Interview d'un Maitre

Compte anonymisé
D'après la voix du X, l'interview de Maitre George.


Afin de poursuivre notre exploration du monde BDSM, je vous présente aujourd’hui l’interview de Maître George. Il a été notre initiateur, notre pro-fesseur, pour notre première fois à mon Maître et moi-même (en bonus, retrouvez à la fin de l’interview le récit de cette première soumission). Une soirée inoubliable qui a changé le cours de notre vie pour toujours. Une rencontre incroyable avec cet homme et Maître depuis plus de 40 ans maintenant.

Mais au fait, qu’est-ce qu’un Maître ? Grâce à cette interview je vous invite à le découvrir…

[b:2x1q4174]Comment avez-vous su que vous étiez un dominant ? Quand et comment avez-vous fait vos premiers pas dans ce monde du BDSM ?[/b:2x1q4174]

J’étais un enfant actif et dynamique, plutôt leader dans un groupe, pas trop timide… Et j’ai vite eu des comportements un peu atypiques… À dix ans, je ligotais de temps en temps mon petit frère de six ans sur son lit… À l’adolescence, je faisais souvent à mes petites amies des propositions originales et osées, qui étaient généralement acceptées. Mais j’observais aussi leurs regards sur moi, dubitatifs et un peu inquiets… Mais il m’a fallu attendre des années pour mettre un nom sur mon attitude, en fait jusqu’au jour où le hasard a mis sur mon chemin une jeune femme qui faisait partie du petit monde du BDSM, très secret à l’époque ! C’est donc cette jeune femme, Isabella, qui m’a nommé « Maître », et qui m’a présenté à ses amis du milieu très fermé de l’époque (1969).

[b:2x1q4174]Au fil de vos expériences, comment avez-vous évolué en tant que Maître ?[/b:2x1q4174]

C’est un peu difficile de décrire une évolution sur une si longue période, surtout qu’elle n’a pas été linéaire… Chaque nouvelle rencontre provoque chez moi nécessairement une évolution de mon comportement de Maître. Globalement la seule constante de mes évolutions est peut-être que j’ai de moins en moins de certitudes et que je me détache toujours davantage des injonctions de perfections techniques pour me concentrer sur l’intimité de la relation.

[b:2x1q4174]Selon vous en quoi consiste le rôle du Maître ?[/b:2x1q4174]

Pour moi, le Maître est une personne capable de mesurer l’importance du don d’elle-même d’une soumise, et de lui permettre de l’exprimer pleinement. Il ne se contente pas de contempler ce don incroyable : il doit le solliciter, l’encourager, le mettre à l’épreuve, l’explorer, le sublimer, et surtout en jouir.

[b:2x1q4174]Quelles sont les qualités indispensables pour être un bon Maître ?[/b:2x1q4174]

L’écoute, la bienveillance, la patience, la constance.

[b:2x1q4174]Être un Maître, ça n’est pas… ?[/b:2x1q4174]

Vouloir déconstruire la personnalité de sa soumise et vouloir l’isoler du monde.

Vouloir imposer sa vision du monde à sa soumise, ni la considérer comme inférieure…

Se prendre pour Dieu le père.

Être Maître n’est jamais une question de technique quelle qu’elle soit.

[b:2x1q4174]Quels sont les conseils que vous donneriez à un homme qui se sent attiré par la domination ? Y a-t-il des précautions à prendre ? Des pièges à éviter ?[/b:2x1q4174]

Tout d’abord, je m’assurerais que son attrait pour la domination n’est pas une erreur de compréhension. L’idée d’être attiré par la domination de façon générale me paraît assez suspecte en soi. (Adolf Hitler devait être attiré par la domination !!!)

S’il est attiré par la domination d’une personne en particulier, c’est déjà plus sympathique.

Il y a en effet beaucoup de précautions à prendre : la première étant de prendre conscience de l’étendue des conséquences de la mise en œuvre de ce type de relation. Si elle est harmonieusement partagée, non seulement elle occupera toute la place, mais elle changera profondément et durablement tous les aspects de la vie des deux partenaires…

Les pièges à éviter sont nombreux et très variés : les plus communs : celui de considérer la soumission comme acquise une fois pour toutes, et de s’endormir sur ses lauriers… et celui de consacrer trop de temps à améliorer des points techniques au détriment de la relation elle-même.

De plus le droit à l’erreur du Maître est assez limité ! Nos erreurs ne seront pardonnées que si elles sont exceptionnelles, et si elles sont commises de bonne foi !

[b:2x1q4174]Comment se passe une relation Maître/soumise ?[/b:2x1q4174]

C’est avant tout une relation de confiance extrême !

Je ne parlerai pas ici des jeux libertins qui empruntent nos accessoires et parfois certains de nos codes et qui peuvent être bien agréables mais qui sont par définition une récréation, presque une mascarade. Il ne s’agit pas là d’une relation véritable.

La relation Maître/soumise n’est jamais anecdotique. Dès son début, elle va bouleverser profondément les deux protagonistes.

C’est sans doute la relation la plus complexe et la plus puissante qu’on puisse concevoir entre deux êtres humains ! C’est d’ailleurs la raison pour laquelle nous qualifions de « vanille » toutes les autres relations.

Quand on regarde le cliché de la soumise à genoux au pied de son Maître, on est loin, bien loin de s’imaginer que cette relation est parfaitement équilibrée, et pourtant… Le don de soi de la soumise est évident, mais le Maître gère cette relation, et c’est un travail, certes discret, mais extrêmement prenant, tant au niveau de l’imagination qu’au niveau du temps passé… En fait ça représente un don de soi équivalent à celui de la soumise… Le Maître semble avoir tous les pouvoirs sur sa soumise et être le Maître de la relation, mais c’est en fait la soumise qui dispose de l’arme absolue : si le Maître commet trop d’erreurs, s’il manque de sincérité, s’il n’est pas assez présent, la soumise peut simplement retirer sa soumission, et d’un seul coup, le Maître n’existe plus…

L’admiration et le respect sont égaux et réciproques entre le Maître et la soumise…

Une autre des caractéristiques de cette relation est qu’elle est la seule à pouvoir générer le « subspace », sans entrer dans les détails, c’est un état que peuvent parfois atteindre les soumises lors d’un rapport D/s particulièrement satisfaisant. C’est une sorte d’orgasme, plus puissant que l’orgasme sexuel, qui crée une sorte d’addiction comparable à celle de certaines drogues…

[b:2x1q4174]On lit beaucoup de témoignages de soumises, très peu de Maîtres… Selon vous pourquoi ? À quoi ressemble une séance de domination du point de vue du Maître ?[/b:2x1q4174]

Le rôle du Maître c’est de magnifier et de célébrer le don de la soumise. Il est l’auteur et le metteur en scène, elle est sa star ! C’est donc elle qui sera dans la lumière, et le Maître dans l’ombre…

Même si le Maître a conçu sa séance sans oublier son propre plaisir, sa priorité est toujours sa précieuse relation avec sa soumise. À chaque fois il doit la remettre en jeu ! À chaque fois, il doit prendre des risques. Il sait ce qu’il fait, mais il doute… Il prendra du plaisir, bien sûr, mais nous sommes loin du subspace !

C’est après la séance, lorsqu’elle s’est bien passée, que le Maître recevra sa récompense, et pas la moindre ! C’est une sensation extraordinaire, une sorte de plénitude, un moment de grand bonheur. La certitude d’avoir donné de grandes sensations et d’avoir encore renforcé cette relation déjà tellement forte. On ressent qu’on a réussi quelque chose d’important…

Merci à Maître George pour son implication et son investissement dans ses réponses à mes questions.
La voix du X
il y a 7 ans

Merci Dae pour ce partage tout est dit ...
il y a 7 ans

Merci pour cette interview très intéressante
il y a 6 ans

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