La clef USB (6)

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Ce récit est la suite de : La clef USB (5)
il y a 1 an

La mère de Kevin avait fait les choses en grand. Loué une immense salle dans un parc magnifique. Fait venir un orchestre. Un traiteur. Et invité une cinquantaine de personnes. À table, on l’avait placée à côté de Benoît. Qui avait attaqué d’emblée.

  • Ça va avec Kevin ?
  • Ça va, oui ! Pourquoi ça irait pas ?
  • Oh, ben, avec le caractère qu’il a, mon frère ! Faut le supporter…

Et il s’est tout aussitôt lancé dans un flot de récriminations à n’en plus finir.

  • Si tu savais l’enfance que j’ai eue ! Par sa faute. Il était odieux.

Et ça a été l’histoire de la balançoire. Celle de son doigt coincé entre le pédalier et la chaîne du vélo. La fois où il l’avait délibérément perdu dans les bois. Et puis aussi… Elle n’écoutait pas. Antoine, là-bas, à l’autre bout de la table, était en grande conversation avec sa sœur. Avec Chloé. Qu’elle plaignait de tout son cœur d’être mariée avec un boulet comme Benoît.

Quand ça s’est mis à danser, Antoine ne l’a pas invitée tout de suite. Il a attendu. Que tout se soit débridé. Que ça aille et que ça vienne. Que plus personne ne prête vraiment attention à quoi que ce soit. Ni à qui que ce soit.

  • Tu trouves pas ?

Elle a levé sur lui des yeux interrogateurs.

  • Je trouve pas quoi ?
  • Que c’est très excitant comme situation. Il y a trois jours je te regardais, déchaînée, te faire du bien sous la douche et maintenant on est là, à danser sagement, à jouer aux convives bien élevés, bien policés. Personne n’irait imaginer…

Il lui a souri.

  • Et dire qu’on va recommencer ! Pas plus tard que très bientôt. Rien qu’à l’idée…

Rien qu’à l’idée sa queue s’est mise à grimper toute dure contre sa cuisse. Elle n’a pas cherché à se dérober. Elle s’est au contraire laissée aller contre lui. Qu’est-ce tu fais, Christina ? Mais qu’est-ce tu fais ? Folle ! Tu es folle ! Il a encore souri.

  • Et donc, comme décidé, la prochaine fois je te filme sous la douche.

Elle n’a pas répondu. Elle a vaguement fixé quelque chose au loin par-delà son épaule.

  • Et tu vas aimer. Non ?
  • Je…

Sa queue frottait toujours aussi obstinément contre sa cuisse. Et c’était… C’était…

  • Bien sûr que tu vas aimer. Tu me dirais le contraire…

Il lui a indiqué, d’un coup de menton, une jeune femme qui sortait des toilettes.

  • Qu’est-ce que tu paries qu’elle vient de se le faire, elle, là-dedans ?

Elle a haussé les épaules.

  • Tu racontes n’importe quoi !
  • Ah, si, si ! Ça se voit. Elle le porte sur elle. Un petit air satisfait. Comblé. Et pour cause, attends ! Parce que comment ça doit être jubilatoire de se titiller gentiment le minou, enfermée dans une cabine, la culotte sur les chevilles, alors qu’autour ça entre, ça sort, ça s’interpelle. Et que ça sait pas. Ça se doute pas. C’est sacrément excitant, non ? Et, en même temps, sacrément frustrant ! Impossible de te laisser aller. De t’abandonner. Pas de soupirs. Pas de souffle trop court. Pas de clapotis non plus. Rien. Et c’est ça, justement, qui fait tout le sel de la chose. Aller le plus loin possible. Sans pourtant aller trop loin. Cette montée d’adrénaline ! Ces sensations subtiles ! Oh, mais tu dois en savoir quelque chose, toi, non ?

Elle a cherché à gagner du temps.

  • Moi ?
  • Ben oui, toi ! Me dis pas que tu l’as jamais fait…

Et toujours sa queue à palpiter contre elle. Elle a éludé.

  • On… On pourrait nous entendre, Antoine…
  • Bien sûr que non ! Il y a la musique. Et personne ne fait attention à nous. Mais tu ne m’as pas répondu.
  • Tu me croiras pas.
  • Ah, ça, c’est sûr que si tu me mens, je te croirai pas. Alors ?

Elle a rendu les armes.

  • Ça m’est arrivé, oui.
  • Ah, tu vois ! Et ça t’arrive encore. Non ?

Ben si, oui, il se doutait bien.

  • Ah, ça, te connaissant comme je commence à te connaître, je fais plus que me douter. Et dans des tas d’autres endroits aussi, tu te le fais, j’imagine. La musique s’est arrêtée.
  • Tu me raconteras. On a tout notre temps.

Et elle est retournée s’asseoir aux côtés de Benoît.

2-

Kevin a attaché sa ceinture.

  • Quelle purge ! Mais ça, fallait s’y attendre ! Quand c’est ma mère qu’invite…

Il a soupiré.

  • J’étais coincé entre un type qui me vantait ses exploits à la chasse et un autre qui tenait absolument à m’expliquer son arbre généalogique. Ce dont je n’avais strictement rien à foutre. Remarque, de ton côté, t’as dû en baver aussi. Avec mon frère… Il était comment ?
  • Égal à lui-même.
  • Je vois.

Il s’est tu. S’est mis, très vite, à somnoler.

Et elle, elle est retournée par la pensée là-bas. Avec Antoine. Son souffle dans son cou quand ils dansaient. Et sa queue. Sa queue toute dure contre sa cuisse. En douce qu’il avait raison, Antoine. Sur toute la ligne. Elle adorait ça, se le faire quand il y avait du monde autour. Dans les toilettes publiques, oui. Ici ou là. Dans les douches, au camping, l’été. Dans celles de la piscine où il lui était quelquefois arrivé de se rendre uniquement pour ça. N’importe où. Dès qu’elle pouvait en fait. C’était chevillé à elle, ce truc. Depuis toujours. Il avait raison, oui. C’était grisant de jouer avec le feu. De flirter avec les limites. De suspendre juste à temps. Quand on pouvait. Parce qu’il pouvait quelquefois arriver que, quand on était lancée… Comme la fois où, en fac, ça l’avait complètement débordée. Rien à faire pour arrêter. C’était au-dessus de ses forces. Et les filles qu’étaient en train de se refaire une beauté au lavabo d’éclater de rire. Et d’y aller de tout un tas de commentaires. « Eh ben, dis donc, l’autre là-dedans ! » « C’est Dumas qui te met dans un état pareil ? » Dumas, un vieux prof, tout voûté, tout tremblotant. La risée de toute la fac. « On attend qu’elle sorte ? Qu’on voie qui c’est. » « Et la tête qu’elle fait. » Et elle était restée coincée plus d’une heure à l’intérieur, à attendre qu’elles se lassent, qu’elles finissent par abandonner la place. Mais tout de même, t’étais pas trop fière, hein ! T’avais qu’une trouille, c’était qu’elles soient postées dans le couloir. Mais c’était rien encore à côté du jour où… De la nuit où plutôt, dans ce camping, sur la côte atlantique… Elle avait fait une après-midi plage. À se dorer au soleil. Et à contempler tout son saoul une douzaine de jeunes mâles vigoureux qui surfaient sur les vagues. Alors après, le soir, sous la tente, en y repensant… Seulement il y avait Kevin à ses côtés. Elle s’était retenue. Tournée. Retournée. Et, à quatre heures du matin, n’y tenant plus, direction les sanitaires. Tout dormait. C’était désert. Une cabine de douche. Où elle s’était voluptueusement laissée aller. Quelques gémissements. Quelques plaintes en sourdine. Comment ça faisait du bien ! Non, mais comment ça faisait du bien ! Sauf que, quand elle était sortie, il y avait là, assis sur un banc, un type d’une cinquantaine d’années qui la fixait, rigolard. « Eh ben, ma petite dame, faut pas vous en promettre à vous… » Elle s’était enfuie, écarlate. Et il avait pris un malin plaisir, chaque fois qu’il la croisait sur le terrain de camping, à la fixer d’un air à la fois ironique et complice qui lui faisait baisser les yeux, toute rougissante. Quand elle y repensait maintenant, c’était un souvenir, il fallait bien l’avouer, qui, avec le recul, n’était pas si désagréable que ça. Qu’elle évoquait même parfois avec un certain plaisir. Il voulait qu’elle lui raconte tout ça, Antoine. Est-ce qu’elle le ferait ? Non, mais Christina, maintenant il faut que tu te décides. Tu ne peux pas rester comme ça éternellement le cul assis entre deux chaises. À appuyer sur le frein et l’accélérateur en même temps. T’as l’air de quoi ? Qu’est-ce t’espères lui faire croire, à Antoine ? Que t’es pas ce que tu es ? Il le sait. Alors arrête ! Arrête de jouer les vierges effarouchées. Et assume ce que tu as fait. Ce que tu continues à faire. Ce qui signifie ? Que tu ferais aussi bien de jouer franc jeu avec lui. Elle te trouble, cette situation. Ça te trouble de regarder ces vidéos avec lui. Ça t’excite de te caresser devant lui. D’avoir ton plaisir sous ses yeux. Ça t’émeut de sentir son désir contre toi quand tu danses avec lui. Alors tires-en les conséquences. Toutes les conséquences. Et tu entends quoi par là ? Joue bien les idiotes !

Elle a rentré la voiture au garage. Et annoncé.

  • Je vais prendre une douche !

L’eau a ruisselé. Elle s’est offerte longuement à elle. Et puis elle s’est assise, bien calée. Sa main contre sa cuisse. Là où il y avait eu la queue d’Antoine. Toute droite. Toute durcie. Elle l’y sent. Elle y est encore. Sa queue ! Elle ferme les yeux. Sa queue ! Elle est comment, sa queue ? Pour autant qu’elle ait pu en juger, elle doit être épaisse. Pas forcément très longue. Harmonieuse. En tout cas, c’est comme ça qu’elle la souhaite. Elle hésite et puis elle le fait étendre, par la pensée, sur le canapé du séjour. « Laisse-toi faire ! Laisse-moi faire ! » Elle pose sa main sur son genou. L’y laisse un peu. Et puis elle remonte. Doucement. Tout doucement. Le long de la cuisse. Jusqu’à l’aine. Au creux de laquelle elle séjourne. Elle s’approche. Plus près. Encore plus près. Elle la sent s’élancer. Grimper. Grimper encore. Elle touche. Elle tâte à travers le pantalon. Elle la modèle. Elle en épouse la forme. Elle prend tout son temps. Avant d’ouvrir. De faire glisser la fermeture Éclair. Lentement. Si lentement. De s’aventurer à l’intérieur du boxer. De s’en emparer. De se l’approprier. D’en lisser amoureusement le bout. Elle n’y tient plus. Elle la sort. Elle la découvre. Elle la contemple. Qu’elle est belle ! Non, mais qu’elle est belle ! Elle la rêve en elle. Elle la prend. Elle se referme sur elle. Et son plaisir a éclaté.

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Le plus bel opus jusqu'à présent.
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