Mon nouveau professeur de piano (2/6)

Catégories : Femmes fessées
Ce récit est la suite de : Mon nouveau professeur de piano (1/6)
il y a 5 ans

J’ai passé la semaine à bosser comme une dingue. Le matin du cours, Sophie est venue chez moi et chacune a joué son programme devant l’autre. J’étais motivée à fond, et j’ai assuré comme une bête sur la sonate de Beethoven. Et Sophie me dit quelque chose qui me fit très plaisir : si je l’avais jouée comme ça au dernier concours, j’aurais probablement réussi le premier tour.

Avant de partir elle m’avait fortement conseillée de me changer. On était en été et j’avais mis une jupe assez courte. Sophie portait une robe longue, et elle me recommanda de faire de même. Alors que j’étais en string, en train de prendre un jean, elle me conseilla immédiatement d’éviter ce type de vêtement.

Je ne comprenais pas, j’étais en jean la dernière fois et il n’avait rien dit. Elle me répondit qu’il était important de bien s’habiller pour les cours mais je ne comprenais vraiment pas où elle voulait en venir. Pour qu’elle me fiche la paix je capitulais en mettant une culotte de grand-mère et une robe super longue.

On est ensuite parties ensemble, pour une raison encore mystérieuse pour moi, Sophie avait lourdement insisté pour que l’on soit très en avance. Elle avait eu l’excellente idée de passer sous silence ce qu’il lui avait fait la dernière fois qu’elle était arrivée en retard.

C’est sa femme qui nous ouvrit la porte. Je la connaissais aussi, c’était une excellente violoniste. En me voyant elle se retint de sourire. C’est là que je me demandai pourquoi il n’y avait que des noms de filles sur le tableau. Sophie ne me laissa pas le temps de réfléchir en m’emmena dans les couloirs.

En fait elle n’avait pas besoin de m’emmener, une autre élève était en train de jouer. Les Jeux d’eau de Ravel résonnaient dans l’appartement et il suffisait de les suivre pour trouver la salle du cours. Sophie retint ma main au moment où j’allais saisir la poignée. Son regard semblait me dire “Interdit de toucher à cette porte quand quelqu’un est en train de jouer”.

Le son cessa brusquement en plein milieu d’une phrase et nous en profitâmes pour rentrer discrètement et aller s’asseoir dans les fauteuils. Pendant que Sophie nous versait du thé, le professeur formulait à son élève un ensemble de remontrances qui me firent froid dans le dos. C’était l’élève que nous avions croisé à la porte la semaine précédente, et qui avait l’air d’avoir passé un sale quart d’heure.

La tasse tremblait dans ma main, il était très calme extérieurement, mais je sentais qu’il n’était pas du tout satisfait par ce qu’il avait entendu. Je commençais à sérieusement regretter d’être venue. Etant donné le niveau d’exigence, j’aurais dû lui demander une semaine de plus pour travailler. Et je me suis souvenue à ce moment que c’était interdit et qu’il fallait venir toutes les semaines.

Le cours me sembla très long, il l’arrêtait toutes les deux mesures parce qu’à chaque fois quelque chose n’allait pas. Après une gorgée de thé, je réussissais à me ressaisir. Je percevais chez cette élève de grandes qualités de technique et de toucher, j’étais convaincue qu’elle était capable de jouer ce morceau à la perfection, et certainement bien mieux que je n’en étais capable.

Mais je connaissais très bien cette pièce. J’arrivais à sentir chaque moment où il allait l’arrêter. Elle faisait des erreurs de solfège à répétition, il était manifeste qu’elle avait bâclé l’étape du déchiffrage. A chaque fois qu’il l’interrompait, je sentais une colère contenue qui me glaçait sur place.

Il n’écouta pas le morceau jusqu’à la fin. Il lui demanda de se lever, tandis qu’il s’asseyait à côté de nous pour prendre sa tasse de thé. Elle avait les yeux humides, je sentais que sa volonté n’avait jamais été de le décevoir. Il prit une bonne minute pour remettre de l’eau chaude sans rien dire, et boire une longue gorgée.

Il fit un signe de tête en désignant l’angle de la pièce opposé à la fenêtre. J’avais très bien compris ce que cela voulait dire, mais je n’en croyais pas mes yeux. L’élève se dirigea vers le coin de la pièce sans rien dire. Elle nous tourna le dos, et s’immobilisa.

Il nous salua avec courtoisie, invita Sophie à se mettre au piano, et la fit commencer avec des exercices de Brahms. C’était les mêmes que la semaine dernière, je commençais à très bien les connaître vu qu’elle me les avait joué le matin même, et que j’en avais travaillé un pendant la semaine. Ils étaient très difficiles, on voyait que Sophie les avaient travaillés comme une acharnée, son exécution s’était précisée et avait gagné en fluidité.

Il lui donnait des conseils techniques, des instructions, et on passait à l’exercice suivant. Même procédure que la semaine précédente, si ce n’était qu’il avait dans le coin une élève immobile comme une statue de cire. Ça faisait un quart d’heure qu’elle y était et elle devait commencer à devenir dingue.

J’avais eu la chance d’avoir une éducation baba-cool, je n’étais même pas né en 68, et je n’avais donc jamais mis les pieds dans un coin. Mais même si ça me faisait peur, je sentais une étrange et troublante curiosité. Curiosité qui serait satisfaite si le professeur n’était pas satisfait de mon jeu.

Le dilemme me donna très chaud, et ce n’était pas dû à l’été. Sa reconnaissance et sa satisfaction était primordiales pour moi, mais je sentais quand même cette envie de découvrir. Découvrir l’effet que l’on ressentait lorsqu’on recevait un ordre, et d’obéir. J’étais tellement en ébullition que j’avais l’impression d’avoir rougi de partout, je fus immédiatement terrifiée par l’idée que ça puisse se voir.

Le professeur avait l’air très content de l’exécution des exercices de Sophie. Il lui demanda de jouer le Rachmaninov. Et là, très peu de temps s’écoula avant qu’il ne l’arrête. Pourtant je trouvais ça très bien, je ne voyais pas ce qu’il avait à lui reprocher.

Il lui expliqua un geste impliquant poignets, coudes et épaules, et ajouta que ça faisait plusieurs fois qu’il le lui disait. L’assurance que je lisais depuis toujours sur la visage de Sophie disparut subitement. Elle baissa les yeux sans rien dire, je ne l’avais jamais vue ainsi. Il se dirigea vers le pupitre du piano et lui montra avec son crayon une phrase qui était écrite, et qui indiquait la façon dont il fallait travailler ce morceau. Sophie essaya de se défendre en disant qu’elle avait essayé mais qu’elle n’y arrivait pas, que ça ne marchait pas bien sur elle.

Sans rien dire, il retourna s’asseoir. Il remit du thé chaud dans sa tasse. Il but lentement. L’autre élève était dans le coin depuis maintenant une bonne demi-heure. Sophie, tout comme moi, semblait s’attendre à un geste lui demandant d’aller prendre sa place.

Le professeur reprit :

  • “Faites-le maintenant.”

  • “Pardon ?”

  • “Montrez-moi, maintenant, de quelle façon vous avez travaillé ce que j’ai demandé.”

Sophie se mordit la lèvre pour ne pas rétorquer une remarque acerbe. Et se mit à s’entraîner. Elle commença à contrecoeur à ralentir à l’extrême en cherchant à synchroniser les déplacement latéraux des doigts, poignets, coudes, épaules. Elle se concentra en essayant de cacher son agacement, et jouait chaque mesure plusieurs fois.

Au début, je ne comprenais pas ce qui déplaisait au professeur. Mais progressivement j’entendais le son changer et devenir plus rond, les faux accents disparaissaient petit à petit et l’enchaînement des notes devenait de plus en plus fluide. Ca faisait cinq minutes qu’elle travaillait et je commençais à saisir où le professeur essayait de l’emmener.

Il l’arrêta et lui demanda si elle avait vraiment travaillé comme ça pendant la semaine.

Elle ne pouvait rien répondre. La méthode du professeur donnait des résultats en quelques minutes, et il était évident qu’elle ne l’avait même pas essayé. Mon petit doigt me disait qu’elle était partie pour remplacer l’autre élève au coin. Il confirma ma prédiction en désignant le coin avec l’index droit sans lâcher sa tasse.

Je ne comprenais pas encore comment il se faisait que ces filles se laissaient envoyer au coin sans opposer la moindre résistance. C’est du moins ce que je me suis dit en voyant Sophie, le visage inexpressif, partir vers le coin sans un mot, et sans hésitation.

D’une voix calme mais ferme, il interpella l’élève qui était au coin :

  • “Marion.”

Celle-ci sortit du coin et se dirigea vers lui. Elle s’arrêta face à lui. Je remarquais qu’elle aussi semblait avoir prohibé les vêtements courts ou serrés.

  • “Est-ce que vous avez, comme je vous l’ai demandé, retravaillé lentement, en cherchant les erreurs, en écoutant des enregistrements, pour supprimer toutes les fautes de déchiffrage ?”

Je sentis qu’il lui coûtait de répondre. Mais elle prit sur elle.

  • “Non, Monsieur.”

  • “Pourtant, je vous l’ai déjà demandé, n’est-ce pas ?”

  • “Oui, Monsieur.”

  • “Vous vous souvenez quand ?”

Je voyais ses yeux se mouiller. Cette scène se déroulait comme si je n’étais pas là, et heureusement, parce que je ne voulais vraiment pas me faire remarquer.

  • “Il y a deux semaines, Monsieur.”

Il ne dit rien, la regarda fixement, comme s’il attendait la suite de la réponse.

  • ”Et vous me l’avez répété la semaine dernière, Monsieur.”

Il tenait toujours sa tasse. Il la porta à ses lèvres, et prit beaucoup de temps avant de lui répondre.

  • “Et vous vous souvenez de ce qui s’est passé quand j’ai dû vous le rappeler la semaine dernière ?”

Une larme commença à couler. Elle balbutia :

  • “S’il vous plaît, je vais travailler comme vous avez demandé, je vous le promets Monsieur !”

Je la trouvais très émotive. Certes, il faut éviter de décevoir son professeur. Et il faut reconnaître que ce prof me fait peur à moi aussi. Mais je ne me doutais pas que chez elle, c’était à ce point, la pauvre fille avait l’air de tenir ça très à coeur parce qu’elle était terrifiée.

Il répondit très calmement.

  • “Vous me l’avez déjà promis la semaine dernière. Et vous n’avez pas du tout travaillé comme je l’ai demandé.”

  • “Mais cette fois-ci j’ai compris, s’il vous plaît, je vais faire comme vous voulez Monsieur ! Je vous décevrai pas !”

  • “Non. Vous m’avez déjà dit tout ça la semaine dernière. Donc vous n’avez pas compris.”

  • “S’il vous plaît monsieur, ça fait trop mal ! J’ai encore des traces !”

A peu près tous les scénarios possibles et imaginables me passèrent dans la tête à ce moment-là. Certains me donnèrent très chaud partout dans le corps et je priais le ciel que personne ne tourne la tête vers moi à ce moment-là.

  • “Si ça faisait si mal que ça, une seule fois vous aurait suffi. Alors cette fois-ci il y en aura deux fois plus.”

J’avais malheureusement une idée ce qu’il comptait lui faire. Sophie était toujours face au mur, je ne voyais pas son expression mais il était évident qu’elle le savait très bien, et qu’elle y était déjà passée. Je commençais à avoir une cocotte minute dans la tête, et j’étais probablement rose comme une pivoine. Ma pire crainte était qu’il le voit au moment où il nous demandait de sortir.

Elle pleurait maintenant à chaudes larmes :

  • “Nooon, s’il vous plaît Monsieur, j’arriverai pas à supporter !”

  • “C’est pourtant ce que nous avons convenu, vous l’avez oublié ? Vous savez que vous êtes libre de partir. Comme ça si vous interprétez de la sorte les Jeux d’eau, vous n’aurez pas à dire que c’est chez moi que vous prenez des cours. Vous n’aurez pas besoin de dire que vous m’avez fait perdre mon temps à corriger des fautes de solfège. Et vous n’aurez pas non plus à me faire honte à votre prochain concours.”

Je ne savais plus où me mettre. J’avais posé ma tasse et j'étais en train d'attendre qu'il me demande de sortir le temps de la punir. En même temps, je me sentais coupable d'être aussi curieuse, et d'avoir envie de savoir ce qu'il allait lui faire.

Elle avait baissé la tête pour cacher son regard. Il reprit :

  • “Soit c’est la punition, soit vous partez.”

Elle marmona une réponse incompréhensible.

  • “Je ne vous force à rien, c’est vous qui décidez. Et c’est à vous de le dire, clairement.”

Elle releva la tête, les yeux baignés de larmes, et répondit :

  • “La punition.”
Lire la suite : Mon nouveau professeur de piano (3/6)
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