La clef USB (3)

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Ce récit est la suite de : La clef USB (2)
il y a 1 an

Elle ne s’en était pas si mal sortie finalement ! Parce qu’en débarquant comme ça à l’improviste, en exigeant qu’elle se regarde, sur cette vidéo, se caresser sous la douche en sa compagnie, son but était à l’évidence de la déstabiliser, de s’offrir le spectacle de sa confusion. De la mettre délibérément mal à l’aise. Elle ne lui avait pas offert ce plaisir. Elle était restée impassible. Impénétrable. Elle n’avait rien laissé transparaître de ce qu’elle éprouvait. Même si, à l’intérieur, c’était loin d’être simple. Comment aurait-ce pu l’être ?

Et maintenant ? Maintenant il voulait la voir se caresser en vrai. Ou, plus exactement, la voir jouir en vrai devant lui. Il s’en délectait manifestement par avance. Oui, ben alors ça, il pouvait toujours courir. Elle ferait mécaniquement les gestes : bien obligée. Mais quant à avoir vraiment du plaisir, c’était totalement exclu. Elle allait se contrôler, mobiliser toute mon énergie pour s’en empêcher et elle y arriverait. Elle y arriverait ? Elle était bien sûre d’elle, là ! Non, parce que, dans son cas, le jet de la douche s’était toujours avéré redoutablement efficace. Et il ne suffisait pas de décider qu’il en irait cette fois-ci autrement pour que, d’un coup de baguette magique… Allait-elle être vraiment capable de se maîtriser ? Elle en était, par moments, fermement convaincue et elle était, à d’autres moments, tout aussi fermement convaincue du contraire. Elle n’allait de toute façon pas tarder à être fixée. Et elle appréhendait. Comment elle appréhendait ! Ce qui était peut-être le but qu’il recherchait en lui annonçant le programme aussi longtemps à l’avance : la faire vivre, plus d’une semaine durant, dans la hantise d’elle-même.

Il s’est avancé dans le séjour en terrain conquis. A jeté sa veste sur le fauteuil.

  • Prête ? Oui ? Alors dis un chiffre.
  • Un chiffre ? Quatre. Pourquoi ?
  • Alors la vidéo quatre on va se regarder tous les deux.
  • Hein ? Mais…
  • Mais quoi ? Ah, le charmant petit spectacle que tu devais m’offrir sous la douche ? Tu tiens absolument à ce que ce soit maintenant ? Là ? Tout de suite ?

Ah, mais non ! Non. Pas du tout. Et même…

  • Eh bien alors ! Un autre jour tu me montreras ça. On a tout notre temps. Il y a rien qui presse. Allez, la quatre ! Et tu sais quoi ? Sur la télé on va se la mettre. Sur grand écran, on verra mieux. Beaucoup mieux.

Il l’a regardée l’installer. Elle a très vite cliqué sur la trois. Avec un peu de chance il ne s’en apercevrait pas. Parce que la quatre ! Ah, non, pas la quatre ! Seulement il avait l’œil…

  • Qu’est-ce tu fais ? Non, non. La quatre, on a dit.

Elle a dû se résoudre à la lancer, la mort dans l’âme.

  • Ah, là, c’est Madame qui chevauche. Et tu mets du cœur à l’ouvrage, dis donc ! Tu rechignes pas à la besogne. Mais… mais c’est pas Kevin, le monsieur. Non, c’est pas lui. Qui c’est ?
  • Tu connais pas.
  • Oui, ben ça, je vois bien que je connais pas. Mais ça me dit pas qui c’est.
  • Un ami.
  • Un ami très intime alors parce que… Ah, chut ! Ça y est, écoute, tu jouis ! Regarde ! Mais regarde !

Il a attendu, fasciné, qu’elle ait fini.

  • Ça fait pas semblant avec toi, dis donc ! Ça relève carrément du raz de marée quand tu prends ton pied, oui ! Bon, mais ça me dit toujours pas qui c’est ce type. On s’en fout, remarque ! Ce que je vois surtout, moi, dans cette histoire, c’est que ce pauvre Kevin est cocu… Ce qui va m’obliger à me montrer beaucoup plus exigeant à ton égard.

Hein ? Il entendait quoi par là ? Elle n’a pas osé lui poser la question. Il a mis la main sur la souris.

  • En attendant on va se la remettre cette vidéo. Elle en vaut sacrément la peine.

Et il lui a fallu boire le calice jusqu’à la lie. L’écouter commenter. Encore et encore.

  • T’as un de ces jeux de fesses quand tu t’excites sur la queue. Impressionnant ! Attends ! Attends ! Reviens en arrière ! Et mets le ralenti. Ah, oui, dis donc ! Oui ! T’y mets tout ton cœur, hein ! Il a l’air d’apprécier, ce jeune homme. Comme je le comprends ! En attendant, on sait toujours pas qui c’est. Qui c’est ? Oh, mais je finirai bien par le savoir.

Elle a passé la moitié de la nuit à essayer de se convaincre que, finalement, ce n’était pas si grave. Il l’avait vue prendre son pied avec Damien ? Oui. Et alors ? Des couples dont les ébats s’étalaient sur Internet, il y en avait des centaines et des centaines. Il n’y avait vraiment pas de quoi en faire tout un plat. Elle s’est efforcée d’y croire. Elle n’y est pas parvenue. Ce n’était pas la même chose. Non, ce n’était pas la même chose. Évidemment ! Ça n’avait rien à voir.

2-

Il l’a appelée le lendemain.

– Je suis crevé. Littéralement crevé. Par ta faute. Parce que j’avais beau me répéter, sur tous les tons, que ce n’était pas raisonnable, qu’il fallait que je dorme, que j’allais être, au boulot, dans un état pitoyable, c’était plus fort que moi : fallait que je te regarde encore et encore t’empaler sur cette queue inconnue qui te faisait à l’évidence tant de bien. Je ne pouvais pas détacher mes yeux de tes adorables petites fesses qui s’entrouvraient et se refermaient en cadence. Et tu sais ce que je n’arrête pas de me dire ? C’est qu’avec un peu de chance, sur les neuf vidéos qu’il nous reste encore à visionner ensemble, il y en aura bien une où on le verra, ce monsieur, aller rendre une visite de courtoisie à ton petit trou de derrière. Non, non ! Chut ! Ne vends pas la mèche ! Je ne veux pas savoir. Pas encore ! Que j’aie la surprise. Dis-moi plutôt : vous continuez à en faire des vidéos tous les deux ? Oui, hein, sûrement.

Alors ça, il y avait pas de risque. Elle était vaccinée.

  • On n’en fait plus, non.
  • Toute seule non plus ?
  • Non plus.
  • Ben, pourquoi ? Tu devrais, tu sais ! Vous devriez. Vous êtes extrêmement talentueux. Aussi bien l’un que l’autre. Un vrai régal. Non, il faut absolument que vous continuiez. Absolument. Alors tu sais pas ? Dorénavant, pour chaque vidéo que nous visionnerons ensemble, toi et moi, tu m’en donneras une autre tout fraîchement tournée. Avec ce jeune homme. Ou avec d’autres. Comme tu voudras. Parce que va savoir ! Il n’est peut-être pas le seul.

Elle a énergiquement protesté.

  • Ah, si ! Si !
  • Je nous les mettrai soigneusement de côté. Pour plus tard. Pour quand on en aura fini avec ces onze premières vidéos. Ça va être une longue histoire tous les deux. Une très longue histoire. Je compte sur toi, hein ! N’oublie pas !

Elle n’a pas répondu. Il a répété.

  • N’oublie pas !

Et il a raccroché.

Elle a d’abord essayé de se faire croire qu’elle ne le ferait pas. S’il s’imaginait qu’elle allait céder à tous ses caprices ! Avant de hausser intérieurement les épaules. Ma pauvre Christina ! Arrête de te raconter des histoires ! Tu n’as pas le choix. Et tu le sais très bien. Tu es pieds et poings liés dans une nasse dont il t’est impossible de te libérer. Par ta faute. Uniquement par ta faute. Alors assume ! Maintenant assume ! Tu n’as pas d’autre solution.

Et elle s’est rendue chez Damien.

Qui lui a ouvert, radieux.

  • Toi, Christina, toi !

Il l’a serrée contre lui. Il a cherché mes lèvres.

  • Attends, Damien ! Attends ! D’abord il faut qu’on parle.
  • Après ! Après !
  • Non. Maintenant. Tout de suite. C’est important. Très.

Il l’a écoutée sans l’interrompre. Jusqu’au bout.

  • C’est tout ? Je m’attendais à pire.

À pire ! Il en avait de bonnes, lui !

  • Oui. Que tu me dises que c’était fini, nous deux. Que tu voulais plus qu’on se voie. Du moment que c’est pas le cas, le reste…
  • Mais est-ce que tu te rends compte enfin, Damien ? Il a nos vidéos. Il peut en faire ce qu’il veut. Les montrer à Kevin.
  • Ce n’est clairement pas son intention. Du moins dans le contexte actuel.
  • Mais c’est pas une raison enfin ! Ce sont NOS vidéos. Il a pas à les avoir. À m’obliger à les regarder avec lui. Et à en faire d’autres. En plus !
  • Mais c’est qui, ce type, au juste ?
  • Je t’ai dit. C’est Antoine. Le frère de Chloé.
  • Et Chloé, c’est ?
  • La femme de Benoît, le frère de Kevin. De mon mari.
  • Et il a quel âge, cet Antoine ?
  • À peu près comme toi. Vingt-quatre. Vingt-cinq. Je sais pas exactement. Il faut qu’on trouve une solution, Damien ! Il faut absolument qu’on trouve une solution.
  • Une solution pour ?
  • Mais pour que ça s’arrête, tout ça, enfin !

Il a fait la grimace.

  • Je vois vraiment pas laquelle.
  • Mais c’est pas possible ! Il y en a forcément une. Il faut qu’il y en ait une.

Il a haussé les épaules.

  • Il a l’air très déterminé, cet Antoine. Alors si on ne veut pas qu’il mette ses menaces à exécution…
  • Il le ferait, tu crois ?
  • C’est facile. Il peut les envoyer à qui il veut. À ton mari. À son frère. À Chloé. Et anonymement, s’il le souhaite. Sans qu’on sache d’où ça vient. C’est un risque qu’il vaut mieux éviter de courir.
  • C’est horrible ! Horrible.

Il l’a prise contre lui.

  • Je sais bien, oui. Mais il n’y a malheureusement pas moyen de faire autrement. Dis-toi…

Il l’a embrassée.

  • Dis-toi qu’il sera le seul à les voir, ces vidéos. Que c’est moindre mal.

Doucement caressée. Il s’est levé. Est allé mettre la caméra en marche.

  • Oh, non, Damien ! Non.

Il est revenu.

  • Il faut. Parce que si on le fait pas, tu sais bien…

Il l’a à nouveau caressée. Et elle s’est abandonnée. Il s’est montré plus ardent que d’habitude. Beaucoup plus ardent. Beaucoup plus passionné. Et elle savait pourquoi. Parce qu’Antoine les verrait. Parce qu’Antoine les regarderait. Ça l’excitait. Il a joui vite. Très vite. Et elle s’est sentie seule. Épouvantablement seule.

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Oh le vicieux !
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