Promenade au bord du gouffre des délices

Compte anonymisé
Promenade au bord du gouffre des délices

Comme à mon habitude, j'occupais l'espace "Cam" du chat de fessestivités pour tenter de rompre l'ennui de cette journée de récupération, et comme d'habitude j'étais fort prude mais quelque peu joueuse.

J'étais vêtue d'un top bleu orné d'une fleur ainsi que d'une longue jupe. Comme on m'avait enseigné à le faire, j'étais assise à même mon fauteuil, sans que mes fesses ne touchent ma jupe. Je me regardais dans la cam et échangeais avec ceux qui étaient présents.

Ma main se promenait sur mon épaule, et caressait la bretelle de mon haut, s'amusant à la faire tomber. La veille, une interview de Doc Attila et de Nurse Eva avait eu lieu. Pour annoncer la publication de l'interview, le Journaliste Fessestivités s'était connecté.

Journaliste Fessestivités se prévaut toujours de sa neutralité. Il entretient le mystère sur sa personne, et ne se présente ni comme Dominant, ni comme soumis, ni comme vanille. Plusieurs fois il m'a fait d'aimables compliments, et il m'a même proposé plusieurs fois une interview.

Cette après-midi là, alors que je jouais avec ma bretelle et la laissais glisser, jouant de mes charmes avec tous dont le Journaliste, peu avare de compliments concernant ma personne. Je dois dire que j'ai du mal à résister aux compliments, surtout quand ils viennent de mystérieux inconnus (et qui revendiquent ce statut !). Je jouais à faire tomber mes bretelles et à les remonter, un peu coquine mais pas de façon excessive. Le Journaliste s'amusait, du moins je le croyais, à me donner telle ou telle instruction quant à mon "effeuillage".

Puis cela a basculé. Le Journaliste, neutre par excellence de Fessestivités, a indiqué qu'il invitait tout le monde à passer au salon "BDSM discussions, échanges exhib". Je compris que c'était pour moi. Mon ventre se nouait un peu, mais l'excitation le disputait à l'inquiétude.

J'exposai mes seins dressés au vu de tous et me mis à les caresser du bout des doigts, en demandant d'abord d'un "Dois-je ?" plus rhétorique qu'interrogatif la permission de le faire. Je masquais et dévoilais successivement mes seins avec mes avant-bras, joueuse. Je titillais mes tétons du bout des doigts, du bout des ongles, mon excitation montait alors que je me montrais à un parfait inconnu à l'identité floue et mystérieuse, ainsi qu'à une audience faite quasi-exclusivement de soumis ou d'inconnus. Je n'osais avancer sans ses instructions, et je faisais tout pour qu'il m'indique la suite de ce que j'avais à faire. "Je ne suis qu'un instrument agité par le vent. Mais entre vos mains je puis vibrer". Je crois qu'il se prit au jeu. La foule disait "soufflons, soufflons", mais, sans offense, ils n'existaient pas.

Puis le Journaliste fit une remarque du type "ces seins seraient mieux s'ils étaient pincés". Je "déplorais", presque malicieusement l'absence de pinces. Peut-être que mon esprit cherchait à échapper à la dominance, au contrôle de cet inconnu. Mais il fut plus fort que mon inconscient. Il fut plus malin que mes plans retors pour lui échapper. "Le linge tient-il tout seul sur les étendoirs".

Je ne sus que répondre. Je lâchai un "Perspicace" et partis à la recherche de pinces à linge. Je n'en trouvais pas. J'utilise des pinces à linge comme porte-filtres sur les lumières, mais celles-ci sont rangées dans la voiture en général, et la voiture n'était pas là (du moins dans mon esprit). Pour autant je ne renonçai pas. J'étais comme hypnotisée, subjuguée, sous son contrôle. J'avais soif de me prêter au jeu et d'obéir à ses instructions. Je me souvins: j'avais des pinces, mais de celles qui sont faites pour serrer des éléments à coller en place. Leur force est bien plus grande que de simples pinces à linge. Làs, je m'en fichais, il fallait que j'aie des pinces, et bien voilà, j'en avais, et [i:2ph3oguc]Dieu vomit les tièdes[/i:2ph3oguc], il ne fallait donc pas que je sois tiède, pas à ce moment-là.

Je revins et présentai les pinces aux spectateurs. En mon for intérieur, les autres n'existaient pas, ne leur en déplaise. Il n'y avait que lui, le manipulateur, le musicien. Et moi je marchais au bord d'un gouffre profond, prise de vertige, et je n'espérais qu'une chose, c'est qu'il m'attirât au fond de lui et que je trébuche.

Je montrai les pinces à la cam, donc, derrière laquelle le mystérieux Journaliste me scrutait. J'osai encore un "dois-je", ne voulant m'exécuter que sous son contrôle le plus complet. Il sourit (du moins je l'imaginai souriant): "Faites, belle enfant, faites".

Je pinçai un téton, puis l'autre, avec ces puissantes pinces à ressort. D'abord stoïque, mon seuil de résistance à la douleur fut rapidement dépassé, et je sentis une chaleur monter en moi à mesure que j'étais observée par le Journaliste maître de ce jeu. Je grimaçais. Il m'incita à caresser le haut de mon corps. "N'oubliez pas le ventre", dit-il. Je m'exécutai du mieux que je pouvais, non pour mon plaisir corporel, mais pour lui obéir.

Les pinces étaient très dures, et il manquait un mors d'un côté de l'une d'entre elle, ce qui faisait que le plastique s'enfonçait dans mon téton. J'essayais de tenir du mieux que je peux, et je me caressais. Mon souffle se fit plus rapide, plus intense, plus dense. Je me sentais presque défaillir, ma vision se troublait. Je trouvais la force de poser mes mains sur le clavier et de demander "Puis-je réajuster les pinces ?" Il s'agissait plutôt d'apporter un soulagement même très bref à mes tétons pour trouver un peu de répit. Il me permit de les réajuster, je le fis instantanément.

Le relâchement de la pression m'apporta un grand soulagement, bien qu'il fut bref. Je m'appliquai à respecter la permission et à réajuster les pinces. J'ajustai donc l'orientation des pinces pour que des parties non encore marquées de mes tétons se retrouvent enserrées dans les crocs. Je repris le rite de titillage des pinces et de caresse du haut du corps, mon top bleu maintenant complètement descendu, alternant entre douleur physique intense et plaisir mental encore plus intense, jusqu'à ce que les deux se confondent et s'unissent en moi.

Vêtue seulement de mes lunettes, d'un collier et d'une jupe longue, assise sur mon fauteuil de bureau, exposée, j'étais en dépendance vis à vis de ce bienveillant séducteur inconnu, de cet homme qui fait du mystère un art de vivre. Mon corps avait atteint ses limites de support de la douleur, j'étais toute proche de l'orgasme, ma respiration était intense, ma vue troublée, mes sens en émois, et je tremblais. Mes tétons étaient marqués sur tout leur pourtour, le lait coulait de mes seins à chaque pincée. Je crois qu'on peut dire que j'étais complètement dépendante à ses ordres.

Il perçut mes limites, visiblement, et me voyant presqu'en larmes, poussant des cris intenses, le visage pour ainsi dire effrayé par ce que je ressentais, il m'autorisa (car c'est pour moi le mot, la soumise que je suis avait basculé sous son contrôle) à "passer sous la ceinture". J'ôtai les pinces avec un grand soulagement.

Voyant mon hésitation à descendre, il m'indiqua "Allez donc chercher un jouet pour vous combler". J'allai chercher un gode, rose, en plastique assez souple et transparent, ainsi qu'un peu de gel. Je suis très pudique en temps normal, j'hésitai donc à insérer l'objet dans mon anus devant tout le monde, mais le Journaliste m'encouraga, et je m'exécutai. D'abord, je mis un peu de gel, puis j'enfonçai l'objet un peu trop brusquement à l'intérieur de mon orifice. Je ressentis une douleur piquante et je me pris même à craindre que ma fissure anale ne se soit réouverte. Mais je persévérai, convaincue que mon obéissance serait source d'une plus grande satisfaction pour le Musicien qui jouait avec mon esprit, et que ma faiblesse (déjà expérimentée avec les pinces) serait une déception pour lui.

Mes fesses s'accomodaient rapidement de l'engin, et je me mis même à prendre du plaisir. Je sentis l'humidité qui commençait à mouiller ma jupe, mais je continuais, jambes posées sur le bureau face à la cam, les fesses possédées par l'engin, à me donner du plaisir, sous les encouragements du Journaliste. Il me dit que ce moment était à moi, et que c'était à moi seule que je devais penser. Je me donnai du plaisir, puis, trempée et épanouie, j'allai ranger l'instrument puis revenai vers l'écran sur lequel les instructions de celui qui m'avait tant fait vibrer. Je lui demandai la permission de m'asseoir, puis celle de me rhabiller. Il m'y autorisa, sans quoi je ne pense pas que j'aurais été en mesure de le faire.

Et sous son regard bienveillant, je puis retourner au salon "Accueil et présentation"... avec son autorisation. Je me mis à citer Ruy Blas :
[i:2ph3oguc]Devant cet homme-là je ne suis qu'une femme. –
Dans mes rêves, la nuit, je rencontre en chemin
Cet effrayant démon qui me baise la main ;
Je vois luire son oeil d'où rayonne la haine ;
Et, comme un noir poison qui va de veine en veine,
Souvent, jusqu'à mon coeur qui semble se glacer,
Je sens en longs frissons courir son froid baiser !
[/i:2ph3oguc]
il y a 11 ans

...Un moment d'une rare intensité et d'une grande beauté...merci encore Chloé de Lys...
il y a 11 ans

Compte anonymisé
Bonjour Chloé,

Emouvant récit que j'ai eu du plaisir à lire.

Je n'ai pas assisté à cette domination par cam interposée, mais votre écrit remplace largement la vue tant le scénario et le ressenti sont admirablement décrits.

N'hésitez pas à publier un nouveau récit si Journaliste récidive :)

Amicales salutations aux soumis(es) et mes respects aux Maîtresses et Maîtres
il y a 11 ans

Merci pour ce récit Chloé.
Non seulement joueuse et coquine, vous êtes d'une plume raffinée, un Laclos des temps modernes :)
il y a 11 ans

Compte anonymisé
Bravo Délicieuse enfant,
En ces termes choyés et ces mots subtilement sélectionnés, je nous retrouve lors de cet instant privilégié.
Tu as un don particulier pour manier la langue de Molière avec soins.
Je ne peux qu'être fier de toi et je t'encourage a poursuivre.
il y a 11 ans

Compte anonymisé
Donc un "journaliste de terrain" , un espèce "d'envoyé spécial" des places chaudes de ce monde ;)
il y a 11 ans

Délicieux, le mot est bien choisi
il y a 11 ans

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