Alyssia, ma femme (2)

Catégories : Cuckold candaulistes cocu
Ce récit est la suite de : Alyssia, ma femme (1)
il y a 1 an

Les Pages Jaunes. Les hôtels. Dans un rayon de trente kilomètres. Puis de cinquante. « Le petit Castel » Voilà. J’ai pris ma matinée. C’était donc là. Une coquette petite auberge dans un parc aux arbres centenaires. Un couple déjeunait sous la glycine. La femme m’a souri. Je me suis installé à la table voisine de la leur, me suis fait apporter un café-crème et des croissants que j’ai tranquillement dégustés, la tête levée vers la rangée des fenêtres là-haut. À la réception j’ai attendu un long moment. Fini par sonner.

  • Monsieur ?
  • Une chambre pour samedi soir, ce serait possible ?
  • Mais certainement ! En façade ou sur l’arrière ?
  • J’aurais souhaité, si elle est libre, la 123.
  • Elle l’est…
  • C’est parfait. Je la prends.

2-

Elle se coupait les ongles des orteils, dans la salle de bains, un pied posé sur le tabouret, la joue appuyée sur le genou.

  • Et pour les Vacances cet été ?
  • Eh bien ?
  • On va toujours à Vienne ?
  • Évidemment qu’on va toujours à Vienne. Pourquoi on n’irait plus ?
  • T’aurais pu changer d’avis.
  • Et envisager quelque chose avec Benjamin ? C’est ça ? Oui, alors là, je te rassure tout de suite. D’abord, je te rappelle qu’il est marié. Il a une femme, deux enfants et nullement l’intention de mettre le bazar dans sa vie. Et quand bien même il réussirait, par extraordinaire, à se libérer, c’est vraiment pas le genre de personne avec qui il me viendrait à l’idée d’aller faire les musées, les expos ou de m’adonner à quelque activité culturelle que ce soit. C’est le genre de choses qui l’emmerde prodigieusement. Or moi, je peux pas envisager les vacances sans ça. Et ça, ça peut être qu’avec toi. Et personne d’autre…

3-

Dans l’ignorance de ce qu’allait être au juste leur programme, je me suis pointé là-bas le plus tôt possible. Quatorze heures. Dans une voiture – discrétion oblige – tout spécialement louée pour la circonstance. Je suis monté. Chambre 123. Et j’ai attendu. J’ai lu. J’ai surfé sur Internet. J’ai sursauté chaque fois que des pas s’aventuraient dans le couloir. Dix-huit heures. Sa voix. Son rire. Qui se sont rapprochés.

  • Oui, ben alors là, t’as qu’à y croire ! Je vais te mettre sur les rotules, oui !

La clef dans la serrure. Le silence. Ils se sont abattus, presque aussitôt, sur le lit. S’y sont ébattus.

  • J’ai trop envie, Benjie ! Oh, comment j’ai trop envie…

En on fait furieusement hurler les ressorts. Elle s’est envolée. À grandes déferlantes éperdues. Reconnaissantes.

  • Oh, Benjie ! Oh, Benjie ! Oh, Benjie ! Oh, Benjie !

Ça s’est apaisé. C’est retombé. Il y a eu des baisers claqués. Des murmures. Encore une plage de silence. Qu’il a rompue.

  • Et tout à l’heure…
  • Eh bien ?
  • Je te prends à quatre pattes sur la moquette, le cul en l’air. J’adore quand tes petites fesses se trémoussent en implorant la queue.

Des chuchotements. Son rire. Haut perché.

  • Non, Benjie ! Non ! Je suis chatouilleuse.
  • Ben, justement ! Raison de plus !

Une course folle à travers la chambre. Qui s’est achevée dans la salle de bains. Dont la porte a claqué. Des ruissellements d’eau lointains. Leurs voix étouffées. Il est revenu. Seul. Les pages d’un journal qu’on déplie. Et puis elle.

  • Tu es ravissante. Absolument ravissante.

Ils ont quitté la chambre.

Quand ils l’ont regagnée, il était près de minuit.

  • Et qu’est-ce qu’on va faire maintenant ?
  • Tu vas me…
  • Dis-le !
  • Me faire l’amour.
  • Mieux que ça.
  • Me baiser.
  • Encore mieux.
  • Me tringler.
  • Te tringler, oui. Te sauter. T’enfiler. Ça t’excite les mots cochons, hein ?
  • Oui. Et puis l’idée.
  • Quelle idée ?
  • Que tu vas me prendre en levrette. Et décharger bien à fond en moi.
  • Mais avant ? Qu’est-ce que je vais faire avant ?
  • Tu vas… Tu vas… Me reluquer toute la panoplie. Sans que je puisse te voir faire.
  • Bien exposée. Bien bâillante. Ça t’excite, ça, hein ? T’es déjà toute trempée, je suis sûr. Fais voir. Oh, la la, oui ! C’est carrément les grandes marées, dis donc. Allez, en position, ma chérie ! Là ! Penche-toi ! Encore ! Bien en l’air, ton petit cul. Comme ça, oui ! Quel délicieux spectacle !

Un long silence. Et puis elle a grogné. Un interminable grognement rauque.

  • C’est bon, hein, la queue qui flâne, comme ça, à l’entrée…
  • Tu me rends folle, Benjie ! Viens ! Viens ! Mets-moi ta bite !
  • Pas encore ! Dandine-toi bien ! Tortille-le bien ton petit derrière ! J’adore.
  • Je t’en supplie ! Maintenant ! Viens ! Rentre !

Et elle a déferlé. Hoqueté. Rugi. Sans la moindre retenue.

4-

Ils ont remis ça au matin. Plus retenu. Plus apaisé. En plaintes douces longuement étirées. Avant de descendre déjeuner en bas, dans le soleil, sur la terrasse. Il me faisait face. Un grand brun respirant la force et la tranquillité. Qui la couvait d’un regard enjôleur. Dissimulé par le rideau, je les ai regardés regagner la voiture, étroitement enlacés. S’y engouffrer. S’éloigner.

Ils n’avaient pas refermé la porte de leur chambre à clef. Je m’y suis discrètement introduit. Le lit était ouvert. J’ai lentement passé une main sur les draps froissés, enfoui ma tête dans les oreillers encore tout imprégnés de son parfum. J’ai cherché en vain, sur la moquette, l’emplacement de leurs ébats, opéré une rapide incursion dans la salle de bains. Et j’ai quitté les lieux. J’ai erré, au hasard, dans les environs. Je ne me sentais pas le cœur de rentrer dans la maison vide. J’ai déjeuné, à midi, dans un petit restaurant minable. Échoué dans un cinéma de quartier. Tenté désespérément de m’intéresser au film. Traîné encore longuement mon ennui au long de rues désertes. À sept heures, je me suis lentement rapatrié. Elle devait être rentrée maintenant. Elle ne l’était pas. Je l’ai attendue. Ai fini par me coucher. Vaguement m’assoupir. Son pas, léger, dans la nuit. Elle s’est glissée à mes côtés dans le lit, s’est pelotonnée contre moi.

Le week-end suivant, elle nous l’a voulu à nous. Rien qu’à nous. Tous les deux.

  • Hein ? Ça te dit ?

Bien sûr que ça me disait. Évidemment.

  • Et on va où tu veux. C’est toi qui choisis.

J’ai opté, sans hésiter, pour le Périgord. L’inépuisable Périgord. Tant pour la beauté de ses paysages, la qualité de son patrimoine historique que pour sa gastronomie.

  • Eh bien, va pour le Périgord !

Elle était enchantée. On est partis dès le vendredi soir. Et on a décidé en cours de route, d’un commun accord, de passer la nuit à Rocamadour. On y a dîné dehors, sous les tilleuls. D’émincés de foie gras et de magrets de canard. Avec vue sur la vallée.

  • Qu’est-ce que c’est beau ! Qu’est-ce qu’on est bien !

Elle m’a pris la main par-dessus la table.

  • Ça va peut-être te paraître bizarre, mais je me suis jamais sentie aussi bien avec toi que depuis… depuis tout ça. Ça nous a rapprochés finalement. Non, tu trouves pas ?
  • Peut-être un peu, si !
  • Oh, si, si ! Jamais je m’étais sentie aussi à l’aise en moi. Jamais. J’y respire. J’y prends mes aises. Et je te le dois. Au moins en partie. Parce qu’à aucun moment tu n’as essayé de me rogner les ailes. De me rabougrir. Au contraire. Tu peux pas savoir quelle importance ça a pour moi. Et je t’en serai toujours infiniment reconnaissante.

On a regagné la chambre. On s’est couchés.

  • T’as envie ?

Je n’ai pas répondu. Je me suis pressé contre elle, mon désir bien calé contre sa hanche. Elle s’en est emparée, m’a mis le gland à nu, l’a savamment lissé, du bout du pouce.

  • Viens !

Sur elle. En elle. Et je suis lentement, très lentement, parti à la conquête de mon plaisir. Elle m’a laissé faire. Sans un mot. Sans un geste. Sans me quitter un seul instant des yeux. J’ai grondé ma jouissance et j’ai enfoui ma tête dans son cou. Elle me l’a doucement caressée.

  • C’était bon, hein !

Ça l’était, oui.

  • Pour moi aussi. De te donner du plaisir. De te sentir l’avoir. Sans être parasitée par toutes sortes de préoccupations parallèles. Comme je l’étais avant. Ah, que c’est bon de ne plus avoir à faire semblant !

Elle m’a ébouriffé les cheveux.

  • Mais il y a sûrement pas grand monde qui pourrait comprendre un truc pareil.

On a déjeuné en bas, sur la terrasse. De grandes tartines beurrées, de croissants et de café chaud.

  • Qu’est-ce qu’on va faire ?

J’ai proposé Carennac.

  • Je m’en lasse pas.

Et elle Curemonte.

  • Histoire de retourner, encore une fois, sur les pas de Colette.

Un SMS. Auquel elle a aussitôt répondu. Un autre. Un troisième.

  • C’est lui ?

Elle m’a fait signe que oui. Oui.

  • Il est très amoureux, hein ?
  • Il a surtout très envie de moi.
  • L’un n’empêche pas l’autre.
  • Non. Bien sûr que non. Mais là, je crois vraiment pas.
  • Et si tu me parlais un peu de lui ?
  • De lui ?
  • De lui, oui. Ça te gêne ?
  • C’est pas que ça me gêne, non, c’est que… il y a pas grand-chose à en dire. Il a mon âge. Un tout petit peu plus. Il est prof de gym. Passionné de formule 1. Sorti de là…
  • Vous perdez pas tellement de temps à discuter. Vous avez mieux à faire.
  • C’est, de toute façon, quelqu’un qui n’aime pas parler de lui. Qui n’aime pas parler d’une façon générale. Ce qui n’empêche pas…
  • Ce qui n’empêche pas, oui. J’ai bien compris.

Ça n’a été ni Curemonte ni Carennac.

  • On ira demain. Ou un autre jour. On a tout notre temps.

Mais Rocamadour. Uniquement Rocamadour. Son sanctuaire. Son château. Ses environs. La forêt des singes. On s’y est longuement promenés, main dans la main. Sur le coup de six heures, on a regagné notre hôtel. On a dîné à la même table que la veille, sous les tilleuls.

  • Mais quand même, on change de menu, non ?

Au dessert, je me suis bravement lancé.

  • J’ai quelque chose à te dire.
  • Chacun son tour en somme.
  • Tu vas peut-être m’en vouloir. Sûrement même.
  • Dis toujours…
  • Je le connais, Benjamin.
  • Comment ça, tu le connais ?
  • Enfin, non. C’est pas vraiment que je le connais. C’est que je l’ai déjà vu.
  • Où ça ?
  • Au « Petit Castel », dimanche matin. Vous déjeuniez dehors tous les deux.
  • Mais t’étais où ?
  • Dans ma chambre. À la fenêtre.
  • Je vois.
  • C’était celle à côté de la vôtre.
  • Oui, ben ça, je me doute. Et pourquoi t’as fait ça ?
  • Pour essayer de savoir. De comprendre ce que tu peux bien ressentir quand tu jouis « pour de bon ».
  • T’as pas dû être déçu du voyage.
  • Tu m’en veux, hein !
  • Dans un sens, oui. Bien sûr que je t’en veux. On n’accepte jamais de gaîté de cœur d’être espionné. Mais d’un autre côté, c’est tellement attendrissant. Un peu comme si tu avais voulu me donner du plaisir par procuration. Être avec moi quand je perds pied. Presque en moi.
  • C’est exactement ça.

Dans le lit, elle s’est blottie contre mon dos, a enlacé ses jambes aux miennes.

  • T’as tout suivi, alors, en fait. De A à Z.
  • T’entends tout d’une chambre à l’autre dans cet hôtel. Comme si t’étais dans la pièce.
  • J’ai jamais fait vraiment attention.
  • Ben, non. Forcément. T’as beaucoup mieux à faire. Et à dire… Tu te sers d’un langage très imagé, dis donc, quand ça te tient.
  • Un langage auquel je ne t’ai pas habitué. Ça te choque ?
  • Oh, non… Non… J’aime bien, au contraire. Je te découvre sous un jour complètement différent.
  • Moi aussi. Il y a des mots dont je ne me serais jamais crue capable.
  • Qui t’excitent. Et qui ne sont possibles qu’avec lui, pas avec moi.
  • C’est parce que…
  • Je sais, oui. Chut !
  • Je peux te demander quelque chose ?
  • Tout ce que tu veux.
  • Tu t’es donné du plaisir en nous écoutant ?
  • Non. J’étais beaucoup trop occupé à profiter bien à fond du tien. Ça me l’aurait parasité.
  • Je t’adore.
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