Premières expériences et engrenages : Chapitre 84 : Franchir le Rubicon

Catégories : Homme soumis, Femdom Domination féminine
Ce récit est la suite de : Premières expériences et engrenages : Chapitre 83 : Atermoiements
il y a 1 an

Chapitre 84 : Franchir le Rubicon

J’ouvris la bouche pour répliquer, mais je savais qu’il n’y avait pas grand-chose à dire. De toute façon, le problème du reste de l’année passerait bien après celui du reste de la nuit.

L’homme accrédité au vestiaire revint me donner mon ticket. Je lui pris tout en me regardant, sur toute les coutures, à la recherche d’une poche cachée dans mon absolu nudité. Où aurais-je pu le ranger ? Dans mon cul ?

Ladyscar sourit devant mon attitude à nouveau sarcastique. Elle me prit le bon et le rangea dans son sac, dans mon portefeuille. Après tout, ce n’était même pas mon manteau.

  • Même pour cela, tu ne pas t’empêcher, m’attaqua-t-elle faussement vexée.

  • Maîtresse, commençai-je, dans cette intimité sarcastique qui m’avait rendu plus courageux. Je ne veux vraiment pas y aller.

  • Tu préférerais venir avec nous au milieu des lesbiennes, m’aguicha Lady Christine.

  • La rousse n’a pas eu l’air de s’en plaindre, lui répondis-je rudement, énervé qu’elle interrompît ce moment avec ma maîtresse. Pour perdre ma virginité, je préférerai le faire avec une femme.

  • C’est pour demain, me concéda Ladyscar, de plus en plus prolixe sur mes échéances futures.

  • Demain ?

  • Oui. Seulement si tu es gentil et obéissant ce soir !

  • Avec qui ?

  • Cela, c’est une surprise.

Demain, je ferais l’amour avec une femme, pour la première fois si on omettait mes cunnilingus qui restaient néanmoins des rapports sexuels. Je n’avais plus de cage. Elles me la remettraient à la fin du weekend, mais d’ici là. Elles me l’avaient promis. Aurai-je une autre occasion ?

  • Il est vraiment très timide, commenta Lady Christine, devant l’encombrement que nous causions au milieu de ces hommes qui continuaient à entrer en nous contournant.

  • Je pense surtout qu’il n’est pas encore prêt pour rentrer, dit l’homme du vestiaire ayant suivi notre conversation.

  • Voila ! Tu nous fais honte ! Ce monsieur croit qu’on te force. Alors que veux-tu faire ! Continuer à nous gâcher la soirée, ou te ressaisir ? C’est parce que tu n’as pas ton costume de sissy ?

Malgré l’intention humiliante, elle n’avait pas tort. Cela avait probablement son importance car Lassie m’avait lâché, abandonné depuis qu’elle avait su que les dominatrices ne seraient plus là pour m’encadrer, qu’elles ne seraient non plus là pour que je leur montre ma soumission, alors quel intérêt ?

  • J’ai peur, finis-je par comprendre. J’ai peur de ce qui peut m’arriver, peur de qui je peux rencontrer, peur que vous ne soyez pas là, essayai-je d’expliquer alors que je doutais moi-même de quoi j’étais si terrifié.

Un couple d’homme, entré derrière nous pendant que nous discutions, écoutait ce que je racontais.

  • Je peux rester avec lui, le temps qu’il se sente rassuré, proposa l’un des deux. Tu ne feras rien, on ne te fera rien, tant que tu ne te sentiras pas à l’aise.

L’homme était jeune, une trentaine d’année, bien habillé, empli d’une certaine délicatesse, dans le ton comme dans le comportement. Son ami était plus jeune encore et avait l’air aussi timide que moi, bien qu’il fût plus habillé. Il était en tout cas plus obéissant et respectueux. Celui qui dirigeait ce couple se tourna vers moi.

  • Marché conclus ? me proposa-t-il avec une voix douce mais ferme.

  • Oui, lui répondis-je.

C’était le premier homme dont je n’avais pas peur. Même Vincent, avant qu’il ne se mît à débander sous la pression, semblait plus vindicatif. Celui-ci était protecteur, lénifiant, sincère.

  • Qu’est-ce que c’est ? demanda-t-il à mes maîtresses en pointant le message de ma joue. Il a perdu un pari ? Il vous doit de l’argent ? Ou c’est votre vengeance pour quelque chose qu’il vous a fait ?

  • C’est juste notre soumis. C’est son premier weekend d’intégration.

L’homme me détailla, s’arrêtant sur mes marques aux fesses et au dos. Il se retourna ensuite vers son ami et lui dit.

  • Si tu n’es pas sage et obéissant, je pense que je demanderai à ces dames, en échange de bon service, de s’occuper de toi. Cela te plairait-il ?

  • Non, murmura-t-il.

Il était soumis comme moi et elles venaient pour un soir de m’offrir à lui. Non. Je venais d’accepter d’être sous sa coupe, sous la coupe d’un dominateur. Venais-je de tomber de Charybde en Scylla ?

  • Est-ce bon pour vous, mesdames ? demanda-t-il sans savoir si c’était pour ma prise en charge ou pour le dressage de son soumis.

  • Oui, répondit Ladyscar. A quelle heure pouvons-nous le reprendre ?

  • A quelle heure aviez-vous prévu le récupérer ?

  • A la fermeture, vers six heures du matin.

  • Je resterai alors jusque-là, sauf s’il n’a plus besoin de moi et me libère de ma mission, exagérait-il.

Deux hommes rentrèrent.

  • Alors Basile, on ramène encore de la chair fraiche, demanda-t-il à mon nouveau maître, en s’attardant lui-aussi sur mon corps.

  • Non. Ce soir, je servirai de chaperon, dit-il en faisant une sorte de référence aux habitués, qui ne s’arrêtèrent même pas à l’accueil.

Mes maîtresses firent mine de partir, sauf Ladyscar qui me fixait étrangement. Si je prenais son attente comme une hésitation, je savais que je ne voudrais plus rester.

  • Êtes-vous certaine, Maîtresse ? demandai-je une ultime fois.

  • De tout le weekend, c’est l’épreuve la plus difficile pour toi et pourtant, ce matin, tu l’avais déjà en partie franchie. De quoi as-tu peur ? me demanda-t-elle à présent, reportant ses doutes vers moi.

Je réfléchissais analytiquement à sa question. Ce n’était ni de me faire enculer, ni d’avaler leur semence, je l’avais fait. Elles m’y laissaient la nuit, cela durerait juste plus longtemps, beaucoup plus longtemps. Je repensai aux boites dans mes mains et des trente préservatifs qu’elles contenaient. D’autres hommes rentrèrent alors que les deux premières maîtresses étaient sorties, mettant la pression sur Ladyscar à faire de même. Je ne savais toujours pas de quoi j’avais peur : de la foule, des inconnus ou au contraire de ceux que je connaissais. Non ce n’était pas cela. L’effet de foule qui pouvait en découler était une autre crainte, mais la présence de Basile me rassurait.

Était-ce un mélange de tout cela ? Non. Je savais ce qui m’inquiétais vraiment cette nuit-là. Je savais que cette nuit, quelque chose pouvait se produire. Je savais exactement quoi. Ce qui me faisait si peur avait même un nom.

C’était Lassie.

Cette femme en moi, cette seconde personnalité qui m’aidait à passer les moments difficiles, ceux qui ne répondaient pas à mes critères d’acceptabilité. Elle était mon ombre, ma sombre moitié, ma tentatrice, ma perversion. C’était elle qui me faisait peur. Elle, qui pouvait prendre mon contrôle ! Elle surtout qui pouvait ne pas me le rendre ! C’est d’elle que j’avais peur. C’est cela que je craignais.

  • De perdre le contrôle, définitivement, résumai-je à Ladyscar, espérant être clair.

  • Je te ramènerais, si tu devais partir, me promit-elle. Je te ramènerai, me murmura-t-elle à nouveau à l’oreille en me l’embrassant.

C’est de cela que j’avais juste besoin pour la nuit, de cette ficelle qui me reliait à elle, comme à la clé de secours d’un self-bondage ambitieux. M’humilierai-je ? Oui, juste pour elle. Accepterai-je de me laisser prendre, tel un objet, par tous les hommes de l’autre côté de cette porte ? Oui, juste pour elle.

Alea jacta est.

  • Allons-y ! dis-je, regonflé, à Basile. Je suis prêt.
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