ne peux que trembler sous la douleur qui me submerge tandis que la foule applaudit à tout rompre comme si le bourreau avait accompli un exploit.

Il passe devant moi, me montrant le fer maintenant noirci et retourne prendre le second dans le braséro. Il me semble encore plus rouge que le précédent, et sa forme représente un S parfait. Il se place de nouveau derrière moi et appuie le fer à côté de la marque précédente. La foule hurle ses encouragement tandis que je me tends, cherchant à rompre mes liens, mais rien n'y fait et durant dix longues secondes, je ne peux que subir, impuissante, le morsure du fer rouge sur ma peau couverte d'une sueur qui fait crépiter et siffler le métal.

Finalement, le bourreau retire l'horrible objet pour me le présenter de nouveau, noirci, ayant perdu de son éclat en marques indélébiles incrustées au plus profond de ma chair.

***

Chapitre 10 – Le carcan

– Oyez ! Oyez ! hurle le héraut, cette femme a maintenant purgé sa peine. Il lui reste à faire preuve de repentance en portant son carcan lesté de 60 livres de pierres à chaque extrémité au-delà des enceintes du village.

Pendant que le héraut harangue la foule qui l'écoute avec enthousiasme et attention, le bourreau entreprend de libérer les liens qui entravent mes jambes, mais je suis incapable de les bouger. Lorsqu'il détache les vis qui maintiennent le carcan aux montants du pilori, je m'effondre, tête en avant, incapable de me redresser ; le carcan planté dans le sol, la croupe relevée et offerte, les jambes toujours largement écartées, j'offre un spectacle de choix. Mais a priori, le bourreau n'en a que faire et à l'aide de son fouet, il cingle mes fesses, m'obligeant à me redresser douloureusement, et par quelques coups cruels et bien placés, il me fait avancer à genoux jusqu'au centre de la place. Deux soldats arrivent alors, portant chacun un lourd panier rempli de pierres qu'ils accrochent de part et d'autre du carcan et le bourreau, usant de son fouet, m'ordonne de me lever. Ce que je parviens à faire dans un ultime effort qui me laisse pantelante. Je tremble et souffre atrocement. Un soubresaut sur la corde à mon cou m'oblige à avancer en titubant sous les huées de la foule et certaines personnes armées de baguettes, de cordes ou autres ceintures, n'hésitent pas à me cingler pour me faire avancer, mais ne parviennent qu'à rendre ma démarche maladroite, d'autant plus que la tête toujours basculée en arrière m'oblige à me courber pour voir où je vais et le poids du carcan finit par me faire chuter. C'est à genoux que je continue ma progression sous les coups d'une assemblée rendue hystérique à la vue de la pauvre et pathétique créature que je suis. Et c'est ainsi, à genoux, courbée par le poids du carcan et des lourds paniers qui raclent par terre, que je finis par atteindre les limites de la ville. Quelques derniers coups de fouet me projettent à l'extérieur alors que les portes se referment derrière moi. Agitée de sanglots, je reste prostrée, à genoux, le carcan comme planté dans la terre … Mon cauchemar a enfin pris fin.

***

Chapitre 11 – Libération ?

J'entends des pas qui approchent ainsi que des voix.

– Tenez, la voilà, elle ne semble pas très en forme, dit une voix masculine avec un rire. Tout a été fait comme convenu, et nous avons même rajouté les petites choses que vous nous avez demandées. En tous cas, elle nous a offert un spectacle fantastique et grâce à elle nos gains ont quasiment doublé. Et malgré un moment de doute, tous les spectateurs ont cru à un magnifique jeu de scène.

L'homme continue de parler et une magnifique paire de bottes noires à hauts talons vient se placer devant moi. Je n'ai pas la force de relever les yeux et je sens que l'on se penche sur mon dos.

– J'espère que vous êtes satisfaite, demande l'homme avec un ton teinté d'inquiétude.

Une main fraiche se pose sur mon épaule, près des marques au fer rouge qu'un doigt léger effleure avec légèreté me faisant tressaillir, tandis qu'une voix bien connue me susurre à l'oreille :

– J'espère que ça t'a plu ? De mon côté, je suis ravie, tu portes désormais mes marques. Tu es à moi et je suis ta Déesse.


Et oui, c'est bien ainsi que je l'appelle. Elle est ma Déesse, je suis son esclave. Désormais et jusqu'à la fin des jours, mon épaule sera là pour témoigner de cette appartenance, ma chair ornée au fer rouge des lettres DS.

Elle se redresse et s'adresse à l'homme qui se tient derrière moi.

– Je suis tout à fait satisfaite. Ces marques sont splendides, mais avez-vous ses chaussures ? demande-t-elle.
– Bien sur. Gardes ! crie-t-il.

Des pas accourent aussitôt.

– Détachez ses cheveux, les paniers. Redressez-là et passez-lui ses chausses.

Un garde se penche pour tenter de délier mes cheveux, mais n'y parvenant pas, il sort une dague et coupe purement et simplement ma chevelure. Puis deux autres me mettent debout sans ménagement. On me lève une jambe pour glisser un sabot à mon pied droit. Mais à peine ai-je posé le pied à terre que je ressens une douleur intense sous le talon.

– Fais attention, me dit la voix vénérée, il y a des clous sous tes talons, tu vas devoir rester sur la pointe des pieds.

Maintenue par les gardes, on me passe l'autre sabot et me voilà en équilibre instable sur la pointe des pieds, dans l'impossibilité de m'appuyer sur les talons.

– Ta dernière épreuve, me dit-elle. Tu vas me porter jusqu'à la voiture et ton calvaire sera fini, enfin pour un temps … ajoute-t-elle dans un sourire. Gardes ! S'il vous plait …

Et les gardes la porte pour l'asseoir sur mon carcan. On lui donne une cravache, elle m'en donne un petit coup.

– En avant esclave ! En route pour de nouvelles aventures …

***

Epilogue.

Arrivée à la voiture par je ne sais quel tour de force et à bout de force, je m'effondre, agitée de sanglots, tandis que ma Déesse, plus compatissante, entreprend de me délivrer. Je l'entends râler tandis qu'elle s'efforce de dénouer la bâillon qui m'étouffe.

– Ne bouge pas, me dit-elle en cherchant dans son sac à main.

Et comment pourrais-je bouger ? Alors que je sanglote sans pouvoir m'arrêter, le corps vidé de toutes ses forces, submergé de douleur mais aussi du bonheur de savoir que mon supplice est maintenant terminé. Elle ouvre la porte de la voiture, revient armée d'une lampe électrique et d'un couteau suisse. Elle tranche rapidement les liens et ma bouche retrouve sa liberté pour aspirer l'air. Mes sanglots déchirent l'air et je ne peux pas parler. Elle me regarde fixement, stupéfaite.

– Mais qu'as-tu dans la bouche ? demande-t-elle en attrapant ma langue. Elle enlève la pince en forme de bille et la contemple un instant. Il faudra que tu me racontes, mais plus tard.

Elle s'active sur les vis et boulons du carcan et à force d'insister finit par m'en libérer. Elle me prend dans ses bras et me berce doucement.

– Monte t'allonger à l'arrière de la voiture. On va rentrer, je vais te soigner. Mais tu seras toujours mon esclave et je compte sur toi pour faire un joli récit de ce qui t'est arrivé aujourd'hui. Je veux tout savoir.

Mais avant toute chose, je relève ma robe, dégrafe mon soutien-gorge et lui désigne les pinces qui ornent mes tétons.

– Tu veux ? demande-t-elle doucement.

Je ferme les yeux et elle enlève d'un coup sec les deux pinces. Je hurle une dernière fois et me précipite dans la voiture pour m'y cacher et y pleurer à mon aise, le corps perclus de souffrances infâmes
mais mon âme
pourtant
se pâme ...

Le 13 février
Julie du Clos
il y a 11 ans

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