Catégories : Cuckold candaulistes cocu
Ce récit est la suite de : Alyssia, ma femme (13)
il y a 2 ans
Le début de cette saga est ici
Benjamin m’a arrêté, posé la main sur l’avant-bras.
- C’est celle de droite, Camille. La plus grande. Tu vois ? Comment tu la trouves ?
- Super canon, il y a pas à dire.
- Oui, hein ! J’ai craqué. Le moyen de faire autrement ? Mais attends, viens ! On va aller l’attendre dehors. Elle a bientôt fini. Qu’on la perturbe pas dans son travail. Elle a horreur de ça.
Il a fait les présentations.
- Camille… Alex…
Elle m’a fait claquer la bise, s’est attablée avec nous.
-
Que des gros lourds ! Il y a des jours comme ça…
-
C’est de ta faute ! T’as qu’à pas être si mignonne.
-
Tu veux que j’y fasse quoi ? Que je me barbouille de vitriol ?
-
Ah, non, malheureuse !
-
J’aurais la paix au moins…
-
Ça, c’est pas sûr !
-
Tu sais de quoi je rêve, là, maintenant ? D’une bonne douche. Pour me laver de tout ça…
-
Rien de plus facile. On va chez moi. Séverine rentre pas avant sept heures.
-
Je t’ai emprunté ton peignoir.
-
Je vois, oui !
Elle s’est ébrouée. En fines gouttelettes qui se sont éparpillées au hasard.
- En attendant, qu’est-ce que ça fait du bien !
Benjamin s’est levé, est passé derrière elle, lui a piqueté la nuque de petits baisers.
- Chut ! Veux-tu être sage !
- J’ai pas envie.
- Devant ton ami. Tu n’as pas honte ?
- Même pas.
Le cou. Il s’est pressé contre elle. Elle s’est abandonnée. Il a glissé une main sous le peignoir. Une main qui a moutonné à hauteur des seins. Qui s’est aventurée plus bas. Encore plus bas. Le peignoir s’est entrouvert. J’ai poussé un cri de stupéfaction. Il y avait… Elle avait… On voyait… Une bite et une paire de couilles. Ils ont éclaté de rire. Tous les deux. De bon cœur.
- Ah, oui, ça surprend, hein !
Camille a refermé le peignoir.
- C’est tout pour aujourd’hui ! Et, de toute façon, puisque c’est comme ça, puisqu’il y a que des gros pervers dans cette maison, je m’en vais.
Ce qu’il a fait aussitôt après avoir renfilé sa robe.
- Il est vraiment fâché ?
- Penses-tu ! C’était concerté tout ça. On était de mèche. Bon, ben voilà ! Maintenant, tu sais.
- Comment vous m’avez eu !
- C’était le but. Elle adore ça, Camille, surprendre son monde là-dessus. Et faut reconnaître qu’avec toi, c’était particulièrement réussi. T’aurais vu ta tête ! Elle s’est délectée de voir ta réaction, je la connais. Et je peux te dire que j’ai pas fini d’en entendre parler.
- Je peux te poser une question ?
- Tout ce que tu veux.
- C’est purement sexuel avec lui ou bien…
- C’est beaucoup plus que sexuel. C’est un peu mon double, Camille. Jamais je ne me suis senti aussi compris, reconnu et accepté. Non, ce qu’il y a maintenant, c’est que pour Alyssia je sais vraiment pas quoi faire.
- C’est-à-dire ? Tu envisages de mettre un terme ?
- Oh, non, non. Pas du tout. Non. Au contraire. Seulement j’ai bien peur…
- Que ce soit elle qui le fasse. Alors ça, c’est pas exclu. Ça l’est même de moins en moins, dans le contexte actuel.
- Elle supporte pas l’idée que je puisse avoir quelqu’un d’autre. C’est ça, hein ?
- Ce qu’elle supporte pas, surtout, c’est que tu la prennes pour une conne. C’est de pas savoir sur quel pied danser avec toi.
- Tu crois qu’il faut que je lui parle ?
- Je crois pas. Je suis sûr.
- Il y a un risque quand même, non ?
- Évidemment ! Mais infiniment moindre, à mon avis, que si tu joues carte sur table. Elle appréciera.
- Je lui dis aussi que Camille, en réalité, c’est…
- Quand on dit la vérité et qu’on ment en même temps, ça le fait pas. Ça le fait jamais.
Je me suis levé.
- Bon, j’y vais. Je te laisse.
- Tu veux pas rester un peu ? Que Séverine te trouve là en rentrant. Ça la mettra de bon poil. Ça changera pour une fois.
- C’est la soupe à la grimace ?
- Et pire encore. Elle desserre pas les dents de toute la soirée. Elle se contente de balader partout son petit air : « Je dis rien. Je demande rien, mais je sais où t’as passé l’après-midi. Et avec qui. On me la fait pas à moi. »
Il a soupiré.
- Des fois j’aimerais encore mieux qu’on s’engueule.
- Qu’est-ce qu’elle sait au juste ?
- Peut-être tout. Peut-être rien. J’ai décidé de plus me poser la question. D’arrêter de me faire des nœuds au cerveau. Parce que ça change rien. Parce que Séverine, c’est quelqu’un qu’a un besoin viscéral de te faire la gueule. Qu’il y ait des raisons ou qu’il y en ait pas. Elle porte ça en elle. Faut qu’elle soit malheureuse. Que tout aille de travers dans sa vie. Et qu’elle en fasse porter la responsabilité à quelqu’un. Moi, en l’occurrence. Je suis en première ligne. Forcément.
Il a encore soupiré. Un soupir à fendre l’âme.
- J’en ai marre, par moments, mais j’en ai marre ! Quelle idée j’ai eue d’aller l’épouser. Non, mais quelle idée ! Ah, je t’assure que si c’était à refaire…
- Ça peut se défaire…
- Je sais bien, oui, mais…
Au-dehors, les graviers ont crissé.
- La v’là !
Elle a jeté ses clefs sur la petite console, dans l’entrée.
- Alors, les garçons, ça va comme vous voulez ?
Ça allait, oui !
- Qu’est-ce vous avez fait de beau ?
- Oh, rien ! Rien de spécial.
Derrière lui, le peignoir était resté par terre. Elle l’a ramassé, porté à ses narines et elle lui a jeté un regard furibond. Qu’il n’a pas vu.
2-
Alyssia avait passé l’après-midi avec Benjamin.
- Mais pas à s’envoyer en l’air. À discuter.
- Et alors ?
- On s’est expliqués. À fond. Ça m’a fait un bien fou, tu peux pas savoir…
- Un peu quand même que je peux savoir, si !
- Du coup, avant de rentrer, je suis allée jeter un coup d’œil sur cette Camille. Depuis le temps que je voulais le faire. Et quand tu la vois comme ça, belle comme un cœur, féminine en diable, t’as vraiment du mal à y croire.
- Et pourtant…
- T’as eu l’occasion de constater, de visu je sais ! Vous êtes sacrément devenus complices, Benjamin et toi, hein, n’empêche !
- Mais qui c’est qu’a poussé à la roue ?
- En attendant, tu sais ce qu’on a décidé ? C’est qu’on allait faire cause commune, Benjamin, Camille et moi.
- Cause commune ?
- Se voir tous les trois ensemble, si tu préfères. Comme ça, au moins, je resterai pas à me morfondre dans mon coin pendant qu’il est avec elle. Enfin, avec lui. Et puis je t’avouerai que la situation est loin de me déplaire. Et ce Camille non plus, il me déplaît pas. Il a quelque chose. Un charme fou, en fait. Non. Je suis vraiment curieuse de voir comment il s’y prend. Et de les voir ensemble tous les deux. Tu sais quoi ? Eh ben, ça tombe pile poil au bon moment ce truc. Parce que ça commençait à s’affadir sérieusement, Benjamin et moi. On allait droit dans le mur. Tandis que là, il y a toutes les chances que ça relance la machine. Et pas qu’un peu ! Sans compter qu’il y en a une qui va être aux anges, c’est Eugénie. En plus !
- Et moi, dans tout ça ?
- Oh, toi, évidemment que t’as ta place, toi ! Comme d’habitude. Manquerait plus que ça ! Et de toute façon, maintenant, c’est le genre de choses qu’il serait absolument hors de question que j’envisage sans toi. D’ailleurs, il serait peut-être temps que t’ailles te préparer. C’est ton rôle d’aller faire quelques petits repérages avant, non ?
- Ah, parce que…
- On attaque dès ce soir, oui. Allez, file !
J’ai commencé par me mettre à la recherche d’Eugénie. Sur qui j’ai fini par tomber nez à nez, après un long périple, au détour d’un couloir. Elle a sursauté, fait un bond en arrière.
- Vous m’avez fait peur.
- C’était pas le but. Désolé.
- On vous a changé de chambre. Elle en a voulu une avec deux grands lits, votre femme. Parce que quatre vous serez, cette nuit, à ce qu’il paraît…
- Sans compter qu’on aura de la visite.
Elle n’a pas cillé.
- C’est vrai qu’il y aura une surprise ?
- Et une belle !
- C’est quoi ?
- Ce sera plus une surprise, si je vous le dis.
Elle a pris un petit air enjôleur.
- Oh, vous pouvez bien… Je vous ai donné mon tablier.
- C’était un somptueux cadeau.
Elle a eu un petit sourire ravi.
- Vous avez aimé, c’est vrai ?
- Oh, que oui ! Et c’est rien de le dire.
- Vous savez qui j’ai mis dans la chambre à côté de la vôtre ? Le couple de types.
- Ça, par contre, c’est un joli petit cadeau que vous vous faites à vous-même. Non ?
Elle a haussé les épaules.
- Elle sait bien, votre femme.
- Que ? T’adores ça, les hommes entre eux ?
Elle a soutenu mon regard.
- C’est ce que je préfère.
- Alors tu seras pas déçue, ce soir, tu verras…
La salle de restaurant était pleine à craquer.
- Forcément, avec les ponts.
Alyssia s’est impatientée.
- Qu’est-ce qu’elle fabrique, Camille ? Elle descend pas ?
Benjamin a souri d’un air attendri.
- Oh, alors elle ! Il lui faut toujours des éternités pour se préparer…
Quand elle a enfin fait son apparition, toutes les conversations se sont interrompues. La salle a retenu son souffle, tandis qu’elle voguait jusqu’à nous, majestueuse, royale, indifférente aux regards admiratifs qui s’agrippaient à elles.
- Je vous ai fait attendre.
- Oui, mais ça en valait sacrément la peine.
En nous apportant l’entrée, Eugénie s’est penchée à mon oreille.
- Qu’est-ce qu’elle est belle, cette fille !
Avant de regagner la chambre, on s’est offert une longue promenade digestive dans les parages de l’hôtel.
- Il y a rien qui nous presse.
Malgré l’heure déjà bien avancée, il faisait encore une chaleur étouffante.
- Ce qui veut dire qu’il va falloir qu’on laisse la fenêtre ouverte.
- Et que, du coup, on va empêcher tout l’hôtel de dormir.
- Tant pis pour eux !
- Ou tant mieux.
Les regards des hommes et des femmes qu’on croisait se posaient immanquablement sur Camille, s’y attardaient longuement. On se retournait systématiquement sur elle.
- S’ils savaient !
Benjamin a fini par s’impatienter.
- Bon, on remonte ?
- T’es bien impatient !
Et Camille a encore voulu cinq minutes.
- J’aime trop ça comment on me regarde.
Puis encore cinq autres. Puis dix.
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