Institution Saint-Sauveur

Catégories : Femmes fessées Hommes fessés
il y a 4 ans

Sœur Marie Joseph sortit de la salle en grommelant. Elle f o r ç a i t le pas à grandes enjambées et son vêtement monacal, sa grande robe noire qui descendait bas sur ses chevilles et le tablier blanc traditionnel de son ordre, volait en désordre tout autour d’elle. Sa coiffe à cornette paraissait avoir du mal à suivre le rythme. Sa démarche contrastait avec le caractère solennel des lieux. Ici, à St Marie, institution vénérable s’il en était, on s’attendait plus à entendre des conversations feutrées et des déplacements précautionneux sous ces boiseries multicentenaires du bâtiment administratif de l’école qui, déjà sous le règne de Louis XIV, accueillait la progéniture en voie d’égarement de la noblesse et de la bourgeoisie fortunée.

La réunion du Conseil d’administration n’avait pas produit les résultats escomptés. Sœur Marie Joseph était directrice de cette grande maison qui accueille des garçons et filles depuis la sixième jusqu’à des classes post baccalauréat. Elle avait donc présenté les nouveautés de la rentrée aux administrateurs de la fondation propriétaire de cette école. Les changements étaient bien modestes. Nul ne songeait, au sein de l’institution, à révolutionner ce qui fonctionnait comme une machine bien huilée.

St Marie avait la réputation de réussir à faire travailler même les plus paresseux et les plus récalcitrants des élèves. Certes, ses méthodes étaient franchement « vieille école » mais elles fonctionnaient si bien que nul ne s’en plaignait … sauf peut-être les élèves, mais aucun d’entre eux n’aurait osé rendre publiques ses récriminations, ce serait prendre le risque d’éprouver sur le champ l’efficacité des procédés en cours à St Marie.

En fait d’innovation, il avait fallu se contenter de l’achat d’un nouvel agrès de gymnastique, du renouvellement des quelques manuels scolaires arrivés en bout de course et du remplacement de la photocopieuse avec la perspective de pouvoir reproduire en nombre des textes que les élèves auraient à étudier. C’est à ce moment que la réunion soporifique avait pris une direction inattendue par la directrice.

– « Ne pensez-vous pas, Madame la Directrice, était intervenue Madame de St Foix, l’une des nouvelles administratrices, qu’il serait temps de regarder vers l’avenir ?

– Que voulez-vous dire ?

– La réputation de votre école tient sur l’excellence de ses résultats scolaires. Il ne serait pas bon que ceux-ci baissent pour rejoindre la médiocrité ambiante.

– Nous sommes d’accord là-dessus. »

Profitant de l’assentiment général autour de la table, Madame de St Foix, avait poussé son avantage.

– « Il pourrait être bon de regarder, avant qu’il ne soit trop tard, quelles sont les transformations que nous devrions apporter progressivement aux façons de faire de l’école. Il faut vivre avec son temps ! »

A la grande surprise de Sœur Marie Joseph, la proposition avait recueilli l’assentiment presque général et ceux qui n’étaient pas emballés par l’idée de changer St Marie, éteint restés muets.

Madame de St Foix avait continué.

–« Je ne dis pas qu’il faut révolutionner tout ce qui se passe dans notre bonne vieille école, mais examiner ce qui devrait être amélioré dans les années à venir pourrait être une très bonne idée. »

Sœur Marie Joseph savait quand il était contreproductif de s’opposer ouvertement à un Conseil d’administration. Quand une bataille est perdue, il est préférable de se rallier au camp qui l’emporte et de faire sienne l’idée combattue afin d’avoir la possibilité de la faire évoluer. Madame de St Foix était apparemment venue avec une solution toute prête.

–« Nous pourrions faire appel à des spécialistes des méthodes éducatives qui pourraient observer vos pratiques et nous faire quelques recommandations dont nous déciderions, dans cette instance, du bien-fondé et de leur éventuelle application. »

Sœur Marie Joseph fit contre bonne fortune, bon cœur. La proposition avait pour avantage de lui laisser du temps pour influer sur le contenu des propositions. Madame de St Foix n’était pas encore allée au bout de son idée.

–« Tenez, par exemple, il serait bon de savoir si la rigueur des châtiments corporels appliqués aux élèves désobéissants ou ayant des résultats scolaires insuffisants, sont des facteurs favorisant la réussite scolaire. »

Sœur Marie Joseph pâlit. En fait de châtiment corporel, c’est la fessée que recevaient garçons et filles, quel que soit leur âge, quand leur comportement la rendaient nécessaire. Cette punition était au cœur de l’identité pédagogique de St Marie.

–« Peut-être serait-il également bon de voir si le port de l’uniforme est encore une nécessité, poursuivit Madame de St Foix. »

Madame de St Foix menait une attaque en règle sur les fondements de St Marie. Rien qu’à l’idée de voir les élèves déambuler dans les couloirs en tenue de ville, Sœur Marie Joseph eut un haut-le-cœur. C’est l’autorité des professeurs qui était visée.

Sœur Marie Joseph se rappela alors que Madame de St Foix avait été pensionnaire dans cet établissement, il y a plus de vingt ans. Sans doute gardait-elle quelques souvenirs douloureux de quelques séances de discipline qu’elle avait eu à subir. La directrice se promit de vérifier, dans le dossier scolaire de cette ancienne élève, ce qu’il en avait été. Cette information devait encore se trouver dans les archives à condition de chercher un peu. Il était temps de reprendre la main avant que Madame de St Foix ne sorte de son chapeau un consultant de son choix qui serait alors probablement incontrôlable.

–« Si vous en êtes d’accord, s’empressa de dire la Sœur directrice alors que Madame de St Foix laissait un blanc, je vous propose de trouver avec un laboratoire universitaire en sciences de l’éducation afin de leur commander une étude sur nos méthodes pédagogiques. »

Sœur Marie Joseph avait encore une certaine autorité sur son Conseil d’Administration. Sa proposition qui lui permettait de s’emparer de la situation pour la faire évoluer à sa guise. Elle fut suivie à l’unanimité. Même Madame de St Foix apporta son assentiment à cette suggestion bien qu’elle eût visiblement envie de garder l’initiative. Chacune des deux femmes devait ménager l’autre. Madame de St Foix ne pouvait ouvertement s’opposer à une directrice qui avait donné toute satisfaction jusqu’à maintenant et la directrice ne pouvait négliger une si importante donatrice, même si son arrivée sur ce terrain était récente.

Dès le lendemain, Sœur Marie Joseph s’attela à la tâche. Il s’agissait de trouver un laboratoire universitaire qui acceptait de s’engager dans cette recherche qui devait débuter à la rentrée scolaire, c’est-à-dire dans moins de deux semaines. Les possibilités financières de la fondation résoudraient sans doute facilement cette question. Tous les laboratoires universitaires courraient après ce gendre de contrat de recherche qui leur assurait des subsides bienvenus. Sœur Marie Joseph monterait ainsi sa bonne volonté à appliquer les décisions du Conseil.

Il serait certainement plus difficile de trouver des chercheurs qui ne seraient pas des inconditionnels des méthodes progressistes. Avoir accès à tous les lieux à n’importe quel moment serait une aubaine pour bon nombre d’entre eux. Sœur Marie Joseph les voyait déjà dénoncer publiquement les méthodes qui faisaient la réussite de St Marie. Cela serait fatal. La discrétion avait permis de continuer d’appliquer les mêmes méthodes que celles qui étaient généralisées il y a encore moins de cinquante ans.

Les parents y trouvaient leur compte. St Marie permettait de remettre dans le droit chemin leurs e n f a n t s quand tout le reste avait échoué. Beaucoup des élèves, une fois sorti de l’institution, reconnaissaient qu’ils devaient leur réussite à l’autorité qui leur était imposée, aussi douloureuse et embarrassante qu’elle ait pu être parfois.

Sœur Marie Joseph fit appel à une ancienne condisciple de l’université. Celle-ci l’aiguilla vers un laboratoire dirigé par une femme dont les travaux étaient reconnus dans le milieu de l’éducation, la professeur Girard, qui avait une vision traditionnelle de l’enseignement. Madame Bonnet, professeur à l’université fut enthousiasmée par le projet, d’autant plus quand elle comprit de quel genre d’école il s’agissait. Elle assura la directrice qu’elle avait sous la main un post doctorant qui cherchait un terrain de recherche. Il ferait l’affaire. En moins d’une semaine, la convention fut signée et il fut convenu que le consultant se présenterait le jour de la pré-rentrée pour prendre contact avec les protagonistes qu’il observerait durant les quatre prochain mois. Il fut convenu que le rapport final serait rendu avant les vacances de Noël.

C’est ainsi que moi, Axel Fournier, post doctorant, la petite trentaine, je fis mon entrée à St Marie

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J’ai compris très vite que mon travail ici ne serait pas facile. Chacun s’attachait à me faire comprendre que je n'étais pas particulièrement le bienvenu. Dès ma première rencontre avec l’équipe d’enseignants, cela me fut expliqué on ne peut plus clairement.

En fait d’équipe d’enseignants, c’étaient, pour la plupart des enseignantes dont une grande majorité étaient des religieuses toutes vêtues selon la tradition de leur ordre. Celles qui n’avaient pas suivi cette voie étaient habillées à peine moins strictement.

J’appris, par la suite qu’il s’agissait de professeures laïques qui avaient été choisies pour leur croyance en l’efficacité d’une éducation très stricte. Il était difficile de donner un âge à toutes ces dames, mais elles semblaient au mieux dans leur âge mur. Il y avait quelques professeurs, certains assez jeunes, mais ils n’intervinrent pas dans le débat.

J’étais invité à venir présenter mon projet de recherche lors de la réunion de pré-rentrée. J’avais à peine eut le temps de présenter la méthodologie, qu’une main se leva pour demander la parole.

« Que voulez-vous que nous changions dans nos méthodes alors qu’elles ont fait leur preuve depuis si longtemps ? »

Je me réfugiais derrière le caractère scientifique de la démarche, arguant que je ne pouvais tirer les conclusions avant d’avoir mené à bien tout le travail d’observation.

« Savez-vous, jeune homme, poursuit une seconde, que nous sommes fait une spécialité et une réputation sur notre capacité à remettre dans le droit chemin des élèves en échec scolaire. Vous trouvez, dans les élèves qui ont fait un parcours chez nous, beaucoup de jeunes gens qui avaient été expulsés de nombreux établissement avant de se retrouver chez nous. Regardez leur parcours scolaire, vous serez étonné. Bien entendu, beaucoup d’entre eux ne sont pas dans cette situation, ils viennent pour trouver un établissement d’excellence.

" Effectivement, répondis-je, c’est une donnée importante à prendre en compte. »

Mes réponses exaspéraient mes interlocuteurs. Tout ce qu’elles pouvaient me dire était classé dans les paramètres à examiner. Je croyais m’en être sorti quand la discussion toucha le cœur du problème.

« Nous formons une communauté assez fermée, me dit une religieuse qui était resté silencieuse jusqu’à maintenant. »

Le silence se fit lorsqu’elle prit la parole et je sentais bien que j’avais en face de moi une contradictrice qui était respectée par ses collègues. Elle parlait d’une voix posée, comme quelqu’un qui a l’habitude d’être écouté.

« Nos méthodes pédagogiques, poursuivit-elle, sont légitimes au sein de notre institution, parce que chacun y a sa place, professeurs comme élèves. Chacun y a son rôle. Nous formons une petite société qui a ses règles et sa cohérence. Un observateur qui n’y participe pas, non seulement restera en marge, mais sera également une perturbation dont il est difficile de prévoir les effets. Cela a toutes les chances de rendre caduques vos conclusions scientifiques. »

Je sentis l’ironie qu’elle mettait dans ce dernier terme. Au-delà de cela, je ne comprenais pas bien de quoi elle parlait.

« Sœur Marie Joseph, continua-t-elle, ce jeune homme sait-il quelle type de punition nous utilisons fréquemment ? »

– Cela demande effectivement quelques clarifications. »

La directrice, après avoir laissé s’exprimer les doutes de ses collègues, reprenait la direction des débats.

« Sachez, Monsieur Fournier, que notre système repose sur un ensemble de récompenses et de punitions. Nous sommes très exigeantes envers nos élèves quant à l’ensemble ce qui touche à la vie de notre maison : résultat scolaire, mais également le comportement et bien entendu l’hygiène et la propreté. A chaque qu’il est nécessaire, les élèves, quels que soient leur sexe ou leur âge, sont punis. En général, cela signifie recevoir une fessée qui est presqu’à chaque fois donnée après avoir dénudé le postérieur du coupable. Je parle donc bien de fessées déculottées et nous ne nous cachons pas pour ce faire. Cela se passe là où la fessée est méritée, c’est-à-dire le plus souvent devant les camarades de classes. Les plus grands, même quand ils sont majeurs n’y échappent pas. »

Je restais sans voix. Je m’attendais à une institution rigoriste, mais pas à ce point. En une seconde, je réalisais ce que cela signifiait. Les plus jeunes élèves avaient 10 ou 11 ans. Il était déjà difficile de les imaginer la culotte baissée pour recevoir une fessée. Les plus âgés avaient presque 25 ans. Je ne les voyais pas accepter un tel traitement, qui plus est en public. Quelle humiliation !

« En fait, continua la directrice, notre réussite repose sur le fait que nous concentrons l’énergie des e n f a n t s sur leurs études. Tous les autres besoins sont secondaires. Pour cela, il faut leur faire oublier leur âge et les plaisirs qui vont avec. C’est pour cela que nous les traitons comme des petits e n f a n t s, aussi bien pendant les temps scolaire que dans les autres moments. Je crois que c’est cela qui constitue notre réussite. »

Bien qu’ayant un certain recul sur les questions d’éducations auxquelles je me consacrais depuis plus de dix ans, je ne trouvais pas la faille dans le raisonnement.

« Notre institution est basée sur un système cohérent très efficace. Il est donc difficile d’en changer une partie sans porter atteinte au tout. C’est pour cela que nous sommes assez réticentes à tout changement. Votre présence est donc une menace. Nous ferons donc ce qu’il faut pour que vous ne puissiez pas mettre en danger tout ce travail forgé par nos prédécesseurs et dont nous portons haut le flambeau. »

Cette déclaration avait le mérite de la clarté.

« Je n’ai pas l’intention de compromettre votre travail, répondis-je déstabilisé par l’hostilité du groupe qui se tenait en face de moi. Je m’engage à ne pas vous gêner dans votre travail et je respecterai toutes les limites que vous souhaiterez m’imposer. Je me conformerai à toutes les consignes que vous me donnerez pour me fondre dans le fonctionnement normal de St Marie. »

Cette déclaration fit son effet. Je sentis la tension retomber bien que certaines restèrent méfiantes. Je compris alors qu’elles m’avaient amené là où elles le souhaitaient quand je pris connaissance de ce qu’elles avaient préparé.

« Nous n’avons pas de raison de mettre en doute votre bonne foi. Après tout, cette idée-là n’est pas de vous. Comprenez, cependant, que nous vous accorderons votre confiance à l’épreuve des faits. Par contre, nous ne mettrons pas d’obstacle à votre travail. »

Je hochais la tête pour approuver ce compromis.

« Pour commencer, je vais vous demander de signer ce papier en gage de votre bonne foi. »

La directrice me présenta alors un document dont je pris connaissance.

Je soussigné Axel Fournier, chercheur en sciences de l’éducation, m’engage, durant tout le temps que je passerai à l’institution St Marie ou que je travaillerai sur cette institution à ne jamais interférer dans l’administration d’une punition quelle que soit la personne qui en bénéficie et quelle que soit sa sévérité. Je ne ferai aucun acte, je n’élèverai aucune protestation de nature à mettre en doute leur légitimité ou à empêcher leur administration.

Je m’engage, par ailleurs, à garder la plus stricte confidentialité sur les méthodes employées à St Marie. Je ne pourrai les décrire dans mes publications ou dans celles auxquelles je participerai qu’après autorisation explicite.

Enfin, je m’engage à suivre strictement les recommandations du Conseil des professeurs et de la Directrice en ce qui concerne la façon dont je me comporterai à St Marie.

Fait à St Marie le 31 août 2015.

Rien de tout cela ne heurtait l’éthique de la recherche. Il était habituel, dans des commandes comme celle qui nous avait été passée, que le contenu du rapport soit la propriété exclusive du commanditaire. Je signais donc le document, au soulagement général de mes interlocutrices.

La directrice exigea que je n’aie aucun contact avec les élèves durant le premier mois.

« Il est nécessaire que nous installions les règles de vie en dehors de toute présence étrangère. Si tout va bien, vous serez autorisé à circuler dans notre institution à partir du premier octobre. »

Comme j’émettais une protestation, il me fut rappelé que je m’étais engagé à suivre les recommandations que l’on me donnerait. Je dus reconnaître que cela entrait pleinement dans le champ de la lettre que j’avais signée.

Je me résolus donc à commencer mes observations en chambre. St Marie me facilita le travail en me donnant toute la littérature dont j’avais besoin : histoire de St Marie, compte rendus des Conseils d’administration et des Assemblées Générales, composition de l’équipe enseignante, comptes de l’association, publications diverses, …

C’est en consultant ces documents que je me rendis compte que le visage d’une des professeures de gymnastiques ne m’était pas inconnu. Lors de la rencontre avec les professeurs, je n’avais pas pu mettre un nom sur ce visage qui me disait quelque chose. Je fis quelques recherches avant de reconstituer l’histoire. Celle qui se faisait appeler maintenant Sœur Gabrielle, avait été une judokate de haut niveau.

Elle avait fait partie de l’équipe nationale et avait échoué de peu, à plusieurs reprises, à devenir championne du monde. Lorsqu’elle s’était retirée dans un couvent, alors que sa carrière sportive n’était pas finie, cela avait les titres des journaux à la rubrique « sport ». Son parcours de religieuse l’avait menée à St Marie où elle enseignait le sport. Finalement je trouvais cela assez logique. Elle devait avoir une compétence certaine dans la matière qu’elle professait.

Je passais à ce qui me semblait la première vraie étape de connaissance de St Marie, du moins de ce qui était au cœur de la mission qui m’avait été confié : les résultats de cette école étaient-ils aussi bons que le prétendaient les enseignants ? Plus encore, était-il exact que des élèves, en échec scolaire retrouvaient un niveau scolaire bien meilleur suite à leur passage dans l’institution ?

Je demandais alors à pouvoir consulter les relevés de notes et les carnets scolaires des élèves de St Marie. Alors que je m’attendais à des difficultés, des copies de tous ces documents me furent livrés en quelques jours. Je commençais mon travail, un peu fastidieux, de classement et d’analyse de toute cette matière.

Je trouvais assez vite la réponse à ma première question. Le taux de réussite, que ce soit au brevet des collèges ou au baccalauréat était bien au-dessus de la moyenne que ce soit au niveau national ou académique. Il se situait presqu’à la même hauteur que ce qu’obtenaient les grands lycées parisiens. J’étais étonné. Cela ne se savait pas, même dans mon milieu censé être bien informé sur ces questions. Les plaquettes de communication que faisait St Marie n’insistaient pas sur ce point. Sans doute, ne pouvant pas communiquer sur les méthodes employées pour y arriver, les responsables de l’institution préféraient laisser faire le bouche à oreille. Dans cette perspective, ma présence et le travail que je devais faire constituait une prise de risque certaine.

Il me fallait tout de même aller plus loin et vérifier que cette réussite évidente permettait bien à des élèves en échec scolaire de retrouver un niveau satisfaisant. Je fis une étude de cohorte constituée d’élèves d’âges différents à leur entrée à St Marie mais qui arrivaient tous avec des difficultés scolaires évidentes. Il fut vite évident que pour presque chacun d’entre eux, le niveau s’était grandement amélioré et qu’après moins d’un an de séjour à St Marie, il était difficile de les repérer grâce à leur niveau scolaire. Ils étaient dans la moyenne de leur classe, ce qui aurait représenté un bon niveau dans presque tout autre établissement. Certains faisaient même partie des meilleurs élèves.

Je voulais m’assurer, en consultant les compte rendus des conseils de discipline, qu’une politique de renvoi des élèves n’était pas en place. Cela me fut impossible. Personne ne se rappelait quand s’était tenue une telle instance à St Marie.

« Vous comprenez, me dit la directrice, nous intervenons bien avant d’arriver à de telles extrémités. Nous avons des moyens bien plus efficaces pour faire comprendre, à l’élève récalcitrant, que son intérêt réside dans un travail assidu. »

Je sortis ébranlé de cette première partie de mon travail. Je ne pouvais que constater les résultats obtenus. L’honnêteté scientifique m’obligeait à les mentionner dans mon rapport. Il me restait à comprendre comment les Sœurs en arrivaient là. Pour cela, il fallait pourvoir faire de l’observation en situation. Je dus patienter quelques jours encore puis je reçus l’autorisation de me mêler à la communauté scolaire.

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Mes premiers pas dans l’univers de St Marie furent on ne peut plus prudents. Je savais déjà que j’étais sous la surveillance constante des enseignantes qui n’attendaient qu’un faux pas de ma part pour m’expulser loin de leur champ d’action quotidien.

Je fus surpris de la prudence qu’adoptèrent les élèves lors de mon arrivée. J’étais pour eux un objet non identifié, dont le statut n’était pas très clair, dans cet univers où le monde se divisait en deux : ceux qui donnaient la fessée et ceux qui le recevaient. Ils ne savaient pas de quel côté j’étais. Il était difficilement concevable que je sois quelque part entre les deux, là où, normalement, il n’y avait personne.

J’abordais avec précaution les différents espaces de l’école. Il régnait partout une atmosphère de retenue qui dénotait avec la plupart des établissements qui accueillaient des e n f a n t s et des jeunes d’âges équivalents. Il y avait des rires et des courses (uniquement dans la cour) et des chamailleries, comme partout ailleurs, mais chacun, quel que soit son âge, contenait ses réactions et ses émotions en en édulcorant les extrémités les plus exubérantes. Cela donnait l’impression d’une société civilisée où chacun laissait une place à l’autre. Les rivalités qui apparaissent dans beaucoup de groupes d’e n f a n t , étaient ici traitées avec courtoisie.

Il faut dire que les débordements étaient traités avec une promptitude et une sévérité qui me laissa pantois. Lors de la première récréation à laquelle j’assistais, une jeune fille qui devait avoir 15 ou 16 ans, poussa une de ses condisciples qui, perdant l’équilibre, chuta sur les fesses. C’était une réaction un peu vive pour ponctuer une discussion animée. J’étais à proximité et je n’avais pas eu l’impression d’une intention de faire tomber sa camarade. Ce fut à cette occasion que j’ai assisté, pour la première fois à une fessée. L’écho du cri que la jeune fille avait poussé en atterrissant sur ses fesses avait à peine eu le temps de s’éteindre que la Sœur qui surveillait la cour était déjà présente.

« Qui a poussé Delphine, s’enquit la religieuse ? »

Elle n’eut pas à chercher bien loin. La coupable se tenait à proximité, blanche comme un linge, les yeux déjà plein de larmes.

« Est-ce vous Catherine ? »

Il n’y eut aucune tentative de dénégation. D’une voix étranglée, celle qui s’était dénoncée elle-même, confirma son implication. Elle ne tenta pas de se justifier.

« Venez ici, ordonna la surveillante en désignant le sol à ses pieds. »

Catherine, puisque tel était son nom, n’eut pas une seconde d’hésitation. Elle se rendit à la convocation de la religieuse. Celle-ci entoura la taille de la jeune fille de son bras gauche et la courba sous son bras. Elle releva la jupe jusqu’à ce que la culotte de la jeune fille soit totalement dégagée du tissu protecteur qui la dissimulait jusqu’à maintenant. Sans marquer la moindre pause, la surveillante glissa son pouce sous l’élastique de la culotte et le fit glisser jusqu’à mi-cuisses.

Il n’y eut pas une protestation, pas un grognement de protestation ou d’indignation, ni de la part de la punie, ni de de celui des spectateurs qui assistaient à la scène. Pour ma part, je restais abasourdi, mais ce sentiment de stupéfaction ne semblait pas partagé par les personnes qui m’entouraient. La scène que je trouvais ahurissante, paraissait normale et sans doute habituelle pour mes voisins et voisines.

La Sœur leva son bras à hauteur de son visage et abattit sa main sur les fesses de Catherine qui réagit par un cri étouffé. C’est sur l’autre fesse que la Sœur asséna la deuxième claque, puis elle prit un rythme régulier détachant bien chaque claque et en y mettant une énergie certaine.

Les réactions de Catherine se firent rapidement bien plus vives. Elle cria et supplia quasiment dès le début du châtiment. Elle se tortillait sous le bras de la religieuse et elle remontait ses pieds, l’un après l’autre, vers ses fesses nues, comme pour vouloir les protéger sans aller au bout de son mouvement. Ces mouvements réflexes ne gênaient pas l’administration de la correction. Catherine passa insensiblement des cris et des suppliques aux larmes qui coulèrent bientôt sans retenue. Elle s a n g lotait quand la Sœur relâcha la jeune fille.

En se relevant, sa jupe retomba, dissimulant de nouveau ses fesses.

« Relevez donc votre jupe, régit la surveillante, il faut que chacun puisse voir la rougeur de vos fesses. »

Catherine obéit sans attendre. Je n’avais pas prêté attention à ce « détail ». Ses fesses étaient fortement rougies. La main de la religieuse avait suffi pour enflammer le postérieur de Catherine et lui donner une couleur rouge soutenue.

« Allez donc vous mettre au piquet. Vous y resterez, dans cette tenue, jusqu’à la fin de la récréation. Vous êtes une ancienne, vous savez comment cela se passe. »

La jeune fille se dirigeait vers le lieu de sa pénitence quand elle fut rappelée.

« Votre carnet, jeune fille. »

La religieuse tendait la main. Catherine sortit un carnet de la poche située sur le devant de sa jupe et le remit à la surveillante. Puis elle reprit la direction du piquet. Une fois sous le préau, elle mit son nez en contact avec le mur, puis elle coinça l’arrière de sa jupe sous la ceinture dégageant complètement ses fesses. Enfin, elle mit ses mains sur sa tête et se tint immobile.

« Dites-moi, Delphine, interrogea la surveillante en se tournant vers l’autre protagoniste de l’altercation, pouvez-vous m’expliquer ce qui s’est passé ? »

Le malaise de la jeune fille était évident.

« C’est que, ma Sœur, j’étais … enfin c’est … il se trouve que …

– Ce que vous voulez dire ne semble pas très clair, soyez un peu plus explicite.

– Eh bien, … ce n’est pas de ma faute, je ne faisais rien … oui, ce n’est pas moi qui …

– J’attire votre attention, la coupa la surveillante, sur le fait qu’il serait préférable que vous ne mentiez pas. Vous en connaissez les conséquences lorsque le mensonge est découvert. »

La Sœur avait la situation bien en main. Elle laissa passer une poignée de secondes de silence.

" Vous êtes bien consciente que votre version doit être cohérente à celle que Catherine aura l’occasion de me confier, dès qu’elle sera autorisée à quitter le piquet. »

Je vis la jeune fille blêmir. Elle baissa les yeux qui se mouillèrent de larmes.

« Je lui ai parlé de la fessée qu’elle a reçue en classe, ce matin.

– Et c’est tout ?

– Non je lui ai dit que j’avais vu ses fesses."

Comme Delphine ne continuait pas son récit, la surveillante prit le relais.

« En fait, vous vous êtes moqué de votre camarade parce qu’elle a reçu une fessée en classe ce matin. Est-ce bien cela ?

– Oui, ma Sœur, répondit Delphine d’une toute petite voix.

– Vous partagez donc la responsabilité de ce qui s’est passé. Est-ce que je me trompe ?

– Non ma Sœur.

– Bon, nous avons fait un grand pas. Il est donc logique que vous partagiez la punition de votre camarade. Sommes-nous bien d’accord ?

– Oui, ma Sœur. »

La religieuse attrapa la jeune fille par le poignet et la rapprocha d’elle. Elle la ploya sous son coude et, comme elle l’avait fait précédemment, elle releva la jupe pour découvrir largement la culotte de la jeune fille, puis elle la baissa jusqu’au creux des genoux. Elle commença alors la fessée en alternant les claques entre la fesse gauche et la droite.

La jeune fille éclata en s a n g lots. Puis, la fessée se poursuivant un petit moment, elle se tortillait et battait des pieds comme sa camarade l’avait fait quelques instant auparavant et comme elle, elle se gardait bien de gêner l’administration de la correction. Elle avait reçu un châtiment équivalant à celui de Catherine, quand la Sœur stoppa l’avalanche de claques, sans relâcher la jeune fille.

« Sachez, jeune fille, qu’à St Marie, tout élève qui se moque d’un autre, en particulier parce qu’il a reçu une fessée, est immédiatement puni. Que cela vous serve de leçon. »

La fessée reprit, ainsi que les cris et les pleurs de Delphine. La surveillante fessait maintenant la jeune fille sur le haut de ses cuisses qui prirent rapidement la même couleur que son postérieur. Aux cris redoublés de Delphine, on pouvait supposer qu’il s’agissait là d’une zone particulièrement sensible.

La fessée achevée, la surveillante redressa la jeune fille.

« Votre jupe ! »

Celle-ci était retombée à sa place, ce que Delphine rectifia le plus vite possible en la relevant au-dessus de ses reins.

« Allez dons rejoindre votre camarade au piquet. Vous y serez sans doute plus compatissante avec les autres quand ils reçoivent la fessée. »

Delphine n’hésita pas elle partit précipitamment vers le piquet. Elle avait fait la moitié du chemin quand elle fut rappelée.

« Revenez ici ! »

La Sœur attendit que la jeune fille fût de nouveau à ses pieds.

–« N’avez-vous pas oublié quelque chose ?

  • Oh, fit-elle. »

Elle sortit de la poche de sa pupe un carnet qu’elle remit à la surveillante qui la fit pivoter et lui asséna une série de claque sur les fesses qui ponctuaient chacun de ses mots.

« Quand … on a … reçu une fessée, … on doit … donner son carnet … à la personne … qui a pris … le soin … de vous corriger… est-ce compris…

– Aïe, … oui ma Sœur … aïe … »

Delphine marcha encore plus vite vers le piquet qu’elle l’avait fait la première fois, aussi vite que sa culotte, entourant ses genoux, le lui permettait. Elle y prit la pose, identique à celle de Catherine.

Autour de moi, les conversations reprirent, reléguant cet intermède au rang d’un incident banal. Je fus le seul, me sembla-t-il, à éprouver le besoin de faire part de mon ébahissement et de connaitre le sentiment de mes voisins, une réaction bien naturelle, j’en eus l’impression, pour évacuer la tension créée par un événement singulier et dramatique auquel on vient d’assister de près. Cette correction, une fois terminée, était classée, par tous les spectateurs présents, dans les incidents m i n e u r s. Sauf pour Catherine et Delphine, je le suppose, qui, les fesses exposées et encore largement colorées, pleuraient encore tout en gardant une immobilité parfaite.

A posteriori, je me rendis compte de l’obéissance scrupuleuse aux ordres de la religieuse que supposait une telle scène. Je constatais, durant tout mon séjour à St Marie, que c’était une règle qui ne souffrait pas d’exception. Une demande exprimée par une « grande personne » comme on les appelait dans cette institution, était satisfaite sans délai par l’élève auquel elle s’adressait. Cela s’appliquait, bien évidemment, s’il fallait être déculotté et subir une fessée.

Il est difficile de donner simplement une appréciation sur le rythme des fessées auxquelles j’assistais dans les premiers jours de mon observation. Elles étaient ni extrêmement fréquentes, ni très rares. J’assistais toutefois à plus d’une fessée par jour. Elles se déroulaient dans des lieux les plus divers et à tous les moments de la journée. Chaque faute, quelle que soit sa gravité se concluait par une fessée déculottée donnée immédiatement et sur place par l’adulte qui avait relevé le méfait. La sévérité du châtiment était proportionnée à l’importance de ce qui l’avait motivé.

Je fus le témoin, dès le premier jour, d’une punition dont la rigueur m’impressionna.

J’avais été convié à dîner par la directrice, afin, me dit-elle, que je puisse me familiariser rapidement avec toutes les facettes de la vie à St Marie. Bien qu’étant dans la même salle que les élèves, les professeurs dînaient à part, sur une estrade, ce qui leur permettait de voir ce qui se passait y compris dans le fond de la salle. Si les « grandes personnes » devisaient entre elles, les élèves étaient totalement silencieux. Même le bruit des couverts semblait feutré par les précautions que l’on prenait à les poser.

Dans ce silence recueilli, l’éclat qui retentit au milieu du repas, prit l’allure d’un tumulte. Il était provoqué par un jeune homme qui, tiré par l’oreille, se levait précipitamment du banc sur lequel il était assis. Sœur Danièle qui surveillait le repas amena le garçon au bout de l’alignement de tables. Là, il y avait une chaise inoccupée. Elle s’y assit et sans plus attendre, elle déboutonna le pantalon du garçon et le baissa jusque sur ses mollets.

J’avais cru, tout d’abord, qu’il s’agissait d’un a d o l e s c e n t qui avait poussé prématurément tout en hauteur. Lorsqu’il fut plus près de nous, je rectifiais mon appréciation. Il avait une vingtaine d’années bien passées, sans doute près de vingt-cinq. Il était clair qu’il s’agissait d’une personne majeure.

Sœur Danièle lui baissa alors la culotte.

« Je vois que vos bavardages pendant les repas continuent, mon garçon ! La fessée reçue la semaine dernière n’a pas dû faire suffisamment impression. Elle était sans doute trop clémente. Je vais rectifier cela. Allez donc me chercher la règle ! »

Sœur Danièle désignait le mur, tout à côté de la porte du réfectoire. Il y avait là, suspendue à un clou, une règle plate en bois dont j’estimais la longueur à quarante centimètres. Le jeune homme parcourut la dizaine de mètres qui le séparait de l’instrument requis par Sœur Danièle. On aurait pu croire qu’il était indifférent à l’impudeur de sa tenue, alors qu’il traversait la pièce en offrant à la vue de tous ses fesses nues et son pénis érigé balançait de droite à gauche à chaque pas qu’il faisait.

Lorsqu’il passa devant moi, je pus voir distinctement sa pâleur, mais également les larmes qui embuaient ses yeux. Pour lui, la punition avait commencé au moment où Sœur Danièle l’avait déculotté et, à son attitude, on pouvait juger qu’elle était déjà des plus sévères.

De retour près de la religieuse qui l’attendait, il lui tendit l’instrument de son châtiment imminent. Sœur Danièle ne laissa pas traîner l’affaire. Elle le coucha sur ses genoux et la règle commença sa danse sur les fesses du jeune homme. A chaque contact de la règle avec les fesses, il y avait un double écho. Le claquement sec du bois retentissait dans la pièce et était renvoyé avec un léger écho dans toute la pièce.

En même temps, le garçon laissait échapper un cri qui emplissait l’espace sonore. Le bruit qui en résultait était amplifié et doublé par l’écho, ce qui augmentait l’impression de sévérité, alors que la correction que recevait le jeune adulte, couché sur les genoux de sa correctrice, n’avait pas besoin de cela pour être impressionnante.

Durant les premiers instants de la fessée, le bruit qu’elle provoquait s’organisait en un rythme régulier : deux temps forts, le son de la règle et le cri du jeune homme, suivis de deux temps faibles provoqués par l’écho. Cela donnait le sentiment de la recherche, par les deux protagonistes se répondant, d’un tempo harmonieux.

Ce fut le jeune homme qui, le premier, rompit cette harmonie. Ses cris se firent plus prolongés, puis ils s’achevèrent en s a n g lots dont le son chevauchait celui de la règle quand elle s’abattait de nouveau sur ses fesses. Puis Sœur Danièle changea de rythme en accélérant considérablement la fréquence des coups de règle qu’elle abattait sur les fesses nues à sa disposition. Il n’y eut bientôt plus aucune harmonie. La fessée continua dans un tintamarre qui soulignait parfaitement la rigueur du châtiment.

Le jeune homme, qui était bien plus grand que sa correctrice, ne cherchait pas à se dégager de cette situation qui était à la fois humiliante et très douloureuse. Il se contentait de battre des pieds, d’écarter puis de resserrer ses jambes. Sœur Danièle ne faisait pas d’effort particulier pour le maintenir en place. Sa main posée à plat sur le dos du garçon servait tout au plus à éviter que la chemise vienne recouvrir les fesses.

J’étais fasciné par la scène qui se déroulait sous les yeux. Je me sentais bien plus concerné que lorsque, pendant la récréation, les deux jeunes filles avaient été corrigées. Là, nous étions tous deux du même sexe et, au premier regard, la différence d’âge entre lui et moi ne semblait pas si évidente que cela. Pendant quelques secondes, je m’imaginais à sa place.

S’il m’était difficile de me représenter la douleur provoquée par une telle fessée, je ressentais presque physiquement la honte de me trouver dans une position analogue bien qu’en en étant simple spectateur. Je me sentis rougir ce qui s’amplifia encore quand je me rendis compte que mes voisines pouvaient s’en apercevoir.

La fessée cessa sans que je puisse en estimer la durée. Le jeune homme avait les fesses cramoisies. Il resta en position, sans que ses pleurs se calment, jusqu’à ce que Sœur Danièle lui ordonne de se lever. De retour à la position debout, il semblait bien plus jeune avec son visage inondé de larmes et son sexe qui pendait flasque entre ses jambes.

« Filez au piquet, garçon désobéissant ! »

Sœur Danièle accompagna sa consigne d’une claque de sa main nue sur les cuisses du jeune homme.

« Raccrochez la règle à sa place. Nous en aurons bientôt de nouveau usage. Placez-vous au piquet tout à côté. Au cas où il vous prendrait l’idée de n’être pas parfaitement sage pendant votre pénitence, j’aurai moins loin à aller la chercher. »

Le garçon, ou plutôt l’adulte qu’il était en réalité, resta au coin jusqu’à la fin du repas. Comme les deux jeunes filles l’avaient fait, il conserva une immobilité scrupuleuse.

Le repas, un moment suspendu pendant la correction reprit son cours sans en avoir été exagérément perturbé. La plupart de élèves, après avoir suivi des yeux le déplacement du puni jusqu’au mur où il se tenait maintenant, revinrent à ce qu’il y avait dans leur assiette. J’avais une nouvelle fois la preuve que, d’avoir un élève adulte au piquet, la culotte baissée et les fesses écarlates, ne représentait un événement remarquable pour personne. Cela se déroulait dans l’indifférence générale.

Je remarquais cependant, qu’avant de le libérer, Sœur Danièle réclama quelque chose au jeune homme. Il se baissa et sortit de la poche de son pantalon un carnet qu’il donna à la religieuse. Celle-ci claque les fesses du garçon une bonne vingtaine de fois de chaque côté avant de noter quelques mots sur le carnet qui lui avait été remis. Puis, elle le lui rendit. Il dut alors recevoir l’autorisation de se reculotter, ce qu’il fit avec soin.

Je crois que j’étais le seul à être troublé par l’incongruité de la situation. J’avais du mal à reprendre mes esprits et je restais silencieux jusqu’à la fin du repas. Dès que je le pus, je pris congé auprès de la directrice.

« J’espère que vous avez pu vous faire une idée de nos méthodes et de leur efficacité.

– Oui, Madame, balbutiais-je.

– Je préfèrerai que vous me disiez « ma Sœur », à moi et à toutes les religieuses de cet établissement. C’est l’usage et tout le monde s’y conforme. Est-ce compris ?

– Euh, oui, oui ma Sœur. »

Le ton que la directrice avait employé n’évoquait pas une demande, mais plutôt une exigence. J’avais obéis par réflexe. Encore perturbé par la fessée à laquelle je venais d’assister, je ne me sentais pas les ressources suffisantes pour contester cet acte d’autorité.

J’empruntais les transports en commun pour rentrer dans l’appartement que je louais avec une collègue de l’université et l’un de ses amis.

Je me disais en moi-même que j’avais été chanceux de ne pas avoir eu, durant mon parcours scolaire, à fréquenter ce genre d’établissement. Celui dans lesquels j’avais fait mes études secondaires se contentait de nous infliger des heures de retenue. Je trouvais à l’époque, ce genre de sanction tout à fait disproportionnées et inadaptées à mon âge. Qu’aurai-je pensé dans un établissement comme St Marie !

Je me remémorais les quelques claques reçues sur le fond du pantalon alors que j’étais encore petit. Au regard de ce qui se pratiquait à St Marie, elles ne pouvaient pas être décemment qualifiée de fessée.

A la réflexion, je dus convenir que les élèves s’étaient apparemment adaptés au fait de recevoir la fessée. Cela semblait faire partie de la norme dans cet établissement qui n’était plus questionnée par personne. Chacun s’y soumettait, comme à un mal nécessaire.

A suivre ICI

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