Surprise dans un selfbondage punitif

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il y a 8 ans

Cela faisait des années que je n'avais plus mis les pieds dans mon pays. Je dois dire que rien de très précieux ne m'y attendait, du moins c'est ce que je me disais… Sans avoir fait de fugue, j'avais néanmoins quitté le giron familial assez jeune, m'installant d'abord avec quelques amis colocs aux abords de l'institution d'enseignement qui avait daigné m'accepter ; toutefois, le système et moi n'avions guère d'affinité et j'ai saisis la première occasion de m'en éloigner.

Je suis parti bourlinguer en Europe de long en large, vivant de petits expédients et passant d'une auberge de jeunesse à l'autre, au gré du vent. Puis j'ai rencontré un copain maghrébin qui m'a invité à visiter le désert et j'y suis resté un bout de temps, finissant par ressembler aux bédouins qui m'avaient accueilli parmi eux. Je suis demeuré presque hors du temps pendant plus d'un an, suivant les caravanes d'un oasis à l'autre.

Cela devait bien faire cinq ans que j'avais déserté ma famille quand je me suis installé plus au sud en Afrique où on m'a engagé parce que je parlais à la fois français et anglais et que mon expérience du négoce, apprise sur le tas auprès des bédouins, rehaussait à mon avantage. Moi qui n'avait pourtant pas terminé mes études, je me retrouvais à la tête d'une petite équipe engagée dans diverses tractations plus ou moins avouables. Je jouissais même d'un bureau fermé et après quelques mois de fructueux commerce, j'eus même droit à un ordinateur branché sur Internet car cela s'avérait la méthode la plus appropriée pour rejoindre nos contacts disséminés de par le monde.

Je ne peux pas dire que je travaillais très fort et j'avais passablement de temps à moi, aussi ai-je pris l'habitude de fréquenter des sites de bavardage en ligne que je choisissais tantôt du côté francophone, tantôt anglophone. Mes temps privilégiés affectés à cette activité se passaient surtout après minuit car plusieurs de nos contacts habitaient l'Amérique du Nord et se branchaient en soirée.

Après une période d'intenses trafic, je me suis retrouvé en période creuse, passant de plus en plus de temps à bavarder, le travail se faisant plutôt rare et c'est au cours d'une de ces sessions que j'assistai à l'arrivée d'une femme, Québécoise comme moi, qui avait choisi le pseudonyme de «Claire» ; cela me fit rire car ma jeune sœur se prénommait ainsi et je pris sur moi de la baratiner un peu. Au gré des messages, je fus fort étonné de constater qu'elle recherchait son frère disparu depuis plus de cinq ans car ses parents étaient fort tristes de son absence et craignaient de ne plus le revoir avant leur mort car ils étaient tous deux presque paralysés suite à un accident de voiture. Son père était devenu quadra-plégique et sa mère ne pouvait plus se servir que de ses mains, passant ses longs jours en fauteuil roulant.

Quelques nuits plus tard, je revis le pseudonyme de «Claire» au tableau des branchés du même site de bavardage et je lui ai refait signe, entamant la conversation en m'enquérant du succès de ses recherches. Évidemment, elle était toujours sans nouvelle de la part de son frère. C'est alors qu'elle m'apprit que son frère se prénommait «Antoine», ce qui me fit débattre le cœur car c'est aussi mon prénom. Se pouvait-il que ce soit vraiment ma sœur cadette à l'autre bout ? Il me fallait en être certain, mais je n'allais pas lui révéler ce détail, de peur de lui causer un choc encore plus grand. Je m'enquis plutôt du prénom de sa mère qui se révéla être «Antoinette», ce qui m'acheva définitivement car, bien sûr, c'était aussi celui de la mienne. Je prétextai un rendez-vous urgent pour prendre congé d'elle, rompis le contact et me mis à réfléchir.

Mes relations avec ma sœur, sans être cordiales, n'avaient jamais été très bonnes. Plus jeune que moi de quatre ans, elle n'était qu'adolescente quand j'ai rompu le contact avec ma famille et les souvenirs que j'avais d'elle étaient ceux d'une fille espiègle et colérique. Sans doute avait-elle changé, mais était-ce pour le mieux ou le pire ? Peut-être m'en voulait-elle de mon absence et cherchait- elle d'une quelconque façon à se venger pour toute la responsabilité qui lui avait incombée suite à l'accident de nos parents. Mais que pouvais-je faire maintenant ?

Je décidai de me reconnecter une heure plus tard, mais sous un pseudonyme différent et je nouai contact avec Claire, lui laissant entendre que j'avais eu vent de ses recherches par l'entremise de quelqu'un d'autre. Comme elle cherchait activement, elle ne fit pas le lien avec moi, imaginant que l'un de ses contacts pouvait très bien avoir relayé sa demande.

Sous cette nouvelle identité, je lui fis part que je connaissais quelqu'un s'appelant Antoine qui pouvait correspondre à son frère. Puisque je connaissais tout de nous, je pouvais sciemment orienter le sens de la discussion, cherchant à comprendre les motivations profondes qui la poussaient à me retracer. J'appris ainsi que ma mère voulait m'écrire une lettre pour me convaincre de rentrer. Je lui donnai une adresse où elle pourrait me la faire parvenir, me faisant passer pour un collègue de travail.

Je dus patienter deux longues semaines pour recevoir une missive par courrier aérien, notre localisation étant un peu en-dehors des circuits courants de la poste. L'enveloppe portait bien le timbre aux couleurs canadiens ornés du profil d'Elizabeth II, témoignant de son origine.

Mon nom s'étalait bien sur le dessus, tracé d'une main un peu tremblotante, me semblait-il. Ne pouvant rien faire d'autre, j'ouvris l'enveloppe en faisant sauter le cachet arrière et j'en extirpai un simple feuillet plié en deux où je reconnus tant bien que mal l'écriture de ma mère :

«Mon cher fils, quelle joie ce fut pour nous d'apprendre que les efforts de Claire ont été enfin couronnés de succès ! Il y a si longtemps que tu nous a quittés pour partir à l'aventure sans jamais nous donner signe de vie. Ton père et moi avons souvent craint qu'il ne te soit arrivé malheur, mais Claire n'a jamais cessé de nous promettre qu'elle te retrouverait. Tu sais maintenant que nous sommes invalides suite à ce terrible accident dont Claire t'a parlé et j'espère que tu daigneras oublier les différents que nous avons pu avoir jadis. Nous ne souhaitons qu'une seule chose, c'est de pouvoir te revoir bientôt et te serrer dans nos bras! Nous t'aimons!

Maman»

Malgré les sentiments qui m'étreignaient, je ne me voyais pas encore abandonner mes activités lucratives en Afrique car comment pourrais- je me constituer une vie confortable au Québec avec le peu d'instruction que j'avais ? Je répondis tout de même à cette lettre, demeurant évasif sur les possibilités d'un retour prochain, prétextant un boulot faussement accaparant et des moyens financiers limités.

Elle ne se considéra pas battue et elle récidiva avec plusieurs autres lettres auxquelles je répondais avec de moins en moins de vigueur. Claire se mit de la partie également, utilisant à son insu les pseudonymes qui étaient miens pour liguer ses inconnus aux intérêts familiaux. Tout ceci dura quelques mois, puis des événements apparemment sans lien avec nous se chargèrent de régler le problème. Il y eut un putch militaire qui jeta bas le gouvernement local pour le remplacer par un état policier inquisiteur et qui s'intéressa rapidement à nos activités illicites.

J'eus la chance de pouvoir échapper à une perquisition inopinée, puis je m'éclipsai loin de la ville grâce à un service de passeurs clandestins, gagnai le pays voisin, puis je tentai sans succès de rejoindre ma mère au téléphone. Le numéro que nous avions toujours conservé ne répondait plus et je dus me rabattre sur Internet, à nouveau. Je dus patienter deux longues soirées pour, par l'intermédiaire de l'unique café Internet de la capitale, parvenir à rejoindre Claire sur son site de bavardage habituel. Elle s'inquiétait de mon silence depuis la révolution véhiculée par tous les services de nouvelles du monde entier et elle me suppliait de rentrer au Québec.

Ayant épuisé tous mes arguments, possédant tout juste assez d'argent pour m'acheter un billet d'avion pour Paris, je finis par accepter. Je quittai donc l'Afrique pour la première fois en trois ans, faisant un ricochet par la France où Claire put m'envoyer des fonds pour poursuivre mon voyage.

Qu'allais-je découvrir en foulant le sol montréalais ? Mes parents habitant loin de la métropole, il incomberait à Claire de m'héberger quelques jours avant que je ne puisse les revoir. Sans me l'avouer j'appréhendais cette rencontre avec cette jeune sœur que je ne connaissais guère…

Chapitre 2

La première nuit

Comme je m'y attendais, c'est Claire qui m'accueillit à l'aéroport de Dorval par un petit matin gris car la plupart des vols économiques, les seuls que je pouvais me payer, arrivent souvent très tôt en début de journée en provenance de l'Europe.

Claire avait bien sûr changé, mais pas au point où j'eus la moindre difficulté à la reconnaître. Elle portait toujours ses cheveux blonds aux épaules, un peu entremêlés. Ses yeux bleus avaient un regard triste, mais cela ne m'étonnait pas après ce qui s'était passé avec nos parents. Elle m'apparut vêtue d'un tee-shirt qui avait dû être blanc jadis, un blue jean délavé et des espadrilles trouées. Sans dire un mot, elle me fit signe de lui emboîter le pas, ce que je fis après avoir empoigné mon maigre baluchon.

Claire conduisait une petite Honda Civic nerveuse de main de maître, zigzagant entre les voitures sur l'autoroute qui nous séparait de Dorval.

Avec une économie de mots incroyable, elle m'apprit ce que je devais considérer comme l'essentiel. Nos parents habitaient toujours notre vieux village, mais dans une maison de retraite. Comme Claire travaillait pour joindre les deux bouts et que nous n'étions que mercredi, j'allais devoir patienter quelques jours pour qu'elle me conduise auprès d'eux. En accord avec ma mère, elle allait m'héberger et je dormirais sur le divan du salon.

Une heure plus tard, j'étais assis sur ce même divan et Claire s'en était allée travailler, me laissant le loisir d'explorer son univers à ma guise. L'estomac creux me conduisit tout d'abord à la petite cuisine et à son réfrigérateur. Je me suis confectionné un sandwich au jambon, saveur si lointaine dans ma tête, à cause de la prohibition porcine chez les musulmans que j'avais côtoyés pendant longtemps. J'ouvris une canette de bière pour me désaltérer, puis les mains pleines, je poursuivis mes déambulations exploratoires.

Le petit logement de Claire n'était pas très vaste. Outre la cuisine et le salon que j'avais déjà visités, il n'y avait plus que la salle de bain et une unique chambre. Je décidai d'attendre plus tard pour la salle de bain et j'optai pour la chambre, me demandant si je pourrais y glaner quelque chose d'intéressant. Sans beaucoup de surprise, je découvris un bureau où trônait l'ordinateur de Claire et un lit à une seule place. Je pus ainsi me convaincre qu'elle habitait seule. Sur les murs, je vis quelques posters de vedettes rock ainsi qu'une unique photographie encadrée de nos parents en des jours plus heureux ; je ne pus m'empêcher de la décrocher pour l'examiner de plus près, mais je ne pourrais esquisser la raison profonde de ce geste.

Mes habitudes de filous me portèrent ensuite vers la commode de Claire dont j'ouvris les tiroirs. Sans doute penserez-vous que j'espérais y découvrir un peu d'argent, aussi ne vous détromperai-je pas, mais mes recherches se révélèrent vaines. Ma sœur devait craindre les voleurs ou peut-être moi-même, qui sait! Toutefois, je fut étonné de constater que 4 des 6 tiroirs de la commode étaient fermés à clé ; que pouvaient-ils contenir de si précieux?

A en juger par l'apparence de Claire, elle ne devait pas être de celles qui séparent de bijoux pourtant. Un seul tiroir verrouillé aurait donc dû suffire pour ses maigres possessions et son argent de poche. Je retournai ce problème dans ma tête, mais je ne trouvai aucune explication satisfaisante et je dus m'avouer vaincu. Je ne me voyais guère interroger ma sœur sur cette particularité de sa commode car il me faudrait alors avouer que j'avais pénétré dans sa chambre.

Je chassai ces pensées, puis je suis retourné à la cuisine car mon appétit pour les sandwichs au jambon se renouvelait, ainsi que ma soif d'ailleurs. Je refis donc de nouvelles provisions avant de retourner au salon où je me suis installé un peu plus confortablement. J'allumai le poste de télévision, zappai d'une chaîne à l'autre, éberlué de découvrir les mêmes inepties qu'avant mon départ du Québec. Je finis par abandonner ma quête, puis je me suis étendu sur le divan pour regagner quelques heures du sommeil dont m'avait privé le vol de nuit d'Air Canada.

Sans doute à cause de la bière, je dormis une bonne partie de la journée et c'est le bruit de la clé dans la porte d'entrée qui finit par me réveiller au retour de Claire. Celle-ci arborait un sourire un peu plus avenant qu'au matin et je mis cette différence d'attitude sur le compte de mes souvenirs d'elle où je l'avais toujours connue bougonneuse au réveil. Elle me fit un peu la conversation, mais sans aborder le sujet de nos parents ; elle se cantonna dans des domaines futiles, la bouffe en particulier, semblant s'inquiéter de ma débrouillardise. Je la rassurai sur ce point, lui indiquant que j'avais trouvé sans peine de quoi me soutenir dans son réfrigérateur, puis elle proposa de faire venir un repas du resto pour souper. Cela me convenait et elle s'en fut commander une pizza du téléphone de la cuisine. Je la rejoignis et, pour me rendre utile, je mis la table avant d'aller me quérir une autre bière.

La pizza fut livrée en moins de trente minutes (c'est ainsi chez Mike's!) Nous avons mangé rapidement, puis nous nous sommes assis sur le divan pour regarder la télé. De toute la soirée, Clairene parla pas une seule fois de nos parents. Vers 22 heures, Claire me laissa pour faire sa toilette, puis elle se retira dans sa chambre. Je fis ensuite connaissance avec cette ultime pièce du logement, savourant une douche rafraîchissante, puis je m'étendis sur le divan pour dormir, nu, mais recouvert d'un simple drap car c'était l'été et il faisait chaud.

Était-ce le décalage horaire ou autre chose? Je ne saurais le dire, mais je me suis éveillé en sursaut alors qu'il faisait nuit. Je tendis l'oreille, mais tout d'abord, je ne perçus que le silence. Ce ne fut qu'au bout de quelques minutes que j'entendis un murmure étouffé. Rejetant le drap fin, je bondis sur mes pieds, tendant à nouveau l'oreille. L'étrange plainte se répéta bientôt, semblant provenir de la chambre de Claire. Souffrait-elle d'un quelconque mal?

Sans égard à ma nudité, je décidai de me rendre compte. En m'approchant, je vis qu'un rai de lumière sourdait sous la porte. Tout de même inquiet, je portai la main au bec-de-cane que j'actionnai sans faire de bruit. J'ouvris la porte et je demeurai totalement interdit devant le spectacle qui se révéla à mes yeux.

Dans la clarté blafarde qui baignait la chambre, Claire était étendue de tout son long sur le lit, aussi nue que je l'étais moi- même. Cependant, ce n'était pas tant cette nudité que ce qui l'entourait qui la rendait étrange. De larges ceintures ceignaient son corps à hauteur de la poitrine, de par et d'autre, à la taille, aux genoux et aux chevilles. On ne voyait pas ses bras qui disparaissaient sous elle, ce qui devait être inconfortable pour elle. On ne voyait guère sa tête: elle avait les yeux bandés, une espèce de bâillon l'empêchait de parler et elle portait les écouteurs d'un baladeur sur les oreilles.

Mais il y avait encore quelque chose de plus étrange dans la scène. Des tubes raccordés par des boyaux à un petit appareil emprisonnaient ses deux mamelons, semblant les têter avec f o r c e. L'étrange appareil ronronnait doucement. Mes yeux se focalisèrent sur la poitrine de Claire et je pus constater qu'effectivement, les mamelons étaient absorbés par les tubes de matière plastique par à-coups, de manière intermittente. Lorsque les tubes semblaient accroître leur succion, les traits de Claire se crispaient et elle poussait ces petits cris étouffés que j'avais entendus plus tôt.

J'étais sidéré! Au début, j'avais cru que quelqu'un avait pu profiter d'une occasion pour s'introduire dans l'appartement et s'en prendre à ma sœur, mais pourquoi cet individu n'en aurait pas aussi profité pour m'assaillir? Non, en vérité, ce ne pouvait qu'être ma propre sœur qui s'adonnait en solo à ces étranges pratiques. Quoiqu'il en soit, même immobile, une partie de moi ne l'était pas, immobile. En effet, je bandais comme un taureau !

Mais soudain, alors que j'allais m'arracher à cette immobilité et pénétrer davantage que l'embrasure dans la chambre, une sonnerie se fit entendre et la pompe s'arrêta d'elle-même. Claire se hissa pour libérer ses bras ankylosés et vraisemblablement se détacher et je décidai de refermer la porte avant qu'elle ne me visse.

Sans faire de bruit, je regagnai le divan et me recouchai sous le drap, faisant le mort. Au bout d'une dizaine de minutes, la porte de la chambre s'ouvrit sur l'obscurité cette fois et elle livra passage à une Claire vêtue d'une longue chemise de nuit, qui se dirigea vers la salle de bain. Un peu plus tard, elle regagna sa chambre et plus rien ne se produisit cette nuit-là.

Mais je ne fermai pas l'œil non plus…

Chapitre 3

La seconde nuit

Le lendemain matin, je fis semblant de dormir lorsque Claire s'est levée. Elle s'est e f f o r c é e de faire le moins de bruit possible en se préparant pour aller travailler. Elle expédia rapidement son petit déjeuner, puis elle vida les lieux sans se préoccuper de ma petite personne. J'attendis une dizaine de minutes, histoire de m'assurer qu'elle n'allait pas revenir à l'improviste, puis je me suis levé à mon tour. J'ai pris un léger repas, puis j'ai décidé d'opérer une nouvelle visite dans la chambre de ma sœur.

J'ouvris précautionneusement la porte, me retrouvant à nouveau dans l'embrasure de la porte, comme la nuit précédente. En fermant les yeux, je pouvais imaginer le corps ligoté de Claire et l'étrange appareil qui lui siphonnait les mamelons. J'ouvris les yeux, mais je ne vis rien de différent par rapport au jour précédent : le lit bien fait, le bureau où repose l'ordinateur et la commode à six tiroirs.

Nulle-part je ne voyais les accessoires de la nuit. Je pris la peine de m'agenouiller à côté du lit et je soulevai la jupette pour explorer en-dessous. Je n'y trouvai qu'un peu de poussière ; rien qui ressembla à l'équipement de Claire, ni appareil, ni assortiment de ceintures pour s'attacher…

Je me suis alors dirigé vers la commode, sans grand espoir car je savais que 4 des tiroirs seraient verrouillés. Je cherchai machinalement dans les deux autres sans y découvrir quoi que ce soit d'intéressant. Je testai les autres, comprenant que ce qui m'intéressait devait certainement s'y trouver rangé. Ayant épuisé mes ressources, je quittai la chambre, puis je suis retourné m'asseoir sur le divan pour réfléchir.

Je ne pouvais détacher mes pensées de l'étrange spectacle que m'avait involontairement offert Claire. Allait-elle répéter la même chose la nuit prochaine ? A ma surprise, je me prenais à le souhaiter avec ardeur.

Pour m'occuper l'esprit autrement, je décidai de sortir pour me balader dans la ville que je n'avais pas visité depuis si longtemps. N'ayant que peu d'argent sur moi, je résolus d'aller magasiner dans une friperie pour m'acheter quelques vêtements car ce que je portais commençait à être usé. J'ai décidé de priver Claire de ma présence pour le souper, j'ai donc bouffé dans un fast-food et ne suis rentré que vers 20 heures, assez fatigué de ma longue marche. Claire me fustigea de ne pas l'avoir avertie de mon absence, mais je lui rappelai que j'étais plus vieux qu'elle et que je ne pouvais passer trois jours chez elle sans avoir besoin de me dégourdir les jambes ; elle parut plus ou moins satisfaite de mes explications, mais elle ne trouva rien à rajouter.

Comme la veille, nous avons un peu regardé la télévision, puis Claire s'est retirée pour la nuit. Je lui ai succédé à la salle de bain, puis je suis retourné m'étendre sur le divan, de nouveau nu, avec pour seule couverture le drap léger. J'étais bien décidé cette fois à ne rien manquer du spectacle, s'il devait y en avoir un. J'ai tendu l'oreille, attentif au moindre bruit provenant de la chambre de Claire. Il me sembla qu'elle s'affairait beaucoup pour quelqu'un qui ne faisait que se changer pour se mettre au lit, ce qui me conforta dans l'idée qu'elle allait remettre ça une seconde fois.

J'attendis une quinzaine de minutes après que le dernier bruit se fut fait entendre depuis la chambre de Claire. Je quittai le divan et le drap et je me suis approché à pas comptés de la porte. J'ai tendu l'oreille, sans rien percevoir. Je me suis enhardis et j'ai entrebâillé la porte, découvrant à peu près la même scène que la veille.

Claire, nue, était de nouveau étendue sur le lit, serrée par les mêmes ceintures de cuir, les bras disparaissant sous elle. Elle avait les yeux bandés, portait des écouteurs sur les oreilles et un bâillon de caoutchouc entre les dents. Seul l'équipement de succion différait, me sembla-t-il. En effet, cette nuit, en plus des tubes stimulant les mamelons que je pouvais toujours apercevoir, bien que moins distinctement, les seins eux-mêmes étaient enfoncés dans des globes dotés d'un joint d'étanchéité caoutchouté à la base. De toute évidence, la poitrine toute entière était soumise à des efforts de succion.

Je sursautai car Claire venait de bondir, comme soumise à un v i o l e n t choc. L'appareil devait s'être mis en marche au terme d'une pause car je pouvais voir distinctement la chair des mamelles être tirée vers l'éperon des globes où aboutissait des tubes de matière plastique. En alternance, c'étaient ensuite les mamelons qui étaient sollicités de la même manière. Lorsque les sensations se succédaient les unes aux autres, Claire se tortillait en poussant des petits cris étouffés par le bâillon agissant comme un mors. Je m'avançai plus avant dans la chambre pour jouir plus commodément de l'étrange prestation.

Je bandais de nouveau, mais mes yeux étaient rivés au spectacle du corps de Claire. Soudain, je ressentis le désir irrépressible d'empoigner mon sexe pour augmenter mon plaisir. Ma main droite allait et venait, tantôt s'attardant aux boules, tantôt titillant le gland. Je ne pus plus me retenir et je me suis masturbé avec vigueur, mes yeux allant du corps supplicié à mon pénis rougissant. Soudain, je giclai comme rarement je l'avait fait auparavant, manquant de peu d'éclabousser la cuisse de ma sœur, ce qui me glaça de peur et tempéra mes ardeurs. Sans demandé mon reste, je quittai rapidement les lieux après avoir maladroitement essuyé mon sperme à l'aide de la descente de lit qui s'y trouvait.

Je regagnai mon divan, le cœur battant, m'attendant, Dieu sait pourquoi, à voir surgir une Claire en colère qui allait me vilipender. Mais rien de tel ne se produisit et ma sœur ne quitta sa chambre qu'une bonne demi-heure plus tard pour s'adonner au même rituel que la veille, avant de se recoucher pour de bon.

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