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Ce récit est la suite de : La clef USB (4)
il y a 2 ans
Elle ne perdait rien pour attendre. Il avait voulu dire quoi par là ? Il entendait quoi ? Parce qu’avec lui elle pouvait s’attendre à tout justement. Absolument tout. En douce qu’elle l’avait échappé belle ! Heureusement qu’il n’avait pas insisté pour qu’elle se caresse, là, tout de suite, après avoir vu la vidéo. Parce que ça l’avait mise dans un état, mais dans un état ! Pourquoi ? Parce qu’Antoine était à côté de toi ? Qu’il te regardait t’occuper de Damien ? Bien sûr que non ! Ça n’avait rien à voir. Rien du tout. Ah, oui ? Comment t’expliques ça alors ? Parce qu’une bonne dizaine de fois tu te l’étais passée et repassée avant, cette vidéo. Ça t’avait troublée, oui, mais jamais à ce point-là. Pourquoi ? Oh, mais parce que ça s’était trouvé comme ça et puis voilà ! N’importe comment elle était pas là, la question. Elle était de savoir si, quand il lui faudrait se caresser sous la douche devant lui ‒ et ça, il le faudrait, il ne la lâcherait pas ‒ elle arriverait à se maîtriser et à se contrôler. À juguler son plaisir. Elle le voulait, de toutes ses forces, pour tout un tas de raisons, mais elle était de moins en moins convaincue d’en être capable.
Comme à son habitude, il a laissé passer une bonne semaine. Et puis il est arrivé un matin, de bonne heure, tout enjoué.
- Alors ? En forme ? Parce que c’est aujourd’hui le grand jour tant attendu.
Elle lui a proposé un café. Qu’il a refusé.
- Non, merci, ça ira. Entrons tout de suite dans le vif du sujet plutôt. J’ai hâte. Pas toi ? Bon, mais allez ! Comment on s’y prend ? Qu’est-ce tu préfères ?
Ce qu’elle préférait ? Rien du tout, alors là ! Et s’il ne tenait qu’à elle…
- Tu sais pas ? T’es sûre ? C’est moi qui vais devoir choisir alors ! Alors ce que je propose, moi, c’est qu’on commence par une petite séance de cinéma. Puisqu’on adore ça, le cinéma. Tout autant l’un que l’autre. Laisse ! Laisse ! Je m’en occupe.
Le temps que ça se cale. Que ça démarre. Et… la huit. Évidemment, la huit. Il fallait s’y attendre. Celle de la dernière fois. Celle où elle prend Damien dans sa bouche. Il est venu s’asseoir à côté d’elle.
- Je l’adore, celle-là !
Elle s’est efforcée de regarder sans voir. De penser à autre chose. De ne pas se laisser troubler par les images. Elle y est à peu près parvenue. Presque parvenue. Jusqu’au moment où, sur l’écran, Damien s’est approché de son plaisir, où il lui a palpité contre la langue, où elle s’est mise à sourdement gémir. Le souvenir qui revient. De sa queue qui éclate. De la semence virile toute chaude qui lui coule dans la gorge. Elle a crispé ses mains toutes moites sur ses genoux. Ne pas lui montrer, à Antoine. Ne pas lui faire voir.
- Regarde-moi !
Elle a fait comme si elle n’entendait pas.
- Regarde-moi !
Elle l’a fait. Très vite. Juste le temps de croiser, une fraction de seconde, son regard.
- Mieux que ça !
Et elle lui a donné ses yeux. Elle les lui a laissés.
- Comment ils brillent !
Elle les a baissés. Il s’est emparé de la télécommande.
- Allez, une autre !
- Oh, non ! Pas encore.
- Mais si ! Si !
La quatre, cette fois.
- Celle où tu te sers sur la bête. Où c’est toi qu’es aux commandes.
Elle était aux commandes, oui. Quel bonheur elle y avait trouvé ! Quel bonheur elle y trouvait ! Il était à elle, Damien. Tout à elle. C’était le jour où elle avait cru qu’il la trompait. Où ils venaient de se réconcilier. Tu es à moi ! À moi ! Elle le lui criait. Elle le lui hurlait. Et elle jouissait. Comment elle jouissait ! Quand ça s’est arrêté, Antoine a constaté.
- Quelle cavalcade !
Et il a encore voulu qu’elle le regarde.
- Hou là ! Ça t’a mis dans un état, dis donc ! Tu te verrais ! Une bonne douche maintenant. Ça s’impose. Viens !
Et elle l’a suivi. Elle n’a pas protesté. Elle l’a suivi. Comme une automate. Dans un état second. Besoin. Envie. Se soulager. Plus rien d’autre ne comptait. Plus rien d’autre n’avait d’importance que cette tension entre ses cuisses. Il fallait. Là. Maintenant. Tout de suite. Il n’a pas eu besoin de le lui demander. C’est d’elle-même qu’elle l’a fait. Qu’elle s’est déshabillée. En toute hâte. Qu’elle s’est précipitée sous la douche. Elle s’y est assise. Le jet. Sur ses seins. Plus bas. Le jet. Qu’elle a voulu plus fort. À toute puissance. Il regardait. Il ne la quittait pas des yeux. Honte. Tellement ! Mais tant pis ! Ses mains. Sa chatte. Le jet. Et elle a déferlé. Jambes grandes ouvertes. Au large. À grands cris. Ondulante. Vibrante. Tout est retombé. Il s’est penché. Lui a déposé un petit baiser sur le front.
- Merci.
Et il est parti.
2-
Elle est restée sous la douche. Qu’est-ce qu’elle avait fait ? Non, mais qu’est-ce que t’as fait ? Tu t’es branlée devant lui. Voilà ce que tu as fait. Et en beauté en plus ! Non, mais tu te rends compte ? Toi qui t’étais juré de ne pas te laisser emporter… Oui, mais c’était forcé aussi ! Parce que ces vidéos, elles ne la laissaient jamais indifférente. Alors devant lui en plus ! Pardon ? Qu’est-ce que t’es en train de dire, là ? Rien. Enfin, si ! Oh, et puis zut ! Zut ! À quoi bon se voiler la face ? Bien sûr que c’était troublant de l’avoir là, à côté, pour les regarder, ces vidéos. Que ça contribuait à l’excitation. La preuve ! Oui, mais alors… Alors, oui, elle avait aimé qu’Antoine la voie, la regarde avoir du plaisir. Elle avait aimé. Elle avait adoré. Voilà, oui. C’était dit. Antoine… Qu’est-ce qu’il allait penser d’elle maintenant, Antoine ? Elle a mentalement haussé les épaules. Qu’est-ce tu veux qu’il en pense ? Ce qu’il en pensait déjà. Que t’es une petite jouisseuse toute pleine de sensualité qui s’éclate bien avec son Damien. Que ça excite de se voir et de se revoir en pleine action avec lui. Mouais… Et que ça excite même tellement qu’elle est incapable de se dominer devant des étrangers. Oui, oh, ben d’abord, Antoine n’était pas vraiment un étranger. Pas complètement. Et ensuite maintenant au moins les choses auraient le mérite d’être claires. Pour lui comme pour elle. Elle n’aurait plus à se demander, chaque fois qu’il exigerait qu’elle visionne l’une de ses vidéos en sa compagnie, si elle allait tenir le coup, si elle allait parvenir à se contrôler. Ils sauraient, l’un comme l’autre, que ce qui était déjà arrivé pouvait encore arriver. Arriverait sûrement. Et ça te gêne pas ? Si ! Bien sûr que si ! Et en même temps, non. Comment ça ? C’est justement parce que ça me gêne, parce que j’ai honte que… Que quoi ? Que c’est si agréable ? Ce que tu me fais pas dire ! La vérité. C’est la vérité. À quoi ça t’avance de te mentir à toi-même ?
C’était la vérité, oui. Elle s’est rencognée dans l’angle de la douche. Ses doigts ont flirté avec la pointe de ses seins, les ont fait durcir, se dresser. C’était la vérité. Comment elle avait eu honte qu’Antoine la regarde avoir du plaisir avec Damien ! Comment elle avait eu honte d’en être troublée ! Comment elle avait eu honte de se caresser devant lui. Et d’une façon, mais d’une façon ! Mais comment c’était bon d’avoir honte ! Tellement ! Elle a souri. Elle s’est souri. Et s’est faite plus insistante sur ses tétons. Elle les a fait rouler. Elle les a pincés. Enfoncés. Et puis elle est descendue. Son fendu. Qu’elle a lissé tout du long. Son bouton, tout gonflé, qu’elle a agacé, tourneboulé, du bout du pouce. Elle s’est entré un doigt. Un autre. Et c’était comme si Antoine était encore là, tout près, les yeux rivés à elle. Qu’il se penchait. Qu’il lui chuchotait à l’oreille. « Jouis, petite cochonne ! Jouis ! » Et son plaisir l’a traversée. Emportée toute.
Il l’a appelée le lendemain.
- Tu n’as rien à me dire ?
- Non. Quoi ?
- Et elle demande quoi. Hier…
Il a marqué un long temps d’arrêt. Son cœur s’est mis à battre la chamade.
- Tu es toujours là ?
- Oui.
Dans un souffle.
- C’est pas du tout ce qu’était prévu pour hier. C’est pas du tout ce que je t’avais demandé. Tu devais te déshabiller posément. Calmement. Me laisser le temps de savourer. Non ? C’était pas ce qui avait été décidé ?
- Si, mais…
- Mais ça pressait trop. Tu avais trop envie de te précipiter égoïstement vers ton plaisir…
- C’est pas ça, Antoine.
Il a éclaté de rire.
- Ah, non, c’est quoi alors ? Cela étant, c’était pas désagréable du tout de te voir perdre complètement pied. Bien au contraire. Et, à vrai dire, je me suis régalé. Tu m’as offert un spectacle absolument délicieux. D’autant plus délicieux que tu étais perdue, que tu ne savais plus du tout où tu en étais. Et tu sais ce qu’est dommage, c’est qu’on l’ait pas filmé. On aurait pu en profiter encore et encore. L’un comme l’autre. Ensemble. Ou chacun de son côté.
Elle a dégluti. Son souffle s’est fait court.
- Tu dis rien ? C’est pas une bonne idée que j’ai là ? Si, hein, avoue ! Bon, mais faudra qu’on se penche sérieusement sur la question. Il y a d’ailleurs plein de points sur lesquels il va falloir qu’on revienne tous les deux.
- Comment ça ?
- On en parlera de vive voix. Dimanche. C’est l’anniversaire du père de Kevin dimanche. J’y serai. Et t’y seras aussi, j’imagine…
- Ben oui, mais…
- Mais quoi ? Il y aura tout le monde ? Oh, on trouvera bien un moment, va, t’inquiète !
Vivement la prochaine rencontre | |
Doucement, assurément il l'encercle. Elle tient, encore. |
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