Réflexions sur le BDSM
Commençons par les présentations. J'ai la trentaine, je vis sur la Côte d'Azur. Je suis dominant, j'ai vécu plusieurs expériences BDSM, de la soirée rigolote jusqu'à la relation profonde. Mon métier est dans le domaine psychologique et social.
Et je vous octroie le privilège de vous partager mes expériences et retours.
Partie 1 : définitions des mots BDSM
BDSM… Bondage, Domination, Sadisme, Masochisme. Analysons bien chaque mot.
Le bondage est considéré par Wikipedia comme : "une pratique sexuelle dans laquelle l'un des partenaires est attaché". Beaucoup de recherches se sont penchées sur le "pourquoi certaines personnes aiment ça ?". Être attaché peut paraître comme une simple privation de liberté, donc néfaste.
Cependant, les soumis et soumises ne se soumettent pas à tout le monde. Être attachés, pour eux, peut symboliser la confiance qu'ils et elles peuvent avoir à l'encontre d'une autre personne. "Je te fais confiance, quoi que tu décides sur moi, ça va me faire du bien, dans un sens ou dans un autre." S'attacher peut aussi être une marque d'amour, qu'il soit donné ou recherché. Quelques adeptes du BDSM peuvent être des personnes en manque d'amour, qui ont envie de s'attacher, au sens propre comme au sens figuré, à quelqu'un d'autre. Pourquoi pas aussi une forme de mise en valeur : "Je suis attaché comme un trophée car je suis en or".
C'est aussi un plaisir physique, dont le masochisme s'en rapproche beaucoup. Des stimulations physiques ayant pour but de créer de la dopamine dans le cerveau, l'hormone du plaisir, de la satisfaction. Une caresse, ça fait plaisir, un câlin aussi. Nous sommes des animaux en contact physique avec nos congénères. Des stimulations plus fortes peuvent donner du plaisir. Dans le même registre, ce sont aussi des preuves pour le ou la soumise de sa constitution, qu'il ou elle arrive à résister à la douleur. Un défi à relever.
La domination est définie par Wikipedia comme : “un processus qui engendre une situation dans laquelle une entité sociale (dans notre cas, une personne) est en position d’imposer son autorité”. Certains voient en la domination quelque chose qui pourrait paraître mauvais. Par exemple, l’accès aux ressources comme la nourriture, l’eau, l’espace et les partenaires sexuels, amènent à des compétitions entre individus, où ceux qui imposent leurs dominations sortent gagnants. Aussi, quelqu’un de dominant pourrait être quelqu’un qui a subi une ou plusieurs expériences traumatisantes et tente de contrôler le monde autour de lui ou d’elle pour se sécuriser. C’est le même cas pour celles et ceux qui recherchent des besoins psychologiques, comme une recherche de l’estime de soi, l’appartenance à un groupe, l’affirmation de soi.
Cependant, d’autres peuvent voir la domination sous un autre angle. L’être humain, comme beaucoup de mammifères, a une structure sociale “de hiérarchies”. Il y a toujours un concept de “mâle alpha” ou de “femelle alpha”. Le ou les individus dominants d’un groupe en ont la responsabilité. “Un grand pouvoir implique de grandes responsabilités.” Les autres, devant compter sur les victoires et les décisions des alphas, se retrouvent dans une position de receveur, sans avoir trop de responsabilités envers autrui. Les rois de l’époque vivaient dans des châteaux, mais étaient responsables de la défense du domaine. Et s’ils perdaient bataille, ce sont eux qui se retrouvaient enfermés, ou la tête coupée. Tandis que le paysan du coin, il peut voir ses champs en train de brûler, mais peut ne pas intéresser l’ennemi. De plus, un groupe ou une société hiérarchisée, c’est une société organisée et efficace. Le chef dit, on exécute, et tout se passe bien. On ne perd pas de temps à tergiverser, à débattre. Quand ça va mal, on nomme un responsable qui va diriger les opérations, avoir un point de vue global de la situation. Et quand chaque individu effectue ses tâches, l’action entreprise est menée à bien. Bref, la domination peut avoir un caractère rassurant. Et parfois, les personnes dominées ont le beau rôle, à se laisser faire, se laisser guider, et juste prendre son pied.
Le sadisme et le masochisme. Sado et maso. Mes premières lectures m’ont montré qu’ils étaient deux maladies psychologiques complémentaires. Les uns, prenant du plaisir en infligeant une torture, physique ou mentale. Les autres, prenant du plaisir à subir ces tortures. Si certains suivent cette idée de “maladies mentales”, je dois rappeler que rien n’interdit de prendre du plaisir comme on le sent. Si nous sommes malades, nous avons le droit d’être malades, de ne pas guérir, et de prendre du plaisir. Ceci dit, ce n’est pas le point de vue que j’adopterai.
En effet, sado et maso se font assez confiances pour transgresser la loi, tout en restant silencieux. Les uns ayant besoin des autres, pour différentes raisons que j’ai pu expliquer plus haut. De plus, je note que dans cette relation aussi, une confiance est créée. Les maso attendent à la fois de prendre leur plaisir, que la personne responsable puisse faire le nécessaire pour que tout se passe pour le mieux. De l’autre, les sado attendent une obéissance sans faille.
Partie 2 : analyse des définitions
Ce qui revient souvent dans cette analyse des mots BDSM, c’est en premier lieu la notion de “responsabilité”. C’est pourquoi j’appuie qu’un.e bon.ne dominant.e est quelqu’un qui prend ses responsabilités. Il peut être amené à porter la culotte au sein du couple ou du groupe, à prendre les décisions. C’est quelqu’un qui doit être fidèle à son engagement de toujours faire en sorte que les individus du couple, du foyer ou du groupe ai de quoi vivre, et de quoi bien vivre. Je prends l’exemple d’une domination humain - chien. Le chien dressé et dominé attend la pitance, le câlin, la promenade, le jeu, la joie.
A l’inverse, je conçoit qu’il peut exister des soumis et soumises qui y sont contraints, voire qui n’aiment pas cette condition. Qui la subissent, par amour ou par intérêt. Voir même, qui mélangent contraintes et plaisirs. Ou qui prennent plaisir dans la contrainte. Tout est possible, ce qui compte, c’est de communiquer. Il y a aussi, comme nous l’avons vu plus haut, des personnes qui se disent “dominantes”, mais pas par envie d’être responsable. Plutôt par crainte d’être abandonné.e. Ces personnes ne font que très peu d’efforts au sein de leurs foyers.
partie 3 : avis personnel
Pour ma part, j’aime bien être chef de famille. Je suis peut-être vieux jeux, mais j’aime bien être personnellement dans l’archétype d’une personne (femme ou homme) responsable du foyer, et l’autre plutôt suiveur ou suiveuse. Ce n’est que mon goût personnel, pour ma personne. Si vous vous sentez “dominant, mais tu vas juste aller chercher ma bière dans le frigo, sale esclave”, c’est votre droit, bien entendu. Ce qui compte, c’est la communication, et le fait d’être d’accord sur le contrat.
J’écrirai plus, un peu plus tard. Je vous laisse avec ma présentation. N'hésitez pas à écrire ce que vous pensez, cherchez, observez.
Pour ma part, je vous réserve la rédaction de mes environ 10 ans d'expériences dans ce domaine.
il y a 1 an
J'apporte un brève contribution.
- Dans BDSM, D signifie également Discipline et S soumission pour former le trio Bondage-Discipline Domination-Soumission Sado-Masochisme.
Personnellement je dévline en 5 compartiment de pratiques qui peuvent se mêler : la contrainte, la douleur, l'humiliation, la servitude et le jeu de rôle.
- Dans ma condition de soumis, le masochisme est particulièrement présent. Au delà de l'aboutissement l'obtention du plaisir, il existe avant l'envie de douleurs , de la recevoir d'une personne à la fois sadique et qui maîtrise sa gestuelle.
- Si l'on me demande pourquoi je pratique telle ou telle chose ou simplement pour quelle raison je suis soumis, au plus profond de mes réflexions je parviens à cette seule réponse : parce que les Dominatrices existent.
il y a 1 an
J'aime beaucoup vos analyse sur le BDSM
Je pense aussi que l'on peut être soumis par amour des Femmes. Par envie de se donner ou s'offrir à la personne qui Domine, tout simplement parce qu'on aime me cela. Mais de toute façon la plus belle des soumissions se fait par amour de la personne qui Domine. Ou aussi par amitié mais là moins de protocole et plus de jeux.
Pour moi mon masochisme va de pair avec ma soumission, plus j'apprécie la personne qui me Domine plus je donnerai de ma personne, d'où l'importance pour moi d'une relation à long terme. Car la connaissance de l'autre est importante.
il y a 1 an
J'ai lu avec intérêt votre texte sur le BDSM et je suis allée voir votre profil
Je suis étonnée par votre âge et votre temps de pratique : vous êtes relativement jeune et pourtant, à vous lire, on s'attend à une personne d'âge mûr et dotée d'une grande expérience.
Certainement que votre métier doit vous aider à écrire de manière si lucide. En tout cas merci pour votre témoignage.
Me concernant, je suis Dominante "par révélation" : c'est Ricki, mon époux et soumis qui m'a révélée à moi-même ! Nous entretenons une relation D/s depuis 18 mois maintenant, alors que notre couple dure depuis 28 ans.
Il est vrai qu'au sein du foyer, c'est plutôt moi qui gère et prend beaucoup de décisions, et ce depuis le début. J'étais une Dominante sans le savoir.
Concernant le BDSM, après 18 mois, je me sens encore "novice", il y a tant à apprendre ! On me dit que j'ai progressé très vite : cela m'encourage à continuer...
J'ai encore des lacunes à combler : au niveau de la communcation et au niveau de la transition BDSM <==> SEXE et vice-versa (passage de l'un à l'autre...).
Continuez à nous écrire car c'est enrichissant !
il y a 1 an
En effet yannparis, l'un des objectifs reste de comprendre "pourquoi on aime ça". Et aussi analyser "comment accéder à ce bonheur, qu'on soit dominant.e ou soumis.e".
Merci pour tous ces commentaires positifs ENDURA. Je ne pense pas qu'il y ai de "novices" et de "confirmés" en soi. Je pense que chacun.e peut vivre ses envies comme on l'entend. Ce qui compte, c'est de communiquer avec son/sa partenaire : faire des retours sur ce qui plaît ou pas, tenter des expériences, et être honnêtes.
Après, c'est l'heure des fessestivités !
il y a 1 an
D'aucun pourrait croire que la domination sur un individu est, par nature, toxique. Par les définitions vues plus haut, au contraire, j'estime que la domination peut aussi faire partie d'un naturel. Il y a des gens qui ont les compétences, l'éducation et l'instinct de dominants. D'autres peuvent se la couler douce. Et aussi, ça peut changer. Ceci dit, je n'exclut pas certains faits, comme des personnes qui peuvent essayer d'imposer leurs point de vue et leurs envies à d'autres qui ne le veulent pas, sous prétexte qu'ils ou elles seraient dominants. J'estime qu'une personne qui essaye de s'imposer contre la volonté d'une autre, et qui use de stratagèmes pour ça (violences non désirées, chantages, et autres techniques de manipulations), cela représente une vraie toxicité. Qui n'a pas lieu d'être dans une relation saine entre dominant et soumis, qui est une relation basée sur le consentement.
J'en reviens à une autre idée. Avant de vous la présenter, je précise que chaque couple ou groupe d'êtres humains peut mettre en place ses propres règles et/ou système hiérarchique. Ce qui va suivre ne concerne que mes propres goûts, que je n'impose pas à tout le monde, bien entendu. Ceci étant dit, j'admets être nostalgique d'un temps où, au sein d'un couple, voir d'une famille, un individu (pas forcément l'homme, même si c'est mon cas) s'en va travailler à l'extérieur pour ramener l'argent à domicile, pouvant exprimer ses grandes compétences professionnelles, tandis que l'autre s'occupe du logis.
C'est une façon de voir les choses, c'est la mienne. Un dominant se doit de protéger, de nourrir, de rendre heureux à sa manière, les individus qui lui auront fait vœux d'obéissance. Et c'est le dominant qui dicte les règles, qui punit quand celles-ci ne sont pas respectées.
Pour moi, un dominant ne se laisse pas aller. Les grands Rois d'antan étaient servis, mais si la famine arrive sur les terres, ce sont leurs têtes qui peuvent sauter rapidement. Les grands Rois avaient des devoirs envers leurs peuples, et s'ils ne le respectaient pas, il était légitime que le peuple se révoltait.
Bref, un dominant dicte les règles, les respecte, et fait en sorte que ceux qui lui ont juré fidélité soient nourris, protégés et heureux.
Sinon, l'individu n'est pas dominant, et tombe dans la toxicité.
Qu'en pensez-vous, chers confrères et consœurs, chers dominé.e.s ?
il y a 1 an
Je suis curieux d'avoir votre avis sur les différences qu'il y a entre ; guide / Maître / et une relation moins connue, celui de soumis(e) esclave. Par "esclave" ne pas prendre ce mot à la lettre comme l'époque des négriers. J'ai vécu les 3 et aimerai donc avoir votre point de vue.
il y a 1 an
Aussi une nuance relative à la notion de la volonté d'imposer. En BDSM, lorsque "imposer" est adopté par l'un et l'autre dans le cadre des pratiques y compris par le biais de chantage par exemple, alors il n'est pas toxique (bien que cela ne soit pas dans mes pratiques préférées).
il y a 1 an
de mon expérience il existe une profession, qui se trouve être également un statut social, qui se rapproche beaucoup de ce qu'est un Dominant en BDSM : le Guide de haute montagne. Tiens tiens 😏 !
Très généralement un guide acceptera un client s'il a une présence de Dominant. C'est l'autorité (indispensable), le conseiller, le défricheur, le protecteur, le rempart même.
il y a 1 an
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